Mystéria
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Mystéria


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

 

 « Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Yélos
Roi humain de l'Ouest
Yélos


Nbr de messages : : 1187 Age : 30 Localisation : Dans ces abîmes froids, noirs et ténébreux.

« Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa] Empty
MessageSujet: « Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa]   « Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa] Icon_minitimeMer 9 Sep 2009 - 22:20

Le plus grand plaisir de Yélos fut de recevoir ce sourire gracieux et revigorant de gaieté pour cette question si sommaire et fruste. Comment ne pas résister à la joie quand elle vous guette au coin d’un sourire mélodieux ? Pourquoi ne pas la saisir et la contempler tant qu’elle était à portée de regard ? Tout était tellement éphémère, alors pourquoi ne pas profiter de ces instants envoutants et enivrant que le plaisir de la gaieté des autres ? Cela faisait trop longtemps, trop longtemps que Yélos s’interdisait ces joies qui devaient inévitablement le conduire à la perte de son entourage ! Il avait beaucoup trop connu et reconnu ces moments qui s’étaient inéluctablement répétés dans sa jeunesse ! Il ne les voulait plus, il voulait à présent lutter contre sa fatalité de la solitude ! Il voulait se forger une armure d’amitié !

L’Elfe de sagesse prit alors délicatement le loup sombre qui était dans les bras de Nausicaa et celle-ci s’empara doucement de la main que Yélos lui tendait chaleureusement. Elle eut quelques maux pour se relever, et quand elle eut achever cet tâche assez pénible, elle affecta un sourire surestimé, si Yélos aurait pu en grimacer, il l’aurait fait. Il était persuadé qu’elle s’en voulait de n’avoir rien pu faire et de s’être ainsi blessée. Mais si elle n’avait rien pu faire, c’est qu’elle ne l’avait pas pu voyons ! Ce n’était pas sa faute, d’ailleurs le souverain igné le savait bien et ne lui en voulait pas du tout pour cela. Ce n’était pas quelques souffrances physiques de plus qui allaient l’achever, si ? De toute façon, Le Rio de l’Ouest le savait, il devrait mourir un jour, alors autant que ce soit dans un geste honorable pour un ami. Bien sûr, il ne la connaissait pas vraiment à ce moment, ni même à l’instant, mais il avait sentit et pressentit ce lien étrange qui les avait relié depuis le début. Il ne pouvait pas l’expliquer.

Regardant Nausicaa effectuer quelques étirements en guise de tests physiques, il remarqua qu’Eloy lui tendit sa cape, et c’est alors qu’il remarqua en effet qu’il était vraiment peu vêtu. C’était une grande cape, Yélos l’ajusta en une espèce de toge tout en écoutant les paroles de son ancien précepteur :

« Vous n’êtes pas en état d’aller bien loin. En plus de ne pas être très couvert, tu dois être exténué, et Keryan et Nausicaa sont blessés… Nous nous trouvons dans une région plutôt reculée du territoire de l’Est, les villes et villages sont pratiquement inexistants à moins de deux heures de parcours à cheval. »

Le souverain de feu observa son maître avec contemplation, cet homme était tellement surréaliste, comment un tel homme pouvait exister, ce parangon de vertus humaines et angéliques, cet être parfait ! Yélos s’était bien convaincu d’une chose, rien n’était parfait ! Rien ! Mais lui… Lui, il l’était. Il était l’exception formelle qui confirmait la règle !


« Eh bien… Après mûre réflexion, vous pourriez sans doute passer quelques temps à la Pyramide Céleste, vous n’auriez qu’une heure de chevauchée à effectuer pour y parvenir… L’ennui, bien sûr, c’est que le territoire Sud nous est ennemi, ce n’est pas moi qui vous l’apprendrai… » dit-il d’une voix morose.

Yélos n’en passa pas moins, mais contrairement à Eloy, il était plutôt confiant, se sachant même fatigué et affaiblit, il savait aussi qu’il pourrait se défendre aisément. Et déjà aurait-il fallu que quelqu’un ne leur veuille du mal, surtout concernant un jeune homme bien portant et une femme telle que Nausicaa. De surcroit revêtis comme des mendiants.

« Moi, je pense que cela ne nous posera pas de problème. Qui pourrait donc nous reconnaître accoutrés de cette façon ? Et quoiqu’il en soit, personne ne sait vraiment qui je suis, pour ma part. » déclara la jeune femme.

Yélos hocha la tête, il était complètement en accord avec les propos de Nausicaa. De plus, lui aussi était totalement inconnu, du moins physiquement, car son nom était plutôt connu à l’Ouest, mais à savoir si il l’était au Sud… En tout cas, son physique était totalement inconnu, il ne se montrait jamais, à tel point que personne ne savait quel âge il avait…

Puis, voyant le signe d’Eloy qui les invitait à le suivre, Yélos suivit Nausicaa dans sa montée du gouffre. S’élançant habillement de pierres en pierres, évitant les parties acérées ou glissantes. A chaque bond, il sentait ses muscles se tendre et s’étirer en une douleur silencieuse. Il n’avait pas remarqué cela jusqu’à présent, il n’avait pas vraiment bougé depuis, mais il savait maintenant que ses organes internes et muscles étaient atrophiés par ce surplus de feu qu’ils avaient ingéré.

Quand il arriva en haut, à la suite de la fille des vents, l’air se fit plus abondant et plus respirable, moins étouffé, apaisant, comme s’il était devenu plus agréable de respiré à l’air libre, sans cendres. Le soleil resplendissait, la journée s’annonçait rayonnante.

Puis détournant son regard du ciel en entendant un hennissement, Yélos vit deux chevaux, l’un d’un gris superbe, l’autre parsemé de couleurs chrysocales entre des taches d’un blanc chaste. L’ancien maître s’approcha de Nausicaa et lui remit une bourse en lui murmurant quelque chose à l’oreille. Ensuite il s’avança vers l’homme des flammes et lui confia le cheval d’argent qui semblait enthousiaste face à un homme qu’il ne connaissait pas.

« Voici Eclair d’Argent, ma monture habituelle. Je te le prête, c’est un étalon plutôt résistant. » annonça l’homme aux milles vertus en se tournant vers Nausicaa. « Tu prendras Zéphyr, il est plus adapté à ta taille… »

C’est alors que Yélos voulut s’empresser de poser une question qui le frappa quand Eloy eut fini sa phrase, mais Nausicaa le devança :

« Mais toi, que vas-tu faire ? »

L’Elfe resplendissant afficha un sourire espiègle et lui répondit rapidement, comme si la réponse était évidente à ses yeux pers :

« La course entretient la santé. Je vais prévenir Godan, pour ne pas qu’il s’inquiète. Lorsque ce sera fait, je vous rejoindrai à la Pyramide Céleste. »

Ceci expliqué, Nausicaa sauta aisément sur son destrier de cuivre, puis récupéra le loup noir que lui tendait Eloy. Le Roi igné de l’Ouest fit de même, en montant avec délicatesse la monture de l’Elfe sage, il en ferait attention comme si ce cheval était sa vie, ou plutôt celle de Nausicaa, car la sienne comptait pas grand-chose à ses yeux.

« Prenez-garde, surtout ! » annonça Eloy.

Nausicaa partit et fila alors aux chapeaux de roues. Le souverain la regarda avec gaieté, elle était vraiment la joie même. Aussitôt, il entendit les pas sourds et discrets du centenaire s’approcher de lui. Il n’eut le temps de vraiment le regarder que l’Elfe tapota la croupe de son cheval.

« Bonne chance, Ilmarë Tinùviel, Cœur de Flammes. » murmura l’ancien pédagogue.

Instantanément, le cheval nuageux partit au galop, les yeux de Yélos restèrent béants, rivés vers son maître. Il aurait voulu lui dire tant de chose, continuer les discours qu’il n’avait pas pu finir depuis tant d’années. Et pourquoi ? Pourquoi ce nom Ilmarë Tinùviel ? Qu’était-ce ? Et ce Cœur de Flammes ? Pourquoi cela pour lui ?

Yélos regarda le ancien maître d’armes partir dans la direction opposée, presque à regret, il ne l’avait pas vu depuis tant d’années, et pour une fois qu’il l’avait retrouvé, il ne l’avait vu que quelques instants…

Les deux chevaux célères s’aventurèrent dans un sorte d’immense plaine, plutôt verte, mais chaude. On sentait que le territoire Sud s’approchait de par les pas des chevaux. Le soleil semblait les inonder de rayons de plomb, lourds et pesants.

… A partir d’un moment, on sentait que l’Est avait quitté Nausicaa et Yélos. Ils avaient pénétré le territoire du sud. Devant eux se dressait un désert, et au loin, les trois amis virent une gigantesque pyramide, encerclés d’un cortège de dunes impressionnantes. Les deux chevaux étaient alignés, côte à côte.

« Voici où nous devons nous rendre, apparemment » dit chaleureusement l’homme de feu à Nausicaa, un sourire ravis aux lèvres.

Les cheveux continuèrent leurs marches doucement, ils avaient cessé de courir, il faisait trop chaud, la chaleur les étouffait. Finalement, Yélos marchait à coté d’Eclair d’Argent, le caressant gentiment le flanc de sa main droite, et se servant de sa main gauche comme d’une visière contre l’éventail d’or aveuglant. Le fille des Vents était à sa gauche, avec Keryan dans ses bras.

Après quelques temps de marches pénibles. Ils arrivèrent à l’entrée de la Pyramide Céleste, elle était très imposante, à l’intérieur, l’on ne voyait rien, juste du noir, pourtant on y entendait beaucoup de bruits divers. Nausicaa, Keryan, Eclair d’Argent, Zéphyr et Yélos pénétrèrent à l’intérieur, beaucoup plus sombre. Au bout d’un certain temps, les yeux se firent à l’obscurité, et on put remarqué que la ville était éclairée uniquement de flambeau massif à chaque coin de rue, sinon c’était des torches. L’ambiance semblait plutôt sombre, mais chaleureuse, on entendait le marteau frapper l’enclume, un brouhaha de ville, c’était animé. Par contre, la température extérieure avait fondu littéralement; il faisait frais, même bon.

Cependant, beaucoup de regards se détournèrent de leurs tâches et vinrent se poser brièvement sur les nouveaux arrivants. Ils se demandaient qui ils étaient, surtout habillés ainsi, ils se disaient sûrement que c’était des mendiants, des pauvres indigents.

Les apparences sont vraiment trompeuses.

Revenir en haut Aller en bas
https://le-monde-de-mysteria.forumactif.org
Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


Nbr de messages : : 406 Age : 30 Localisation : Au plus noir de la nuit, baignant dans la douce clarté de la lune et des étoiles.

« Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa] Empty
MessageSujet: Re: « Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa]   « Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 15 Jan 2011 - 19:21


Le soleil en fusion semblait noyé dans les couleurs pâles du ciel. Ses lourds rayons aurifères accablaient et écrasaient le paysage désertique du territoire Sud. La verdoyance de l’Est s’était petit à petit estompée, pour finalement disparaître totalement, au profit d’un sol rocheux, sec et sillonné d’un réseau de crevasses. De hauts rocs surgissaient ça et là, comme de gigantesques géants figés dans un sommeil éternel, dressés fièrement vers un azur de plomb. Ils étendaient leurs vastes ombres, pareilles à des voiles salvateurs, sur les terres brûlées par ce Soleil tout puissant. L’horizon était indistinct. Les ombres se mêlaient au ciel et à la roche et l’amalgame de leurs teintes ternes formait au loin comme un étrange mirage, une brume impénétrable. Le Sud était là, mystérieux, paré de son voile dissimulateur et étouffant... Les sabots des chevaux lancés au galop soulevaient de grands nuages de poussière à leur passage, martelaient le sol comme un grand tambour, et le son produit par leur course se répercutait sur les rochers. C’était un écho infini, un véritable vacarme, il semblait que c’était une armée entière qui déboulait dans les canyons.

La robe d’Eclair d’Argent était un miroitement étrange sous le soleil et, l’étalon, célère et brillant, portait son nom mieux que jamais. Yélos, qui le chevauchait, ne paraissait pas souffrir de la chaleur oppressante. Son corps surhumain, sa peau opaline, étaient accoutumés à ce genre de température et supportaient parfaitement ce nouveau climat. Sa silhouette svelte et puissante, enveloppée dans la cape d’Eloy, s’adaptait félinement à la course frénétique de son destrier et, entre les rayons de l’astre aveuglant, paraissait avoir été sculptée par les anges… C’était une apparition fantasmagorique, un véritable esprit du désert, un Djinn au charnel envoûtant… Ses cheveux céruléens dansaient au gré de la brise mordante des canyons et son regard d’or se fixait vers l’horizon nébuleux comme s’il était le seul à pouvoir y détecter un chemin. Cet homme des flammes se trouvait ici en son élément.

Nausicaa, quant à elle, jetait son regard clair sur les alentours avec autant de fugacité que de trouble. Elle avait déjà connu des étendues désertiques, au Nord, des étendues de glace et de neige… Cette banquise aveuglante requérait un œil vif et alerte, un œil concentré et intelligent pour percevoir toutes ses richesses et tous ses dangers… La jeune Elfe aurait pu se penser habituée. Pourtant, ici, le désert se montrait en tout point différent. Tout était pâle, tout se mêlait, comme sur une palette de peinture… Ses yeux elfiques, exercés et étincelants, tentaient d’assimiler toutes les nouveautés qu’ils pouvaient capter, à la manière de girouettes infatigables. Mais il y avait tant et tant de détails dissimulés que Nausicaa échouait à marquer chacun ses repères… La découverte émoustillait son cœur qui effectuait des bonds et des pirouettes incessantes dans sa poitrine tandis qu’elle contemplait les courbes mystiques et voluptueuses du Sud.

« Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa] 210
    Sa silhouette frêle s’accrochait tant bien que mal au dos de Zéphyr, dont la robe cuivrée se confondait avec le reste du paysage. Il n’était pas simple de monter à cheval avec un loup mâle entre les bras. Keryan, son frère canin fier et obstiné, avait toutes les peines du monde à demeurer contre la poitrine mince et palpitante de sa sœur. Cette dernière semblait bien fragile, pareille à un petit oiseau, face aux bourrasques cinglantes du Sud, mais elle tenait bon avec une vigueur insoupçonnée. En réalité, tout chez Nausicaa était de l’ordre du mystère et de l’énigme. A première vue, elle semblait aussi faible et délicate qu’une poupée de cristal, avec sa peau ivoirine, lustrée et satinée, sa largeur d’épaule moindre, sa constitution fluette et sa petite taille. Mais à bien y regarder, elle était tout autre chose. Le mouvement de ses courbes chétives n’était pas celui d’une petite fille malingre, mais formait plutôt la danse sensuelle et dangereuse d’une guerrière. Ses deux yeux, morceaux d’azur nichés entre de longs cils noirs, brillaient d’une volonté infaillible. Ses muscles, maigres mais nerveux, ne lâchaient jamais prise et ses gestes étaient d’impalpables et intangibles courants d’air. En deux mots, Nausicaa n’avait rien d’une lionne puissante et hostile et incarnait en fait l’image d’une louve teigneuse, silencieuse, véloce et plus têtue qu’une bourrique. Elle, petit être malingre, personnifiait la nature sauvage et tous ses dangers. En clair, elle constituait un véritable défi aux apparences.

Et ça ne s’arrêtait pas là. Sous ses guenilles brunes couvertes de poussière, sous sa cape miteuse, sous sa chemise à manches déchirées, dans ses bottes de fourrure, se dissimulait en réalité la Reine de l’Est. Certes, Nausicaa était loin de remplir ses fonctions : après tout, elle n’était qu’une sauvageonne sans culture, mais ce n’était pas un titre moindre, et il ne lui était pas collé sur le front. Elle ressemblait davantage à une vagabonde, une voyageuse, voire même à une mendiante, plutôt qu’à une souveraine. Mais il en était ainsi. Qu’elle le voulût ou non. Il était vrai que si Godan n’avait pas été Roi, tout aurait été plus simple pour celle qu’il avait choisie pour épouse… Elle n’avait pas sa place en tant que Princesse d’un royaume en guerre. Elle n’en avait ni la carrure, ni le charisme, ni la distinction. Elle était cette chose silencieuse que le Souverain de l’Est gardait énigmatiquement sous son aile. Que lui trouvait-il, personne ne le savait. Quoiqu’il en soit, la population orientale ne portait pas leur future Reine dans leur cœur : incompétente et sauvage, elle mettait en chambardement impossible de part en part. A dire vrai, elle était pareille à Eloy : maraudeuse, esprit libre et hors-la-loi, elle ne pourrait jamais se fixer nulle part. Besoin d’espace…

Et bientôt, de l’espace, il y en eut à perte de vue. Ce fut estomaquant. Nausicaa frotta doucement l’encolure de son cheval pour l’arrêter. Devant elle s’étendait le plus immense désert de Mystéria. Un erg ocre, comme une mer rouge dont les dunes semblaient danser à la manière des vagues salées de l’océan… Le sol serpentait et ondulait jusqu’à l’horizon, où les couleurs pâles du ciel prenaient le relais. Mais c’était à relever complètement la tête que Nausicaa constatait l’intensité de l’azur. Là-bas, à l’infini, ses teintes semblaient ternes, mêlées aux volutes et tornades de sable qui s’élevaient entre ciel et terre. Mais là-haut, accouplé au soleil d’or, le ciel lui-même était aveuglant. Et là-bas, à une bonne dizaine de kilomètres, un colosse. Une immense pyramide, presque monstrueuse de hauteur… S’il y avait eu des nuages, sa pointe aurait disparu dans leurs voiles cotonneux… Cet incroyable édifice paraissait avoir l’ambition de pénétrer les cieux et de dominer le continent de sa vertigineuse stature…

Le vent de sel soulevait la longue et lourde chevelure noire de Nausicaa. Son cœur battait soudain à toute allure…. Elle jeta un coup d’œil brillant d’excitation vers Yélos. Ce dernier semblait plus serein que jamais. Il y avait quelque chose, dans son regard, d’un peu fragile et de léger, comme un espoir. Ses prunelles aurifères reflétaient la douceur des courbes des dunes et fixaient Nausicaa avec une sorte de vulnérabilité étrange. La sensibilité de ses yeux de soie emplissait l’Elfe d’une envie irrépressible de le serrer dans ses bras. Il descendit lestement de son cheval, et elle fit de même, en tenant précautionneusement Keryan contre elle.

« — Voici où nous devons nous rendre, apparemment. » susurra-t-il, de sa voix caressante, qui était tout à fait semblable à ce souffle du désert…


Les yeux bleu électrique de Nausicaa n’animèrent d’une joie bizarre, à l’énonciation de cette phrase. Elle hocha vigoureusement de la tête et posa doucement son frère au sol. Ses muscles commençaient à s’irriter quelque peu du fait du poids de son compagnon, et après tout, il en avait vu des plus terribles : elle le laisserait marcher un moment. Les forces de Zéphyr, sa jument, n’étaient pas inépuisables. Elle redressa son visage un peu enfantin vers le Djinn du désert qu’était Yélos et lui sourit avec euphorie. D’un geste vif et inattendu, elle plongea vers ses bottes de fourrure dans lesquelles elle se sentait soudain à l’étroit. Elle en défit rapidement les lacets et les ôta. Puis elle les fourra rapidement dans une des sacoches au flanc de sa monture cuivrée au regard affectueux. Ses pieds nus et blancs foulèrent enfin la douceur du sable. Elle jeta un second coup d’œil à Yélos, un coup d’œil malicieux qui fut vite suivit d’un ample mouvement de tout son corps, un mouvement agile, véloce et surtout particulièrement léger. Elle bondit sur lui, lui sauta littéralement au cou et le serra contre elle de toute la force nerveuse de ses bras minces. Il était nettement plus grand que lui, aussi s’élevait-elle sur l’extrême pointe de ses pieds pour le tenir à son aise contre elle, et serrer son torse contre ses seins qui montaient et redescendaient au rythme de sa respiration. Elle sentait son cœur à lui, son cœur de flammes, battre contre le sien et éprouva soudain un plaisir immense, qu’elle n’osa pas identifier. Un feu étrange s’échappait du corps de Yélos pour se déverser dans son être à elle… Un bien-être indéfinissable l’envahissait, en même temps qu’une brûlure intempestive sur le visage. Elle rougissait. Quelque chose… Quelque chose ne tournait pas rond dans son cœur. Elle n’était pas sensée ressentir pareille émotion auprès de Yélos…

« — Désolée… » murmura-t-elle, en enfouissant son visage contre lui. « Mais j’en mourrais d’envie. »

Elle s’écarta alors à regret de l’étreinte chaleureuse de son sauveur et se tourna vers les dunes de sable qui se présentaient à eux. Sa frêle poitrine se soulevait d’un souffle nouveau, ses poumons s’en emplissaient et elle respirait simplement un air passionné. Alors, sans prévenir quiconque, subitement prise d’un élan de liberté sans pareil, elle s’élança en avant dans une course endiablée. Ses pieds nus frôlaient le sable fin alors qu’elle dévalait la pente à une vitesse prodigieuse. Elle était alors redevenue l’enfant insouciante qu’elle était autrefois à Kalos, avide d’exploration et de grands horizons, avide de vélocité et d’aventure. La brise chaude pénétrait ses vêtements, caressait sa peau blanche, la brise chaude soulevait ses cheveux ténébreux et les faisait danser comme un long voile derrière elle. Elle courait, courait, courait, dévalait, bondissait comme une biche. Ses poumons éclataient de joie, son cœur battait à en exploser, ses pieds lui brûlaient à chaque pas qu’elle effectuait… Mais chaque pas, c’était un envol, et elle n’aurait jamais voulu que cela cesse. L’adrénaline lui montait. Il lui poussait des ailes. Et, sur ses talons légers elle sentit bientôt la présence de Keryan qui ne l’avait pas laissée seule bien longtemps. A présent, ils étaient deux danseurs obscurs dans les méandres du désert rougeoyant, deux ombres qui s’entremêlaient et se séparaient dans un ballet fantasmagorique, à la fois fusionnelles et distinctes. Jumelles, sœurs. Le loup était la jeune femme, la jeune femme était le loup, puis ils étaient deux, deux esprits incontrôlables, insaisissables, emportés dans un tourbillon d’exaltation. Leur course étrange et chimérique dura longtemps, puis un hennissement retentit derrière eux. Zéphyr s’était cabrée, sur le haut de la dune et fouettait l’air salé de ses sabots puissants. Ils regagnèrent le sol et, aussitôt, la jument s’élança dans une chevauchée fantastique. Elle les rejoignit et entra à son tour dans la valse. Les deux animaux étaient attirés étrangement par cette Elfe au corps menu qui se mouvait sur le sable à la manière d’un oiseau léger et gracieux, porté par le vent. Ils gravitaient autour d’elle, leurs ombres se croisaient et se confondaient, leurs membres menaient une véritable danse, oui. Leurs esprits étaient comme liés. Ils partageaient la même euphorie incompréhensible, et c’était dans la même cocagne qu’ils tournoyaient sous le soleil. Le désert les emplissait d’une nouvelle vie, une vie gorgée de chaleur, de passion, de volupté et de fête… Ils n’étaient plus qu’un seul être, un seul être pétri de vie et de joie.


Au bout de longues minutes où ils avaient semblé inlassables, ils stoppèrent leur ballet mystique et, haletants, se figèrent d’un même mouvement. Nausicaa, suffocante, s’était arrêtée, les genoux pliés, appuyée contre eux, le dos recourbé et les épaules secouées par sa respiration irrégulière. Les naseaux de Zéphyr se gonflaient de l’air chaud et s’en déchargeaient à grands bruits. Keryan s’était effondré dans le sable et son regard d’or allait des yeux brillants de sa sœur à ceux de la jument. Ils restèrent un moment silencieux, mais un rictus significatif faisait trembler le sourire de Nausicaa. Le souffle lui revenait et plus elle s’en trouvait en état, plus un rire euphorique naissait dans sa gorge et échappait à ses lèvres. Bientôt, son hilarité devint la seule rumeur entre les dunes du désert, une rumeur cristalline qui courait sur les pentes de sable de la même manière que Nausicaa elle-même l’avait fait. Elle était décidément un être dansant. Son corps, sa voix, son rire, ses pensées, tout en elle s’agitait sans cesse, se mouvait harmonieusement, dans un défi de création, de dépassement, de joie, et vers un horizon toujours plus libre. Elle était vivante.

Son cœur lui-même dansait dans sa poitrine lorsqu’elle tournait ses yeux cobalt vers la silhouette de Yélos, qui se profilait au-devant du soleil. Du haut de la dune, entre ciel et terre, il semblait être une apparition, comme un Dieu aurifère baigné dans un halo mystique… Nausicaa l’examinait d’un œil nouveau. C’était étrange… La veille, elle ne l’avait pas regardé de la sorte. La veille, elle avait été cette louve méfiante et associable, cette louve sauvage et inaccessible que le danger rendait aveugle face à la beauté de cet homme… Mais maintenant, à tête reposée, hors de danger et même rassérénée et emplie de bien-être, elle réalisait à quel point Yélos était…fascinant. Il émanait de lui une chaleur incroyable, une douceur et une mansuétude qu’elle n’avait vu nulle par ailleurs…

« Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa] 410

A suivre...

¤ ϾϹϴ۞ϴϽϿ ¤
Revenir en haut Aller en bas
 
« Repos à l’ombre ? » [Yélos pv Nausicaa]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]
» Keryan, Ombre noire du Nord
» Yélos, Roi de l'Ouest
» Absence de Nausicaa
» La statuette...[Godan pv Yelos]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mystéria :: Zone RPG :: Le Territoire Sud :: La pyramide céleste-
Sauter vers:  
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit