La beauté des choix [Arya PV Nausicaa]

Invité

Les deux amis arrivèrent enfin à la Cité des Nains. Arya la trouvait assez sombre enfin, c'était ce qui lui plaisait.
Fasur, son compagnon nain, était bizarre, il n'arrêtait pas de répéter que ce n'était pas comme avant. Ils avancèrent et la vampire ne s'étonnait guère en rencontrant une multitude de nains raleurs. Fasur et elle cherchaient une auberge pour faire une halte car la petite personne était assoiffée. Ils marchaient depuis bien longtemps et Arya commençait à s'inquiéter. Elle pensait qu'ils s'étaient perdus.
- Fasur, nous sommes bien dans la rue des Haches Brisées ?
- Je crois que oui, à mon avis...
- Passe-moi la carte !
La vampire commençait à s'énerver.
- Non, tu n'arrives à rien, avec !
- Je te dis de me la passer, toi non plus, tu n'arrives à rien ! Je peux toujours essayer ! cria-t-elle en le prenant pas le col de son manteau.
- Tiens, la voilà ! grommella Fasur.
- Merci ! bougonna-t-elle.
Elle le relâcha et contempla la carte. Cela ne devait pas être compliqué même en ayant pas le sens de l'orientation.

La nuit était tombée depuis longtemps (même si l'on ne voyait rien du ciel dans la Cité des Nains) quand ils sortirent enfin une auberge. Mais une ombre noire les suivait depuis le bar, là où Fasur avait assommé la serveuse parce qu'il avait trop bu et ils avaient dû s'enfuir (sans payer). La "chose" se cachait à chaque fois qu'Arya se retournait. Elle interrogea son ami à moitié bourré :
- Tu... Tu n'as rien vu quand nous sommes partis de l'auberge ?
- Hein ? Qu'est-ce que tu dis ? Un huluberlu a sorti son bouchon de liège ? J'ai riiiiiin compris.
- Tu as une haleine répugnante ! Il y a une chose inconnue qui nous suit ! Regarde derrière !
Ils se retourna, vérifia, il regarda Arya avec des yeux ronds.
- Tvasbien ? Y a riiiiin derrière !
- Ouais, je dois être fatiguée... Ou alors c'est toi qui est complètement bourré (déjà que tu divagues naturellement...).
Elle préféra se retourner et elle sortit mon sabre. Fasur, sans rien (riiiiin) comprendre, fit de même avec sa hache. Arya voyait bien une ombre bouger. Quelque chose...quelque chose d'inconnu...se rapprochait. Elle distingua mieux la chose, c'était un loup noir... Fasur se jeta dans un wagon de la mine, fou de terreur, (en hurlant "AUSCOUUUURS !"), et Arya se figea d'épouvante.

…

C’était une nuit magnifique. Les doux zéphyrs printaniers caressaient les flancs des montagnes de l’Est et chantaient entre les ramures des arbres en fleur tandis que les étoiles scintillaient chaleureusement dans la voûte céleste. La lune, dans son premier quartier, illuminait faiblement les paysages verdoyants du territoire oriental, abandonnant cependant les ténèbres dans l’ombre.

Ils ne faisaient certes pas partie des ténèbres mais l’ombre discrète demeure dans l’obscurité… Ils… Ils étaient plus invisibles que l’air, plus insaisissables que la fumée, à cette heure tardive… Cette heure tardive était la leur, elle leur appartenait comme le Roi possède son territoire… Ils étaient propriétaires de la nuit obscure, propriétaires de leur liberté sans limite.

En une minute, ils étaient capables de franchir une dizaine de kilomètres. En une minute, ils avaient eu le temps d'analyser les moindres détails de l’univers qui se produisait sous leurs yeux. En une minute, ils pouvaient apprendre plus qu’en une journée au même endroit.

Ils avaient la bénédiction des étoiles et le soutien de la lune. Ils avaient l’horizon pour eux seuls et le monde à découvrir.

Ils étaient uniques en leur genre. Et pour cause… ILS ne formaient qu’un.

A la lueur de la lune, ils bondirent contre les rochers de la montagne, dévalant les pics ardus et esquivant souplement les obstacles… Bientôt, ils s’arrêtèrent, contemplant la distance qu’ils avaient parcourue. Leur apparence apparut alors à la faible lumière des étoiles.

C’était un loup immense à la fourrure plus blanche que la neige. Ses yeux brillaient de milliers de couleurs et ses oreilles étaient constamment dressées, à l’affût. Son corps semblait taillé pour le combat : ses muscles saillaient, ses membres se mouvaient avec vélocité et ses crocs d’ivoire rutilaient dans la nuit.

Il paraissait seul, pourquoi donc employer le « ils » ?

La raison en était bien simple…Il paraissait seul, oui… Mais il ne l’était pas. Aussi incongru que cela puisse sembler, deux personnes distinctes habitaient le corps de ce loup colossal. Deux personnes unis par un pacte immuable, deux personnes que ce traité avait rendues hors du commun. Même au regard des Dieux.

Car l’être qui avait décidé de cette alliance était lui-même une sorte de divinité, un esprit. Les hommes ne le considéraient pas comme tel, ils le dédaignaient, pour eux, cette âme n’était qu’une légende. Et pourtant… L’Esprit du Guerrier – car tel était son nom – existait bel et bien et veillait avec bienveillance sur ses sujets. Lesquels se trouvaient être les créatures les plus sages et les plus sauvages de tout Mystéria… Les loups.

Et ce dieu avait un jour décidé d’emprunter l’enveloppe charnelle d’une jeune Elfe qui avait pour nom Nausicaa Evaëlle. Celle-ci ne se considérait en rien exceptionnel mais elle admettait qu’avoir été élevée par les loups était un atout non négligeable. Ce qu’elle ne s’avouait pas, en revanche, résidait dans le fait de posséder des qualités rares. Aussi elle nier être sage et clairvoyante, utile et amène. C’était une personne dont le principal défaut était le mépris qu’elle avait pour elle-même.

Pourtant, de nombreuses personnes portaient beaucoup d’intérêt pour elle. Tout d’abord, si l’Esprit du Guerrier avait opté pour l’enveloppe corporelle de Nausicaa, c’était parce qu’elle plus indomptable, plus éprise de liberté que n’importe quel loup. Ainsi donc, tous les soirs, de minuit à deux heures du matin, la jeune Elfe se transformait en loup imposant et menaçant et partageait ses pensées avec le dieu lupin.

Parmi toutes les personnes qui la tenaient en haute estime figurait Godan, son fiancé et Roi de ce territoire. Nausicaa l’aimait de tout son être, au point de croire qu’elle ne le méritait pas. Ils s’étaient rencontrés au Nord, alors que l’Elfe voyageait à travers ce territoire. Le jeune Chimérien qui s’était également épris d’elle avait décidé, envers et contre tous, de faire de Nausicaa la Reine de l’Est. Cet acte avait généré des tensions horribles qui avaient mené à la guerre. Ainsi, la jeune femme s’était fourni une nouvelle raison de se détester.

Enfin, l’être qui avait toujours soutenu Nausicaa, en toutes situations et depuis son plus jeune âge, était son frère et avait pour nom Keryan…

…

Il suivait l’immense loup blanc depuis près de deux heures… Plus véloce que le guépard, plus discret que son ombre, plus silencieux que le mal insidieux qui pénètre le corps d’un malade… Il était ombre et ténèbres, force et rapidité… Mais cela ne l’empêcha pas de perdre de vue l’Esprit du Guerrier…

Il s’arrêta alors, indécis. Sa silhouette se profila alors à la lumière de la lune… Il s’agissait d’un loup noir, d’un jeune mâle athlétique et vigoureux. Mais il n’était certes pas au meilleur de sa forme, après cette longue nuit de traque…

Il lui fallait trouver un raccourci afin de traverser plus vite cette montagne maudite… La truffe au sol, les oreilles tendues, le poil hérissé, le canin recherchait un passage qui lui permettrait de rattraper Nausicaa et l’Esprit du Guerrier.

C’est alors qu’il vit un tunnel plongeant dans la roche, un tunnel noir que ses yeux perçants et mordorés ne manquèrent pas de détecter… Avec un peu de chance, Keryan – car c’était lui – ressortirait de ce souterrain sur l’autre flanc de la montagne…

Il s’élança alors dans les noirceurs de la galerie…

…

Après une marche longue et éreintante, Keryan avait au loin aperçu de la lumière… Et, bientôt, il s’était retrouvé parcourant une étrange cité. Illuminée par des torches enflammées, animée des rires rocailleux et joviaux de ses habitants, elle était entièrement faite de roche. L’architecture y était fantastique de finesse et les colonnades et voûtes sculptées impressionnaient beaucoup le loup.

Les Nains étaient les seuls occupants de ce lieu imposant. Leurs grands rires se répercutaient à travers toute la cité, alors qu’à cette heure tardive, ils vidaient chopine de bière sur chopine de bière.

Keryan était bien obligé de l’admettre. Il s’était perdu dans toutes ses galeries, dans ce labyrinthe de rues aux noms étranges. Soudain, un vacarme assourdissant retentit dans l’auberge la plus proche. Et, bientôt, un Nain fort pressé suivi d’une jeune femme en sortirent et détalèrent dans les rues de la cité. Une petite personne sortit alors de la taverne et s’écria d’une voix furieuse :

« Voleurs ! Et l’addition ! »

Mais les deux compagnons étaient déjà bien loin. Keryan choisit de les suivre… Peut-être le ramèneraient-ils à l’air libre ?

…

Il les pistait depuis l’auberge… A plusieurs reprises, la jeune femme aux yeux rouge sang s’était retournée, suspicieuse. Mais Keryan était discret… Bien trop discret pour qu’elle ne puisse le repérer…

Pourtant, lorsqu’il saisit quelques bribes de la conversation des deux compagnons, le loup se sut localisé. Il se déplaça alors quelques peu afin de rester dans l’ombre… Erreur fatale.

Le Nain qui semblait ivre hurla de terreur et se cacha précipitamment tandis que la jeune femme s’était figée, une épée à la main. Le loup ne désirait absolument pas combattre, il voulait juste remonter sur terre retrouver sa sœur, rien d’autre ! Alors, dans un grognement sauvage, il plongea en avant et s’enfuit à toute allure vers le souffle d’air qu’il suspectait provenir de l’extérieur.

Et, en effet, au bout d’une longue course éreintante, il se trouva au dehors. Harassé, il s’effondra dans les herbes folles, sous la lune étincelante.

…

Le grand Loup blanc dévalait le flanc de l’élévation avec agilité lorsqu’il discerna une silhouette familière écroulée au pied de la montagne.

« Keryan ! » s’exclama en son esprit une voix féminine au doux timbre de cristal.

« Il nous a de nouveau suivi… » murmura le dieu avec consternation. « Ton frère est d’une obstination épouvantable ! »

« Il le prendrait comme un compliment. » annonça Nausicaa d’un ton guilleret.

Le loup blanc colossal s’avança alors auprès de la masse sombre étendue face contre terre. Derrière lui, un tunnel obscur descendait dans les noires profondeurs de la terre. Tandis que l’Esprit du Guerrier constatait que ce n’était qu’une fatigue extrême qui avait saisi Keryan, des voix retentirent dans la galerie souterraine.

…

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Le loup noir qui se dressait devant eux sauta et et partit en courant. Arya commença à le poursuivre mais Fasur l'interpella.
"Tu ne comptes tout de même pas le suivre !"
"Pourquoi pas ? Il pourrait nous mener à la sortie !"
"Peut-être mais aussi nous tuer, nous amener à sa meute pour déchiqueter !"
"On n'est pas aussi bête qu'on en a l'air ! Quand on verra de la lumière, on ne le suivra plus !"
Elle recommença à courir et il l'a suivie. Un énorme trou noir, impossible de voir quelque chose. Rien, à part une fine lumière. Il traversèrent la lumière. Et il s'arrêtèrent : il y avait un énorme loup blanc. A côté de lui, le loup noir qu'il avait vu la dernière fois. Mais tous deux s'étaient retournés, donc impossible qu'ils les voient. Fasur et Arya se cachèrent derrière une énorme pierre. Fasur était pétrifié de terreur. Sa pipe était tombée par terre, c'était un peu normal.
"Je te l'avais dit que l'on allait se faire bouffer ! Mais l'on ne m'écoute jamais !"
"Arrête de grogner, ils pourraient nous entendre. Et puis nous ne sommes pas autour d'eux."
"Tu as une idée pour nous sortir de là ?"
"Non. Mais je ne veux pas rester là sans rien faire. Nous pourrions les contourner... Ce serait une bonne idée... Ou je pourrais aller voir si ce ne sont pas des ennemis... Je vais y aller."
"Mais tu es folle, ce sont des loups !!!! Ils ne sont ni des ennemis ni des amis !"
Arya sortit, alla devant les loups. Elle avait peur mais elle pensait que ce serait une bonne idée. Cela ne servait à rien de se terrer comme des lâches. Autant les attaquer s'ils étaient menaçants ! Mais elle avait si peur qu'elle restait devant, figée comme une pierre. Il était impossible de s'enfuir. Fasur arriva. Il avait bien peur : il serrait les dents et ça pipe et lui aussi était figé de terreur. Il tremblait.

…

L’Esprit du Guerrier sentait bien une présence, tout près, terrée quelque part frémissante de terreur… Deux présences, en réalité… Les voix chuchotaient, à présent… Le grand Loup blanc tendit son oreille exercée afin de saisir ce que les deux nouveaux arrivants murmuraient. Keryan était toujours au sol, plongé dans une léthargie harassée.

La discussion des deux êtres dissimulés dans la pénombre semblait être axée sur l’Esprit des Glaces qui en sourit d’amusement. Ainsi il provoquait une terreur impitoyable auprès de ceux qui avaient la chance de l’apercevoir. Voilà qui était plutôt flatteur !

« Non, moi, je ne trouve pas cela flatteur du tout ! » s’exclama Nausicaa, outrée.

Qu’y avait-il de satisfaisant dans le fait d’inspirer de la crainte à autrui ? La jeune Elfe n’avait nulle envie de se montrer menaçante, même à l’égard d’inconnus ! Bien entendu, s’il s’agissait d’ennemis, elle ne faisait pas cas de leurs sentiments et se montrait tout à fait froide et indifférente. Mais cette fois-ci, il semblait que ce ne fut pas des monstres : en effet, leurs flagrances n’avaient rien de méphitiques. D’ailleurs, des monstres ne se cacheraient pas de cette façon et seraient plutôt d’humeur à se lancer à l’assaut. Nausicaa attendit donc, certaine qu’il ne s’agissait pas d'opposants.

Enfin, la silhouette d’une jeune femme se profila à la douce lumière de la lune. Elle s’avança bravement et se posta face aux deux loups – l’ombre noire effondrée contre le sol rocheux et l’Esprit étincelant. Nausicaa et l’Esprit du Guerrier l’examinèrent avec intérêt, d’un œil brillant et consciencieux.

C’était une Vampire, sans aucun doute, ce parfum lourd de fleurs gorgées de soleil ne trompait jamais. Son teint était bien entendu blafard, plus marmoréen que la lune, et ses traits nobles et dessinés d’une main artistique. Ses yeux étincelaient d’une lueur rouge sang, rubis magnifiques sur opale ivoirine. Une longue chevelure d’un brun clair ondulait doucement jusqu’à ses hanches sur lesquelles la jeune femme avait posé ses mains délicates, oiseaux blancs et gracieux. Le grand Loup remarqua cependant, malgré l’attitude désinvolte qu’affichait la Vampire, une lueur de terreur au fond de ses yeux flamboyants. Elle paraissait pétrifiée d’épouvante et n’esquissait pas le moindre geste… Bientôt, la seconde présence s’approcha auprès d’elle.

Il s’agissait d’un Nain à l’allure un peu gauche, tout aussi apeuré que son amie. Pourtant, il semblait être un combattant tout à fait solide à la hache sûre. Sa chevelure brune et sa barbe broussailleuse frissonnaient dans l’air doux et parfumé du soir. Ses deux yeux noirs, brillants pareils à des scarabées, s’écarquillaient de terreur mais il lui avait sans doute fallu beaucoup de courage pour paraître devant le Loup colossal. Il souffrait d’un embonpoint certain mais sa carrure était sans conteste celle d’un guerrier. Enfin, il serrait entre ses dents une pipe en terre qui fumait furieusement.

Le Loup blanc plissa un peu de la truffe, assez dérangé par l’odeur du tabac. Il se détourna alors et émit une sorte de petit toussotement. Puis il respira profondément l’air frais de la montagne avant de jeter un autre regard au deux nouveaux arrivants.

« J’ai horreur des effluves de ces herbes à fumer humaine… Rien de tel pour me donner une migraine de tous les diables… » marmonna l’Esprit du Guerrier avec exaspération.

Nausicaa l’admettait, elle non plus n’appréciait pas spécialement ces fragrances qui lui nouaient malencontreusement la gorge. D’ailleurs l’alcool lui était également très désagréable.

Soudain, elle entendit au loin résonner le carillon des deux heures du matin. Le grand Loup blanc parut subitement terrorisé. Il ne fallait pas ! Non, il ne fallait pas que cette Vampire et ce Nain le voient se métamorphoser ! Nausicaa serait plus encore haïe de ses sujets, détestée alors pour sa lycanthropie menaçante ! Il ne le permettrait pas !

Alors, dans un mouvement véloce, ombre invisible dans les ténèbres, il saisit Keryan dans sa gueule colossale et se volatilisa subitement dans la nuit…

Il courait aussi vite qu’il le pouvait, loin par delà les roches semblables à des géants endormis… La métamorphose opérant, il sentit ses forces le quitter progressivement et, finalement, il dut relâcher Keryan pour continuer de tituber plus loin… Il était hors de vue des deux nouveaux arrivants… Là, sa fourrure de neige s’évanouit lentement et apparut une longue chevelure d’ébène. Ses crocs terrifiants se rétractèrent en dents ivoirines et ses yeux aux mille couleurs devinrent d’un céruléen d’acier. Ses pattes velues se transformèrent alors en jambes fines et élancées… Bientôt, une jeune femme d’apparence plutôt frêle se tint à la place du grand Loup blanc. Elle chancela quelque peu, l’esprit troublé.

Car les transformations épuisaient considérablement Nausicaa qui, en temps normal, s’endormait aussitôt redevenue humaine. Cette fois-ci, elle résista cependant. D’un pas lourd, elle s’avança vers Keryan qui s’éveillait difficilement. Elle s’effondra à genoux devant lui, se tenant la tête à deux mains pour ne pas tomber dans une léthargie harassée.

« Keryan ? » demanda-t-elle d’une voix faible. « Tu vas bien ? »

Celui-ci se mit sur pattes, trébuchant et chancelant. Finalement, il hocha la tête d’affirmation.

Les deux compagnons se redressèrent alors et tentèrent d’adopter un port plus altier. Alors, prenant une profonde inspiration, par un accord tacite, ils revinrent auprès de la Vampire et du Nain.

Nausicaa eut un grand sourire et tendit une main chaleureuse à la jeune femme aux yeux de rubis qui semblait s’étonner de la venue de l’Elfe.

« Bonsoir. » dit-elle avec tranquillité, rayonnante malgré sa fatigue. « Mon nom est Nausicaa. Et voici Keryan. »

Elle désigna le loup noir qui se dressait droit et fier, l’œil mordoré et vif. Les deux amis, exténués, s’étaient retrouvés sous la douceur de la lune et dans l’intimité des étoiles, prompts à prendre connaissance de ces étranges voyageurs.

…

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