Mystéria
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 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]

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2 participants
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Godan
Chimérien, Roi de l'Est
Godan


Nbr de messages : : 827 Age : 30 Localisation : Dans mes reves...

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MessageSujet: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeMer 11 Mar 2009 - 19:50

7 jours de repos, ni plus, ni moins. Tel était la décision du roi. Nausicaa, bléssé interieurement, n'en pouvait plus de cette vie. Godan aussi. Ils ne pouvaient plus etre un moment ensemble, tranquille, sans qu'un démon ou un esprit s'éveille et vienne perturber nos deux amoureux.
Notre roi avait donc décidé la chose suivante: une semaine de vacances a ramacittà. Mais silence, c'est une surprise.

Lundi matin 8h00:

Godan se leva tôt aujourd'hui, car aujourd'hui était le début de sa treve. La veille au soir, il avait demandé a se qu'un cheval ailé se trouve a l'extérieur pour emmener Nausicaa, et lui meme, dans un petit coin de paradis, pas loin des chutes de Nausicaa et de la foret: Ramacittà.
L'homme animal s'habilla, fit lever nausicaa qui d'ailleur rochonna un peu. Keryan et Tiz étaient au courant, et ils allaient accompagner nos deux tourteraux.
"Debout mon étoile...Il faut se lever..."
Godan l'embrasa tendrement, et a peine Nausicaa fut elle prete, que Godan l'emmena a l'extérieur. Le pegase était la, noble, beau comme tout ses congéneres...
Nausicaa avait beau questionner Godan, le chimérien refusa de lui dire. Et enfin, tout deux sur le dos du cheval, ils s'envolerent. Tout deux rigolait. Il rigolait de plaisir, Godan l'embrassait dans le cou. Et lorsque Godan aperçut, trés au loin Ramacittà, il banda les yeux de la future reine
"Ne t'inquietes pas, tu es en sécurité... Avec moi..."
il l'anlaça tendrement pour éviter qu'elle ne perde l'équilibre....

Lundi matin 9h30:

Le cheval volant atterrit. Ils étaient dans la foret profonde, autour d'eux, que des arbres datant de la création, c'est a dire, des arbres de 1200ans au moins. Le feuillage assombrissait cette terre. Mais lorsque l'on regardait bien, entre les feuilles, on pouvait apercevoir des cordages, des tyroliennes, des maisons, des rues sur les branches et une échelle...
Godan s'épprocha de l'oreille de l'elfe et lui chuchotta a l'oreille:
"Tu es prete, je vais enlever ce petit bout de tissu qui cache tes si beaux yeux d'elfe que j'adore dévorer..."
Godan rgola, et retira le bandage. Il fut fou de joie lorsqu'elle se mit a sourire. Lorsqu'elle se mit a rire et a l'embrasser. on aurait dit une jeune enfant insouciante et débordé d'energie, ce qu'elle était...
Mais avant de venir ici, Godan avait décidé quelque chose: si jamais cette semaine se déroulait mal, Godan quiterait Nausicaa car malheureusement, il la rendait trop malheureuse avec lui.
"Cela te plait il? Allez vient, montons..."
Deux fées vinrent a la rencontre des deux tourteraux, et les conduisirent a une échelle. Il fallait monter 10 metres de haut pour accéder a la premiere rue. Nausicaa monta la premiere suivit de Godan. Heureux, comme toujours. Ils monterent sans difficultées et arriverent enfin a la premiere rue. Et quel spectacle:
Le soleil éclairé a travers les feuilles du chene la rue qui faisait bien 4 metres de largeur. Plus étonnant, cette meme rue était en réalité une branche, une gigantesque branche, qui partait du tronc et allait vers le ciel. De petits cabanons étaient solidement attaché a cette branche sur les cotés desquelles quelques nains et quelques elfes sortirent.
Les fées, sans tarder, indiquerent a Nausicaa et a Godan de les suivre de nouveaux. Il marcherent alors le long de ce tronc et longeait les barrieres qui évitaient de tomber. On était vraiment trés haut. Mais a la fin de cette branche, Godan crut que c'était une voie sans issues alors que, sur la droite, une autre branche semblable a la premiere, touchait celle ci permettant d'accéder a une autre rues. Plus on avançait plus on montait...

Lundi matin 10h:

Ils arriverent enfin a leurs maisons de vacances. La maison était en réalitée un cabanon comme les autres mais en plus grand, 5 fois plus grand et avec deux étages dont 1 salle principale, 1 chambre, une salle de bain et une cuisine mais sans serviteurs, Godan avait décidé de passer ses vacances comme des etres ordinaire. Cela sera peut etre dur pour lui, mais il y arrivera, tout cela pour elle.
De la chambre, on pouvait admirer les chutes de nausicaa qui se trouvait juste a coté....Godan s'assit sur le lit de cette chambre invitant Nausicaa a le rejoindre....
"Une semaine a etre heureux, ensemble, et sans rien d'autre, juste toi et moi...."
Puis ils s'embrasserent comme toujours, avec tendresse et passion...
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 1:02



Elle s’agitait dans son sommeil, transpirait abondamment, poussait des gémissements de douleur… De temps à autre, elle tressaillait et poussait un petit cri de terreur. Tremblait de tout son corps. Pleurait, souvent.

Il s’agissait toujours du même cauchemar. Il la pourchassait sans cesse, fourbe, impitoyable et inlassable. Elle ne pouvait que subir les assauts furieux de ce songe horrible, impuissante. Comme elle l’était quand tout ce cauchemar avait été réalité.

Puis, elle s’éveillait en sursaut, les yeux écarquillés de terreur, le souffle court. Jetait des regards affolés autour d’elle, dans l’angoisse d’apercevoir Azato dans un recoin de la même chambre où il l’avait tourmentée.

Mais rien, comme de coutume. Rien que la douce présence de Godan auprès d’elle, son souffle régulier et apaisant, son visage familier et adoré. Mais Nausicaa tremblait encore. Elle s’approcha du Roi et se blottit contre lui, la tête contre son torse, tentant de s’apaiser comme elle le pouvait.



« Debout, mon étoile… Il faut se lever… »

A la douce énonciation de ce surnom, Nausicaa sourit tout en sentant agréablement les rayons du soleil caresser son visage. Mais elle se sentait encore fatiguée, après une nouvelle nuit de cauchemars, et ne put bondir du lit, comme de coutume. Elle attendit que Godan vienne à elle afin de l’embrasser tendrement pour se lever. Elle s’assit sur le lit et scruta le Roi avec hébétude, lequel était déjà habillé et frais comme un gardon, souriant et rayonnant.

Heureux. Comme elle l’aimait. Du plus profond de son cœur.

Le sourire éclatant d’un prince charmant, différent des hommes, blond aux yeux verts étincelants. Elle ne lasserait jamais de le contempler. Pourrait demeurer ainsi assise à l’admirer pour toute l’éternité.

Mais il la pressa avec un divin sourire, le visage illuminé d’une joie énigmatique. Elle se leva donc et s’habilla prestement d’une robe blanche légère, coinçant néanmoins son poignard dans sa ceinture d’un bleu pervenche. Après avoir débroussaillé sa foisonnante chevelure d’ébène et avoir lavé son visage marmoréen, elle lui signala d'un ton joyeux qu’elle était prête.

La bonne humeur de Godan serait-elle contagieuse ? Quoiqu’il en soit, Nausicaa se sentit revenir à l’enfance, revenir à l’innocence et à la candeur.



Il l’entraîna dans les couloirs de marbre du Palais d’un pas joyeux et la mena au-dehors. Le soleil était éclatant, le ciel d’azur et un vent doux lui caressait doucement la joue. Comment le monde pouvait-il être aussi magnifique et à la fois aussi cruel ?

Soudain, elle poussa un hoquet de stupeur. Devant eux, dans le décor fantastique des montagnes de l’Est, se tenait une impressionnante et gracieuse créature. Un pégase, un cheval aux ailes immaculées et au port royal et fier. Un être de lumière, le bonheur en personne, la beauté incarnée. Il déploya ses ailes immenses et magnifiques et renâcla d’impatience.

Godan rit devant l’air effaré de Nausicaa. Elle se demandait bien ce qu’il pouvait avoir derrière la tête… Et ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter une telle surprise… Eternellement, elle s’étonnait de la valeur que lui prêtait Godan, pensait qu’elle ne méritait rien de tout cela.

« Pourquoi ? Qu’ai-je… » commença-t-elle.

Mais le Roi ne lui laissa pas le temps de broyer ses sombres pensées plus longtemps et lui posa un doigt sur les lèvres. Puis il sourit de nouveau et la hissa sur la fière monture. Elle se surprit à penser que le cheval blanc évoquait encore et toujours le Prince Charmant, triste ironie du sort. Alors qu’elle venait de se rendre compte que ce n’était pas cet homme parfait qu’elle attendait et aimait mais Godan.

Le pégase tapa de son sabot contre le sol et poussa un hennissement avant de s’envoler, chevauché par Godan et Nausicaa.

Keryan et Tiz étaient bien là mais tentaient de se faire silencieux, comme pour ne pas troubler l’émerveillement de l’Elfe aux yeux d’azur. C’était certes une sensation fantastique que de chevaucher les Vents en compagnie de l’homme qu’elle aimait. Sentir avec délice ses mains sur ses hanches, son souffle contre sa nuque… Tant de plaisirs en une étreinte, en un baiser… C’était presque trop de bonheur pour une seule personne !

Elle se sentait comme libérée d’un poids énorme tout d’un coup, alors qu’ils s’éloignaient rapidement du Palais, chevauchant une monture éthérée ! Son cœur était soudain débarrassé d’une ancre qui la retenait à la mélancolie. Son impression de souillure disparaissait à chaque éclat de rire de Godan. De nouveau, elle se sentait pure et blanche, insouciante et candide…

Elle rit. Sans prévenir. Sans prévenir, la joie s’échappa de sa gorge sous la forme de bruits légers de clochettes et de cristaux… Elle jetait de longs regards langoureux au ciel que Godan semblait lui offrir. Il ne pouvait pas lui faire de plus beau cadeau. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.

Au bout d’un temps qu’elle n’aurait pu définir, une masse verdoyante se dessina à l’horizon. Elle fronça les sourcils comme pour mieux voir mais Godan la retint en riant de plus belle. Il lui banda mystérieusement les yeux et elle frissonna au contact de ses mains sur son visage. Toujours cette émotion fascinante et envoûtante, toujours cette émotion qu’elle voudrait ressentir à jamais…

Mais la perte de la vue la déstabilisa quelque peu et Godan la prit contre lui en soufflant ces mots de velours :

« Ne t’inquiète pas… Tu es en sécurité… Avec moi… »



Elle sentit la monture atterrir et entendit Godan sauter au sol. Il la prit dans ses bras et la déposa également sur la terre ferme. Tous ces secrets la rendaient folle d’excitation, elle avait on ne peut plus hâte de retrouver la vue. Elle sentit alors avec délice le souffle de Godan à son oreille…

« Tu es prête, je vais enlever ce petit bout de tissu qui cache tes si beaux yeux d’Elfe et que j’adore dévorer… »

« Je suis prête… » murmura-t-elle. « Rends-moi donc la vue que je puisse revoir le soleil de ton regard… »

Il rit et obéit avec une lenteur qui enthousiasmait Nausicaa d’autant plus. Enfin, elle vit. Et fut estomaquée. Ils se trouvaient dans une forêt verdoyante aux arbres immenses et vénérables. Les ramures laissaient passer des traits de lumière qui illuminaient l’endroit d’une façon féerique. Un sourire d’émerveillement naquit sur ses lèvres… Elle leva les yeux vers le ciel et distingua, construites entre les branches et les feuillages, des maisonnées et des rues où s’affairaient maintes créatures fantastiques, des cordages et des tyroliennes qu’empruntaient ces êtres pour se mouvoir en travers cette ville magnifique.

Son regard revint à Godan dont les yeux brillaient de bonheur. Elle éclata de rire et lui sauta au cou, folle de joie.

« Oh, merci ! » s’exclamait-elle en l’embrassant. « Je n’aurais pu rêver de plus beau présent ! Merci ! Tu es vraiment merveilleux et… Oh, que je t’aime… »

Alors qu’elle s’extasiait et virevoltait entre les arbres, soudain légère et insouciante, fraiche et emplie de joie de vivre, deux personnes vinrent à leur rencontre.

C’étaient les deux êtres les plus adorables que Nausicaa eut jamais vus. Deux fées. Deux créatures à la frimousse enfantine et aux cheveux d’or, aux yeux angéliques et au sourire malicieux. L’Elfe aux yeux d’azur passa une main voluptueuse sur ses ventre, songeant à ses propres chérubins qu’elle espérait tout aussi magnifiques que ces fées.

Les fées conduisirent la petite troupe à travers les branchages, gravissant diverses échelles et bondissant entre les ramures. Nausicaa s’émerveillait de la beauté sereine des lieux. Tout baignait ici dans une douce lumière et les gens qu’ils croisaient les saluaient avec cordialité et sourires francs.

Enfin, ils arrivèrent au milieu d’une rue animée par fées et elfes rayonnants d'engouement. Les nains, plus bougons, se mêlaient à cette joyeuse cohue. Nausicaa était frétillante de bonne humeur. Tout était si parfait, en cet endroit ! Ces soucis s’envolaient avec la douce brise vers le ciel d’azur qui se devinait entre les branches.

Ils traversèrent encore de nombreuses rues peuplées de joyeux lurons qui leur souriaient amicalement et les saluaient comme de vieilles connaissances. Nausicaa aimait cette atmosphère de convivialité, où chacun discute longuement avec son voisin du vol des hirondelles, du déclin du soleil ou d’autres choses plus passionnantes encore. Par-dessus tout, elle aimait se trouver en compagnie de Godan dans un tel univers. Il lui semblait qu’une ère de lumière commençait à nouveau, une ère où deux amoureux tels qu’eux pourraient enfin accomplir ce qu’ils savaient le mieux faire. S’aimer à la folie.

Elle ondulait joyeusement dans la joyeuse agitation, sautillait auprès de Godan…se retrouvait. Légère et joyeuse. Libre et sereine. Enfant insouciante.



La maisonnette qu’ils habiteraient durant sept jours plaisait énormément à Nausicaa. Petite en comparaison au Palais Invisible, elle semblait sortie d’un conte de fée, toute fleurie et colorée qu'elle était.

« Une semaine pour être heureux, ensemble et sans rien d’autre… Juste toi et moi… » souffla Godan en l’enlaçant avec tendresse.

Il l’embrassa doucement, passionnément… Et Nausicaa retrouva de nouveau ses deux mondes… L’un existait, l’autre non… Et elle flottait… Un sourire suave se dessina sur ses lèvres et elle murmura avec enivrement :

« Une semaine, sept jours… Un rêve… Un paradis juste pour toi et moi… Juste toi et moi, unis comme le métal… Oh, je me demande donc, si c’est ce que tu appelles des « vacances », ce que sera notre voyage de noces ! J’aurai bien du mal à imaginer ce que tu me réserveras ! »

Elle virevolta dans sa robe blanche jusqu’à la fenêtre afin d’admirer les chutes qui portaient son nom. Encore un cadeau qu’elle estimait ne pas mériter… Godan l’enlaça et ils restèrent, émerveillés, à contempler le paysage, sans un mot… Le silence est parfois le meilleur des messagers…

Soudain, Nausicaa bondit et s’exclama avec enthousiasme :

« Oh ! Ne restons pas là ! Il y a tant de choses à voir et le temps s’écoule si rapidement ! »

Elle prit la main du Roi dans la sienne, blanche et ténue. Et ils s’enfuirent au-dehors, sous les rayons chaleureux du soleil.



Voilà si longtemps qu’elle s’était sentie aussi épanouie, aussi voluptueuse et heureuse, aussi légère et souriante. Elle ressemblait à un petit oiseau blanc voletant d’ici et de là, entraînant derrière elle son cher et tendre. Ils papillonnaient entre les feuillages et les branches, riant et folâtrant dans les arbres millénaires.

Ils se tenaient alors en équilibre sur une haute branche, émerveillés par le monde minuscule qui s’affairait sous leurs pieds et la voûte céleste qui brillait merveilleusement au-dessus de leurs têtes.

Nausicaa, rayonnante dans sa robe blanche, étendit les bras comme pour mieux ressentir la brise qui parcourait son corps. Godan la serrait contre lui… Elle ne pouvait rêver mieux…

Alors, d’une voix cristalline, les yeux clos, le ton léger, elle entonna une chanson qu’Eloy lui avait apprise alors qu’elle était toute enfant…

Oh comme des cygnes,
Comme toi et moi comme des étoiles,
Nous resterons si pâles…
Oh comme les cygnes,
Juste toi et moi un peu trop sales,
On n'a rien fait de mal…

Et on s'enfuit et on voudrait,
Rester en vie tout essayer….
Aimer la pluie et les fleurs noires…
Rester unis, toujours y croire…

Nous sommes le signe,
Que toi et moi comme le métal…
Nous resterons si pâles…
Nous sommes le signe,
Juste toi et moi, notre arsenal…
On n'a rien d'anormal !

Et on séduit dans l'univers…
D'oser les dragons et rester fiers !
Plonger nos corps dans les eaux noires…
Rêver nos vies, toujours y croire !


Puis elle se blottit contre Godan, plus heureuse que jamais. Elle se plongea dans son regard d’émeraude et passa une main légère dans ses cheveux d’or… Le sourire d’ivoire du Roi la rendait euphorique.

« J’aime beaucoup cette chanson, j’irai même juste qu’à dire que c’est ma préférée… »

Elle sourit et frappa alors ses mains l’une contre l’autre, telle une enfant toute excitée.

« Oh ! Il me vient une idée ! »

Elle se rapprocha plus encore de lui et s’exclama avec une frénésie joyeuse :

« Je veux tout savoir de toi ! Te souviens-tu lorsqu’aux Sources Elfiques, je ne voulais rien connaître de tes activités, que je souhaitais seulement les deviner ? Eh bien, à présent, j’ai changé d’avis ! J’aimerais te connaître dans le moindre détail… Il existe tellement de choses que je n’ai pas pu percevoir et cela m’insupporte ! Des choses qui peuvent paraître superficielles mais qui ont une importance capitale pour moi ! »

Il esquissa un petit sourire surpris et lui demanda de quoi il s’agissait. Nausicaa s’exclama alors d’un air espiègle :

« Ah, ah ! Grand Roi Godan de Heian, tu vas devoir passer aux aveux ! »

Ils éclatèrent de rire puis elle reprit avec enthousiasme :

« Je veux savoir quelle est ta couleur préférée, ton chifre préféré ton livre préféré, ton parfum préféré, ta pierre précieuse préférée, en passant par tes fleurs préférées, ta chanson préférée, tes… »

Il l’arrêta en riant de plus belle et la prit contre lui en lui demandant si elle avait vraiment besoin de savoir tout cela.

« Evidemment ! » s’exclama-t-elle avec une incrédulité amusante. « Je veux te connaître par cœur, du moins le croire. Et ce sera alors que, de temps en temps, tu me surprendras par des choses que nous auront oubliées… »

Ils s’installèrent alors sur la branche, l’un contre l’autre, juste elle et lui, comme des étoiles qui se rejoignent… Et il parla alors d’une voix douce et modulée qu’elle écoutait avec attention, telle une élève consciencieuse.

La lumière du soleil les illuminait tandis que les timbres mélodieux des elfes et des fées se mêlaient aux chants purs et éthérés des oiseaux dans le ciel…
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Godan
Chimérien, Roi de l'Est
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 13 Mar 2009 - 19:20

Quelle douce voie, quelle douce chanson que son étoile chantait la. Godan était heureux, épanouie, mais pour combien de temps? Il espérait pour toute la vie.
Mais soudain un éclair lui traversa l'esprit: Sa mere ne lui avait jamais apprit de chanson. Strictement jamais. Elle était trop occupé, et était partie trop vite.
"Savoir tout....De moi???"
Godan explosa de rire, et plus elle en rajoutait, plus il riait. Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas rit.
"Bon alors, par ou commencer?"
Godan leva les yeux au ciel, et s'allongea sur la branche Nausicaa sur son ventre. Il ragarda les grands nuages blancs et se mit a réfélchir. Et enfin il parla...
"Ma couleur préféré? Le blanc, ou le noir, la pureté a l'état pur...Mon livre? Héhé, malheureusement, je n'ai pas le temps d'en lire avec ma fonction de roi, a par les textes de lois. Le doux parfum de la vanille du Sud m'envoie au paradis, mais pas autant que cette odeur de tes cheveux et de ta peau. Pour la fleur et la musique, je dirais malheureusement pareil que pour les livres...Le lys, seul fleur que l'on m'autorise a avoir dans ma chambre, et pour la musique l'hymne de mystéria. Malgré l'orchestre de mon palais, je n'entends que ce triste chant.
A part cela, l'épée et mes boomerangs, obligation du roi, m'envoie quand meme au paradis, les tigres sont mes animaux favoris, grace a leurs noblesses et leurs courage, le...."
Godan réalisa une chose. Il n'avait pas d'activités extraordinaire en dehors de ses fonctions. Ses fonctions étaient ses activités. Triste constatation. Son visage se figea de tristesse. Il était en train de mettre sa vie au service d'un royaume, qui l'empéchait de vivre. qui l'empéchait de faire ce qu'il voulait.
Une nuée d'hirondelles traversa le ciel bleu. Leurs vols acrobatiques rendit le sourire a notre chimérien. Plusieurs minutes passerent ainsi.
"Mais, et toi. Qui es tu? Ô majestueuse reine de l'est."
Godan rigola.
"Elfe téméraier, admiratrice des loups et fille des vents..."
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Nausicaa Evaëlle

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Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 3:44



Nausicaa écoutait Godan avec incrédulité. Ainsi, le Roi de l’Est, le seul homme qu’elle aimerait de sa vie, était enchaîné à ses obligations au point qu’aucune distraction ne lui fût permise ! Un tel concept l’emplissait d’horreur. Et de tristesse. Elle caressa doucement les cheveux de Godan, l’air pensif…

« Il va falloir arranger cela… » murmura-t-elle.

Et elle avait certes une idée en tête… Un sourire joyeux éclaira soudain son visage et elle s’écria avec enthousiasme :

« Attends-moi un instant, je reviens ! »

Elle bondit de la branche sans un mot de plus, descendit de l’arbre colossal avec agilité et vélocité, transportée par l’idée de son projet.



Au bout de quelques minutes, elle grimpait de nouveau entre les ramures de l’arbre, la mine réjouie. Les rayons du soleil caressaient doucereusement son visage opalin et ses yeux bleu azur brillaient d’enthousiasme.

Elle arriva dans le dos de Godan, plus silencieuse qu’une ombre, un sourire malicieux aux lèvres… Il observait le ciel d’un air soucieux, les sourcils froncés… Elle décida de chasser ses idées noires et, sans hésitation, lui bondit sur le dos. Il poussa une exclamation surprise mais ne tomba pas.

Nausicaa lui jeta alors un regard brillant, dodelinant de la tête sur le côté d’une façon très enfantine. L’insouciance en personne, l’âme de la sincérité et toute la pureté du bonheur. Sans doute que les récentes mésaventures qu’elle avait subies l’avait renvoyée en enfance… Comme un besoin de se sentir protéger, d’être en permanence couvée du regard et enserrée d’une étreinte aimante…

Mais Godan, lui, à cet instant, semblait partagé par la joie de la voir se dresser devant lui et par la tristesse que lui avaient inspirée ses propres paroles. Nausicaa lui glissa alors quelques mots à l’oreille d’une voix très douce :

« Moi aussi j’ai un cadeau pour toi… Tu désires savoir qui je suis ? Bien, j’ai donc décidé de partager mes passions avec toi… Regarde… »

Avec un sourire pur de candeur, elle montra enfin les mains qu’elle cachait dans son dos… Entre ses doigts blancs, elle tenait un bouquet de fleurs particulièrement colorées au parfum suave et sucré… Comme un feu d’artifice bariolé qui éclaterait entre ses mains…

Elle ferma les yeux et respira profondément la douce flagrance des délicates corolles… Puis, d’un geste léger, elle tendit le bouquet à Godan qui respira l’envoûtante émanation des fleurs enchanteresses…

« Ce sont des freesias. Les fleurs du renouveau, le symbole de la joie et de l’harmonie… Elles éclosent sous la lumière bienheureuse du soleil et s’épanouissent dans la pureté… Je les adore… Tiens, prends donc le bouquet, il est pour toi… »

Elle lui glissa les fleurs entre les doigts et s’assit à ses côtés…

« Nous allons devoir mettre cette semaine de vacances à profit. L’hymne de Mystéria est bien trop funèbre, seules sont chantées la guerre et la souffrance. Je connais une pléiade de chansons plus légères les unes que les autres. »

Elle lui lança un petit sourire puis lui prit doucement la main en plongeant son regard azur et tendre dans celui du Roi.

« Quant à moi… »

Elle fronça ses sourcils noirs et effilés, réfléchissant un instant. Puis, avec un sourire entendu, elle caressa de ses yeux brillants le visage adoré du Godan.

« Je pense que tu me connais mieux que personne… Même Keryan ne pourrait se vanter d’en connaître autant à mon sujet… Mais allons, un petit effort, je vais peut-être réussir à t’étonner… »

Elle posa sa tête sur l’épaule du jeune chimérien, les traits toujours crispés de concentration. Puis elle dit d’un ton hésitant, le regard perdu dans la contemplation de son aimé :

« Voyons… Je pense… Je pense que mon parfum préféré… »

Elle posa le bout de son nez sur la joue de Godan et respira avec délice, les yeux clos… Elle murmura alors, en un sourire, le ton exalté :

« Eh bien… Mon parfum préféré mêle la douceur des senteurs de la forêt et la chaleur de la flagrance des sources chaudes… Il me consume subtilement, tendrement… J’aime cela plus que tout au monde… Il est apaisant, suave et envoûtant… Je m’en emplis chaque fois que je m’approche de toi et il me taraude agréablement l’esprit, me poursuivant et me pénétrant avec passion… ».

Puis, elle lui chuchota à l’oreille en éclatant d’un rire enfantin :

« Sinon, j’apprécie beaucoup le parfum des freesias. Mais je préfère le tien, c’est indubitable. ».

Elle rit un moment, sans bien savoir pourquoi. La seule présence de Godan, avec elle dans un lieu si parfait, l’emplissait d’une joie sans limite et d’un bonheur indéfinissable.

« Autrement, ma couleur préférée… Il me semble qu’elle change tous les jours. Si hier, le bleu du ciel, pur et éthéré, me faisait rêver, aujourd’hui… »

Elle observa les alentours avec intérêt. La lumière du soleil perçait les ramures des arbres de rayons d’un ocre jaune. Alors elle souffla en s’émerveillant d’une telle alchimie des couleurs :

« Aujourd’hui, je me sens d’humeur plus compliquée… Le jade des feuillages mêlé à l’ambre de la lumière me plait beaucoup… »

Puis elle se tourna vers Godan en continuant sans hésiter, cette fois :

« Les gemmes que je préfère sont incontestablement l’émeraude de tes yeux et l’or de tes cheveux… »

Elle passa une main voluptueuse dans la toison de son aimé tout en plongeant son regard d’azur dans le sien, vert et étincelant.

« Je n’ai pas véritablement de chanson préférée, hormis les battements tendres de ton cœur et le bruit doux de ton souffle sur ma joue… En revanche, toi, il faudra qu’à la fin de la semaine tu te sois décidé ! Je vais t’en chanter tellement que tu finiras par me supplier de me taire ! »

Ils éclatèrent tous deux de rire puis Nausicaa reprit avec un peu plus de sérieux :

« Quant à mon chiffre préféré, je dirai le sept. Mystique et merveilleux, il ouvre les portes de la magie et la sagesse… De l’amour et de l’harmonie… Sept, comme les jours que je passerai avec toi en cet endroit fantastique… Comme les sept pétales de la rose… Comme les sept degrés de la perfection… Et j’en passe… »

Elle réfléchit encore un instant en pinçant ses lèvres de concentration mais finit par déclarer avec un sourire angélique :

« Eh bien, voilà ! Si tu désires savoir autre chose, demande-le-moi, je suis ouverte à toutes tes questions ! »

Elle frotta sa tête contre la poitrine de Godan qui la prit contre lui avec tendresse. Tout était si parfait dans ce havre de paix… La guerre, la haine et la souffrance de l’extérieur n’avait plus aucune signification pour eux. Tout était soudain bien plus simple… Elle contre lui, la lumière tamisée entre les ramures de jade, les oiseaux batifolant au-dessus de leur tête et…oh !

Nausicaa porta soudain une main à son ventre en ouvrant de grands yeux stupéfaits. Godan perçut la stupéfaction de la jeune Elfe et lui demanda avec inquiétude ce qui lui arrivait. Elle ne put répondre dans l’immédiat, bien trop étonnée pour ouvrir la bouche. Enfin, elle réussit à bégayer sous le regard effrayé de Godan :

« J’ai… J’ai senti… J’ai senti quelque chose… »

Elle respirait d’une façon saccadée, plongée dans l’hébétude… Qu’avait-elle donc ? Godan s’aperçut qu’elle tenait son ventre avec effarement et il plaça ses mains apaisantes sur son abdomen… Il sentit à son tour…

Etrangement, le visage de Nausicaa se fendit en un sourire extasié :

« Ils… Ils bougent… C’est vraiment…étrange… Ils vivent en moi, je perçois leurs mouvements… »

Les deux amants échangèrent un regard brillant d’engouement… Les deux êtres que Nausicaa abritait, leur union, leur chaire, leur âme… Déjà, ces deux petits s’agitaient et déstabilisaient la jeune Elfe… Etonnant…

Nausicaa eut soudain un sursaut :

« Mais oui ! Il faudrait que nous y réfléchissions, maintenant… Comment allons-nous les nommer, nos enfants ? »

Ils se contemplèrent tous deux avec attention, réfléchissant profondément… Il était si bon de penser à des choses aussi simples, de temps à autre… Alors qu’ils songeaient, éperdus, un certain loup au pelage ténébreux flânait dans les rues animées de Ramacittà.



Keryan était véritablement fasciné par ces créatures joyeuses en permanence, polies et sincères, qui semblaient ne pas être effrayées le moins du monde par un loup tel que lui… Ramacittà, la cité en elle-même le troublait. Il aimait la quiétude de ce lieu, les gens qui l’habitaient et la forêt isolée des batailles, du feu et du sang de la guerre.

Les Elfes lui rappelaient immanquablement Nausicaa, gracieux et véloces, impassibles et élancés. Ces créatures étaient incontestablement captivantes. Un rare sourire parfois, le regard vague et lointain, la mine mélancolique mais joyeuse… Leur personnalité se révélait bien difficile à cerner et c’était bien ce qui séduisait Keryan. Il avait soif d’interrogations et de réflexions, son esprit quémandait un problème à résoudre, une énigme à percer… Et les Elfes lui fournissaient cela avec mystère ce qui lui était tout à fait plaisant.

Quant aux fées, il ne s’était guère intéressé à elles. Elles paraissaient bien trop frivoles à son goût et il ne prêtait guère attention à leur joyeux babil.

Pourtant, une sorte de créature demeura invisible pendant un temps à ses yeux d’ambre. Il s’agissait cependant d’êtres tout aussi étonnants que les Elfes… Un brin plus diminuée, peut-être… Et c’est par pur hasard que le loup du Nord put enfin remarquer leur discrète présence.

Alors qu’il contemplait l’effervescence de la cité, il ne vit pas ce qui se dressait sur son chemin et heurta un obstacle haut d’un peu plus d’un mètre. Il poussa un aboiement d’excuse tandis que la créature se tournait vers lui en marmonnant d'une voix certainement plus bougonne que mauvaise :

« Eh bien, vous pourriez faire un peu plus attention, non ? »

Sous de broussailleux sourcils flamboyants, Keryan distingua deux yeux noirs qui brillaient d’une façon chaleureuse.

Le Nain et le loup se contemplèrent un instant, stupéfaits. Puis la petite mais robuste personne marmonna dans sa barbe foisonnante :

« Bon, je vous pardonne, cher ami. L’erreur n’est pas naine mais elle est certainement louve. »

Keryan observait avec incrédulité l’être à la chevelure rousse et à la lourde armure qui éclatait d’un rire rocailleux.

« Mais c’est ennuyeux, tout de même. » marmonna le Nain. « Vous ne pouvez même pas parler pour protester face à une telle remarque. Excusez mon impudence. »

Le loup lui adressa un hochement de tête indulgent et un regard qui en disait beaucoup. Keryan n’était pas une créature rancunière et ce Nain l’intéressait au plus haut point.

« Tu me plais, l’ami ! » s’exclama ce dernier, passant subitement du vouvoiement au tutoiement. « Mon nom est Durin, fils d’Ephraïm. Quel dommage que je ne puisse pas savoir le tien… »

L’ombre noire se dressa fièrement et fixa le Nain de ses yeux d’ambre. Le nom du loup se lisait dans son regard luisant et Durin n’eut pas besoin de l’entendre pour le comprendre.

Il passa une main charnue entre les broussailleux poils de sa barbe ocre et observa Keryan avec intérêt…

Un regard échangé, un sourire partagé, une amitié naissante…
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Godan
Chimérien, Roi de l'Est
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MessageSujet: m   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 22:46

Godan était aux anges. Elle n'arrétait pas de le mettre en valeur, lui montrer son estime. Il l'aimait plus que tout au monde. Plus que son royaume, son rang et ses sujets réunis.
La voie de Nausicaa le charmait, lui adoucissait tout ses traits de son visage. Il sentait son odeur enchanteresse.
Puis un moment crucial, un moment inoubliable pour des parents: un enfant qui bouge dans le ventre de la mere. Godan n'en croyait pas ses oreilles, et ses doigts non plus. Enfin, ils vivaient, ils allaient bien...
"Les noms?"
Godan rigola. Il se mit a réfléchir tout en mettant son oreille fine et sensible sur le ventre de Nausicaa.
"Alors, que penses tu si c'est deux filles de Aelinna et Amélia, si c'est deux garçons, Eanno et Godan junior, ou bien si c'est une fille et un garçon, de Eanno et Aelinna? Le roi Eanno ça sonnerait bi..."
Godan venait de retomber dans un tourbillon de desespoir. Et oui. Son fils ou sa fille sera reine ou roi. Il le succédera et vivra la meme vie que lui. Il tombera dans la fameuse prison de la monarchie.
"Qu'en penses tu?"
Godan se recoucha sur la branche, Nausicaa allongée sur son ventre. Lorsque les hirondelles de tout a l'heure ressurgirent par enchantement. Mais leurs cris, que Godan comprenait parfaitement, Fit tressaillir le chimérien:
"Sauve qui peut, partez, vite, au secours!!!!!"
*Oh non...*
Non, non, une si belle semaine qui s'annonce, et un danger? Que se passait il? Puis des cris. Des cris de monstres, des cris de peine. Des cris de peur, des cris de haine.
Elle se leva. Godan fit de meme. Puis il passa la tete au bord de la branche: Des loups garous....Des betes hideuses sorties de l'enfer. Des créatures sans pitié. De la haut, on pouvait également distinguer une foule qui tentait de se cacher. Ou de combattre.
"Excuses moi, je suis désolée, mais j'ai un devoir. Toi et les bébés, restez ici en sureté. Ne descendez sous aucun pretexe tant que le danger n'est pas partie."
Elle essaya de contredire Godan
"C'est un ordre!!"
Godan la regarda un peu méchamment. Mais il voulait lui faire comprendre qu'elle devait rester ici. Puis il l'embrassa, en touchant le ventre de sa bien aimée. Peut etre un derniere fois.
Puis sans attendre un cris de plus, Godan sauta de la branche, en piquet. Et là quelque chose d'extraordianire se produisit. Deux éclairs surgit de Godan, deux flash noir et sombre, les ailes devinrent noires, ses yeux se teinterent de sang. Azato resurgit. Mais là n'est pas la chose la plus exeptionnelle. En effet le plus étrange était que Godan controlait ses mouvements. Il était juste plus fort. Et plus méchant.
Avant d'atterrir sur le sol, il deploya ses bras et sous ceux ci, une membranes de peau apparut. Ainsi, la reception au sol fut plus douce. Quatre de ses boomerangs volerent autour de lui, les deux autres, dans ses mains. Un loup garou se jeta sur lui, mais, coup de pieds dans la fourrure noire du monstre, la bete fut projeter a quelques metres de lui et, brisant la barriere, tomba de la branche ou elle se trouvait. 10 metres, chute plus que fatal.
Quelle puissance habitait Godan...
A peine fut il retouné qu'une autre bete se jeta sur lui et s'agrippa sur le dos. Mais des pics de hérisson se dresserent sur Godan, et le loup garou fut empallé vivant. Le sang coulait, elle bougeait encore...
Godan tranchait, tuait, empallait, faisait souffrir toutes betes qui se méttaient sur son chemin.
Puis il vit. Il vit un nain, couché, la lueur rouge du sang s'échappant de sa bouche, et a coté une ombre, Keryan, face a un loup garou, un faux congénaire, deux fois plus grand que lui.
"Keryan!!!Nan!!!!"
Le loup fut a terre, la bete les crocs planté dans keryan.
Fou de rage, Godan courut le plus vite possible, la bete de gévaudon fut a terre...
"Keryan, répond moi, s'ilteplait..."
Il respirait difficilement.
"Ne t'inquietes pas pour un vieux loup qui a fait son temps...Va t'occuper de nausicaa"
"Ne t'inquietes pas tu va pas mourir. Ne raconte pas de betise. !tu vas rester en vie, des medecins vont te soigner et...."
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase: néant. Rien que du noir, les oreilles siffllerent, une douleur derriere la tete. Et il fut a terre. Quelqu'un venait de lui donner un terrible coups grace a une massu: le nain Durin. Il s'était relevé, et malheureusement n'avait rien comprit. Car en effet les phrases que venait de prononcer Godan, du point de vu de quelqu'un ne connaissant pas le language des loups, on aurait dit qu'il grognait trés méchamment. Mais a l'inverse il s'inquiétait plutot qu'autre chose.
"Non d'un bouc a la barbe rose. Je ne l'ai pas manqué celui la! Voila mr le noble loup, cette méchante bete ne t'embetera plus. Mais je devrais plutot m'inquiéter pour tes méchants congéneres..."
En effet, Les betes du gévaudon encerclait Durin le nain le sang a la levre, Godan a terre aux ailes redevenu blanche, et Keryan le loup noir reprenant ses esprit...
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeDim 15 Mar 2009 - 5:34



Elle lui sourit tendrement, couchée sur son torse, puis approuva dans un souffle ténu :

« Oui, ça sonne même très bien… Eanno et Aelina… »

Elle caressa doucement le visage peiné de Godan et murmura d’un ton léger :

« Encore des prénoms prédestinés… Eanno, en langage loup, symbolise l’oiseau pur, donc la liberté, par extension. Quant à Aelina, cela signifie "petit ange ". »

Elle éclata d’un rire serein et cristallin en posant sa tête contre la poitrine de Godan. Puis elle murmura d’un ton rassurant :

« Mais ne t’inquiète pas. Nos enfants seront les plus heureux du monde… Nous les aimerons de tout notre cœur et leur transmettrons nos idéaux de liberté et d'amour… Ils chériront leur royaume et ce ne sera pas une obligation, pour eux, de gouverner l’Est. Non… Seulement, ils le feront car ils désireront le faire. »

Le souffle de Godan devint à nouveau calme et régulier et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Ils restèrent quelques minutes l’un contre l’autre, se plaisant, s’extasiant à l’écoute du cœur et de la respiration de l’autre. Nausicaa ferma les yeux et respira l’odeur de Godan avec délice. Elle se sentait protégée entre ses bras, il semblait que rien ne puisse lui arriver…

Mais, soudain, des cris d’hirondelles affolées firent bondir le jeune chimérien. L’Elfe n’avait certes pas saisi le sens des pépiements des oiseaux néanmoins, la mine inquiète du Roi lui fit comprendre qu’un malheur se tramait.

Et, bientôt, de longs hurlements éclatèrent dans la forêt quelques instants auparavant si paisible. Ses rugissements, Nausicaa les connaissait. Quelle similitude étrange ! Des cris de loup… Non… Des cris de loups-garous. La jeune femme sentit son cœur s’affoler… Et Godan lui lança un regard appuyé, un regard de regret et de peine.

Nausicaa commençait à croire que le malheur la pourchassait, que le sort voulait l’abattre, qu’elle était la bête noire du destin… Il ne lui était sans doute pas permis de vivre dans la paix. Il aurait fallu qu’elle s’y résigne… Mais la tâche était bien trop ardue…

« Excuse-moi, je suis désolé, mais j’ai un devoir. Toi et les bébés, restez ici en sûreté. Ne descendez sous aucun prétexte, tant que le danger n’est pas écarté. »

Elle haussa les sourcils, la mine effarée.

« Mais je ne peux tout de même pas te laisser lutter seul, ce serait… »

Mais il la coupa, le regard noir…

« C’est un ordre ! »

Nausicaa tressaillit un instant. Ce regard sombre dardé sur elle réveillait en son esprit des souvenirs bien ténébreux… Des souvenirs qu’elle tentait d’enfouir au plus profond d’elle-même… Ses yeux bleu azur s’écarquillèrent un moment de terreur.

Azato… Son âme damnée l’imaginait partout, à présent…

Puis Godan la prit dans ses bras. Cette étreinte douce et tendre rasséréna Nausicaa qui le tint fort contre elle, les lèvres unies à celle du Roi… Elle ne voulait pas mettre fin à cet enlacement mais elle dut toutefois laisser Godan partir.

Il bondit, soudain plus animal qu’humain. Le cœur de Nausicaa se serra d’angoisse alors que celui qu’elle aimait prenait les traits de la créature qu’elle haïssait du plus profond de son être. Mais un certain changement était cependant perceptible. Godan semblait avoir une totale maîtrise de ses gestes et de ses pensées. Les boomerangs en main, il se jeta sur la horde de lycanthropes.

Ces créatures, hautes de deux à trois mètres, luttaient non pas pour leur propre survie mais par simple plaisir de combattre. Leur pelage ténébreux et leurs yeux rougeoyants de haine et de fureur étaient comme étrangers dans un tel havre de paix… Leurs crocs jaunâtres resplendissaient dans leurs gueules écumantes… Ils étaient affamés.



Keryan avait perçu les hurlements et ne s’en était pas moins alerté. Durin courait derrière lui, assez alourdi par son armure colossale. Le Nain se saisit d’une pesante massue alors que le loup s’élançait tous crocs dehors.

Les deux compagnons, dos à dos, luttèrent, unis et téméraires, tenaces et complémentaires. Durin envoyait de terribles coups de massue à ses adversaires qui s’éloignaient bien vite, geignant de douleur. Quant à Keryan, il était fulgurant de vélocité face à ses lents congénères. Ses crocs d’ivoire se plantaient cruellement dans les corps décharnés de ses adversaires. Il se glissait avec une facilité déconcertante entre ses ennemis et les abattait, l’un après l’autre.

Toutefois, une de ses immenses bêtes eut le malheur de mettre Durin à terre. Alors que le loup-garou tentait de percer l’armure imposante du Nain, Keryan fut pris d’un réflexe fulgurant. Il bondit, ombre et soudain lame, et, d’un horrible coup de crocs, égorgea le lycanthrope.

Durin souffrait affreusement… Un flot de sang s’échappait de ses lèvres entrouvertes. Mais son ami lupin était près de lui, la mine menaçante et protectrice.

Keryan fit soudain face à un ennemi immense, colossal, les yeux brillants de convoitise. L’ombre noire du Nord eut le pressentiment que ce combat-là serait moins aisé que les autres…

En vérité, il ne dura que quelques secondes. Keryan chuta bien vite dans la poussière, tout en percevant un cri, au loin… Une voix familière…

Bientôt, un visage qui ne lui était pas inconnu apparut face à lui. Godan… Il lui parlait… Le loup, le souffle court, le flanc ensanglanté, ne saisissait pas ce que le Roi lui soufflait…

Il prit alors une voix éteinte et annonça :

« Ne t’inquiète pas pour un vieux loup qui a fait son temps… Va t’occuper de Nausicaa… »

Le visage de sa sœur lui était revenu à l’esprit instantanément… Dommage… Il aurait tant aimé lui dire adieu… Godan s’écria quelque chose que Keryan ne comprit pas davantage.

Mais, brusquement, un éclair. Et un autre visage. Cette fois, c’était celui de Durin qui bougonna une phrase que le loup réussit enfin à saisir :

« Nom d’un bouc à la barbe rose ! Je ne l’ai pas manqué, celui-là ! Voilà, Monsieur le noble loup, cette méchante bête ne t’embêtera plus. Mais je devrais plutôt m’inquiéter de tes cruels congénères… »

Keryan poussa un grognement exaspéré… Eh bien si les alliés commençaient à s’assommer entre eux, ils n’étaient pas sortis de la tanière… !



Lorsque son frère tomba, Nausicaa poussa un cri de terreur. Le sang coulait à flot de sa blessure béante… Ce fut instinctif, elle ne réfléchit pas…

Elle bondit à son tour, apparition dans sa robe blanche, dégainant son poignard, le regard d’acier trempé. A son plus grand étonnement, le Nain qui avait été aux côtés de Keryan durant la lutte avait envoyé Godan dans l’inconscience…

Son fiancé et son frère… Quoiqu’en pense le Roi, elle ne resterait pas en haut de sa branche, observant le massacre et se morfondant de douleur.

Elle était brusquement redevenue l’impitoyable combattante du Nord, à la fois ombre et lumière, vent et nuage, plume et lame… Elle bondit sur un premier loup-garou. Celui-ci ne s’aperçut de rien, elle était si légère… Mais il ressentit tout de même le poignard qui fendit sa gorge en deux…

Elle abattait ennemi après ennemi, progressant dans des flots de fourrures sales et sombres. Enfin, elle fut auprès de Godan, de Keryan et du Nain. Ce dernier lui adressa un large sourire et annonça d’une voix rocailleuse :

« Par la hache de mon ancêtre Thorrin, bien content de vous voir en notre compagnie, gente demoiselle. »

Nausicaa lui lança un regard surpris puis, amusée par la politesse inopinée du Nain, elle sourit avec franchise.

« Tout le plaisir est pour moi, cher ami. C’est tout à fait naturel. Mais je tenais à vous signaler que celui que vous avez abattu n’était pas un ennemi mais mon fiancé ! »

Durin écarquilla les yeux de stupeur et balbutia un flot ininterrompu d’excuses que Nausicaa accepta sans trop de difficulté. Godan semblait être dans une inconscience passagère et tout à fait bénigne.

Keryan avait enfin réussi à se remettre sur pattes et contemplait sa sœur avec soulagement. Puis il s’aplatit sur le sol, près à bondir sur l’ennemi.

Nausicaa se tenait près de Godan qui avait retrouvé ses traits originels mais demeurait inconsciant… Et les trois compagnons se jetèrent sur les loups-garous dans un bel ensemble, armes et crocs au clair.

La meute de lycanthropes fut bientôt réduite en charpie sous les coups sûrs et précis de la petite troupe. La jeune Elfe du Nord semblait avoir retrouvé son assurance et son impassibilité.

Enfin, lorsque les bêtes du chaos ne furent plus que cadavres épars, Nausicaa se précipita vers Godan qui reprenait connaissance petit à petit…

Elle essuya ses mains poisseuses de sang sur sa robe qui autrefois fut immaculée. Puis elle prit Godan contre elle alors qu’il ouvrait les yeux.

« Je suis désolée, je suis désolée ! » s’exclama-t-elle en l’étreignant de toutes ses forces. « Je ne t’ai pas obéi, je suis impardonnable… Je n’ai pas eu la force de voir Keryan souffrir de cette façon et je ne préférais pas imaginer ce qui t’était arrivé… Pardon… »

Il sourit et l’enlaça à son tour, constatant que nul croc n’avait entamé sa chaire.

Le Nain s’approcha à son tour, la mine confondue. Il s’agenouilla auprès du couple et marmonna :

« Veuillez me pardonner, je vous ai pris pour un ennemi. Voyez-vous, vous sembliez vouloir du mal de mon ami loup et je… Enfin, par Féro, j’ai été tout à fait stupide ! Me pardonnerez-vous ? »

Nausicaa éclata de rire face à l’expression torturée du Nain et les deux amants l’excusèrent promptement.

Keryan était occupé à humecter sa plaie à grands coups de langue. Sa sœur s’assit à ses côtés et observa sa plaie en lui caressant le pelage, tout en s’adressant à la petite personne.

« Soyez tranquille, je crois même qu’au fond de moi, je vous suis reconnaissante d’avoir eu une telle pensée à l’égard de mon frère Keryan. »

Le loup la gratifia d’un regard mordoré tandis qu’elle le bandait grâce à un morceau déchiré de sa robe. Le Nain hocha gravement la tête mais marmonna :

« Je n’en reste pas moins confus. »

Il aida Godan à se relever puis lança à la cantonade :

« A Ramacittà, lorsque nous sortons victorieux d’une bataille, la tradition veut que nous fêtions l’événement. Serez-vous présents aux réjouissances de ce soir ? Je serais ravi de vous offrir quelques chopines de bière. Pour me faire pardonner. »

Nausicaa sourit. C’était en effet une belle coutume. Elle plongea avec connivence son regard d’azur dans les yeux couleur jade de Godan. En ces lieux, si la haine parvenait à pénétrer un tel cercle, elle était vite balayée… Et les habitants fêtaient alors le retour de la paix, quelque soit le nombre de victimes…

Renouveau et espérance.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeMer 18 Mar 2009 - 18:30

"Avec plaisir, mon cher....Durin?"
Godan c'était relevé avec un mal de crane a l'arriere de la tete, et un sourire au coin du visage. Les corps des monstres furent brulés pres de la cascade, tout le monde rentrerent chez eux afin de préparer la fete de ce soir. Godan et nausicaa firent de meme. Ils se dirigerent tout deux vers leurs petite maisonnette, avec son odeur de bois et de foret, respirant le bon air de la nature, en sapin doré.
Les abeilles bourdonnaient autour du gigantesque arbre, et faisait leurs récoltes de l'ingrédient secret, le nectar, pour leur recette sucrée et si délicieuse, le miel. Les oiseaux chantonnaient en cette si belle soirée, faisant enrager les bardes jaloux, a la si belle voie essayant de s'entrainer pour ce soir. Des nains partirent couper du bois des chenes si petit aux pieds de leurs congénaire millénaire. Les elfes commencerent a faire chanter le claquement des fouets et des cuilleres en bois, casser les doux oeufs des poules blanches et tamiser la farine couleur ange.
Bref les tetes étaient d'humeur pour la fete, deja on accrochait les lampions a la place principale:
Cette place étaient l'endroit le plus impressionnant de tout ramacittà. En effet, une fontaine se dressait au milieu avec en son centre une statue d'un nain imposant, surement un héros d'ancien temps. Il soufflait dans une trompe de laquelles'écoulait le rubis bleu azur, mère de la vie, l'eau. autour de cette fontaine, des maisons de personnes importante, et en arriere plan un superbe théatre taillé dans l'écorce de l'arbre millénaire,duquelles des gargouilles de bois tentaient de s'échapper.
On avait donc décider de faire la fete en ce lieu, d'une 10 aine de metre de largeur. On installa des tables et des bancs, en rond, autour de la fontaine. Le théatre s'illumina de lampions ainsi que des fils suspendut entre le nain gigantesque et des poteaux dressés a l'occasion. A travers les feuilles des branchages, on distingait a merveilles la cascade de Nausicaa. Ses flots berçaient de leurs voie mélodieuse les préparatifs.

(...)

Pendant ce temps la, Godan et Nausicaa était rentré en compagnie de Durin et Keryan, Thiz était resté a dormir toute la journée et n'avait a aucun moment remarqué l'attaque. Quel parresseux!
"Voila, laissez moi le temps de trouver le clé, et on pourra boire un de ces si bon vin...."
Mais Godan mit longtemps avant de trouver la bonne clé. Une fois rentré, une chaleur suffocante s'échappa de la maison, les fenetres avaient dut resté fermé et cette journée avait été si chaude...Au premier étage un gros ronflement s'échappait de la chambre, surement Thiz.
Godan se dirigea vers un petit meuble et en sortit une bouteille qu'il confia a Nausicaa afin qu'elle serve leur invité, en meme temps il lui fit un bisou amical sur le front.
"Je te laisse le servir s'ilteplait, j'aimerais aller me laver un peu".
godan avait était toujours maniac a ce sujet. Il detestait etre sale, et il sentait la sueur apres cette bataille. Il monta les escaliers de bois, évidemment, qui craquerent sous ses pas sourd et lourd.
Il entra dans la salle de bain, soucieux, et fit couler l'eau froide. Il se deshabilla et rentra dans la mini douche.
*Je m'était promis...Je n'ai pas réussit...*
Et oui, malheuresement, des le premier jour Godan avait eu des ennuis avec elle. Il l'avait inquiété...Quel comble du sort.
*Par conséquent, je doit la quitter a la fin de la semaine....*
une larme se mélangea au liquide froid qui parcourait le corps de Godan.

(...)

Calmé, il redescendit rejoindre Durin et Nausicaa.
"Voila!!!Mi...M....Mi il est tout propre!!!"
Godan rigola un peu en carressant le ventre de Nausicaa.
"On entendra bientot ça..."
Mais il remarqua que Durin le regardait bizarrement. Et le nain, contre toute attente, se mit a genoux devant Godan
"Mon cher roi, veuillez m'excuser, je suis désolé....Pardonnez moi...."
Godan fut plus qu'étonné. Il fut stupéfait... Mais il rigola.
"Ce n'est pas grave durin, releves toi, tu ne pouvais pas savoir...Et puis, je suis ici pour oublier ma royauté, alors s'ilteplait..."
Apres échange de sourire interrogateur, puis de sourires complice, le nain se releva.
"Bon finnissons de boire nos verres, et allons feter tout cela..."
sur ces mots, godan Termina son verre et ouvrit la porte principale pour faire passer Nausicaa, Durin, Keryan et Thiz qui venait de se réveiller.
La joyeuse troupe descendit les marches, et d'un coup de tyrolienne se retouvit a travers une foule heureuse. La musique résonnait dans la foret, des gamins chahutaient et les étoiles portaient un regard protecteur sur Mystéria.....

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 20 Mar 2009 - 1:37



Alors que Godan montait prendre une douche, Nausicaa servait généreusement Durin dont les joues rosirent de plaisir. Le Nain s’empressa de goûter à la liqueur tandis que la jeune Elfe emplissait le verre de son fiancé.

Puis elle rangea la bouteille de vin puisqu’elle-même ne buvait pas. L’eau commença à couler à l’étage et, cette fois-ci, Nausicaa eut comme l’impression que Godan et elle formait un couple banal, un couple heureux et uni. Elle sourit en se retournant fièrement vers Durin, rayonnante. Le Nain, après avoir bu une gorgée d’alcool, décida d’attendre le Roi qui ne tarderait pas à descendre. Il adressa une mine désolée à son hôtesse et annonça :

« Encore une fois, navré d’avoir assommé votre bon ami, ça n’était absolument pas volontaire. Enfin, si, ça l’était, mais je pensais qu’il s’agissait d’un ennemi. »

Nausicaa éclata d’un rire cristallin et dit d’une voix douce :

« Voyons, personne ne t’en veut, mon brave Durin ! D’autant plus que Godan… »

Le Nain pâlit effroyablement à l’énonciation de ce nom. L’Elfe s’étonna tandis que son invité semblait sur le point d’avoir un malaise :

« Eh bien, qu’y a-t-il ? »

La petite personne à la barbe flamboyante ferma un instant les yeux puis balbutia d’une voix blanche :

« Godan, chère amie ? Vous voulez dire le Roi Godan ? »

Nausicaa haussa les épaules avec indifférence tandis que Keryan s’étirait en poussant une sorte de gloussement.

« Bien évidemment, qui voulais-tu que ce soit ? »

Le Nain, consterné, s’effondra sur une des chaises en bois de la charmante maisonnée et, les yeux dans le vague, marmonna :

« Par Thanatos, j’ai assommé mon propre souverain et, pour toute punition, celui-ci m’invite à boire un verre chez lui… »

« Eh bien, c’est Godan, voilà tout. » dit simplement Nausicaa. « Si tu veux bien m’excuser, Durin, je reviens. »

Le Nain hocha vaguement la tête d’un air profondément choqué. Nausicaa lui sourit afin de le rassurer puis se glissa dans une salle adjacente afin de se changer rapidement, sa robe étant quelque peu tachée de sang.

Lorsqu’elle revint, elle s’était passée un coup d’eau sur le visage, démêlée les cheveux et avait revêtu une robe azur plutôt légère.

Durin la considéra avec un petit sourire en coin. Elle semblait étrangement heureuse, comme si ce sentiment n’avait pu être extériorisé plus tôt. Ses lèvres étaient figées en un sourire doux et inaltérable, ses yeux azur brillaient de joie et de passion et son corps frêle et agile semblait bien détendu… Elle paraissait avoir oublié les dangers et les peines de ce monde de misère… Elle paraissait croire à nouveau en une existence tranquille.

De temps à autre, elle posait une main apaisante sur son ventre plat. Durin avait bien vite deviné qu’elle était enceinte, bien que son abdomen d’Elfe n’enfle pas… En effet, la mine épanouie et sereine qu’affichait Nausicaa, cet air de fierté intense et de bonheur perpétuel ne trompait pas.

Durin jeta alors un regard à son ami Keryan qui se prélassait sous les rayons du soleil qui parvenaient à traverser la vitre d’une fenêtre. Le loup scrutait sa sœur avec calme et amour. Le lien étrange qui les unissait se faisait bel et bien ressentir en cet instant…

« Alors, ainsi, vous êtes capable de parler le langage lupin ? » s’étonna le Nain avec une pointe d’admiration dans la voix.

« Oui. Et pour cause, ce sont les loups qui m’ont élevée. » déclara allégrement Nausicaa. « Mais Godan est bien plus impressionnant que moi : lui comprend chaque animal qui vit en ce monde. »

Lorsqu’elle prononça le nom de Godan, son regard s’illumina plus encore. Elle semblait alors plonger dans un océan d’exaltation. Elle l’aimait, il n’y avait rien de plus sûr. Tout son être le criait, le clamait, le jurait… Elle ne pensait plus qu’à lui…

Nausicaa parla alors à Durin de Keryan, de leur vie à travers le territoire du Nord puis en compagnie de Godan… Elle riait, se remémorant certaines anecdotes marquantes, paraissait tour à tour très mûre puis tellement mutine…

Enfin Godan fut de retour, la mine heureuse et les vêtements immaculés.

« Voilà ! Mi… M… Mi… Il est tout propre ! » s’exclama-t-il d’un ton joyeux.

Les deux fiancés éclatèrent de rire à l’unisson alors que Godan caressait tendrement le ventre de Nausicaa.

« On entendra bientôt ça… » conclut le Roi de l’Est avec un sourire rayonnant.

L’Elfe du Nord, le cœur emballé, s’approcha alors plus près encore de Godan et le serra contre elle, comme afin que tous deux ne forment qu’un. Lorsqu’ils se détachèrent et qu’ils s’adressèrent un sourire complice, elle sentit ses joues rosirent de plaisir.

Pendant ce temps, Durin observait le Roi d’un air très perturbé. Puis, à la stupéfaction générale, le Nain se jeta aux pieds de son souverain et balbutiant des excuses on ne peut plus sincères. Godan, dans un éclat de rire, lui pardonna puis l’aida à se relever.

Nausicaa considérait les deux hommes avec une stupéfaction joyeuse. Les deux désormais amis trinquèrent alors et engloutirent leur boisson sous l’œil désabusé de Keryan.



Le soleil déclinait doucement, illuminant Ramacittà de ses derniers rayons chaleureux. Dans le crépuscule rougeoyant, la cité était à ébullition. Les lampions aux diverses couleurs avaient été allumés, des enfants riaient et se poursuivaient dans les rues, des Elfes, des Nains et des Fées envahissaient les avenues, se dirigeant vers le théâtre de la grande place.

« La fête commence toujours par une interprétation des exploits qui ont été accomplis durant la bataille. » expliqua Durin.

Nausicaa, dans un élan de curiosité, attrapa la main de Godan et lui demanda dans un regard suppliant :

« Et si nous allions voir ? »

Il accepta avec joie et le petit groupe emboîta le pas de la foule qui allait croissante.

L’atmosphère était conviviale, les rires fusaient tandis que les bancs du théâtre s’emplissaient. Il ne fut pas aisé pour les cinq compagnons de se trouver une place dans une telle cohue mais ils y parvinrent tout de même avant que les trois coups ne retentissent.

Le rideau tomba alors.

Keryan et Nausicaa en restèrent béats de stupéfaction. Ils n’avaient jamais assisté à une représentation théâtrale et une expression émerveillée s’inscrivait sur leurs visages.

Godan éclata de rire lorsqu’il remarqua les yeux écarquillés et l’admiration enfantine de sa fiancée.

Sur scène déambulaient des enfants qui se lançaient des saluts amicaux et bavardaient de tout et de rien, dans le décor paradisiaque de Ramacittà. Nausicaa était totalement prise par le spectacle et sentit à peine le bras de Godan qui se glissait derrière son dos.

Soudain, un cri perçant retentit dans les coulisses et une petite Elfe déboula au milieu de ses camarades, l’air terrifié.

« Des loups-garous ! Des loups-garous ! » cria-t-elle avant de simuler un malaise.

Un silence plana alors dans l’assemblée de comédiens. Un silence qu’un petit Nain à la chevelure flamboyante coupa en hurlant :

« Aux armes ! »

Le garçonnet qui portait une armure bien trop grande pour lui et un casque qui lui tombait sur les yeux se saisit alors d’une lourde massue et s’écria :

« Tous à l’attaque, compagnons ! ».

Durin éclata d’un rire rocailleux lorsqu’il se reconnut. Sur scène, les jeunes comédiens étaient pris d’une soudaine fureur et s’armèrent, menés par le petit Durin et d’un Elfe déguisé en loup.

Keryan écarquilla les yeux devant la pâle imitation de lui-même puis finit par émettre également une sorte de gloussement.

C’est alors que surgirent sur scène une bande d’enfants costumés, poussant des grognements sauvages et bondissant sur leurs partenaires de jeu. « Durin » et « Keryan » bondirent à l’assaut immédiatement.

Bientôt, le petit Nain s’effondra dans un mouvement théâtral en poussant un :

« Je me meurs ! » qui valut un nouvel éclat de rire de la part du véritable Durin.

Tandis que le Keryan de la scène défendait son compagnon, un Fé bondit alors sur le plateau, lançant deux boomerangs inoffensifs.

Nausicaa ne put s’empêcher d’éclater de rire en jetant un regard amusé au Godan qui se tenait auprès d’elle.

Celui de la scène finit par se prendre un coup de massue derrière la tête de la part du petit Durin. Vue de cette façon, la bataille semblait bien divertissante.

Puis ce fut au tour d’une imitation de Nausicaa d’apparaître sur scène…

Et le spectacle se poursuivit dans la bonne humeur. L’Elfe du Nord, la main posée sur l’abdomen, pensait à ses propres enfants qui ne tarderaient pas à s’agiter de cette manière. Elle sourit, les yeux dans le vague tandis que Keryan semblait s’amuser follement, jappant à son homonyme de mordre plus fort.



Le rideau finit par tomber de nouveau sous un tonnerre d’acclamations. La compagnie n’eut guère le temps d’échanger leurs impressions : derrière elle retentit aussitôt une mélodie cadencée.

Les bardes, armés de leurs joyeux violons, entraînèrent la foule dans une farandole énergique. Les Fées et les Elfes tournoyaient, gracieux et rieurs tandis que les instruments chantaient le bonheur de vivre.

Durin, comme la majorité des Nains, attrapa une chope de bière brune en observant la ronde d’un œil désabusé. Keryan semblait partager l’humeur de son ami mais Thiz, en revanche, commençait déjà à se trémousser.

Quant à Nausicaa, elle souriait devant tant d’effervescence mais n’osait pas se lancer sur la piste de danse.

Alors, Godan, dans un sourire rayonnant, lui saisit la main et les deux fiancés se glissèrent dans la joyeuse cohue. Nausicaa se sentit tournoyer dans les bras du Roi, valser entre les Elfes et les Fées, se mêler à la joie ambiante…

Il lui semblait… Mais elle ne pouvait détacher ses yeux du regard divin et envoûtant de Godan… Un regard qui lui brûlait passionnément la poitrine…

Elle tournait, légère dans sa robe azur, légère entre les bras de son fiancé, légère sur cette mélodie fraiche et vive.

Et tournent, tournent les violons…

Les yeux de Godan brillaient étrangement, ceux de Nausicaa s’enflammaient de bonheur.

Et tournent, tournent les violons…

Le Roi resplendissait à ses yeux… Son parfum, ses dents blanches, les moindres détails... Il allait, venait, la frôlait délicieusement, repartait… Et jamais leurs mains ne se quittaient.

Et tournent, tournent les violons…

Il semblait que le temps se fût arrêté, que la fête et cette valse merveilleuse durât pour l’éternité, que leurs doigts ne se détacheraient en aucun cas.

Et tournent, tournent les violons…

Les yeux dans les yeux, tournoyants dans la foule mais néanmoins seuls, il semblait que Godan et Nausicaa ne se sépareraient jamais.

Lui et elle. Elle et lui.

A jamais.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 20 Mar 2009 - 20:54

Quel merveilleux théatre, composé d'enfant autant intrépide les uns que les autres, s'évadant a travers des pieces de théatres, joyeux comme on peut l'etre étant gamin. insouciant, sans responsabilitée, sans projet...Godan se revit lui enfant, lorsqu'il jouait de la flute de pan devant des familles royale. Il en jouait a merveille. Mais ou était elle. En été, lorsqu'il passait ses journées chez un de ses precepteurs, il l'emmenait justement a Ramacitta et en jouait le soir, mais l'avait perdu. Elle était magnifique. Le son sortait, doux et calme, des petits bouts de bambous avec des gravures d'un tiigre relié entre eux par du fil d'or.
Mais en cet instant rien n'avait plus d'importance. Il se détendait regardant ces joyeux bambins elle a coté.

Le théatre se termina dans la joie, les imitations fut trés réusit. tout le monde sortit sur le son des instrument de musiques.
Ils allerent boire un verre, des pichets de biere. Puis le son ennivrant fit valser les couples. Godan, main dans la main avec Nausicaa, danserent. Ils valserent. Les yeux dans les yeux. le souffle dans le souffle.
On aperçut meme une drole de scene: Keryan et Thiz danser ensemble. mais a leurs façons.
Puis vint un doux slow. Godan posa sa tete sur celle de Nausicaa, se rapporchant, se serrant. Les mains sur les hanches. Meme plus proche. Godan deploya ses ailes, et en dansant, ils s'envolerent valsant dans les airs. Tout le monde s'arreta admirant ce drole de couple.
"Ici il y a trop de monde, allons plutot plus loin."
Godan chuchota ses doux mots dans l'oreille de Nausicaa. Et ils redescendirent non pas sur les branches mais sur le sol. Le sol de la foret. La musique charmait toujours le jeune couple. Mais Godan si maladroit tomba a la renverse sur une racine, l'elfe se laissa emporter dans l'élan. Elle tomba sur lui et ils rigolerent.
"Héhé je croit que je vient de me casser les fesses....hihi"
Il venait d'heurter quelque chose de dur. Il fouilla un peu, mais aucune pierre. Rien. Sauf....
Des souvenirs plein la tete, des souvenirs qui apparurent tout de suite , sans prévenir.
La flute de pan.
Une larme coula sur la joue de Goan, lui rappellant sa mere.
"J'arrive attend moi ici."
Il se transforma en guépard, la flute entre les dents, et se depecha d'aller aux chutes de Nausicaa. Il la nettoya, puis revint en vitesse 2 minutes apres pres de son étoile.
"Que de souvenirs..."
Il approcha la flute pres de ses levres. Et souffla. Le doux son sortit de cet instrument. godan avait presque oublier la résonnance de celui ci. Puit il commença a jouer une berceuse. Une berceuse qu'il jouait lorsqu'il était enfant. Celle ci s'appellait: louve pour toujours.....
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 21 Mar 2009 - 19:26



Nausicaa appuyait tendrement son front contre le nez de Godan, les yeux clos, respirant doucement les flagrances envoûtantes de son fiancé. La respiration calme et régulière du Roi lui frôlait le visage et la berçait bien mieux que la douce mélodie des violons… Il la serrait contre lui, tenant tendrement ses hanches. Elle se lovait contre sa poitrine, écoutait les battements de son cœur…

Alors, dans un puissant battement d’ailes, il s’élança dans les airs, étreignant toujours Nausicaa qui se laissait porter, voluptueuse… Elle se sentait légère, comme protégée par les bras puissants de son fiancé… Une brise suave fit onduler ses cheveux d’un noir de jais et la lumière sereine de la lune illumina les visages des deux amants. L’Elfe leva la tête et plongea son regard d’azur dans les yeux de jade du Chimérien. Un long échange débordant d’amour et de bonheur.

Elle était si absorbée dans sa contemplation qu’elle ne remarqua pas que tous les danseurs se tournaient à présent vers eux. Eux, couple uni et heureux virevoltant au-dessus de leurs têtes… En revanche, Godan s’aperçut de l’étonnement de la foule et glissa alors doucement à l’oreille de Nausicaa :

« Ici, il y a trop de monde, allons plus loin… »

La serrant toujours contre lui, il se posa sous les ramures des arbres millénaires, sur le sol verdoyant de la forêt… Elle se tenait solidement, agrippée aux épaules de son Roi. Tous deux tournoyèrent lentement dans les airs avant de se poser doucement sur la bruyère de la forêt. Mais Godan heurta soudain une racine et chuta à terre, entraînant Nausicaa avec lui… Elle s’effondra sur le torse de son fiancé et, les yeux écarquillés, stupéfaite, éclata d’un rire ingénu. Le jeune homme riait avec elle mais, soudain, il eut une mine surprise. Il se leva brusquement et se saisit de l’objet sur lequel il était tombé. L’Elfe jeta un regard curieux à la flûte de Pan que le Roi tenait entre ses mains.

Il semblait comme frappé par la foudre. Ses yeux se perdaient dans un méandre de souvenirs et étaient assaillis par des larmes inattendues. Nausicaa, peinée, posa une main apaisante sur l’épaule de Godan, sans comprendre l’objet de son trouble.

« J’arrive, attends-moi ici… » murmura-t-il d’une voix étranglée.

En un éclair, le temps d’un souffle, le Chimérien se changea en guépard et s’élança au loin, sous le regard interloqué de Nausicaa.

Elle attendit quelques instants qui lui parurent durer une éternité, s’asseyant au pied d’un arbre millénaire et observant les étoiles qui perçaient dans l’obscurité. Un sentiment étrange déferlait en son esprit. Un sentiment de plénitude et de paix. Elle se sentait curieusement épanouie…entière…

Enfin, Godan fut de retour, galopant sous les ramures sombres. Reprenant sa forme originelle, il s’effondra auprès de sa fiancée aux yeux pétillants de bonheur. Lui, en revanche, semblait soucieux…

« Que de souvenirs… » chuchota-t-il en examinant la flûte qu’il tenait du bout des doigts.

Les yeux perdus dans le vague, le jeune Roi porta l’instrument à ses lèvres, les yeux clos… Nausicaa, éperdue d’admiration, contemplait le Chimérien qui baignait dans la douce lumière de la lune. Ses cheveux d’un blond doré frémissants dans la brise, il faisait couler de sa flûte une mélodie douce, envoûtante, apaisante… L’Elfe, fascinée par la pureté des notes qui s’échappaient de l’instrument et de la beauté enchanteresse de Godan, avait comme une impression de déjà vu… Elle reconnaissait cet air lent et léger, ensorceleur et prenant…

Soudain, elle revit Eloy qui, au coin du feu par une nuit d’hiver, chantait de sa voix elfique envoûtante…

Alors, les mains tremblantes, dans un sourire radieux, elle laissa les mots s’échapper de sa gorge… Le corps tendu, les lèvres palpitantes, elle chantait doucement… D’un timbre si beau, d’une tonalité sans défaut… Il lui semblait baigner dans un océan de douceur et de pureté alors que son fiancé resplendissait dans la lumière céleste.

Elle est hantée par un étrange idéal…
Une idée inaccessible et fatale.
Elle veut trouver un ciel, un ciel dont l’azur
Pour ses yeux à jamais éthéré et pur…
Elle veut quitter cette vie sale et cruelle
Sous ses étoiles et son beau soleil de miel.
Elle veut découvrir, chérir un autre monde
Un monde où enfin la terre serait ronde.
Elle veut ouvrir ses ailes, tracer son chemin,
Sans retour s’envoler vers l’horizon lointain.

Et seule, elle prendra le large et s’en ira.
Elle que rien ne retient, le monde oubliera.
Elle galopera dans les blonds champs de blé,
Escaladera les monts blancs et enneigés…
Aujourd’hui et pour la première fois, elle tient
Ses envies et son destin entre ses mains.
Elle ne sait pas encore où sa course sombre
La mènera mais elle quittera les ombres,
Pour enfin s’élever, tendre vers son idéal.
Ces aubes naissantes sont alors le signal.

Vêtue de sa seule liberté, elle part sans regret,
Louve dans l’âme, le regard de joie illuminé.
Elle se dresse face au lointain, fière, sereine.
De son destin, de sa vie elle se fait reine.
Elle s’envole découvrir les vieux trésors
De ce monde : la vie toujours et la mort encore.
Puis, de la poussière de cet univers,
Elle créera alors une nouvelle terre.
Une terre fertile de paix et d’amour
Où, sans frontière, elle sera louve pour toujours.


Nausicaa, exaltée, le regard empli d’une joie sans limite, observait Godan qui tirait les dernières notes de sa flûte. Lorsqu’il eut fini, souriant et radieux, il leva la tête et l’Elfe se jeta dans ses bras en riant.

Une longue étreinte… Le temps n’était plus, les étoiles et la lune ne brillaient que pour eux…

Le visage de son fiancé si proche du sien, leurs cœurs battant à l’unisson, leurs souffles courts et exaltés… Chacun plongeait son regard dans les yeux de l’autre, y recherchant le bonheur afin de la saisir.

Il semblait à Nausicaa que tout était désormais possible, que ses rêves les plus fous soient réalisables, que le monde leur ait été alors offert, neuf et rutilant. Elle voulait s’y reconstruire, y bâtir une nouvelle vie où Godan et elle s’appartiendraient et où leurs enfants riraient, ivres de bonheur. Un monde où la course fatale du temps n’aurait pas d’emprise sur eux, un monde que la misère et la guerre esquiveraient et où la Mort ne saurait passer.

Dans le regard d’émeraude étincelante du jeune Roi, tout semblait possible à Nausicaa. Elle renaissait de ses cendres, phénix scintillant de ces bois. Phénix ardent d’amour, de joie et d’espérance.

Etendue sur le torse de Godan, le contemplant éperdument comme s’il s’agissait d’un dieu, elle passait une main légère dans l’or de ses cheveux.

« Ce premier jour s’est écoulé si vite… » murmura-t-elle, subitement peinée.

Mais elle ne pensait pas au lendemain, vivant au jour le jour, ressentant tout pleinement… Il était contre elle, sous cette lune magnifique, joyau de la nuit coquette. Il ne partirait pas. C’était amplement suffisant.

Caresser tendrement les lèvres du Chimérien, observer son visage éclairé par la lumière de la lune… Elle était au septième ciel…

Sept… Encore. Elle sourit distraitement. Oui, décidément, elle appréciait beaucoup ce chiffre.

Elle frotta sa tête contre le buste de Godan, se lova contre lui et demanda alors, d’une voix angélique :

« Et maintenant ? Que faisons-nous ? »

Attendant la réponse de son fiancé, elle respira encore son odeur, envoûtée… Elle ne se souciait plus de ce que le peuple pouvait penser de ce couple incongru, cela n’avait plus d’importance dans de telles circonstances…

Ils avaient trouvé ce ciel paisible et construisaient leur existence dans un monde de merveille… Juste elle et lui. A la vie comme à la mort… Peut-être tomberont-ils parfois mais ils rêveront encore, incessament. Espoir et renouveau.

...
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 21 Mar 2009 - 22:38

Que faire maintenant, a part se serrer l'un contre l'autre, s'aimer a mourir, se sentir bien. Quelle soirée, quelle journée.
Il avait retrouvé une partie de son enfance contenue dans cette simple flute de pan, qui, en réalitée, lui appartenait. Il l'avait perdu depuis 15 ans, et sous les racines et les mauvaises herbes elle s'était cachée pour réapparaitre en un jour merveilleux.
"J'aimerais.....J'aimerais que tu me chantes un autre chanson, s'ilteplait."
La voie de Nausicaa l'avait charmé, l'avait emmené plus loin que la lune les étoiles et Emera elle meme. Dans un état second, entre le reve et la réalité.
La voie de sa belle et tendre étoile commença a résonner dans la foret pour le plus grand plaisir de Godan, mais malheureusement au loin une église retentit. 12 coups, en 12 coups Nausicaa était comme tout les soirs un loup garou.
"Bonsoir esprit des loups, rammennes moi la vite."
Puis il partit emmenant l'esprit de Nausicaa loin dans la foret avec lui. Godan se retrouva seul, seul avec sa conscience a réfélchhir regardant la gravure de tigre sur sa flute de pan. Nul ne sait combien de temps il resta ici, mais au bout d'un moment, il se decida enfin a se lever. Telle une araignée, il grimpa a l'arbre puis atteignit la cime de cette arbre. L'endroit ou lui et Nausicaa était quelques heures auparevent. Il toucha cette branche pour voir si la chaleur du corps de sa bien aimée persistait toujours, sans résultat. La lune était clair, une chouette hullulait au loin, la fete plus bas était total. La joie des gens, leurs rires venait chatouiller l'oreille de Godan.
Il approcha la flute a ses levres, et ressoufla, malheureusement trop fort, un son strident sortit de l'instrument a vent. Mais il recommença et rejoua "louve pour toujours". Pensant a elle, pensant a sa vie.
"Bah, quesque tu fais là?"
Thiz, un os dans la gueule, venait apres s'etre envolé, d'atterrir derriere Godan, malheureusement celui ci ne l'avait pas entendu arriver.
"T'es tout seul? Ha oui c'est vrai, elle est partit..."
Il parlait dans son language maternel, le félin, language imperceptile par les bipedes, les dragons, et les licornes. language doux et souple a la fois, sans grognement, sans injure ni méchancetée.
Le tigre ailé posa l'os sur la branche.
"C'était beau ce que tu jouais tout a l'heure, quesque c'est? Tu es sur que ça va?"
"Une partie de mon enfance enfouie dans ces quelques notes qui viennent de s'envoler dans l'air sombre..."
"...Hmm Hmmm, ça t'arrives souvent de parler comme ça?..."
"...Une flute de pan taillé dans la bambou par un de mes precepteur dans mon enfance..."
"...ça se fume du bambou? Parce que vu ton état..."
"...Et cette musique...Ha cette musique, elle me rappelle tant Nausicaa et ma mere..."
"Moi elle me rappelle qu'il faut que tu ailles dans un hopital psychiatrique..."
"Tu ne peut donc etre jamais sérieux?"
"Hmmmm, nan c'est trés difficile."
"Bon enfin bref, pourquoi est tu venus me déranger..."
"...Dans ta triste romance..."
"Quoi?"
"Non rien oublie, alors en fait je suis venu ici car tu voie le sublime os ici, et bah je les chipper a Keryan donc il est en train de me courir apres pour le récupérer..."
A peine le jeune tigre eut il le temps de terminer sa phrase, qu'une ombre, un loup tout croc dehors, sortit des branchages, la bave a la bouche.
"Ha te voila, tu croyais m'échapper???"
"Ouh!!dis donc, il est fort en accrobranche lui!"
Sur ces mots, Thiz tira la langue a keryan, qui, fou de rage, sauta sur le tigre. Agile et rapide Thiz s'envola, son butin en bouche. Mais Keryan, dans son élan, bouscula Godan qui avec la force du loup, tomba a la renverse et tomba de la branche.
15 metres de vide, 15 metres a tenter de déployer ses ailes pour s'envoler, 15 metres pour se rattraper. Le temps était long, mais heureusement, il ne vit pas ces 15 metres. Il ne vit pas le sol, mais il vit une branche. Il se fracassa le dos contre cette branche et il hurla. Il hurla de douleurs, il hurla a la mort. Il pensa immédiatement anausicaa et aux deux enfants, comment alait elle réagir...Godan avait dut se briser quelques cotes, dans la douleurs et la souffrance, il tomba dans un long et lourd sommeil...
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeDim 22 Mar 2009 - 18:40



Elle se sentait si petite dans ses bras, si fragile, si menue… Et pourtant l’étreinte de Godan lui procurait une impression de sécurité que même une armée de trente mille hommes n’aurait su lui offrir. Cependant, il lui semblait que le jeune Roi réclamât également une protection, un appui, quelqu’un qui le soutiendrait en toute circonstance. Nausicaa espérait du plus profond d’elle-même qu’elle fût la personne dont le Chimérien avait besoin.

C’était une émotion intense et enivrante que de savoir quelle était sa propre raison de vivre. Mais cette émotion était décuplée dès que l’on savait que l’on vivait pour quelqu’un. Que l’on était une nécessité à cette personne, un élément sans lequel être aurait été bien trop ardu pour elle.

Nausicaa n’avait pas la prétention de savoir ce que Godan ressentait, du vide qu’il avait éprouvé durant ces quinze longues années. Mais elle avait comme le sentiment de réussir quelques fois à combler ce vide et cela l’emplissait d’un bonheur sans limite.

Oui… Ainsi, malgré les larmes que tous deux versaient parfois, chacun continuait à avancer vers de nouveaux horizons. Et pour ressentir moins de peine, il leur suffisait d’être ensemble…

« J'aimerais… J'aimerais que tu me chantes une autre chanson, s'il te plaît. » murmura soudain le jeune Roi d’une voix basse et hésitante.

Nausicaa dont le regard azur était toujours plongé dans les yeux de Godan lui sourit tendrement et passa une nouvelle fois ses doigts dans la chevelure d’ambre de son fiancé. Puis elle reprit sa voix douce et chantante tout en l’observant toujours avec amour.

Le monde te semble peut-être sombre,
Tes jours sont sans doute peuplés d’ombres.
Les voix du chagrin résonnent en ton esprit,
Mais tes sanglots prouvent qu’encore tu vis.

Pourtant entrant dans ton univers morose,
Je te sens sourire. En serais-je la cause ?
Serait-ce grâce à moi que tout d’un coup
Ton visage s’éclaire d’un bonheur fou ?

Je m’élance contre toi, tu ris, heureux.
Tes flagrances m’envoûtent tandis que tes yeux
Etincèlent soudain de mille et un éclats.
L’enfer te quitte et l’azur t’ouvre ses bras.

Mais est-ce parce que tu me serres contre toi
Que le ciel te paraît plus bleu, le soleil moins froid ?
En réalité, sont-ce mes « je t’aime » doux
Qui te font oublier soudain tes malheurs fous ?


Nausicaa se tut brusquement, surprise. Des cloches résonnaient au loin et les douze coups sortirent la jeune Elfe de la torpeur enchantée dans laquelle elle était plongée. Une expression peinée et stupéfaite naquit sur son visage. Elle qui pensait que le temps n’avait désormais plus d’emprise sur eux…

Et soudain, la voici qui se métamorphosait, comme chaque nuit. Bientôt l’immense Loup blanc se trouva à la place de la frêle jeune femme.

« Bonsoir Esprit des loups, ramène-moi-la vite. » chuchota Godan d’un ton déjà sombre.

Nausicaa lui lança un regard consolateur tandis que le dieu répondait :

« Aussi vite que de coutume, Roi Godan… La patience est la plus grande vertu de l’amour. Que les étoiles te soient propices. »

Et le Loup s’élança entre les arbres, lançant un dernier coup d’œil épris au Chimérien.



Keryan, amusé par les valses et les rires des danseurs, rongeait tranquillement un os de belle taille. Tous ces gens qui tournoyaient, cette mélodie entraînante, cette atmosphère joyeuse… Tout était favorable à sa bonne humeur… Tout homrmis cette odeur de chat qui régnait auprès de lui.

Thiz lorgnait l’objet de la dégustation du loup. L’un et l’autre ne pouvait certes pas se comprendre mais le langage des regards est parfois bien plus expressif…

« Tiens donc, gros balourd… » lancèrent les yeux du petit tigre d’un air provocateur. « Tu ne crois pas que tu es assez corpulent comme ça ? Il faut que tu manges encore ?! »

Keryan leva la tête et lui jeta un regard noir.

« Qu’est-ce qu’il y a, petit morveux ? Tu veux lutter contre moi ? » grogna-t-il avec méfiance.

« Je te prends quand tu veux, grand dadais ! » répliqua Thiz.

Ce n’était certes pas une dispute, l’animosité n’y avait pas sa place… Il s’agissait plutôt d’une petite chamaillerie sans importance.

Ils s’affrontèrent un instant du regard puis les yeux d’or du tigre se figèrent soudain sur un point, derrière le loup. Le jeune félin semblait crispé de terreur et Keryan, suspicieux, demanda :

« Que t’arrive-t-il, petite chose ? Ma présence imposante te pétrifie de terreur ? »

Mais Thiz ne répondait rien, les yeux toujours écarquillés. L’ombre noire, étonnée, se retourna tout de même.

Mais rien. Absolument rien.

S’apercevant soudain de sa stupidité, Keryan lança un regard furibond au tigre…qui n’était plus là. D’ailleurs, l’os avait également disparu.

Dans un jappement furieux, le loup bondit à la poursuite du jeune Thiz qui voletait déjà au loin.



L’Esprit du Guerrier s’élançait en travers les bois, se repaissant de l’atmosphère conviviale qui y régnait. Ramacittà devait à son tour être gravée en sa mémoire, comme tous les autres lieux de ce monde. Au fil des nuits, Nausicaa s’était véritablement rapprochée de lui et tous deux étaient devenus de très bons amis. Chacun éprouvait les sentiments de l’autre, ses pensées et ses envies. Ils se connaissaient par cœur, ce qui aidait à leur alliance et à leur complicité.

Mais, ce soir-là, une question brûlait Nausicaa, une question dont la réponse ne se trouvait pas dans les pensées de l’Esprit.

« Dis-moi… » demanda-t-elle soudain alors qu’ils galopaient au plus profond de la forêt. « Pourquoi te faut-il visiter chaque recoin de Mystéria que je foule ? Que recherches-tu ? »

Le Loup ne répondit pas immédiatement, songeur.

« Je sens bien qu’il y a quelque chose qui te tracasse. Tu sais, tu peux tout me dire : je suis plus muette que la tombe. » poursuivit l’Elfe en se délectant du spectacle du ciel étoilé.

Au bout d’un certain temps, l’Esprit pensif murmura :

« Nous sommes aux prémices des ténèbres, Nausicaa… Quelque chose de très sombre se prépare. Je ne saurais te dire de quoi il s’agit mais mon âme me clame que nous devons être sur nos gardes… Il existe quelque part dans ce monde une force qui respire la haine et la putréfaction… Une force profondément mauvaise qui se lève et qui finira un jour par se déverser dans tout Mystéria. Je la recherche : il nous faut l’éliminer avant qu’elle ne prenne trop d’ampleur. Malheureusement, je ne sais pas encore de quoi je parle… C’est pour cela que nous parcourons ce monde et l’inscrivons en nos mémoires… »

Nausicaa, silencieuse, réfléchissait intensément au paroles de son dieu. Une force obscure… Une force qui se levait… Ce ne pouvait donc pas être les Chuseinos… Alors, quelle était-elle ?

Soudain, des voix fortes et rocailleuses attirèrent l’attention des deux compagnons.

« Tu vois, je t’avais bien dit que tu ne tiendrais pas le coup ! Tu as toujours été une petite nature ! »

« Tu… Tu plaisantes… Du… Durin… » hoqueta un autre personnage d’une voix vaseuse. « Je… Je… Je n’ai bu… que cin…cinquante cho… chopines ! J... Je tiens…le…le coup ! »

L’autre éclata d’un rire rauque et rétorqua :

« Par la barbe de Féro, mon ami, je te l’accorde : cinquante chopines ne sont pas de trop pour un Nain… Pourtant, toi, ça t’envoie directement dans les brumes les plus épaisses ! »

Le compagnon de Durin bougonna quelque chose d’inintelligible en s’avançant vers le grand Loup blanc plus roide qu’une statue. Le moindre mouvement de sa part pouvait enclencher la frayeur du Nain et, par la même occasion, une offensive.

Mais le pauvre guerrier des forges titubait toujours en leur direction en balbutiant :

« Tu… Tu te trompes ! Mon… Mon esprit est… est on ne… on ne peut plus… clair ! »

Le Loup colossal retint son souffle et devint le silence même. Pourtant, ce qui devait arriver se produisit. Une bête de cette envergure ne se cache pas aussi facilement. Et le Nain, distinguant l’Esprit à la faible lueur de la lune, étouffa un juron en tressaillant de terreur. Puis il hurla :

« Du… DURIN ! UN… UN LU… UN LOUP… UN LOUP GAROU ! »

Son compagnon se rua à la rescousse en sortant une hache de bonne taille et en rugissant :

« TIENS BON, NEMLI, J’ARRIVE ! »

Nausicaa, affolée, s’exclama :

« Allons-nous en ! Vite ! »

L’Esprit bondit sur le côté, plus rapide que le son, et, dans un élan formidable, disparut dans l’obscurité de la forêt, ombre dans les ténèbres. Durin, poussant un mugissement féroce, se trouva alors aux côtés de Nemli… Et se tut.

Regarda à sa droite, à sa gauche, surpris. Puis, s’appuyant contre sa hache, éclata d’un gros rire. Son compagnon pétrifié de terreur, toujours un peu vaseux, s’exclama :

« Mais… Je… Je te jure… Il… Il é… était l… là ! »

Le Nain à la barbe flamboyante, les larmes aux yeux, rigolant fort et grossièrement, rétorqua :

« Bien sûr, mon ami, bien sûr. Fais attention, à Ramacittà, on peut également tomber sur n’importe quel oliphant rose ! »
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeDim 22 Mar 2009 - 18:41



Le Loup s’enfuyait du plus loin que ses forces et sa vélocité lui permettaient. Rencontrer d’autres créatures n’était pas très recommandable, d’après ce qu’il avait cru comprendre. Il était cependant frustré qu’on l’ait confondu avec une de ces répugnantes créatures des ténèbres ! Lui était un Enfant de la Nuit, un être bienfaisant, pas un vulgaire démon !

Quant à Nausicaa, elle était soulagée de ne pas avoir eu à affronter Durin qui était désormais son ami. Cela faisait près de deux heures que la matérialisation de l’Esprit des loups vagabondait en ces bois et la jeune Elfe pensait difficilement à autre chose qu’à Godan.

Au bout de quelques minutes, en un accord tacite, les deux compagnons revinrent sur leurs pas. Silencieux, rendus méfiants par l’intervention des Nains, ils gardaient leurs sens aux aguets du moindre bruit.

Soudain, un hurlement que Nausicaa connaissait bien retentit dans la nuit.

« Keryan ! » s’exclama-t-elle, stupéfaite.

C’était un cri à la mort que son frère émettait là, un appel à l’aide que l’Elfe du Nord comprit immédiatement. Son cœur s’emballa.

« Godan ! » hurla-t-elle en prenant soudain le contrôle entier du corps de l’Esprit.

Celui-ci joignit ses forces aux siennes et tous deux galopèrent à une vitesse phénoménale vers ce cri de détresse que poussait le loup noir. Nausicaa imaginait le pire. Son esprit s’affolait, sa vue se brouillait… Elle devait courir plus vite…

Le Loup était si rapide que sa course était désormais invisible, son galop, inaudible. Il n’avait jamais filé aussi rapidement. Pour la première fois, son souffle s’emballa, le sang lui monta aux oreilles, son cœur battit à une vitesse folle…

Enfin, ils arrivèrent auprès de Keryan qui rugissait à la lune, veillant sur un corps effondré contre une branche. Un corps inerte que Thiz tentait de réanimer à larges coups de langue.

Nausicaa poussa un petit cri étouffé. Godan ! D’un bond elle fut près de lui, grand Loup blanc alerte et agile.

« Par la lune, il… il… il est… » balbutia-t-elle, blessée de ne pouvoir le prendre dans ses bras.

« Non. » la coupa l’Esprit en scrutant le jeune homme avec attention. « Quelques côtes cassées tout au plus… »

« Il faut faire quelque chose ! » s’écria Nausicaa d’un ton affolé. « Nous ne pouvons pas le laisser dans cet état-là ! »

« Bien entendu mais je ne suis pas un dieu guérisseur. » soupira le Loup.

Pourtant il poursuivit alors qu’il sentait une panique extrême croître en Nausicaa :

« Cependant, durant toutes ces années, j’ai acquis quelques connaissances médicinales. Il nous reste peu de temps, jeune Elfe. Hâtons-nous. »

L’Esprit bondit de la branche, laissant un Keryan désemparé et un Thiz en larmes. Il courait dans la forêt à en perdre haleine…

« Il nous faut trouver du Burthelas. Les Elfes l’utilisent fréquemment pour restaurer les articulations ou les os en quatre jours. Ils la broient en poudre fine puis l’appliquent en cataplasme sur la peau du blessé. Demain, si nous trouvons cette plante, Godan ira déjà mieux malgré quelques douleurs et difficultés à se mouvoir. »

Le cœur de Nausicaa battait à toute l’allure…

« Et où pourrions-nous trouver cette plante ? » demanda-t-elle d’une voix paniquée et étranglée.

« Dans n’importe quel cours d’eau. En l’occurrence, nous irons aux Chutes de Nausicaa, je pense que cette algue doit y pousser… »

La jeune Elfe approuva silencieusement puis s’enquit avec oppression :

« Quelle apparence a-t-elle ? »

« Brune et allongée. Elle est souvent accrochée aux rochers du fond. Mais je crains que je ne puisse pas t’aider à la trouver, les deux heures vont… »

Comme pour lui répondre, les cloches de l’église retentirent à nouveau. Galopant toujours, Nausicaa sentit l’Esprit évacuer son corps… Au loin, elle discernait la cascade et percevait son doux remous. Bientôt, le Loup blanc ne fut plus qu’une jeune Elfe qui s’élançait en travers les bois, épuisée comme de coutume après de telles transformations.

Nausicaa arriva enfin aux Chutes et, sans hésiter une seconde, sans même prendre le temps de les contempler, plongea la tête la première dans l’eau glacée. La fraicheur lui coupa le souffle mais, d’un coup de pied enragé, elle se propulsa vers le fond de la cascade.

Le courant était fort, la jeune femme peinait à nager et son corps gelé commençait à s’engourdir. La lune éclairait l’onde profonde et l’aidait dans ses recherches… Il était difficile de garder les yeux ouverts par une telle température mais Nausicaa était animée par une force terrible qui la gardait en état de nager. Soudain, ses yeux perçants d’Elfe détectèrent la présence d’algues, entremêlées contre un rocher.

Elle s’élança, vive et puissante et observa les plantes avec attention. C’était bien du Burthelas. D’une poigne formidable, elle arracha les algues et remonta à la surface avec vélocité, ballotée par les courants infernaux de la cascade.

Une fois sur le rivage, le cœur battant à la chamade, frigorifiée, le souffle court, Nausicaa fila de nouveau dans la forêt. Sa robe azurée, trempée, adhérait à son corps et ne l’aidait pas à se mouvoir particulièrement vite.

Et, comme de coutume, sa métamorphose l’avait éreintée. Ses pieds nus et glacés touchaient à peine le sol tandis que ses cheveux noirs rendus luisant par l’eau des Chutes ondulaient derrière elle. Elle devait arriver à temps… Elle ne supporterait pas la perte de Godan… Et ses enfants… Ses enfants devraient vivre sans père si les blessures du jeune Chimérien avaient raison de lui…

Dans un gémissement de rage, elle buta soudain contre une racine et s’effondra de tout son long, face contre terre. Immédiatement, elle bondit de nouveau sur ses pieds et repartit de plus belle.

Enfin, à son grand soulagement, elle distingua dans l’obscurité la silhouette massive de l’arbre millénaire qui protégeait Godan de ses ramures.

Elle attrapa alors une pierre de ses doigts tremblants et glacés. Par des gestes frénétiques, elle broya rapidement les algues, respirant difficilement. Lorsque le Burthelas eut l’apparence d’une poudre fine, elle arracha un pan de sa robe afin de préparer le cataplasme.

Lorsque ses préparatifs prirent fin, elle bondit à nouveau auprès de Godan dont le visage exprimait une souffrance atroce. D’un mouvement brusque et affolé, Nausicaa lui arracha sa chemise.

Des bleus marbraient affreusement son flanc gauche et sa peau, rouge et boursoufflée, était arrachée à plusieurs endroits. L’Elfe posa une main apaisante sur une plaie et pressa doucement. Godan tressaillit dans son sommeil.

Au moins deux côtes cassées, conclut-elle. Heureusement, il ne crachait pas de sang.

Nausicaa s’empressa d’installer le cataplasme de ses mains agitées de spasmes de nervosité. Sa tête lui tournait, la fatigue l’envahissait horriblement. Pourtant, il lui fallait lutter. Le bandage fut bientôt en place, sous les yeux effarés de Keryan et Thiz.

La jeune Elfe, affolée, prit son fiancé contre elle. Difficilement, elle le souleva et sauta au sol.

Sa tête lui tournait horriblement. Le sol semblait tanguer sous ses pas. Les arbres se mouvaient devant ses yeux qui se fermaient petit à petit.

L’exténuation des métamorphoses la saisissait soudain plus brutalement…

Elle éternua. Reprit son souffle. Avança quelque peu, les jambes chancelantes, le corps trempé.

Sa vision de la forêt basculait… Quelle fatigue… Mais…il…fallait…qu’elle atteigne Ramacittà…

Malheureusement, elle trébucha. Chuta à nouveau, les membres frigorifiés. Alors que les voiles sombres du sommeil tombaient sur ses yeux d’azur, son dernier regard fut pour Godan contre lequel elle s’était effondrée…

...
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeDim 22 Mar 2009 - 20:59

Douleur et souffrance ne faient qu'un. Godan ne sentait plus son dos. Tout s'était passé si vite, sans le temps de voir, de dire au revoir peut etre. Mais non il était vivant. Des cotes cassé, allongé sur le ventre sur son lit. Son lit, là ou il s'éveilla apres ce lourd et douloureux sommeil. Le lit était doux, son dos était douloureux.
Il posa sa main un peu a coté, le matelas était trempé. Du monde chahutait autour de lui. il ouvrit legerement les yeux. elle était a coté de lui. Elle dormait profondément, la respiration lente.
"Vous vous etes réveillé godan?"
Durin était la.
"Que c'est il passé?

(...)

Plus tot dans la nuit:
"Oh allez vient Nemli, on rentre, cette petite balade a assez duré, tu es completement bourré"
"M..Mais non mon vie...Vieux Durin tralinlin!!!héhé...Tu sais que tu as un gros nez toua..."
"Oué c'est ça et j'ai un éléphant rose qui m'attend a la maison. Allez vient.."
Durin et Nemli bras dessus et bras dessous, la marche hesitante, marcherent vers ramacitta...
"Hé D..D...Durin, c'est koûa la-bas???"
Deux corps étaient allongée, dans le commas, des ailes dépassés...
"Notre roi et notre reine!!"
"Hein???"
Durin lacha Nemli, le laissant tomber par terre
"Me laaaaache paaas!!!..........................Aïe..."
Et il se mit a courir en direction du roi et de la reine...
"Vos majestés, vous allez bien???"
Ni l'un ni l'autre ne répondez. Nausicaa était trempé et grelloté. Le nain vaillant tira son gilet, vint a Nemli
"A, tu viens enfin me ramasser!c'est gentil...Et, mais tu vas ou, revieennns!!!"
Prit le gilet de Nemli et les deposa comme une couverture sur Nausicaa. Il tira ensuite godan de dessous Nausicaa. Le grand chimérien grimaçait de douleur.
...
"Ouooo Ouooo tu vas ou la!! attention l'arbre!!"
"Tu as beau gémir Keryan tu sais que je ne comprend pas! quesque tu es lourd!!"
Quel drole d'oiseau volait dans ces cieux obscur. Thiz, le beau tigre ailé, tentait de porter sur son dos, l'ombre, Keryan, mais ceux-ci prenaient des risques en volant ainsi...
"Pourquoi j'ai accépté de lui donner mon os pour arriver a temps au sol pour voir Nausicaa!!"
"pourquoi j'ai accépté de le porter pour aller voir Godan! Surtout pour un os, et il est trés trés lourd!!"
L'atterissage fut plus que difficile. il s'écraserent doucement contre le sol. Mais se releverent tout les deux. et se depecherent d'aller voir Durin, Nausicaa et Godan...
"'Tention, 10 metres, encore 145 metres, encore 2 metres et j...j....Vais les toucher héhé"
Le nain ivre rampait, et tentait d'aller récupéré son gilet. Mais lorsque Il vit Thiz...
"Oh le minou!!!"
il se releva en vitesse et se mit a courir apres Thiz. Thiz rapide comme une fleche s'enfuya bien vite.."
"Mais quesqu'il me veut lui!!"
"Minou vient ici!!!"
"Je l'avais dit que c'était qu'un gros matou"
"Nemli vient ici!!"
"Minou!!!"
Malgré cette agitation Durin tentait de prodiguer les premiers secours aux deux fiancés.
"Le loup, peut tu te dépécher s'l te plait d'aller chercher du secours pendant que je m'occupe de ta soeur et de Godan."
Keryan hocha la tete et partit chercher des secours
"Minou!!"

(...)


Durin venait, en épargnant les détails, d'expliquer se qu'il s'était passé. Notre roi tourna la tete vers Nausicaa. Qu'elle était belle...Elle dormait a point fermé. Mais elle se réveilla enfin
"Tu as faillit te tuer, encore une fois...Je t'aime..."
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Nausicaa Evaëlle

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 27 Mar 2009 - 19:03



Une nuée multicolore, elle plongeait dans une nuée multicolore… Des papillons aux teintes chatoyantes voletaient autour d’elle, l’enveloppaient et la portaient vers un ciel d’azur… Elle se laissait transporter dans les airs par ces nuages coruscants et doux. Un apaisement sans pareil emplissait son esprit… Une joie, un bonheur étrange…

Soudain… Une odeur familière… Des flagrances merveilleuses et coutumières… Elle le chercha avec enthousiasme, un sourire ravi aux lèvres… Et son visage apparut. Ses cheveux d’un or pur, son sourire éclatant, ses ailes immaculées, les deux fossettes aux coins de ses lèvres…

Et deux yeux rouges étincelants. Deux rubis qui brillaient d’une lueur machiavélique. Deux iris d’une couleur sanglante, flamboyants de haine et de désir.

Et à cet instant, sa voix douce et envoûtante, son timbre tendre et amoureux… Cette tonalité merveilleuse sous cette nuée chatoyante…

« Bonjour, ma chérie. Rentre à la maison, s’il te plaît. C’est un ordre. »

Le cœur de Nausicaa s’emballa atrocement, ses yeux s’écarquillèrent de terreur, sa respiration se fit saccadée… Elle voulut crier, folle d’épouvante. C’était bien sa voix, c’était bien son sourire, c’était bien son visage… Mais ce n’était pas lui !

Elle recula, enveloppée de ces papillons lumineux et radieux… Son visage à elle n’exprimait plus que de la terreur… Lui s’approchait d’elle, tendait une main…

« Nausicaa… » souffla-t-il, d’une voix étranglée de convoitise.

Elle retrouva alors la voix et hurla d’un ton emprunt d’une épouvante totale :

« GODAN !! REVIENS ! ».



Nausicaa se redressa soudain et se débarrassa brusquement de sa couverture humide. Mais, brutalement, son bras tâta un corps torride étendu à ses côtés. Alors, elle se rendit compte qu’elle se trouvait assise sur un matelas trempé, auprès d’un homme au sourire chaleureux et aux yeux…vert étincelant.

« Tu as failli te tuer, encore une fois… Je t’aime. »

C’était sa voix… Sa voix unique et chaleureuse… Nausicaa, soulagée, éclata en sanglots et sauta au cou de Godan, inondant la nuque de son fiancé de ses pleurs apaisés. Elle gémit silencieusement tout en balbutiant d’une voix entrecoupée de larmes :

« C’est… C’est toi… C’est toi… Toi et personne…et personne d’autre… Personne… »

Elle resta un moment suspendue au cou de son fiancé, éperdue. Azato ne devait plus la hanter, désormais, il n’y avait plus que Godan, plus que Godan et personne d’autre…

« Et je… Je n’ai rien fait de… Je n’ai rien fait qui ait manqué de me tuer… J’ai… C’est seulement… J’ai seulement ramassé du Burthelas dans les…dans les Chutes, sous… Sous le conseil de l’Esprit du…du Guerrier… Mais je…je suis… Je suis trop bête ! Je suis trop faible ! Je n’aurais jamais dû m’endormir de cette façon… C’était… C’était pitoyable ! Oh, pardon… »



La fatigue n’étreignait plus Nausicaa mais Godan était encore affaibli de par sa terrible chute. Il dormait auprès d’elle alors qu’elle l’observait avec toute la tendresse qu’elle était capable de transmettre. Le cataplasme qu’elle avait appliqué sur le torse du jeune Roi semblait avoir eu un effet. Il pouvait se mouvoir – difficilement, certes, mais il le pouvait. Mais, et bien entendu, l’exténuation et la douleur l’avait rattrapé et il s’était enfoncé dans un profond sommeil…

Passant ses doigts ténus dans les mèches dorées de Godan, l’autre main, apaisante, posée sur son abdomen, elle répéta d’une voix douce et songeuse…

Pourtant entrant dans ton univers morose,
Je te sens sourire. En serais-je la cause ?
Serait-ce grâce à moi que tout d’un coup
Ton visage s’éclaire d’un bonheur fou ?


Soudain, une idée lui traversa l’esprit et elle en tressaillit de surprise. La flûte de Godan ! Elle n’y avait pas pensé, la nuit dernière… Elle l’avait laissé près de l’arbre millénaire d’où le Chimérien était tombé… Du moins, c’était ce qu’elle pensait…

Nausicaa fronça les sourcils tout en réfléchissant intensément… Quel dommage ! Le merveilleux instrument avait sans doute disparu…

Subitement, elle se redressa. Allons bon ! Il serait tout à fait possible de la retrouver avant que Godan ne se réveille… Tout à fait !

Elle se leva sur la pointe des pieds, le sourire aux lèvres…



Parfait. Les mains sur les hanches, une petite brise caressant ses cheveux sombres et sa robe azur, Nausicaa arborait un petit air triomphant.

Elle avait retrouvé le bon arbre en cette immense forêt ! Elle était plutôt fière d’elle-même. Bien, à présent, elle devait s’atteler à la tâche… D’un bond agile, elle se trouva sur une branche et scruta le sol avec attention. La flûte ne devait pas être loin.

Tout en effectuant ses recherches ardues, elle pensait à Keryan qui, exténué, n’avait pu bouger de sa tanière improvisée. La mine échevelée de son frère l’avait beaucoup amusée.

Soudain, elle remarqua qu’un rayon de soleil se réfractait sur un objet suspendu quelques mètres au-dessus de sa tête, dans les feuillages de jade. Elle eut une petite mine satisfaite.

La situation se présentait bien. Elle bondit à nouveau, grimpa entre les ramures, agile et véloce, gravit une branche immense, se hissa sur la pointe des pieds… Et, en un geste furtif, saisit l’instrument.

Toute souriante, elle se réceptionna souplement au sol. Soudain, le pas d’une bête attira son attention. Une carriole s’approchait d’elle, tirée par un cheval qui semblait épuisé. Brusquement, le conducteur de la voiture tira sur les rênes afin d’arrêter la bête. Puis l’homme du chariot se leva et cria d’une voix forte :

« Habitants de Ramacittà ! Aujourd’hui et pour votre plus grand plaisir le mage Etilatram, venu pour vous spécialement des territoires reculés du Nord, vous propose sa marchandise à prix réduits ! Philtres d’amour, potions de guérison, baumes envoûtants, poudres magiques et autres produits de haute qualité ! Je vous attends ! »



La monture de la voyageuse, lancée au grand galop, soulevait de grands nuages de poussière sur le chemin qui menait à la grande forêt de l’Est… Un ample manteau recouvrait ses épaules et sa tête tandis qu’une longue épée se balançait sur le flanc du cheval, au rythme de sa course.

Soudain, une bourrasque lui ôta sa capuche, libérant une cascade de cheveux blonds comme les blés qui ondulèrent dans le vent.

Sa route avait été longue et éreintante mais un sourire réjoui illuminait cependant son vivage. Elle allait enfin atteindre son but, enfin retrouver celui qu’elle recherchait depuis des lustres… Tous ses efforts aboutiraient enfin…

Enfin elle reverrait son frère.



« Bonjour, gente demoiselle ! Un de mes précieux articles aurait-il, pas le plus grand des hasards, attiré votre divin intérêt ? »

Nausicaa qui était entrée dans la carriole se retourna vers le vendeur qui minaudait dans son dos. Curieuse de nature, elle avait pénétré la boutique, lorsqu’elle avait su qu’on y vendait des potions de guérison. Peut-être trouverait-elle un philtre qui aiderait Godan à se remettre de ses côtes brisées.

Alors qu’elle scrutait l’étiquette jaunie d’une étrange potion, le marchand l’avait interpellée et surprise.

« Bonjour… » murmura la jeune Elfe, intriguée par l’apparence et le ton du vendeur.

C’était un homme à la peau extrêmement pâle, ce qui n’était pas étonnant puisqu’il venait du Nord… Ses cheveux étaient également immaculés tandis que ses sourcils et ses yeux noirs tranchaient en son visage laiteux. Etrange chevelure pour un jeune homme… Un jeune homme à la forte carrure… Son regard suivait Nausicaa… Son regard emprunt d’une lueur étrange que l’Elfe détesta immédiatement. Le marchand semblait prompt à la duper, prompt à la médisance et à la minauderie. Son ton lui-même portait à croire que cet homme mentait de tout son être… Au coin de ses lèvres, un étrange rictus se dessinait…

Elle décida de demeurer sur ses gardes.

« Un de vos proches s’est cassé quelque chose, si j’en crois ce que vous tenez entre les mains. » susurra-t-il en posant une main sur l’épaule de Nausicaa, un sourire curieux aux lèvres.

Elle se dégagea doucement tout en chuchotant :

« Peut-être… Et quelle est cette potion ? »

« De l’extrait de mandragore mêlée à du Burthelas et à des racines d’arbre blanc… Très efficace, une des potions les plus fiables de cette boutique. » dit-il de sa voix doucereuse.

« Une des potions les plus fiables de cette boutique… Comme chacun de vos philtres, je présume… » murmura Nausicaa avec mystère.

Evidemment : ce profiteur devait servir le même mensonge à chacun de ses clients. Après avoir lui avoir lancé un regard suspicieux, la jeune Elfe déboucha la fiole et respira profondément les effluves de la potion de guérison. Puis, agacée, elle releva la tête vers le marchand :

« Burthelas, d’accord, il y en a bien. Heureusement, ce n’est pas une plante difficile à dénicher. La mandragore est très mal extraite mais je vous l’accorde, j’en ai bien senti… Quant aux racines d’arbre blanc, j’ai comme un doute… »

Devant l’air ébahi du prétendu mage, elle huma à nouveau le philtre. Puis, catégorique, elle déclara :

« Non, ce ne sont pas des racines d’arbre blanc. Il s’agit… d’autre chose… »

Soudain, Nausicaa sentit sa tête lui tourner étrangement… Quelque chose s’était glissée en son crâne et frappait atrocement.

BANG !

BANG !

BANG !

La vision si précise de l’Elfe se troubla subitement, il lui semblait plonger dans un épais brouillard…

Le marchand du Nord, face à elle, souriait avec machiavélisme… Tout vacillait…

La potion… Non pas des racines d’arbre blanc… Non… Stupide… Stupide ! Elle était stupide…

« C’est vrai, je me doutais bien qu’une fille élevée par les loups aurait bon flair. »

La voix du Hieru résonnait étrangement dans l’esprit de Nausicaa qui plongeait dans une torpeur inhabituelle… Du Hieru… Stupide… Si stupide…

« Vous avez raison, ce ne sont pas des racines d’arbre blanc… C’est de l’Arunya, une magnifique fleur rouge feu qui pousse au Sud… Très utile pour plonger ses ennemis dans une léthargie d’une à trois heures… »

Stupide… Stupide… Ses jambes ne supportaient plus son poids… Elle glissait lentement sur le sol, jetant un regard mauvais au marchand. Puis avant de sombrer totalement dans un sommeil profond, elle lança un violent coup de pied au mage fourbe.



Etilatram, soldat en mission de Sa Majesté la Reine du Nord, jurait et pestait alors que l’Elfe qu’il était censé capturer s’effondrait à ses pieds. Rageur, il se frottait la mâchoire que cette peste avait si brutalement frappée.

« Espèce de sale petite… » marmonna-t-il en écrasant cruellement les doigts de Nausicaa, qui, endormie, était étendue sur le sol de la roulotte, ses cheveux noirs en bataille.

Tout en ronchonnant, le soudard prit dans ses bras l’Elfe qui ne pesait rien.

« Pourquoi me suis-je porté volontaire pour cette satanée mission ? Pourquoi ai-je avoué que j’avais des compétences magiques ? Et pourquoi les Elfes sont-ils plus rapides que les hommes ? Cette idiote m’a cassé la mâchoire ! »

Et il continuait de geindre alors qu’il liait solidement les poignets et les chevilles de Nausicaa. Enfin, il jeta la jeune fille dans un coin de la carriole et partit remettre le cheval au trot. Et la roulotte se lança à nouveau sur les routes de la forêt de l'Est...



La flûte de Pan s’échappa de la main de l’Elfe inanimée et roula dans la carriole alors que la bête tirait à nouveau la voiture…

Roula jusqu’à la porte…

Se glissa par l’interstice…

Et tomba sur le chemin de Ramacittà dans un son discordant…

Les rayons du soleil la frappèrent et elle étincela sur la route, pauvre témoin de ce terrible enlèvement.

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Godan
Chimérien, Roi de l'Est
Godan


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 27 Mar 2009 - 20:58

Repos et Douceur
Mal et Douleur
Godan était dans un état second. Tantot éveillé, tantot rendormit. Il se reposait suite a cette terrible chute. il avait mal, mais tentait de ne pas le faire savoir sur son visage. Ses mouvements étaient ralentit, ses douleurs étaient maléfiques. Pourquoi souffrir a cause d'un accident si peu banal. Tout le royaume devait rire en apprenant la nouvelle: Godan tombé d'un arbre. Aux armes vaillant soldats, allons terasser la douleur de notre roi. Quelle hilarité, quelle stupidité.

Elle était partit, Godan se sentait seul. Il n'avait meme pas eu le temps de lui dire au revoir.
"Encore couché?"
Thiz, le valeureux tigre blanc, un os dans la gueule, rentra dans la chambre apres une longue nuit de sommeil.
"Depuis cette nuit 2 heures, tu es couché!"
"Quelle heure est il?"
"On est mardi midi!!!D'ailleurs j'ai faim..."
"Toi et ton ventre...."
"Toi et ton elfe..."
Deja midi, une matinnée a rien faire, une matinnée de perdu, une matinnée avec elle pendant ces vacances de reve...
"Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais je vais me balader un peu, tchous la compagnie...."
Et le félin sortit laissant Godan se reposer.

Thiz voguait dans ces rues pleine de monde, cette mer d'espece se mélangeant, ces vagues d'aller et venu...Trés peu pour notre tigre...Il s'envola alors, tel une mouette au dessus de cette mer, Il alla sur le sol de l'ESt fouler cette terre magnifique ou il vit. Il marcha lorsqu'il vit sur le sol des traces de roues de charette. Cela sentait le jambon
"Hmmm...Avec un peu de chance si je suis ces traces j'aurais une récompense héhé...."
Et c'est exactement ce qu'il fit. Lorsqu'un jappement se fit entendre derreire lui. Keryan accompagné de Durin. Ces deux nouveaux amis se baladaient lorsqu'il rencontrerent Thiz.
"Oh, mais c'est la boule de poil!"
"Et d'ailleur je me demande ce qu'il y a dans cette boule, pas grand chose en tout cas..."
"Comment un nain peut suivre un chien misérable comme Keryan..."
"Alors que fais tu ici?"
"A part chercher quelque chose a t'empiffrer!"
Le nain comprit soudainement en voyant les traces de roues...
"Allez, on t'accompagne!!"
Et notre joyeuse troupe marchat le long du chemin...
"Oh, mais c'est la flute de Godan qui luit la bas sur le chemin!"
"Oh, mais c'est la flute de Godan qui luit la bas sur le chemin!"
"Oh, mais c'est la flute de Godan qui luit la bas sur le chemin!"
En effet, comme nos trois amis l'ont constaté, en travers du chemin, une flute de pan luisait au soleil.
Ils se dirigerent d'un bond vers l'instrument d'or.
"C'est celui de missire Godan!!!"
"Oui, et l'odeur de Nausicaa y est empregné!!.."
"...Mais, Nausicaa n'a jamais touché la flute!!"
Ils se regarderent d'un oeil complice plein d'horreur et de compréhension. Ils comprirent. L'enlevement...D'un seul bond, ils se mirent a courir le plus vite possible! Ils courerent a toute jambe, lorsque le Tigre fit demi tour et s'envola pour rejoindre Godan pendant que les deux autres tentaient de rattraper la charette.

(...)

"Godan!!!!!!!GoOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOooooOOOOooooooodan!!!!!"
Le tigre prit dans sa vitesse déboula dans la chambre du roi en passant par la fenetre. Il tomba sur Godan alors que celui ci dormait.
"Pfiou....Go..............GOGO...................Godan!!!!!"
Il était affolé, son visage desespéré.
"Que se passe t'il, voyont, calme toi!"
"N..................N.........NAU..Nausicaa!!!"
A la simple énonciation de ce mot le visage du chimérien s'emplit de terreur. Douleur a la cote, douleur a la tete, il se leva quand meme, dégoyurdit ses grandes ailes blanches et s'envola. Il ressentit l'air pur de l'extérieur mais ceci ne le préoccupait point. il ne pensait qu'a Nausicaa, sa créature enchanté, son étoile éteincelante, sa pensée, son unique...
Il volait a toute vitesse, rattrapa le nain et le loup et les dépassa, Thiz avait meme du mal a le suivre...
Au loin, une forme se dessina, une forme en bois, des bruits de sabots l'accompagnant. Il se depecha et rattrapa la voiture.
"Vous!!!!!Arretez vous! au nom du roi!!C'est un ordre!"
A l'inverse, la charette accélra, le fouet claqua. L'odeur de Nausicaa, l'odeur de ses cheveux soyeux s'en dégageait.
Godan redoubla sa vitesse, il redoubla de vitesse. Il volait entre les branches et enfin l'atteignit.Il sauta sur le toit de la charrette, ses cotes encore souffrantes, une douleur affreuse l'emprit, il avait fait trop d'effort.
Il essayait de s'aggriper comme il pouvait et a se hisser pres du siege ou le cocher, donc l'imposteur, se cachait.
"Arretez ça!!!"
Prit de colere, sachant qu'elle était pres de lui, il se lacha, mais le hieru lui aussi, se leva de son siege, et un fouet a la main, tentait de faire lacher prise a Godan. Un coup, et ce qui devait arriver arriva. Godan lacha et tomba. Ou plutot, c'est ce que croyait le faux marchand. En effet Godan avait réussit a se faufiler et sauter dans la carriole. Il tomba pres d'elle...

Amour, tendresse, content. Il était au paradis. Lorsqu'il la vit ses yeux se remplirent de joie et de bonheur, oubliant totalement sa douleur.
Il se hata a la détacher, et enleva le baillon qui couvrait ses douces levres couleurs fraises qu'il gouta juste apres.
"Chhuuut...Tout va bien....Mais tais toi..."
Il enleva les cordages qui liait ses douces mains.
"On va s'en tirer, je te le promet...."
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 28 Mar 2009 - 18:59



Quelle étrange torpeur… Elle était effondrée, totalement amorphe, les paupières trop lourdes pour garder les yeux ouverts… Mais, étrangement, elle demeurait consciente… Le galop du cheval résonnait en son esprit ainsi que les cris d’exhortation du mage. Elle ne sentait que trop la morsure des liens enserrant ses poignets et ses chevilles, ces liens qu’elle ne pouvait même pas tenter de défaire… Elle percevait les tressautements de la roulotte, sa tête inconsciente secouée par les bringuebalements de la voiture… Pourtant elle n’avait même plus assez d’énergie pour ressentir de la rage… Son cœur était cependant inondé de crainte… Qu’allait-on faire d’elle ? Serait-elle tuée ? Peut-être ne reverrait-elle jamais Godan !

Et elle ne pouvait pas faire le moindre mouvement…

Soudain, un cri se fit entendre, au-dehors :

« Vous ! Arrêtez-vous ! Au nom du Roi ! C’est un ordre ! ».

Elle entendit le mage pousser un juron puis le chariot s’ébranla et le cheval partit au galop. Elle roula alors sur le côté mais fut arrêtée par le pied d’une table. Cette voix si familière… Godan ! Godan était à la poursuite de son ravisseur !

« Arrêtez ça ! »

Des bruits de lutte, des claquements de fouet… Une peur immonde étreignait Nausicaa qui ne pouvait même pas ouvrir les yeux. Par la lune, cette torpeur durerait d’une à trois heures ! Mais depuis combien de temps le chariot s’était-il élancé sur les routes de Ramacittà ?

Subitement, quelqu’un chuta auprès d’elle. Un effort surhumain… Elle devait savoir de qui il s’agissait… Ses paupières étaient si lourdes… Si lourdes… Au prix d’une énergie formidable, elle finit par ouvrir les yeux…

C’était lui ! Il était bien auprès d’elle, s’activant à délier ses membres ligotés. Une vague de soulagement la submergea… A présent qu’il était à ses côtés, plus rien de fâcheux ne pouvait lui arriver. Lorsqu’il ôta le bâillon, elle le vit se pencher sur ses lèvres, elle sentit ses doux effluves… Sa bouche caressa la sienne, l’espace d’un instant elle se crut dans les cieux les plus cléments.

Elle voulut ouvrir la bouche, tenter de parler…

« Chut… Tout va bien… Mais tais-toi… » murmura-t-il d’une voix apaisante.

Elle hocha faiblement la tête, incapable d’exécuter de gestes plus complexes que celui-là… Elle se sentait si bien entre les bras de Godan…

« On va s’en tirer, je te le promets… »

Elle lui lança un regard azur plein d’espoir… Elle le croyait… Elle le croyait du plus profond d’elle-même. S’il disait, s’il promettait qu’ils s’en tireraient, ce ne pouvait être autrement. Elle reposait entre ses bras, léthargique et apathique, sans même pouvoir lui adresser un mot. Quoiqu’il en soit, ses yeux célestes exprimaient bien plus que les paroles…



Keryan était enragé. Talonné de Durin, il galopait de toutes ses forces sur les routes de Ramacittà. Son cœur était déchiré par la haine et la rage. Jamais… Jamais il n’avait laissé quelqu’un meurtrir sa sœur… C’était pour lui inconcevable de ne pouvoir s’élancer à la poursuite des malfaiteurs… Et si aujourd’hui le ravisseur de Nausicaa ne payait pas cet affront de sa vie, Keryan ne s’estimerait plus digne d’être le frère de l’Elfe du Nord.

Ses yeux d’or en fusion exprimaient une fureur terrifiante, il grondait tout en filant plus vite que le son. Son corps athlétique de jeune mâle se crispait de courroux, ses crocs d’ivoire se dévoilaient, menaçants et prêts à déchiqueter la peau maudite de son ennemi.

Durin accourait à la suite du loup noir, trottant aussi vite que ses courtes jambes lui permettaient. Son compagnon prenait de la distance mais le Nain, avec toute l’obstination propre à sa race, ne perdait pas l’espoir de le rattraper. Si la colère inondait le corps entier de Keryan, c’était l’inquiétude qui déferlait en Durin. En effet, Nausicaa était bien plus que sa future Reine… Elle lui avait prêté main-forte face aux terribles loups-garous, avait ri avec lui, lui avait même pardonné l’effroyable méprise qu’il avait commise en assommant Godan… Cette Elfe était – et c’était bien étrange pour un Nain d’admettre une telle chose – et resterait une amie chère et précieuse.

Les deux compagnons apercevaient au loin la roulotte bringuebalante et percevaient déjà les cris du mage qui exhortait sa bête. Keryan prit plus encore de vitesse, véritable éclair sur les chemins de la forêt. Durin commençait à s’essouffler, appesanti par sa lourde armure et sa hache volumineuse.

Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de la carriole du ravisseur.



La monture de la voyageuse aux cheveux d’or galopait encore à travers les chemins sinueux de Ramacittà. Elle apercevait au loin de curieuses formes qui évoulaient à une vitesse extraordinaire… Qu’était-ce donc ? Elle mit sa main en visière pour mieux distinguer quel était cet étrange phénomène…

Du plus proche d’elle, elle identifia un Nain à la chevelure et la barbe flamboyante qui trottait d’un bon pas… Devant lui, elle discernait une ombre noire… Il était difficile de comprendre ce qu’il s’agissait mais ça courait rudement vite… Plus loin encore, voletant à la hauteur des premières branches des arbres millénaires, un petit tigre blanc aux ailes noires se démenait pour rattraper… Une carriole. Une carriole lancée à fond de train par un voiturier insultant sa monture avec démence.

« On a pas idée de malmener une bête de cette façon ! » pesta-t-elle, les yeux étincelants de rage.

Une course-poursuite. La jeune femme sourit sous sa capuche et murmura à son cheval tout en tapotant légèrement ses flancs de ses bottes :

« Allons, Céleste, donne encore tes forces à ce chemin… Il serait amusant de comprendre ce qui se déroule devant nous… Et le conducteur de cette carriole mérite de recevoir une petite correction. On ne traite pas son cheval de cette façon. »

Puis, caressant l’épée harnachée au côté de sa jument blonde, elle ajouta :

« Et je sens que Fulminante a besoin d’un peu d’exercice… ».

L’équidé aux couleurs de l’astre du jour renâcla et s’élança plus vite encore.



Durin percevait des bruits de sabot. Non pas devant lui, mais derrière… Intrigué, il se retourna, tout en perpétuant sa course effrénée.

Un cavalier était à leur poursuite, chevauchant une bête magnifique au pelage d’or. Ennemi ou allié ? Le Nain n’aurait su le dire mais il héla son compagnon lupin qui l’avait bien distancé, désormais :

« KERYAN ! NOUS SOMMES POURSUIVIS ! ».

Le loup à la fourrure ténébreuse ne se formalisa pas du cri de Durin. Peu lui importait. Tout ce qu’il souhaitait, c’était rattraper cette engeance maudite qui avait osé s’en prendre à sa sœur. Si leur poursuivant était un ennemi, il ne s’agirait plus que d’un autre cadavre sur les routes, dans quelques minutes. Keryan était enragé. Il en avait assez que Nausicaa soit mise en péril pour des raisons totalement incompréhensibles… Et qu’elle ne se plaigne jamais ! Toujours souriante… Et si elle pleurait parfois c’était parce qu’elle ne se trouvait pas à la hauteur de Godan ! Quelle ironie ! Elle devrait pourtant être aussi haineuse que Keryan ! Mais non ! Elle pardonnait, lançait un regard compatissant et s’en allait. Le loup poussa un long hurlement furieux. C’était bien trop injuste !

Durin, inquiet, ne cessait de lancer des coups d’œil en arrière. Le cavalier se rapprochait bien vite… Et Keryan s’éloignait plus rapidement encore… Bientôt, une voix de jeune femme retentit à quelques pas de lui :

« Holà, messire le Nain ! Que poursuivez-vous donc à cette allure ? ».

A ses côtés trottait la jument blonde, chevauchée par une créature angélique aux cheveux d’or et au sourire charmant. Plus étonnant encore, elle portait en son dos deux puissantes ailes d’aigle.

« Par la hache brisée de Thorn ! » jura le Nain, les yeux écarquillés.

La jeune femme éclata de rire et Durin finit par répondre en exécutant de grands gestes pour s’expliquer :

« Je… Une amie du nom de Nausicaa Evaëlle s’est faite enlevée, Keryan, Thiz et moi sommes partis à la poursuite du ravisseur, le Roi Godan s’est également lancé dans la course, c’est le chariot là-bas qui… Et c’est là que… Enfin ! Et… ».

La Chimérienne aux ailes d’aigle hocha la tête avec gravité et tendit une main au Nain.

« Allez, mon ami, montez, nous irons plus vite de cette façon. »

Durin scruta un instant le visage de la jeune femme, suspicieux. Puis, dans un soupir de résignation, il attrapa le bras de la cavalière et se hissa derrière elle tandis que la vaillante jument repartait au grand galop.



Etilatram fouettait cruellement sa monture qui hennissait, renâclait et trottait du plus vite qu’elle le pouvait.

« Allez, plus vite, maudit canasson ! On va finir par nous rattraper ! Plus vite, satané fainéant ! »

La pauvre bête était à deux doigts de s’effondrer contre le sable du chemin, harassée. Et le soldat du Nord ne cessait de l’insulter et de la malmener… Soudain, elle poussa un hennissement d’épouvante… Quel était donc cette chose ténébreuse qui s’était glissée sous ses sabots ? Elle n’avait rien piétiné, pourtant ! Elle manqua de s’arrêter mais Etilatram émit un nouveau juron et la frappa violemment. Elle repartit à fond de train.



Keryan, ombre dans les ténèbres, se faufila entre les jambes chancelantes du cheval exténué, bondit contre un arbre et plana presque vers la carriole.

A quelques mètres de là, voletant aussi vite que ses ailes lui permettaient, Thiz s’exclama avec stupéfaction :

« Ah, ben ça ! Y a pas à dire, il est vraiment très fort en acrobranche ! ».

Le loup se trouva bientôt face au marchand qui hurla de terreur. Il gronda, le menaçant de ses crocs écumants et jappa avec fureur :

« Ah, ça t’en bouche un coin ! Alors sache que quiconque meurtrit ma sœur de quelque façon que ce soit est voué à une mort certaine ! ».

Et, alors que le mage fouettait le cheval d’une main et sortait un long cimeterre de l’autre, Keryan bondit sur lui.



Nausicaa, toujours léthargique entre les bras de Godan, entendit soudain des bruits de lutte. Et un jappement. Un jappement fort reconnaissable. Elle fixa son fiancé avec appréhension, s’emplissant de l’espoir qui inondait ses yeux d’émeraude. Il était le seul qui puisse… Le seul…

« Keryan… » réussit-elle à murmurer, au prix d’un effort surhumain. « Mon frère est en danger… Je… Je ne peux pas…bouger… »

D’un regard suppliant et mortifié, elle pria Godan d’aller lui porter secours… Tendit une main tremblante vers lui… Caressa doucement son visage… Et espéra du plus profond d'elle-même que ce ne fusse pas la dernière fois qu'elle vît le visage bien aimé de son fiancé.

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MessageSujet: al   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 28 Mar 2009 - 22:35

Quelqu'un qui regarderait la scene, se demanderait quesqu'il se passait. Récapitulons un peu.
Nausicaa fut enlever par un Hieru, celui ci et elle, dans une carriole au galop. Godan a rejoint Nausicaa, et a plusieurs metres d'eux Keryan, courant le plus vite possible, Thiz, volant dans les airs et Durin sur a cheval accompagné d'une mysterieuse jeune femme.
Quoi de plus normal....


Sauver keryan, oui, celui ci avait réussit a rattraper la cariole de ce bandit, cette infame hieru et se battait avec rage.
"On ne touche pas a Nausicaa..."
Un sentiment de colere se mit a bouillir dans le corps du beau chimérien. Ses ailes devinrent noires, un noir charbon, un noir corbeau, et ses yeux...Ses yeux de sang, de colere. Il deposa avec attention le corps de Nausicaa sur le sol, comme si elle était faite de porcelaine.
Son corps, aussi incroyable que cela est, son corps se transforma en celui d'une araignée géante, des pattes velues, un corps noir...Il sortit, s'aggripant aux planches en guise de mur de la charrette, et sortit sur le toit. Il alla, doucement, errant pres du conducteur. Keryan se battait sauvagement. Godan s'appreta a donner un coup décisif lorsque la situation se retourna...
Le conducteur donna un violent coup au loup le faisant tomber de la voiture, se retourna et assernit un deuxieme coup au roi. Le chimérien ne tomba pas, mais il se retrouva dans une mystérieuse posture. Il fut allongé sur le siege avant de la carriolle, la tete dans le vide pres de la roue, et les jambes en l'air. Le Hieru lui tenait la tete essayant de faire atteindre celle ci a la roue afin de l'écorcher gravement.
La fin.
La fin d'un reigne, une mort inexpliquable. Nausicaa disparut, elle fut la principale suspecte. Keryan, thiz et Durin brulé vivant pour trahison. L'étrangere décapité. Ainsi fut la fin du roi Godan. La fin d'un roi exemplaire aimant ces sujets sans succésseur. La fin du royaume de l'Est, envahit par les autres royaume voisin. Les dragons disparurent, les elfes et les fées envolé par la terreur et la peur.
"Je te prit, ma majesté, d'excuser cette soudaine et trés maudite pensée, mais tu vas etre sauvé..."
Quoi? Godan entendrait il des voix? Elle était la dans sa tete, sans rien entendre a coté.
Un coup, un terrible coup, le conducteur chuta...
...
"Au galop ma belle, allez, Ya!!!"
La mysterieuse jeune femme, Durin derriere elle, galopait tentant de rattrapper le convoie. Elle était concentré, semblait parler avec quelqu'un dans sa tete.
"Qui, qui etes vous!!"
"Héhé, mystere, mystere!!"
Durin venait de la couper dans sa pensée...Elle galopa, galopa, rapide comme un guépard, rapide tel un éclair tranchant le ciel...
Et enfin elle arriva au niveau de la voiture, de ses plumes d'aigle, elle sortit un Bo', long baton de bois plus dur que du fer, des lames tranchante comme un rasoir au bout et...
Un coup, un terrible coup, le conducteur chuta...
Godan fut eppoustouflé, il n'avait rien vu venir. La douleur a la cote il n'osé plus bouger. Il ne pouvait plus rien faire. Thiz, tout croc dehors atterrit sur le conducteur faible. Sang, peine, haine...
Le cheval se mit a ralentir, Godan s'asseya a la place du conducteur, ses ailes blanches, la main aux cotes. Durin descendit du cheval et vint, avec Keryan qui s'était relevé, au secour de Nausicaa. Thiz finissat de tuer le conducteur avant, le sang aux babines, de rejoindre Godan. Et elle...
Fiere, élégante, les cheveux blonds legerement frisé, un sourire au coin des levres. Des ailes couleur terre dans le haut descendait en blanc. Une queue de renard dissimulé sous une cape noire. Cette meme cape dissimulé également de trés jolies formes cachés sous une simple chemise assez large et un pantalon de soie noire. Ses yeux soleil illuminé ses levres couleur cerise.
"J'aurais jamais crut te retrrouver ici! Mon petit frere...Dadan...."
Godan n'en croyait pas ses oreilles. Dadan. Cela faisait 15 ans qu'il n'avait pas entendut ce surnom. 15 ans sans la voir.
"Mirage? C'est toi?"
"Qui veut tu que se soit d'autre bougre d'haricot!!"
"D'ane..."
"Quoi?"
"Bougre d'ane...Tu n'as vraiment pas changé!"
Un petit cacatoes, superbe se dévoila au coin de son épaule...
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 4 Avr 2009 - 18:57

...

La situation était intenable. Au-dehors, Nausicaa percevait le bruit d’un combat qui faisait rage. Godan avait volé au secours de Keryan, immense araignée impitoyable à l’apparence atroce. Et tout ce que Nausicaa était en mesure de faire, c’était écouter. Ecouter…

Mais, lentement, incontestablement, elle se sentait quitter cette léthargie perverse. Petit à petit, son regard plongé dans le brouillard du sortilège distinguait quelques formes familières. Là-bas… Ne serait-ce pas une chaise, cette silhouette floue et inamovible ? A nouveau, le lointain bout de ses doigts lui appartenait… Le mal la quittait, rampant et méphistophélique. Ce qui lui permettait d’affirmer une telle chose était bien simple, en réalité. Elle éprouvait à nouveau un sentiment érodant son esprit, plus avide que les flammes dévorant le bois.

Elle percevait ce fracas d’armes et ces cris indistincts… Et la seule pensée de Godan et Keryan au plus mal l’incendiait de colère. Une rage infernale qui emballait le battement de son cœur et saccadait sa respiration.

Elle pouvait à nouveau battre des paupières… Elle voyait tout à fait précisément, désormais… Ses yeux perçants d’Elfe scrutèrent la caravane avec attention, recherchant ce qui pourrait lui tenir lieu d’arme… Il y avait bien cet étrange bâton, long et robuste, appuyé contre un mur de la roulotte…

Ses doigts… Ses doigts étaient envahis de fourmillements… LÁ ! Elle pouvait… Un petit effort… Ses dents grinçaient de fureur et d’impuissance… Ses doigts… Ses doigts remuaient légèrement… Bientôt… Ce n’était qu’une question de force…morale… De force morale… De force morale !

Brutalement, elle leva ses bras. Serra ses poings, les ouvrit… Un poids énorme quittait lentement ses membres engourdis… Lentement… Son buste palpitait à nouveau, son échine était parcourue d’un curieux frisson… Un brusque sursaut souleva son bassin et une de ses jambes tressaillit. Il ne lui restait plus beaucoup d’effort à fournir… Juste… Juste une petite poussée… Une petite poussée… Une poussée et… Un déplacement véloce et furieux.

Elle était de nouveau sur pieds. Sans plus attendre, elle plongea sur le bâton qu’elle avait repéré quelques minutes auparavant et s’élança vers la sortie de la carriole, plus rageuse qu’une louve dont on a menacé les petits. Alors qu’elle franchissait le seuil de la porte, une forme sombre et brutale lui bondit dessus. Elle s’effondra contre le plancher de la caravane, entraînée par le poids du bolide.

Incrédule, elle fixa les yeux mordorés de Keryan qui, affalé sur son torse, l’observait avec stupéfaction. L’étonnement du loup noir laissa bientôt place à une joie sans borne.

« Par la lune, Nausicaa ! Tu es vivante ! Vivante ! » s’exclama-t-il en lui humectant généreusement le visage.

Elle eut un rire cristallin et passa une main réconfortante sur les poils hérissés de fureur de son compagnon.

« Tout à fait, mon frère ! Et j’ai le bonheur de constater que toi également ! » annonça-t-elle d’une voix rendue un peu rauque par le lourd sommeil qui l’avait étreinte.

Le loup, apaisé et submergé par une vague d’affection absolue, posa sa tête noire contre le buste de Nausicaa.

« Jamais je n’avais autant perdu mon sang-froid… » grogna-t-il, ému. « C’était si soudain… Tes malheurs se sont produits loin de moi, cette fois… Et je… Lorsque j’ai compris que l’on t’avait enlevée, une colère irrépressible est montée en moi… »

La jeune Elfe le caressa tendrement tout en murmurant :

« En ce qui me concerne, je pense qu’on ne peut rien reprocher à cet homme du Nord… Il a accompli la mission qu’on lui avait assignée. Il existe en ce monde des personnes qui ne s’intéressent pas à la liberté… Ce Hieru ne faisait que suivre des directives. »

Le regard de Keryan s’enflamma et il jappa d’irritation :

« Arrête ! ».

Nausicaa le considéra avec stupéfaction.

« Qu’y a-t-il ? »

« Arrête de dire de pareilles insanies ! » s’exclama le loup dont les yeux brillaient de colère. « Cet homme a mérité le sort que lui a infligé Thiz ! Crois-moi, il savait ce qu’il faisait ! C’était quelqu’un de profondément mauvais et, si j’avais pu, je l’aurais expédié dans les tréfonds les plus sombres des enfers ! »

L’Elfe, muette, écoutait son frère rager et extérioriser ce sentiment de haine qui l’envahissait. Puis Keryan reprit une voix douce et lança un regard compatissant et aimant à sa sœur.

« Mais, toi, Nausicaa… Tu es bien trop… Oh, comment te dire ? Tu es bien trop gentille ! Cet imposteur t’enlève et tu lui pardonnes parce qu’il ne faisait qu’obéir à sa reine ! C’est trop fort ! Sache que… Sache que toi aussi, tu as le droit de haïr les gens ! Surtout s’ils te font du mal ! Surtout s’ils sont mauvais ! Tu as le droit de te plaindre, de temps à autre… Tu… Tu n’es pas un roc qui n’aurait pas le droit d’éprouver ! Tu es un être vivant, émotif comme tous ! Tu n’es pas… Tu es… Tu… »

A court de mots, le loup du Nord plongea son regard d’or peiné et compatissant dans les yeux bleu acier de sa sœur. La jeune Elfe, touchée au plus profondément de son être, étreignit Keryan contre elle, au bord des larmes.

« Je t’aime beaucoup, mon frère… » murmura-t-elle d’une voix étranglée.

Elle comprenait soudain… La haine était parfois en sentiment juste et fondé, un sentiment qu’elle devait manifester au bon moment. La haine était souvent nécessaire à la survie… Nausicaa devait apprendre à posséder ce ressentiment. Cependant, elle l’avait déjà éprouvé… Une fois seulement.

Un feu qui brûlait en son cœur lorsque l’on faisait allusion aux Chuseinos… Aux meurtriers de ses parents… Etait-ce donc cela, la haine ? Un incendie dévorant toute pitié et balayant la moindre de ses craintes ?

Alors si c’était bien cela, elle devait apprendre à l’apprivoiser. A l’étouffer lorsqu’il n’était pas nécessaire de la ressentir. A la stimuler quand un être mauvais la mettait en danger…

Soudain, elle tressaillit. Un visage venait d’apparaître en son esprit. Comment avait-elle pu l’oublier, l’oublier juste quelques instants ?! Alors qu’une culpabilité horrible envahissait son esprit, elle s’exclama d’une voix oppressée :

« Et Godan ? Godan ! Où est-il ? Est-il sain et sauf ?! ».

« Bien entendu. » acquiesça le loup d’un ton apaisant.

Il bondit sur le côté pour permettre à Nausicaa de se lever. Tout de même affolée, elle s’élança au-dehors, sous le soleil étincelant qui baignait la forêt de ses rayons généreux. Keryan se précipita à ses côtés, comme s’il était l’ombre immuable de l’Elfe.

Des voix résonnaient à quelques pas d’elle.

« Mirage ? C'est toi ? » s’étonnait le timbre familier de Godan que Nausicaa fut heureuse d’écouter à nouveau.

« Qui veux-tu que ce soit d'autre, bougre de haricot !! » s’exclama une personne inconnue des deux loups.

« D'âne... » soupira le Roi d’un ton lassé, apparemment accoutumé aux étranges impolitesses de son interlocutrice.

« Quoi ? » demanda la jeune femme avec surprise et incompréhension.

« Bougre d'âne... » corrigea Godan. « Tu n'as vraiment pas changé ! »

Nausicaa, dont la curiosité était fortement attisée, s’approcha des deux jeunes Chimériens. Son premier regard alla au Roi qui sourit en constatant qu’elle était de nouveau en mesure de marcher. L’Elfe se jeta dans ses bras, dans une soudaine effusion de joie et d’amour. Il la serrait doucement contre lui, sans doute encore tourmenté par ses côtes cassées. Une fois encore Nausicaa s’imprégnait de lui. Son odorat s’emplissait des effluves rassurants de Godan, un simple contact, une simple étreinte l’envoyait dans un monde meilleur. Elle ferma les yeux et sentit les battements frénétiques de son cœur se calmer peu à peu.

Il était là pour elle, malgré ses blessures effroyables. Il la serrait contre lui, comme si elle était un trésor particulièrement précieux… Que pouvait-elle réclamer de plus ?

Soudain, un petit toussotement gêné résonna derrière eux.

« Hum, hum… Dites-moi si je dérange… »

Nausicaa, embarrassée, lâcha immédiatement Godan pour se tourner vers la jeune femme qui se tenait auprès d’eux. C’était une Chimérienne au port altier et à la silhouette fine et élancée. Une cascade de cheveux blonds ondulait jusqu’à sa taille. Son visage fier exprimait une majesté hors du commun et ses yeux brillaient d’une lueur particulière. La jeune Elfe, perplexe, scrutait le regard magnifique de la jeune femme. Il était…insondable. Mais il y régnait un éclat curieux, un sentiment étrange que Nausicaa ne put identifier.

La dénommée Mirage était toute vêtue de noir et ses puissantes ailes d’aigle témoignait d’une force certaine et d’un caractère ardent. La jeune Elfe bondit lestement de la carriole et inclina la tête à l’adresse de la jeune femme.

« Bonjour. » murmura-t-elle d’une voix respectueuse. « Je te remercie de tout mon cœur de t’être souciée de mon cas. Que les étoiles veillent à jamais sur ton destin. »

Mirage eut un sourire étrange et murmura :

« Alors c’est vous qui serez bientôt Reine de ce territoire ? ».

Nausicaa fut assez déstabilisée par cette subite question. Le regard que lui lançait la jeune Chimérienne la brûlait étrangement… Une sorte de mépris, de peine émanait d’elle… Et des regrets… Oh, tellement de regrets... La jeune Elfe ne sut que comprendre et dit alors d’une voix neutre :

« Tout à fait. Et tu es la sœur de Godan ? ».

Mirage hocha lentement la tête tandis qu’un hennissement retentissait auprès d’eux. Le cheval de la carriole s’échinait et renâclait, apparemment mal en point. Nausicaa lui jeta un regard plein de compassion et s’avança vers lui d’un pas souple. L’équidé s’agitait et frottait ses sabots contre le sol, épouvanté et souffreteux. De longues estafilades causées par le fouet striaient son beau pelage couleur ocre.

L’Elfe prit doucement la tête du cheval entre ses mains et plongea un regard apaisant dans les yeux humides de la bête. Puis d’une voix chantante, d’un timbre suave et mélodieux, elle murmura :

« A Elbereth Gilthoniel… Silivren penna míriel o menel aglar elenath… »

Le langage elfique apaisa immédiatement l’équidé et Nausicaa retira les harnachements qui le liaient à la carriole. Elle caressa à nouveau le pelage du cheval et chuchota :

« Andaleh, andaleh, Gilthoniel eat, eat, moena Elbereth ! »

La bête lui adressa un regard empli de gratitude. Puis, en un hennissement, il se cabra et bondit à travers la route pour disparaître au bout du chemin.

Nausicaa, le cœur palpitant, murmura alors, fixant la silhouette de l’animal qui fuyait par-delà la forêt :

« Va, va donc, Âme désespérée, fuis, fuis donc vers les horizons de ta Liberté… ».

...
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Godan
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeLun 6 Avr 2009 - 21:56

"Tu sais s'il y a des oeufs?"
Le soir venu, après une matinée mouvementée et une après midi reposé, Godan et Nausicaa avait décidé d’inviter Durin, Mirage et Nemli pour passer une soirée entre nouveaux amis. Nos deux tourtereaux se trouvaient tous deux dans la cuisine et préparé de bons petits plats. Le chimérien, ne sachant pas cuisiner, se débrouillait comme il le pouvait. Thiz se trouvait dehors à grignoter, comme a son habitude un os. Keryan quand a lui était partit chasser dans la forêt.
« Ha oui, ils sont là »
Godan se saisit des œufs, mais suite a un faux pas, le voila écroulé par terre les œufs cassés jonchant le sol
« Zut! de flûte, ne t’inquiète pas je vais nettoyer. »
Elle rigolait. Godan avait vraiment le doigt pour cela. Mais tant qu’elle rigolait, Godan était heureux.
Ce soir le menu était plutôt simple. Omelette aux truffes des bois, jambon grillé accompagné de salade cueillit dans le jardin du voisin et en dessert tarte aux fraises des bois.
Les dégâts réparés, ils se remirent tout deux a l’ouvrage, godan tentant d’apprendre et de recopier les mouvements qu’effectuait sa douce colombe. Mais ceci s’effectua une fois de plus avec des accidents, Godan se trancha le doigt. Il se dépêcha d’aller se le laver.
Environ une heure plus tard, ils finirent enfin leurs petits plats. Rien de bien exceptionnel, mais du moment que cela venait du cœur. Le soleil tombait sur ramacittà, et il se tintât d’un beau rouge sang. Le roi, chose que l’on ne voit pas tous les jours, sortit une table sur la terrasse se trouvant devant la maison, une belle nappe blanche avec des pétales de rose posé dessus. Il installa de belles assiettes rouges avec des couverts en métal. Lorsqu’il fera sombre, il anticipa et installa des bougies, pas très hautes, disposé dans des petits bocaux finement décorés avec de la peinture représentant des champs de marguerites. Ces petites lumières furent mises sur la table, mais aussi sur le sol. Des charmants petits décors.
« Alors, qu’en penses-tu mon étoile ? »
Et ils s’embrassèrent, serein, inquiet de savoir si le repas allait bien se passer.

Keryan revint une demi-heure plus tard. Une boule de poil garnit de deux grandes oreilles entre les dents, il lançait un regard défiant Thiz de toucher a sa proie. Mais le tigre ailé ne prêta guère attention au loup et continua de ronger son os.
Durin fut le premier arrivé. Un bouquet de fleur a la main qu’il offrit à Nausicaa. Nemli, accompagné d’une naine, Kinase, sa femme. Nemli, déjà un peu soul, avait apporté une bouteille de vin. Mirage fut la dernière, une demi-heuree en retard. Elle qui ne respectait jamais les consignes, n’avait décidément pas décidé de faire une exception.
Ils se mirent tous à table, dans la joie et la bonne humeur.
Godan se leva, souriant aux cotés de Nausicaa.
« Je désire porter un toast, a la plus belle reine et la plus belle femme de toute la terre. »
Ils levèrent tous leurs verres et burent une gorgée du vin de Nemli.
« Le deuxième toast sera pour Mirage, ma sœur qui est revenu. »
Et le petit groupe recommencèrent la même chose.
Le roi se rassit et, affichant une mine curieuse, se mit à demander :
« D’ailleurs, pourquoi es-tu revenue ? »
La chimérienne, avant de répondre, termina son verre et regarda son assiette en disant simplement et sans soucier de personne :
« Mon petit Dadan, je reviens reprendre mon trône. »
Un silence pesant et torride se fit sentir, les yeux de Godan s’écarquillèrent, un visage remplit d’effroi, de haine, de vengeance. Les invités se regardèrent tour a tour, keryan et thiz n’eurent pas l’air de comprendre.
« Ton….Ton trône ? »
« Bah oué!J’suis l’aîné entre nous deux, selon les traditions c’est moi qui dois être à ta place. »
Godan ne savait plus que dire. Il avait envie de la frapper, de la donner aux lycans. De lui jeter des mauvais sort, de la bannir.
« Tu rigoles j’espère… »
« Bah non, sinon je ne serais pas ici… »
D’un geste vif et direct, surprenant durin lui-même, il se leva fixant sa sœur dans les yeux. Elle ne bougea pas d’un cil.
« Tu es partit il y a 15 ans. 15 ans sans toi. Quand notre mère (paix en son âme) est morte, tu n’es même pas revenue ! j’ai était obligé de prendre le pouvoir a ta place ! parce que tu étais partit comme une lâche ! Partie pour faire quoi ? Epouser, alors que tu n’avais que 14 ans, épouser un félis qui t’emmena dans l’archipel, coupé du monde ! Et te revoilà, 15 ans plus tard, sortit de nul part, demandant ma couronne ! »
« Bah oué et alors. Cela te dérange tête de mésange ? »
« Orange … »
« Tu me demandes si ça me dérange ! Cela fait 10 ans que je dirige, j’entretiens ce royaume, je nourris mon peuple, je l’aime. Cela fait 10 ans que j supporte les guerres, les pertes, les morts. Cela fait 10 ans de réunions, 10 ans de conseillers hypocrites…
Et tu me demandes de reprendre le pouvoir ? Ma réponse est NON !!!!!! »
Godan n’avait sûrement jamais élevé la voie a ce point. Or de lui, prés à mettre en pièce sa sœur aînée.
« Maintenant, veuillez m’excuser. »
Sans même finir l’apéro, ce qui est chez Nemli un geste malpolie, il enleva sa chaise et rentra dans sa demeure de vacances afin d’accéder à sa chambre. De la-haut on l’entendit hurler, crier de toutes ses forces. Un fracas retentit, le tabouret n’était plus.
Il se coucha, épuisé, énervé tentant de se calmer…Lorsqu’elle arriva…
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Nausicaa Evaëlle

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Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeMer 8 Avr 2009 - 2:32

...

Nausicaa n’avait jamais été très douée en ce qui concernait les tâches ménagères. Il fallait avouer que la Meute qui l’avait élevée ne s’était pas souciée de lui apprendre à faire la cuisine. En revanche, Eloy lui avait inculqué quelques rudiments et aussi savait-elle comment couper une truffe en rondelles sans s’entailler les doigts. Malgré tout, il était bon d'admettre que son père adoptif n’était lui-même pas très à l’aise face à une recette.

Ainsi donc, armée vaillamment de son couteau de cuisine, elle tranchait les truffes d’une main assurée. De son côté, Godan se révélait encore moins habile muni d’une cuillère en bois que Keryan chaussé de claquettes. Lorsqu’il dénicha les œufs, triomphant, il s’avança vers Nausicaa et, se prenant les pieds dans le tapis, s’effondra sur le sol. Inutile d’ajouter que les aliments étaient à présent inexploitables. La jeune Elfe rit devant l’air déconfit de son fiancé et s’empressa de l’aider à se relever.

La suite des opérations se déroula sans anicroche notable, hormis une entaille que le Roi se fit au doigt en tentant de couper les fraises en morceaux. Tandis qu’il allait se soigner, Nausicaa s’occupait de la salade tout en ressassant des pensées pleines d’allégresse. Il était merveilleux de pouvoir se conduire comme un couple véritable, comme si la guerre n’existait pas et que les hautes responsabilités de Godan ne lui interdisaient pas les bonheurs simples comme ceux-là.

« Vraiment fantastique… » murmura-t-elle en essorant la laitue.

Godan fit à nouveau son apparition et le diner fut bientôt terminé.

Tandis que le crépuscule tombait et que le soleil mourrait sur l’horizon, le Roi se disposa alors à mettre la table et Nausicaa partit faire un brin de toilette. Rien de bien exceptionnel : elle prit simplement une douche et se vêtit d’une modeste robe blanche. Lorsqu’elle vint voir l’ouvrage de Godan, elle rit à nouveau devant la ferveur qu’il employait à satisfaire ses invités.

La table était magnifique, il fallait accorder au jeune Chimérien qu’il ne manquait pas de goût.

« Alors, qu’en penses-tu mon étoile ? » demanda-t-il d’un ton un peu anxieux.

Le visage ivoirin de Nausicaa se fendit en un sourire étincelant de fierté.

« Ce que j’en pense ? » dit-elle d’une voix rieuse. « J’en pense que ces vacances vont bientôt faire de toi un excellent homme de ménage ! »

Il s’approcha alors d’elle et la prit dans ses bras, déposant un tendre baiser sur ses lèvres. La douce brise du soir s’ajoutant aux effluves envoûtants de Godan achevait d’enivrer le jeune Elfe dont les yeux azur pétillaient d’allégresse.



Durin arriva bientôt, précédé de Keryan qui avait apparemment apprécié sa partie de chasse. Tandis que le loup s’asseyait dans un coin afin de déguster sa proie tout en gardant un regard suspicieux sur Thiz, le Nain salua le couple avec civilité. Puis, en un sourire courtois, il tendit un bouquet de fleurs sauvages à Nausicaa. Il se justifia alors d’une voix chaleureuse :

« Pour me pardonner d’avoir assommé ton fiancé et pour rendre hommage à ton courage et ta beauté. ».

La jeune Elfe éclata de rire à l’écoute de ces paroles élogieuses et accepta le bouquet qu’elle alla installer dans un vase.

Bientôt, Nemli fit son apparition, accompagné de Kinase, son épouse aux longs cheveux blonds et au visage jovial. Son mari semblait avoir fait des efforts de présentation, malgré son allure un peu gauche. Ses épis bruns paraissaient avoir expérimenté le système de la brosse à cheveux et ses habits s’avéraient neufs. Dans un sourire joyeux, le Nain offrit à Godan une bouteille de vin. Nausicaa qui ne buvait jamais se demandait sérieusement si ce serait un affront de refuser l’alcool qu’on lui offrirait…

La conversation allait bon train alors que les nouveaux amis attendaient Mirage, la mystérieuse sœur de Godan. Celui-ci était d’ailleurs bien gêné du retard de la jeune femme et grommelait des excuses avec consternation. Nausicaa ne se formalisa pas de l’impolitesse de la Chimérienne : après tout, ne l’avait-elle pas sauvée ? Il aurait été injuste de lui reprocher quoi que ce soit.

Enfin, Mirage arriva, la mine tout à fait décontractée. Apparemment, se présenter en retard au repas ne lui posait pas de souci. Elle s’installa donc à table avec désinvolture et fut rejointe par tous les convives.

Godan dont la bonne humeur ne fléchissait pas porta un toast à Nausicaa dont le teint s’empourpra. Gênée, elle fixa alors le sol de ses yeux bleu azur, ses cheveux noirs ondulant dans la douce brise du soir. Le Roi fit ensuite l’éloge de Mirage qui parut s’en moquer. Pourtant, l’Elfe du Nord fit alors un effort qui lui parut surhumain.

Elle but d'un trait son verre de vin.

Et le reposa dans une grimace dégoûtée. Elle en conclut que ce serait la première et la dernière fois qu’elle boirait. Alors qu’elle tentait de se remettre de sa gorge enflammée, Godan s’enquérait auprès de sa sœur :

« D’ailleurs, pourquoi es-tu revenue ? ».

Nausicaa scrutait Mirage avec intérêt quand celle-ci s’exclama subitement qu’elle revenait pour le pouvoir. Les yeux si clairs de la jeune Elfe s’écarquillèrent de stupéfaction. Godan n’en revenait pas non plus.

Une violente dispute éclata alors. Nausicaa échangea un regard désolé aux Nains tandis que le Roi élevait la voix avec fureur. Elle ne l’avait jamais vu aussi furibond, hormis au Palais Invisible, lorsqu’il avait abattu l’émissaire du Nord. Et il paraissait prompt à accomplir un autre meurtre. L’Elfe savait qu’il avait bien du mal à se contrôler aussi tenta-t-elle de le calmer en lui prenant la main. Rien n’y faisait, il rageait toujours.

« Tu me demandes si ça me dérange ! » tempêtait-il, les yeux brillants de colère. « Cela fait dix ans que je dirige, que j’entretiens ce royaume, que je nourris mon peuple, que je l’aime. Cela fait dix ans que je supporte les guerres, les pertes, les morts. Cela fait dix ans de réunions, dix ans de conseillers hypocrites… Et tu me demandes de reprendre le pouvoir ? Ma réponse est NON !!! »

Il se leva alors brutalement, fit ses excuses et partit faire exploser son courroux dans la chambre à coucher. Nemli, les yeux ronds d’ébahissement, s’exclama :

« Ah, ça, c’est fort ! Pardon, mademoiselle Mirage, mais vous avez véritablement dû l’offenser pour qu’il ait décidé de partir sans même finir son verre de cet excellent vin ! »

Keryan gloussa doucement à cette remarque, jusque-là un peu déboussolé dans cette étrange histoire de pouvoir. Quant à Nausicaa, elle se sentait réellement confuse. Alors qu’un vacarme assourdissant retentissait dans la chambre – cris de fureur et tabouret renversé – Mirage soupirait avec emphase.

« Non. » annonça-t-elle d’une voix claire. « Décidément, il n’a pas changé. Toujours aussi irascible. Mais il ne peut rien n’y faire, j’ai le droit d’aînesse, il ne peut que s’y plier. Je SERAI la nouvelle Reine de ce territoire. »

Le regard jusque-là expressif de Nausicaa se figea subitement. A présent, son visage n’était plus qu’un masque d’impassibilité. En effet, elle manifestait ses sentiments à l’égard de ses proches… Mais Mirage s’éloignait de plus en plus de l’idée que se faisait l’Elfe de l’amitié.

C’était donc cela l’étrange lueur qu’elle avait lue dans l’œil de la Chimérienne, quelques heures plus tôt… L’envie, la jalousie, le dépit, la volonté d’exercer le pouvoir… Voilà donc pourquoi Mirage s’était intéressée au fait que Nausicaa fût bientôt Reine de ce territoire plutôt qu’elle devînt dans quelques semaines l’épouse de Godan !

D’une voix posée, la jeune Elfe répliqua sous les regards ébahis des autres convives :

« Il me semble que Godan est bien plus libre de choisir que dans la mesure où tu ne le penses, Mirage. Cela fait dix ans qu’il gouverne ce territoire, cela fait dix ans que ses sujets l’aiment et le respectent. Crois-tu que ce peuple te laisserait prendre la pouvoir sans réagir ? Réfléchis donc, Mirage, ne vois-tu pas que, malgré les apparences, Godan aime sa fonction et son rang ? Ou, plutôt, devrais-je dire, que Godan aime ses sujets à en dépérir ? »

Le regard de la Chimérienne n’exprimait plus qu’une haine farouche. Elle se leva de table, lança brutalement sa serviette et, d’une voix dure, les yeux plongés dans le regard d’acier de Nausicaa, elle lança :

« Je vois surtout que les fréquentations de mon frère n’ont pas évolué. Quelle ingratitude. Je vous ai sauvée, tenez-le vous en pour dit ! »

« Je sais. » acquiesça l’Elfe d’un toujours aussi neutre. « Et je t’en serai à jamais reconnaissante. Mais ce n’est pas de mon cas dont il est question. »

« Oh, si ! » s’exclama Mirage qui éclata d’un rire froid. « Je vois clair dans votre jeu ! Tout ce que vous désirez, c’est le pouvoir ! Mon frère n’est rien pour vous ! Vous l’abusez ! »

Nausicaa, profondément choquée par de tels propos, murmura d’un ton impassible, le regard toujours constitué d’acier impénétrable :

« Tu ne peux pas mesurer à quel point tu te trompes… »

« J’en ai assez ! » s’écria la Chimérienne en repoussant brutalement sa chaise. « Je vous laisse entre hypocrites ! »

Elle s’éloigna à grands pas mais se retourna au bout de quelques mètres pour lancer avec rage :

« Mais vous direz tout de même à Godan que je ne lâcherai pas l’affaire. Le pouvoir relève de MA responsabilité ! Adieu ! »

Et elle disparut sur sa monture au pelage de lumière. Durin avait été très impressionné par l’écart qui s’était creusé entre les personnalités de ces deux jeunes femmes. Mirage était impétueuse et s’emportait facilement mais sa désinvolture envers les situations sérieuses n’avait pas son pareil. Quant à Nausicaa, Durin sentait que dès que la méfiance s’installait en l’esprit de l’Elfe, elle cessait de communiquer ses sentiments. Elle devenait alors une créature sage, posée et impénétrable. Et, face à l'emportement, c’était l’impassibilité qui l’avait emporté.

Nausicaa délaissa alors ses iris d’acier et lança alors aux convives un regard azur plutôt chaleureux. Elle se leva à son tour tout en se justifiant :

« Je suis navrée, les amis, ce repas n’aurait pas dû tourner au règlement de compte. Je vais voir ce qu’il en est de Godan mais je doute qu’il accepte de redescendre. Si vous le souhaitez, terminez votre dîner. Nous organiserons une réunion plus chaleureuse un autre soir. »

« Oh, il n’y a pas de mal… » lui pardonna Durin. « Cela ne relève pas de ta faute, Nausicaa. »

« Oui, nous connaissons tous nos hommes. » ajouta Kinase avec un petit sourire entendu et un regard qui en disait long vers Nemli.

Celui-ci annonça alors avec un sérieux inaccoutumé :

« Nous finirons de manger puis nous rentrerons le couvert, ne vous inquiétez pas. »

« Je vous en remercie. » déclara l’Elfe avec un petit sourire. « Bonsoir à tous. »

Elle entra alors dans la maisonnée et monta doucement les escaliers qui menaient à la chambre à coucher. Puis elle ouvrit la porte de la mansarde et se glissa à l’intérieur. Les volets fermés laissaient néanmoins passer un peu de lumière qui vint profiler la silhouette de Nausicaa. Sa taille fine et ténue, ses longs cheveux noirs tombant en cascade sur sa robe blanche, ses traits graves et compatissants.

Godan était couché sous ses draps et ne bougeait plus d’un cil. Pourtant, l’Elfe le savait encore éveillé. Elle murmura alors avec douceur en refermant la porte :

« Elle est partie. Je lui ai expliqué clairement ce que je pensais de la situation et le fait que tu ne céderais en rien et elle est partie. Elle me prend pour la pire des usurpatrices mais elle est partie. »

Un grognement sourd qui exprimait une désapprobation furieuse lui répondit. Elle sourit et s’approcha de la couche.

« Les invités vont devoir finir le repas en solitaire. Ne veux-tu vraiment pas descendre ? »

Aucune réponse, cette fois-ci.

« Non ? Bon. Je m’en doutais. » murmura Nausicaa en s’asseyant près de lui.

Un silence s’installa alors et, au bout de quelques instants, Godan lui prit la main et elle se coucha à ses côtés. Elle contempla les yeux bleu nuit de son fiancé en souriant doucement. Le rang du jeune Chimérien se manifestait à chaque instant mais rien ne pouvait barrer la route au tendre bonheur de Nausicaa.

Soudain, une étrange sensation la saisit. Une sensation qui n’était pas sienne. Elle resta pétrifiée de stupeur pendant quelques instants. En son esprit défilaient des visages… Celui de Godan fut submergé par une vague d’amour, ainsi que le sien… Ceux de Keryan et de Thiz eurent droit à un mélange de perplexité et de curiosité… Celui de Mirage à une grande interrogation… Et lorsqu’elle vit quels étaient les deux derniers visages, elle comprit ce qui se produisait…

Les têtes poupines de deux bébés lui traversèrent l’esprit… Deux enfants aux oreilles pointues et aux traits familiers… Un bonheur étrange l’envahit alors.

Puis son visage ainsi que celui de Godan défilèrent en boucle pendant de longs instants…

« Par la lune… » murmura Nausicaa en agrippant la main de Godan pour qu’il puisse voir lui aussi. « Nos enfants sont déjà dotés de pouvoirs et… Et ils nous aiment profondément… C’est… C’est fabuleux… »

La jeune Elfe en était toute bouleversée de joie… Leurs enfants… Lorsque le père eut aussi droit à cette vision fantastique, il eut un grand sourire.

Ainsi, les deux promis, main dans la main, blottis l’un contre l’autre, s’endormirent sous les vagues d’émotions juvéniles que manifestaient leurs enfants.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeJeu 9 Avr 2009 - 19:27

Pourquoi tout va toujours autant de travers ? Pourquoi un grain de sable venait toujours gâcher le mécanisme de l’amour royal ? Pourquoi tant de haine et de peur dans ce monde incertain ? Godan, le grand chimérien aux ailes de neige réfléchissait, triste, apeuré, a ce qu’il devait faire. Tel ment il était partit dans les méandres de son âme il n’entendit pas Nausicaa arriver… Mais lorsqu’il s’aperçut de sa présence, il leva les yeux.
« Pourquoi tout va de travers ? Pourquoi je ne peux pas être ne paix avec toi seulement un jour ! Que dois-je faire Nausicaa ! Que dois-je faire ? La laisser triompher, et moi perdre toutes ses années de royauté ou la laisser dire sans en tenir compte. Elle serait capable de déclencher une guerre pour le pouvoir. Je connais ma sœur, cette peste. J’ai besoin d’aide je ne sais plus que faire…aide-moi. Je t’en supplie. »
Tel un enfant apeuré par le bruit de l’orage, il se roula en boule contre Nausicaa. Il la regarda, des yeux noyés de larmes. Tel un enfant.
Des images, de la joie et de la peine, un amour encore invisible. Mais quel était donc cet enchantement. Les yeux de Godan devinrent rond, pétillant, accompagnant un sourire aux lèvres. Des pouvoirs. Oui ses enfants avaient hérité d’un grand pouvoir. Nausicaa avait la même impression de bien être que lui, la même impression d’amour maternel.
Les bras d’Emera commençaient à envelopper l’atmosphère, chassant les ténèbres, que Godan se leva. Il n’avait pas l’habitude de se lever à cette heure la, mais il ferait tout pour elle. Elle, elle dormait à point fermé. Elle était partit comme toutes les nuits. Mais elle avait l’air plus épuisé que d’habitude.
A pas feutré, il se leva et se dirigea vers la porte. La poignée grinça et il commença à descendre les escaliers. Craaaaaaak, craaaaaaaaak.
« Que celui qui a inventé les escaliers qui grincent soit mangé par le grand dragon de la mort ! »
Il préféra s’envoler pour éviter de faire du bruit. Lorsqu’il arriva dans la cuisine, tous les mets d’hier soir et tous les couverts étaient à leur place, nettoyé et rangé.
« Bon, qu’est ce que je vais lui préparer… »
Il avait remarqué qu’au palais, elle raffolait du lait. Mais ou allait t’il en trouver ? Peut être Durin en aurait… Il se dirigea vers la porte d’entrée et commença à passer le seuil, qu’il butât contre quelque chose de dur : 6 bouteilles de laits parfaitement rangés dans un cadis. Mais suite au coup de pieds, elles furent brisées dans un énorme fracas. Mais heureusement, une résista au choc. Il se releva, enleva de son mieux le lait qui était tombé sur lui, et retourna, avec sa découverte, dans la cuisine.
« Bon il faudrait un plateau… »
Mais encore une fois, ou en trouver un ?
« Oh mais j’ai une idée ! »
Et quelle idée, il fit apparaître 3 castors, merveilleux sculpteurs.
« Allez trouver une planche de bois et décorez-la de votre mieux ! Avec des loups s’il vous plait, faites vite ! »
Et les 3 mammifères allèrent chercher du bois. Godan prit deux bols, mais encore une fois pas de chance. Thiz arriva, se mit en travers du chemin du Roi, ce qui le fit tomber, la vaisselle brisa.
« Roooooh ! Fait attention ! »
« Pardon ! »
Godan se releva et fut obliger de reprendre deux bols. Il les déposa sur la table et ouvrit la bouteille de lait. Il commença a en verser, mais pas habitué, et allant trop vite, tout le lait coula sur le sol. Il en restait tout juste pour deux bols.
« Du pain… »
Il alla dans le placard ou la veille il avait remarqué cet aliment. Il en prit une en entière ainsi qu’une cuillère. Il ouvrit le pot. Il était bloqué et Godan en avait marre de perdre du temps. Alors, son bras se transforma en patte d’ours et ouvrit, mais trop de force, le pot se brisa. Godan fit une grimace. Il restait un dernier pot dans le placard et prit soin de ne pas le briser comme le précédent. Enfin il réussit à l’ouvrir sans dommage. Il plongea la cuillère, mais la confiture trop dure, en voulant relever celle-ci, vola jusqu a la fenêtre. La confiture dégoulinait. Et il recommença encore une fois l’opération et déposa la mixture sur le pain moelleux.
« Je comprends mieux le sens des expressions maintenant : se lever du pied gauche, pas de chance, pas de bol, pas de pots et pas de confitures. »
« On ne dit pas « pas de confiture… » »
Enfin les castors revinrent, une belle plaque ou un magnifique dessin était gravé : Un loup entouré de pétale de rose dans un ciel de coton. Godan savait l’art des castors, mais a ce point la. Même le bois était de bonne qualité. Il mit les deux bols remplit de lait, et les deux tartines de pain sur le plateau et se dirigea vers les escaliers. Mais en passant devant la salle, il eut une drôle de surprise : La table de salle avait une partie découpé : la même taille que le plateau. Godan jura puis monta. Lorsqu’il clancha la porte d’en haut, Nausicaa se levait
« Veut-tu t’allonger, et ferme les yeux ! »
Il ria en voyant son étoile s’exécuter. Il vint à ses cotés, et déposa entre eux le plateau.
« Surprise, ouvre les yeux… »
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Nausicaa Evaëlle

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Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 11 Avr 2009 - 1:57



Un silence étouffant régnait en cette nuit torride. Seuls les hululements des oiseaux de nuit parvenaient aux oreilles apathiques des dormeurs. La lune opaline, dans son premier quartier, illuminait faiblement les bois de Ramacittà. Mais au-delà de ces forêts verdoyantes, une ombre d’ivoire se mouvait avec grâce, invisible et plus silencieuse que la nuit elle-même.

L’Esprit des glaces visitait et découvrait progressivement un univers auquel il s’attachait… Un univers qu’il sentait fragile et instable. Un univers qui menaçait de s’effondrer à chaque instant. Il semblait au loup qu’un orage s’abattrait bientôt sur ses terres magnifiques… Un orage qu’il devait contrer à tout prix. Et c’était bien pour cela qu’il avait demandé du secours à Nausicaa.

L’Elfe elle-même rêvait d’une contrée plus pacifique, plus belle et plus accueillante… Mais elle s’était bien résignée. Elle vivait en ce monde, à cette heure. Elle vivait chaque minute que le temps lui impartissait et ces minutes devaient lui être utiles. C’était pour cette raison qu’elle avait accepté le pacte que lui avait proposé l’Esprit du Guerrier.

Cette nuit-là, elle sentait cependant un étrange harassement la gagner… Une fatigue qui la plongeait régulièrement dans un demi-sommeil vaporeux… C’était sans doute les enfants qu’elle gardait en elle qui lui produisaient cet effet. Elle se demandait quand aurait lieu l’accouchement…et ne savait pas tellement à quoi s’attendre !

« Ne t’inquiète donc pas… » susurra une voix rassurante, en son esprit. « Tout se passera pour le mieux. Et tes enfants seront absolument merveilleux… »

« Tu parviens à prévoir l’avenir ! » s’exclama l’Elfe d’un ton admiratif.

« A un certain degré, oui… » murmura l’Esprit avec indifférence. « Quelques visions s’emparent de moi, de temps à autre… »

Nausicaa savait son compagnon doué de multiples pouvoirs mais celui-ci était absolument fascinant… Bien qu’elle connût les risques encourus pour celui qui avait conscience de son destin, elle dut réprimer fortement l’envie de poser une quelconque question sur le sien.

Les deux heures de possession se déroulèrent plus vite que de coutume. Bientôt, Nausicaa se trouva au fond de son lit, encore plus exténuée que d'usage.



Les doux rayons du soleil caressaient son visage marmoréen assoupi. Elle frissonna légèrement et entrouvrit peu à peu les yeux. Glissa une main à son côté, à la recherche de Godan… Personne. L’incrédulité la tira subitement et totalement de son sommeil vaporeux. Elle se redressa et, paniquée, le chercha des yeux dans l’obscurité de la chambre.

Puis elle se releva d’un bond, et s’avança vers la porte d’un pas affolé. Ce fut à cet instant que l’ouverture se fit et que Godan apparut au seuil.

« Veux-tu t’allonger, et ferme les yeux ! » s’exclama-t-il avec précipitation.

Nausicaa soupira de soulagement et obéit de bonne grâce. Puis elle attendit quelques instants, écoutant avec délice le rire joyeux de son fiancé. Elle le sentit se coucher auprès d’elle, frissonna à ce doux contact.

« Surprise, ouvre les yeux ! » s’exclama-t-il, soudain.

Elle s’exécuta, surprise. Et ce qu’elle vit l’étonna plus encore. Il avait préparé le petit déjeuner ! Ainsi, du lait et des tartines étaient déposés sur un plateau magnifiquement ouvragé. Fascinée, Nausicaa observa attentivement les gravures, passa un doigt admiratif et curieux sur le loup inscrit dans le bois. Puis éclata de rire et jeta un regard azur ravi dans les yeux de jade de Godan.

« Tu as préparé le déjeuner ! » s’exclama-t-elle d’un ton radieux.

Elle s’élança dans ses bras et murmura en riant :

« Tu t’es vraiment décidé à devenir le plus merveilleux des maris, non ? »

Elle déposa un léger baiser sur les lèvres du Roi de l’Est et s’attela à son déjeuner avec enthousiasme.



Lorsque le repas fût terminé, Nausicaa partit se préparer, enivrée par ce merveilleux début de journée. Au bout d’une vingtaine de minutes, elle ressortit de la salle de bains, fraîche et pimpante, toujours habillée d’une robe légère. Godan l’attendait, dans la pièce principale. Elle dévala les escaliers, quatre à quatre, et se plaça face à lui, radieuse.

C’est alors qu’une idée lui traversa soudainement l’esprit. Dans un grand sourire, elle s’exclama :

« Et si nous allions nous promener en ville ? Le temps est merveilleux et les rues actives, la perspective est plutôt avenante ! »

Sans attendre de réponse, elle attrapa la main de Godan et l’entraîna au-dehors. Le soleil radieux baignait Ramacittà de sa lumière bienfaisante et le ciel d’azur était animé par de nombreux passages de fées rieuses et d’oiseaux chanteurs. Les deux jeunes gens parcouraient d’un pas guilleret les rues accueillantes de la cité, main dans la main.

Les Nains, Elfes et Fées, tous plutôt enjoués à cette heure de la matinée, leur lançaient des saluts joviaux et amicaux auxquels Nausicaa répondait avec bonne humeur. Au coin d’une rue, ils rencontrèrent Durin qui semblait au meilleur de sa forme. Après quelques civilités, le Nain s’enquit soucieusement :

« Mirage a-t-elle fait une autre apparition ? »

« Pas le moins du monde. » répondit l’Elfe avec calme. « Et nous espérons tous deux qu’elle n’en fera pas d’autres. »

Nausicaa n’avait pas du tout apprécié la visite de la sœur de Godan, la veille. Si Mirage plongeait le Roi dans une telle tristesse, l’Elfe empêcherait la jeune Chimérienne de revenir hanter Godan. La peine de son fiancé la plongeait elle-même dans un chagrin sans nom. Elle voulait comme le protéger de ce tourment atroce.

Durin, dans un grand sourire, se lança alors dans une discussion plus joyeuse :

« Oh, à propos, hier soir ! Nemli était si mal en point après avoir bu plus qu’il ne le fallait que j’ai dû ranger le couvert seul. Vous auriez dû assister à la scène de ménage que Kinase nous a produit, c’était plutôt cocasse. »

Le Nain éclata alors d’un rire rocailleux et s’exclama :

« Je ne suis pas prêt de me marier ! »

Nausicaa sourit et lança un regard langoureux à Godan, tout en pensant que le mariage serait pour le moment la meilleure chose qui puisse lui arriver…

« Et comment va Keryan, ce vieux flibustier ? » demanda Durin avec bonne humeur.

« Il dort encore et je lui en donne bien raison. » répondit l’Elfe avec gravité. « Les blessures que le mage usurpateur lui a occasionné l’ont terriblement affaibli. »

« Pauvre garçon. » ajouta Durin d’un ton qui fit presque rire Nausicaa. « Et vous, que faites-vous par ici ? »

La jeune Elfe lança un regard azur amoureux à Godan puis un sourire ravi au Nain qui s’exclama d’un air rieur :

« Oh ! Je vois ! Eh bien je vous laisse, les tourtereaux ! Joyeuse promenade à vous ! »

Et elle le fût. Charmante et magnifique.



Cependant, lorsqu’ils revinrent au cottage, ils eurent droit à une surprise des plus déplaisantes. Mirage se tenait devant la porte, les mains sur les hanches, la mine triomphante. A ses côtés, un Elfe harnachait son cheval blanc près de Céleste, la monture au pelage d’or de la Chimérienne.

De longs cheveux d’un blond d’ambre coiffés en catogan, une silhouette élancée et puissante, des yeux verts étincelants, un arc, un carquois en plus d’une épée… Nausicaa le reconnut tout de suite.

« Eloy ! » s’exclama-t-elle avec incrédulité.

L’homme la salua d’un ton grave, les traits de son visage plissés de souci :

« Bonjour, Nausicaa. Salut à vous, Godan. »

Il s’approcha d’eux, délaissant Mirage que Nausicaa observait d’un air neutre, passa une main paternelle dans les cheveux de sa protégée et serra la main du Roi.

« Qu’est-ce qui t’amène ici ? » demanda la jeune femme en fixant la Chimérienne avec suspicion.

Eloy soupira et murmura d’un ton sombre :

« Pas de bonnes nouvelles, en tous cas. Venez. »

Il les mena un peu à l’écart de Mirage et marcha quelques instants avec eux, la mine particulièrement maussade. Il était vêtu de son armure légère et d’une cape tout à fait poussiéreuse et ses traits exprimaient une grande fatigue… Apparemment, il avait voyagé de nuit, aussi vite que lui en avait permis sa monture… De loin, la Chimérienne les scrutait d’un air peu amène, comme ravie du tournant que prenaient les choses.

« Mirage est arrivée au Palais Invisible, cette nuit. » confia Eloy d’une voix basse et sérieuse. « Godan, elle a expliqué très clairement à tes conseillers qu’elle désirait reprendre le pouvoir. »

Nausicaa, éberluée, ouvrit grand ses yeux d’azur. L’Elfe aux cheveux d’or poursuivit avec gravité :

« Ils ne savent qu’en penser. Ils m’ont alors demandé de venir à toi en compagnie de ta sœur et de discuter de cette situation plutôt…embarrassante. »

Il semblait tout à fait gêné. Nausicaa, d’une voix irritée, s’enquit alors :

« Selon toi, qui d’eux deux ferait un meilleur souverain pour l’Est ? »

Eloy contempla honnêtement le Roi et assura sans hésiter de sa voix suave et énigmatique :

« Godan, bien évidemment. Mirage me paraît trop colérique, trop impétueuse. Elle semble également se moquer éperdument des lois et dédaigner les événements importants. Bien trop superficielle… »

Eloy secoua vigoureusement la tête de négation. S’il fallait un Roi à l’Est, celui-ci se devait d’être bon, réfléchi, honnête et loyal. Et selon le maître d’arme attitré du royaume, cette personne si responsable serait sans aucun doute Godan… Et Nausicaa, si telle était la volonté du Chimérien, ferait tout pour l'exaucer.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeMar 14 Avr 2009 - 22:44



Ce fut pour Godan le plus beau petit déjeuné de toute sa vie. Un petit déjeuné qu’il fabriqua de ses mains. Une fois celui-ci terminé, il se dépêcha de descendre à toute allure les escaliers afin de nettoyer et réparer ses bêtises, pendant que son ange partit se laver…Aidé d’écureuils et de Thiz, la cuisine et la table de salle fut bientôt ranger, nettoyé et sentant le propre. Il eut finit juste a temps, car elle arriva. Elégante, soyeuse, belle, comme à son habitude.
« Une balade en ville ? Excellente idée ! »
Tous deux allèrent ainsi dans les rues de Ramacittà. Main dans la main, hanche contre hanche, la tête de Nausicaa parfois posé sur l’épaule de Godan, laissant voguer leurs regards sur des établis où des marchandises autant différentes les unes que les autres prenaient fière allure.
Durin.
Le valeureux nain interrompit la merveilleuse balade des deux amoureux. Godan préféra laisser parler son étoile, l’interrompant que très rarement.
Puis ils reprirent leur route, lorsqu’un objet attira le regard de Godan. Sur une étale d’un magasin était disposé en retrait, un magnifique collier. Au bout de celui-ci, en or, une tête de loup était sculptée avec un dragon survolant le mammifère. Le roi regarda l’enseigne et, faisant mine de rien, continua son chemin en direction de leur maison.

Mirage. Les mains de Godan se crispèrent en voyant sa sœur. Il ne l’appréciait pas. Et le tour qu’elle lui avait joué hier soir l’avait laissé dans une rude colère prête à éclatée. Un visage familier était à coté d’elle, Eloy. Le bon vieil ami de Godan.

« Les membres du conseil sont donc au courant à cause de cette vipère… »
Godan pensait en lui-même que sa sœur devait etre le pire serpent pour avoir fait cela.
« Venez Eloy, rentrons dans la cabane »
Puis s’adressant à sa sœur
« Toi vas-t’en, je ne veut pas te voir ici, tu en as déjà beaucoup trop fait… »
La chimérienne, souriante monta alors sur son cheval.
Eloy, Nausicaa et Godan rentrèrent alors dans la cabane. Il invita Eloy est s’asseoir, puis se retournant vers sa fiancée, la regardant droit dans les yeux, le visage près du sien, sentant sa respiration dit d’une voie douce et pleine de mélancolie :
« Je suis désolé, désolé de discuter travail ce matin, mais…Mais mes obligations me rattrapent une fois de plus. »
Un tendre baisé, sur les lèvres, il se mit en face de Eloy, sur la table que les castors avaient saccagé ce matin.
« Bon, sont-ils nombreux la voulant comme reine ? »
« La moitié, même peut etre plus, sont pour elle, mais ils sont indécis… »
Godan se mit à réfléchir. Ses sourcils se fronçaient.
« D’accord… »
« Votre relation avec Nausicaa en a mit beaucoup contre vous »
« Alors qu’ils aillent en enfer… »
« Mais que comptez vous faire… »
Godan se leva, sans précipitation, et se mit à faire les cents pas devant la table.
« Je pourrais la chasser du royaume, mais elle a le droit d’etre reine, et techniquement elle l’est. Et puis elle pourrait aller chez les chuseinos, déclarant une terrible guerre.
Je pourrais faire voter tout simplement les membres du conseil sur la décision à prendre, mais cela serait dangereux.
Je pourrais également la nommer à un autre rang, non impossible.
Ou bien l’emprisonner arbitrairement… »
Godan explorait toutes les voies, jusqu'à la peine de mort. Il ne laissait dans ses thèses rien lui échapper. Rien.
Soudain il s’arrêta de marcher, et resta de marbre. Son visage se mit à s’éclaircir.
« Thiz !!! Va me chercher Durin ! »
Le tigre, surpris dans son sommeil, ne comprit pas sur le moment, tout comme Eloy, et obéit. D’un coup de ses ailes, il s’envola dans les airs.

15 minutes plus tard, le tigre accompagné du nain, surpris apparemment dans le nettoyage de sa hutte à voir sa tenue.
« Puis-je vous aider mon roi ? »
« Oui Durin, assis toi a coté de Eloy. »
Le nain se hâta d’obéir.
« J’irais droit au but, Durin, veut-tu devenir mon premier conseiller, je n’en ai pas encore… »
Cette solution parut étonner tout le monde. Durin encore plus. Le visage du nain, d’habitude si peu expressif se changea. Un mélange d’impatience, de plaisir, de surprise et d’incompréhension s’afficha.
« Quoi ? Mais, mais je n’ai aucune formation ! »
« Ce n’est pas important, tu apprendras sur le tas ! »
« Mais… »
Il hésita.
« Pourquoi cette soudaine décision ? »
« Tu verras tout à l’heure. Alors, oui ou non. »
« Le premier conseiller du roi… »
« Je te laisse réfléchir pendant 30 minutes. Dans ce délai je veux la réponse. Sur ceux, veuillez m’excuser, j’ai besoin de me rafraîchir les idées. »
Il monta les escaliers pour aller dans la salle de bains.
Il se déshabilla, un sourire fier aux lèvres
« Enfin j’ai trouvé la solution mirage, enfin tu vas souffrir. »
Il se lava et monta dans la douche, laissant couler une eau plutôt chaude sur sa peau et ses ailes. Il resta ainsi, épuisant toute l’eau pendant au moins 15 minutes. Pensant à la réaction de Mirage en apprenant cela, il se rhabilla. La demi-heure venait de passer…Redescendant, avec une chemise blanche où un dragon en noir était représenté la boutonnant laissant découvrir sa musculature et son creux, il lança un beau sourire a Durin.
« Alors ? »
« J’accepte… »
« Parfais ! »
Sortant d’un placard une plume, de l’encre, du papier, une bougie, de la cire rouge et une lettre, et de sa poche une bague représentant l’emblème du royaume de l’Est, il s’assit devant ses convives, et se mit à écrire.
Godan pensa soudainement qu’il n’avait jamais dévoilé son écriture a son étoile. Et pourtant…Elle était fine et soyeuse, légèrement en italique et les lettres bien formées et bien courbé.


Mes chers conseillers.

N’étant pas présent pour faute de congés avec votre Reine, je vous écris cette lettre de la plus haute importance. Je suis d’ailleurs désolé de ne pas avoir votre avis avant sur le choix que j’ai effectué, mais je pense que vous serez d’accord avec celui-ci.

Moi, Roi Godan De Heian le magnifique, Roi du Royaume de l’Est, souverain des Hukaïs et prétendant au trône de Mystéria, je déclare officiellement, Durin, Nain de Ramacittà, guerrier au cœur pur connu pour ses actes de bravoures, Premier Conseiller du Roi et dirigeant des conseillers du Roi.

Merci de votre accord, mes chers je reviens dans quelques jours.

Godan De Heian.

P.S : Pour la réforme des taxes, si j’apprends que vous l’avez passé, je vous fais décapiter !i

« Voila, c’est fait. Durin, peut-tu signer ici s’il te plait. »
« Bien sur. »
Le nain se saisit de la plume et signa.
« Quand est-ce que je commence mes fonctions ? »
« Tout de suite. Peut-tu approuver, tout de sute une de mes décisions et la faire passer en rigueur ? »
« Oh, bien entendu… »
« Bien, voila je t’explique, c’est par rapport à Mirage, tu sais ce qu’il se passe…Alors voila. La loi à faire voter est la suivante : Si quelqu’un occupe la fonction de Roi ou de Reine pendant plus de dix ans alors que ce n’est pas sa fonction première et que le vrai bénéficiaire demande de récupérer son véritable rang, alors la requête est rejetée et le roi ayant gouverné pendant 10 ans reste roi jusqu'à sa mort, et ses héritiers gardent leurs place. »
« Ah, je suis tout à fait d’accord ! Mais vous ne pourriez pas faire plus simple, par exemple : Un roi ayant gouverné pendant 10 ans alors que ce n’était pas sa fonction premiere, devient roi définitivement pour le reste de ses jours, ses héritiers devenant ainsi roi aussi. »
Godan regarda le nain d’un air satisfait.
« C’est bien ! Allez, si tu es d’accord j’écris une deuxième lettre. »
Godan repris du papier et se mit à récrire pour le motif de la mise en place de la loi. Puis il plia les deux feuilles et les mit dans 2 enveloppes. Puis approchant la bougie et la cire les ferma toutes deux en mettant le symbole des Hukaïs.
« Voila, Eloy raccompagne Durin dans le palais, Durin lit les deux lettres aux conseillers dès que tu arrives et met en place la loi. Merci Durin… »
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 18 Avr 2009 - 2:58



Nausicaa ne s’était jamais réellement intéressée à la politique, lui préférant la poésie. Ainsi lorsque Godan proposa à Durin le poste de premier conseiller, elle ne comprit absolument pas l’idée que le Roi avait en tête. Elle observa longuement son fiancé, intriguée par la mine ravie qu’il affichait. Le sourire qu’il esquissait représentait tout à fait son humeur joviale. Quant à Eloy, ses longs doigts croisés, il hochait la tête tout en fronçant ses sourcils d’or avec espièglerie. Enfin, Durin lui-même paraissait parfaitement désarçonné. La bouche entrouverte, essuyant ses mains sales sur son tablier, il resta un instant silencieux.

« Le premier conseiller du Roi… » marmonna-t-il enfin, avec ébahissement.

Nausicaa ne savait pas exactement ce qu’une telle fonction représentait mais la réaction du Nain laissait à penser qu’il s’agissait d’un rang plutôt élevé. Alors que Godan, rayonnant, laissait un ultimatum à Durin et partait se laver, la jeune Elfe considérait la situation avec incrédulité. Mirage désirait reprendre le trône et, comme parade au droit d’aînesse indéniable que la Chimérienne exposait, son frère nommait son ami conseiller… Nausicaa ne comprenait absolument pas où Godan voulait en venir.

Elle soupira alors tout en jetant un regard nostalgique au-dehors. C’était une si belle journée… Le soleil traversait les feuillages d’émeraude de ses rayons d’ambre et animait la terre fertile tandis que les douces brises printanières balayaient doucement la forêt. Une telle atmosphère de sérénité et de chaleur attirait irrémédiablement Nausicaa, comme une chandelle allumée captive un papillon. Elle se leva alors, furtive et discrète et se glissa à l’extérieur sans un mot.

Keryan était formidablement occupé à se prélasser au soleil, les yeux fermés et le pelage frémissant de plaisir. Lorsqu’il entendit le pas de sa sœur, ses oreilles se dressèrent subitement et ses iris d’or apparurent immédiatement. Nausicaa s’accroupit près de lui et, dans un sourire serein, lui demanda :

« Et si nous allions marcher un peu en forêt ? »

Le loup noir hocha simplement la tête et se leva tout en s’étirant et en bâillant silencieusement. Ces journées de paresse l’engourdissait, il éprouvait un grand besoin de se dégourdir les pattes.

Bientôt, le frère et la sœur avançaient d’un bon pas sur l’humus sec des bois, silencieux et rêveurs. Le chant mélodieux des oiseaux animaient les ramures verdoyantes illuminées des éclats impétueux du soleil. Ces feux d’ambre et d’émeraude rappelaient instantanément à Nausicaa la personne de Godan. Ces yeux d’un vert étincelant et ses cheveux d’un or pur… Elle eut un sourire épanoui. Voilà donc ce qu’était l’amour… Une sorte de prison de laquelle elle ne pouvait pas sortir et où il lui faisait bon de rester. Car le souvenir de son fiancé la poursuivait sans relâche, où qu’elle aille, quoiqu’elle fasse.

« Et, ma foi, c’est plutôt agréable… » murmura-t-elle tout en riant silencieusement.

Keryan lui adressa un regard étonné et roula les yeux en esquissant une sorte de sourire. Il appréciait l’humeur joyeuse de sa sœur, ses rires l’emplissaient de bonheur. Si elle était heureuse, il l’était irrémédiablement. Et se complaisait dans cette allégresse partagée.

Soudain, ses oreilles exercées perçurent un son qu’il connaissait bien… Un son qu’il avait entendu à de multiples reprises, au Nord. Un son de détresse et de désespoir… Un son de peur et de chagrin… Un son rappelant la misère et l’injustice de ce monde au loup à qui il était accordé une semaine de tranquillité.

Juste de petits gémissements, comme de légers pleurs, des feulements pitoyables sur lesquels l’ombre noire s’attendrit sur le coup. Il avait certes déjà entendu de telles plaintes, alors que la Meute s’était faite attaquée, de si longues années auparavant… Alors que la mère grise, la louve aux yeux d’or, la veilleuse de tous, s’était fait abattre, lâchement et cruellement. Keryan avait alors entendu incessamment les pleurs des petits désormais orphelins… Il n’était alors qu’un louveteau inconscient et fragile… Quelle douleur avait alors éclaté un son cœur… Il y avait eu soudain ce manque, ce vide… Lorsqu’il chutait et se blessait, il levait la tête et la cherchait, elle qui, habituellement, accourait toujours lorsqu’il souffrait… Mais, rien. Elle n’était plus là. Elle ne pouvait plus venir le réconforter et le remettre sur pieds à grands coups de langue. Ce temps-là était désormais révolu. Il était désormais privé de toute affection maternelle.

Et, aujourd’hui, par ce temps radieux, un autre petit se trouvait dans la détresse, de la même façon qu’il l’était auparavant. Il s’arrêta brusquement et souffla d’une voix rauque à l’adresse de Nausicaa :

« Entends-tu ce que j’entends ? »

L’Elfe, tout à fait enfermée dans son monde d’amour et de beauté, n’avait absolument pas remarqué quel drame se jouait auprès d’eux. Lorsque Keryan lui posa la question, elle fronça les sourcils, étonnée, et dressa l’oreille. Et, bientôt, elle perçut les gémissements d’un petit, quelque part aux alentours. Elle échangea un regard avec son frère et se lança immédiatement à la recherche du louveteau.

Un sentiment étrange s’était emparé de Keryan. Il avait connu cette souffrance. Il avait connu ce sentiment d’impuissance qu’impliquait la disparition de la mère… Et que d’autres loups soient également victimes de cette émotion terrible lui était une pensée révoltante et insupportable.

Alors que l’ombre noire recherchait vers le Sud, Nausicaa s’éloignait vers le Nord, le regard alerte. Elle savait qu’elle ne devait pas appeler le petit, sous peine de l’effrayer et de le voir s’enfuir. Brusquement, elle perçut une présence qui n’avait rien de lupine… Elle s’arrêta brutalement. Keryan était bien loin, à présent, la truffe pointée vers le sol, recherchant le louveteau avec obstination. Elle était…seule.

Et, tout à coup, une jeune femme se planta devant elle, chutant subitement du ciel. De longs cheveux blonds légèrement ondulés, une taille svelte et élancée, des yeux étincelants et ce sourire sarcastique... Mirage.

Nausicaa eut un rictus exaspéré et tenta de passer son chemin, tout en soupirant d’agacement. Cette Chimérienne était plus collante que de la résine ! Alors qu’elle s’éloignait, le sourire de Mirage se transforma en une grimace de fureur.

« Eh bien ce n’est pas une attitude très polie ! » s’exclama-t-elle d’un ton rogue.

Nausicaa l’ignora superbement, les sourcils légèrement haussés, toujours à la recherche du louveteau. La Chimérienne poussa alors un cri de rage et fondit sur l’Elfe qui ressentit immédiatement sa présence. Un léger pas sur le côté, la mine indifférente et impassible. Mirage s’effondra face contre terre et en rougit de honte. Nausicaa secoua la tête de désapprobation comme de désappointement puis poursuivit son chemin. Mais la sœur de Godan l’accosta une fois encore, vociférant d’une voix perçante :

« Arrête-toi ! Tu n’as pas le droit de mépriser ta future Reine de cette façon ! »

L’Elfe stoppa alors son avancée. Mépriser ? Ce n’était pas du tout ce qu’elle avait en tête ! Le dos toujours tourné à Mirage, elle murmura d’un ton neutre :

« Je ne cherche aucunement à t’offenser. Simplement, je ne veux pas du tout m’attirer d’ennui, aujourd’hui. D’ailleurs, je te remercie encore d’avoir participé à ma libération. »

« Tu as une drôle de façon d’exprimer ta gratitude ! » cracha la Chimérienne, avec indignation.

Nausicaa haussa les épaules et repartit sans un mot. C’est alors qu’elle sentit quelque chose filer derrière elle. Juste le temps d’exécuter une pirouette prodigieuse… Une fraction de seconde plus tard, la lame que lui avait projetée Mirage l’aurait transpercée. Mais l’épée était à présent plantée aux pieds de Nausicaa qui la contemplait avec perplexité. La Chimérienne, d’un geste rageur, dégaina sa propre arme et s’écria :

« Un duel ! Toi, moi, personne d’autre ! »

Devant autant d’animosité, la jeune Elfe demeura de marbre. D’un coup de botte, elle mit la lame plantée dans l’humus à terre tout en murmurant :

« Non pas que j’en sois effrayée, mais je ne tiens pas à me battre, aujourd’hui. »

Les yeux de Mirage exprimaient une haine abominable… Elle s’élança alors, l’épée en garde tout en criant :

« Quoi que tu décides, ta lâcheté sera mise à dure épreuve ! Car soit je te tue à la loyale, soit je t’assassine de sang froid ! »

Elle fondit sur Nausicaa qui ne réfléchit pas un instant de plus. Son arme favorite était bien évidemment le poignard mais Eloy lui avait également enseigné l’escrime, matière en laquelle elle excellait. Et il n’était absolument pas question de se laisser abattre sans lutter… Alors, en un éclair, plus véloce que la panthère, l’Elfe plongea vers l’épée. Une roulade, un saut, une parade. Déjà, son visage impassible était face aux traits durcis par la haine de Mirage, lame contre lame, presque corps contre corps.

« Ne me remets pas en cause… » murmura-t-elle, neutre au possible. « Je ne veux pas te tuer. Ni même te blesser. Mais je te préviens d’office, je ne sais pas contrôler mes coups. »

Mirage poussa alors un cri de rage et, le visage déformé par la fureur, abattit une seconde fois son épée sur Nausicaa.



Keryan était bien loin du combat, totalement coupé du monde. Il devait retrouver ce louveteau en détresse, coûte que coûte. Les sens aux aguets, il humait le sol avec attention. Soudain, une flagrance l’électrisa presque. Il était là… Du moins, elle était là… Une femelle…

Discrètement, silencieusement, le loup noir se glissa entre les arbres verdoyants de Ramacittà. Bientôt, il la repéra, recroquevillée contre le tronc d’un arbre, si petite, si fragile, si peinée. Le cœur de l’ombre des batailles fondit soudainement.

Son pelage était d’un roux flamboyant, ses yeux d’un brun doux et empli de larmes. Elle gémissait et appelait, doucement, frottant ses petites pattes contre le corps sans vie d’une louve blanche. Keryan s’approchait, ombre dans l’obscurité, comme suivant une étoile filante qui passait soudainement dans le ciel.

Déjà, il était auprès du louveteau qui, enfoncé dans un chagrin sans borne, ne s’était même pas aperçu de sa présence. Keryan observait avec gravité le cadavre de la mère étendu sur le sol, transpercé d’une lame de chasseur. Alors, jetant un nouveau regard à la progéniture, il s’éclaircit la gorge et murmura :

« Petite ? »

La louve au pelage automnal se figea de terreur et, véloce, se réfugia derrière un chêne, tremblante d’épouvante. Keryan, sans esquisser d’autre mouvement que celui de s’asseoir, poursuivit :

« N’aie pas peur. Je ne te veux aucun mal. Comment t’appelles-tu ? »

La rouquine, toute frissonnante, ne répondit pas immédiatement. Keryan, patiemment, toujours assis d’un air neutre, attendait. Puis, d’une voix minuscule, la louve souffla :

« Kelerenn… »

L’ombre noire eut un sourire bienveillant… Kelerenn… Feu follet. Alors, prudemment, lentement, il s’avança vers la petite. Il plongea son regard d’or dans les yeux humides de la créature et, d’une voix étrangement douce, il murmura tout en l’attirant contre lui :

« Ne crains rien, Kelerenn… Je suis là, à présent… »



Nausicaa n’avait aucun mal à se protéger de Mirage. La Chimérienne, aveuglée par la rage, tentait de lui infliger des coups brutaux et larges que l’Elfe esquivait lestement. Tandis que l’une haletait inutilement, l’autre ne créait même pas d’offensive.

« ATTAQUE ! » hurla subitement Mirage d’une voix haineuse.

Elle fondit à nouveau sur Nausicaa, l’acculant presque contre un arbre. La jeune femme, impassible, se servit alors de son épée pour parer le coup. Calmement. Sereinement. La sœur de Godan força alors brutalement sur la lame. L’Elfe, d’un geste large et leste, la repoussa en lui infligeant le moins de dégât possible. Mais, à présent, la joue de Mirage était balafrée et saignait abondamment. La jeune femme garderait sans doute une cicatrice à vie. Eberluée, la Chimérienne passa une main sur sa blessure, contemplant les larmes vermeilles qui s’écoulaient doucement sur sa main.

Puis, rageuse, elle jeta un regard des plus haineux à Nausicaa. Et hurla d’une voix perçante.

« Tu m’as défigurée ! »

« Je t’avais prévenue… » murmura doucement l’Elfe en se mettant instinctivement en garde, devant la mine menaçante de son adversaire.

Alors que Mirage, folle de rage, s’élançait encore vers elle, elle perçut le bruit d’un galop. Bientôt, une monture chevauchée d’un Elfe et d’un Nain fila auprès des deux jeunes femmes.

Eloy et Durin.

Effaré, le maître d’arme stoppa Opale, sa jument, et bondit à terre en criant à l’adresse de Mirage :

« Voyons, mais que faites-vous ?! »

Nausicaa esquiva sans peine l’attaque et la lutte repartit de plus belle malgré l’intervention d’Eloy. Mirage était bien trop brutale pour parvenir à toucher l’Elfe qui s’en doutait sans pourtant s’en vanter.

Mais ce combat insensé devait prendre fin… Car Nausicaa ne voulait absolument pas voir périr la sœur de Godan.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 18 Avr 2009 - 21:46

Encore une bonne idée. Godan se sentait plus que satisfait. A chaque fois qu’il accomplissait un acte comme celui-ci, il se sentait envahit d’un flot de contentement. Eloy et le nain partit, il se retourna s’attendant à voir Nausicaa… Mais elle n’était plus là. L’inquiétude remplaça sa satisfaction passagère. Mais il se souvint qu’elle était sortit…A la fois soulagé et inquiet il sortit, déploya ses ailes blanches et s’envola entre les branches a une vitesse fulgurante sentant la douce brise lui caresser le visage. Il ne mit que très peu de temps à les rattraper. Mais lorsqu’il la vit la rage se mit à l’envahir. Tant d’émotion d’un seul coup était dangereux pour lui, et il le savait. Il avait manqué déjà ainsi de tuer sa bien aimée. Il se dépêcha de rejoindre son étoile qui se battait contre Mirage
« Je vais la décapiter !!! »
Il fondit sur la chimérienne tel un faucon. Tel un rapace sur une souris. Et en atterrissant il la bouscula violemment contre le sol la faisant chanceler et tomber.
« Lâche-moi ! Je suis ta reine !! »
« Pas encore !! »
Et ne se contrôlant plus il mit un violent coup de poing dans la tête, déjà si défiguré de la chimérienne, lui cassant deux dents. Elle tomba dans le comma…
« Cela faisant longtemps que j’avais envie de faire sa ! »
« Mon roi, vous allez bien ! »
« Oh Durin, encore là, je te croyais déjà partit voir mes conseillers… »
« Oh, je suis navré, excusez ma… »
« Mais ce n’est pas grave, allez Eloy et toi dépêchez-vous »
D’une seule voie ils répondirent : « A vos ordres !!! »
Se relevant, Le roi se dépêcha d’enlacer tendrement Nausicaa.
« Tu n’es pas blessé ? »
Heureusement que non. Main dans la main, laissant la vipère couchée sur le sol dormant profondément, ils se remirent tous deux, après qu’elle lui expliqua les couinements, a la recherche de Keryan et du louveteau.

Le flair d’or, le roi eut vite repéré l’ombre noire. Il était là, tel un père surveillant un enfant. L’enfant en question, le pelage d’automne, les yeux d’or, était seul. Ou plutôt, seule.
« Salut toi ! Dis donc keryan belle découverte »
« Merci…Elle s’appelle Kelerenn… »
« Kelerenn…. Enchantée ! »
Elle était là, frissonnante, apeurée.
« Elle a l’air d’avoir froid, rentrons la au chaud avant qu’elle ne gèle sur place… »
ils se dirigèrent alors tous vers la cabane de Ramacittà…


(7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] 150277 peu d'idées...)
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeDim 24 Mai 2009 - 4:23



Le soir tombait et le soleil rougeoyant plongeait sur l’horizon, inondant Ramacittà de ses lumières chaleureuses. La sylve étincelait d’or et de jade tandis que les oiseaux, réfugiés dans les cimes, lançaient leurs derniers chants de la journée. Un calme plat et apaisant régnait sur la cité des Elfes, des Fées et des Nains. L’harmonie troublée quelques heures plus tôt par les élucubrations de Mirage était désormais rétablie.

Nausicaa, nostalgique, était assise sur la balustrade de la terrasse, les yeux perdus dans la vague d’émeraude de la forêt. Le troisième jour s’étiolait… Bientôt, la semaine prendrait fin et elle retrouverait l’oppression du Palais Invisible. Elle soupira d’accablement, enserra ses genoux de ses bras. Malgré toutes ces mésaventures, la compagnie de Godan ne lui avait jamais été aussi agréable. Elle s’y sentait légère, définitivement heureuse. L’horreur qu’elle avait subie quelques temps plus tôt s’effacerait difficilement de sa mémoire mais son fiancé y pourvoyait. Elle lui était reconnaissante de l’aimer à ce point mais elle demeurait certaine de ne pas mériter cet engouement absurde. Pourtant, la passion qu’elle portait à l’égard du Chimérien était indéfinissable, éternelle…

L’Elfe se souvint que quelques heures plus tôt, une fois encore, Godan s’était précipité à son secours, sans se poser de question quant à sa propre survie… Une telle dévotion mettait Nausicaa dans tous ses états. Elle aurait tant aimé être capable d’accomplir de pareils actes. Pour lui. Malheureusement, il semblait que sa seule volonté ne suffise pas à exaucer ses vœux. Elle soupira à nouveau, ses yeux bleu azur parcourant la forêt.

A quelques pas d’elle, Keryan veillait sur sa nouvelle protégée. Kelerenn, terrifiée, n’osait pas s’aventurer hors de l’étreinte du loup noir. Cachée entre les pattes de son père d’adoption, la petite tremblait encore, les yeux grands ouverts. Nausicaa, submergée par un élan de compassion, bondit de la balustrade et se dirigea à pas silencieux vers le couple canin. A la vue de l’Elfe, Kelerenn, dont la fourrure flamboyante attirait l’œil, se réfugia au plus profond de l'enlacement de Keryan. La jeune femme s’agenouilla avec précaution face à son frère. Au bout de quelques secondes de contemplation, le désormais père poussa tendrement la petite vers Nausicaa qui sourit avec compassion. Kelerenn frissonna de terreur et voulut se retrancher entre les pattes du loup noir qui la repoussa cependant avec fermeté. Finalement, l’Elfe du Nord avança lentement sa main vers l’animal qui s’aplatit contre le sol avec épouvante. Doucement, sans la moindre hâte intempestive, elle posa ses doigts blancs sur la tête de Kelerenn et commença à masser méthodiquement le bas des oreilles de la créature frémissante. Progressivement, la petite louve respirait plus paisiblement, les battements de son cœur s’apaisaient et ses muscles se détendaient. Enfin, Nausicaa put l’attirer contre elle et, souriante, la caresser tendrement. A présent, Kelerenn se lovait dans les bras de l’Elfe, tel un chaton rassuré.

La jeune femme observait l’animal d’un œil empli de compassion. Le pelage enflammé de la petite créature était quelque peu hors du commun et lui plaisait beaucoup. Ses yeux d’un brun humide la contemplaient avec un amour tout nouveau et Nausicaa sut enfin ce qu’avait dû ressentir la Mère de Meute lorsqu’elle l’avait recueillie alors qu’elle était une enfant. C’était une émotion tout à fait étrange… Comme si ce qu’elle tenait entre ses bras était la plus précieuse créature que Mystéria ait portée… Qu’allait-il alors en être pour Eanno et Aelina qui, eux-mêmes, seraient ses propres enfants ? Qu’allait-elle donc ressentir à l’égard de la chair de sa chair, d’êtres fantastiques qui proviendraient également de Godan ? Ce serait sans doute un émoi grandiose… Une hâte irrépressible étreignait le cœur de l’Elfe qui souriait avec transport. Bientôt… Ce serait certainement pour bientôt…

Alors que son regard était attiré par le jeune Chimérien qui sortait du cottage, un hurlement effrayant retentit à ses oreilles, brisant net la sérénité du petit soir. Ce genre de rugissement avait été entendu quelques jours plus tôt et avait provoqué l’affolement général, en tout Ramacittà… Nausicaa, stupéfaite, se leva d’un bond agile et jeta un coup d’œil interdit à son fiancé qui se tenait au pas de la porte, l’oreille aux aguets. Kelerenn, affolée, se dissimulait à présent dans les bras blancs de sa nouvelle mère, le regard brillant de crainte. Quant à Keryan, être sauvage et indomptable, il s’était déjà dressé sur ses pattes, le poil hérissé et les crocs à découvert.

D’un bond leste, Nausicaa revint à la balustrade, portant la petite louve avec précaution. Silencieuse et légère, elle détailla les infimes détails des ramures qui s’étendaient sous ses yeux perçants d’Elfe. Dans la sylve d’émeraude et d’or, les pépiements des oiseaux s’étaient soudainement tus, laissant place à un silence pesant et effrayant. Voilà qui était particulièrement anormal… Sous les rues ramifiées, sous les feuillages précieux, sous les tyroliennes en constant déplacement, serpentaient quelques silhouettes noires, massives et menaçantes. Nausicaa les observa longuement et eut confirmation de ses craintes… Ils étaient revenus.

Les loups-garous.

Et cette fois-ci, le grand héros du peuple nain de Ramacittà était parti accomplir une mission, loin, là-bas, au Palais Invisible… Durin ne serait plus là, prompt à sauver ses compagnons. Mais ce n’était pas tout… Les bêtes voraces étaient guidées par deux silhouettes humaines qui semblaient avoir une totale maîtrise des monstres qu’elles menaient. Celle qui avançait en tête était une femme aux longs cheveux blonds que Nausicaa reconnut immédiatement. La seconde était encapuchonnée mais d’après sa carrure et sa taille, il s’agissait certainement d’un homme…

La jeune femme recula de quelques pas et lança son regard d’azur dans les yeux verts de Godan. Dans un murmure serein, elle lui annonça alors :

« Les loups-garous… Ils sont de retour… Et il y a Mirage, accompagnée d’un inconnu… »

Alors, sans plus tergiverser, l’Elfe aux cheveux d’ébène se jeta à l’intérieur de la maison, déposa délicatement la petite louve sur la table de la salle à manger et passa une seconde fois devant Godan dont elle attrapa la main. Alors, d’un geste doux mais entraînant, elle le tira vers l’avant. Si Ramacittà était menacée, en l’absence de Durin, ce serait à Godan et Nausicaa de protéger la ville.

Alors, ils s’accrochèrent tous deux fermement à une tyrolienne et glissèrent dans les airs jusqu’à retrouver le sol. Là, Nausicaa dégaina silencieusement son poignard, les sens aux aguets. En omettant le premier hurlement que l’Elfe avait perçu, les loups-garous demeuraient bien silencieux… La jeune femme peinait à croire que Mirage fût à l’origine de cette attaque surprise… La Chimérienne ne vivait-elle qu’afin de pouvoir bénéficier du pouvoir ? Devenir Reine de l’Est était vraiment sa seule raison d’exister ? Serait-elle prête à tuer son frère pour réaliser ce rêve insensé ? Nausicaa serra violemment de la mâchoire tout en pensant avec véhémence qu’elle se dresserait toujours entre Mirage et Godan, quoiqu’il arrive.

Les deux jeunes gens s’avancèrent lentement dans l’humus sec de la forêt, main dans la main, l’Elfe guidant le Chimérien dans le plus grand silence. Nausicaa pensait qu’en mettant la sœur du Roi hors d’état de nuire – certes, pas nécessairement morte, la troupe de loups-garous s’en trouverait démunie et fuirait loin de la forêt… C’était une illusion, un espoir plus qu’une conviction.

Soudain, l’Elfe perçut les pas pesants des bêtes de l’Ombre. Alors, d’un geste vif, elle se plaqua contre le tronc d’un arbre gigantesque, entraînant Godan avec elle. Dissimulés dans l’ombre, respirant à peine afin d’être le plus silencieux possible, les deux fiancés attendirent le moment opportun. Lorsque la foisonnante crinière d’or de Mirage ondula près d’eux, Nausicaa bondit à l’attaque.

Sans un bruit, l’Elfe bouscula la Chimérienne et les deux jeunes femmes s’effondrèrent dans les feuilles mortes qui tapissaient le sol de la forêt. Mais, sans même laisser à Nausicaa le temps de menacer la sœur de Godan, un choc la propulsa contre les racines d’un arbre, quelques mètres plus loin.

A demi-assommée, l’Elfe mit quelques instants avant de réaliser quelle avait été la nature de la poussée. C’était sans aucun doute une force occulte qui avait expulsé la jeune femme au loin… De la magie, c’était plus qu’évident !

Sa chute l’avait tout à fait étourdie et elle envisagea toutes les peines du monde pour se relever. Elle sentit avec soulagement la présence de Godan près d’elle, fort reconnaissable par ses fragrances sans pareil… Quelques instants passèrent avant qu’elle n’ouvre les yeux et ne se plonge dans la vague d’émeraude du regard du Roi de l’Est… Mais lorsqu’une telle action eût été accomplie, elle se leva rapidement et scruta avec suspicion le personnage encapuchonné, qui ne l’était plus, à présent.

A l’évidence, il s’agissait d’un mage et l’onde de choc magique que Nausicaa avait ressentie un peu plus tôt provenait certainement de lui. L’homme en question était d’une taille considérable et son ample manteau noir lui conférait une allure sinistre. A sa garde était suspendue une épée et ses cheveux noirs mi-longs chevauchaient légèrement le vent.

Le souvenir d’Ethilatram, le sorcier qui l’avait enlevée le jour précédent, était encore présent en sa mémoire et, désormais, les mages ne lui inspiraient plus confiance. Ainsi, alors que Mirage éclatait d’un rire sardonique et que le magicien paraissait plus sérieux que jamais, Nausicaa ramassa son poignard et se tint en garde.

Derrière les deux êtres pensants, la bande de lycanthropes assoiffée de sang lorgnait Nausicaa et Godan d’un œil inspiré. La gueule écumante, les crocs à découvert, ils ne semblaient attendre qu’un ordre de Mirage pour se lancer à l’assaut. La main de l’Elfe se crispa sur la garde de son poignard.

Ce fut à cet instant que la Chimérienne à la blonde chevelure prit la parole d’un ton mauvais et clama :

« Mon cher petit frère ! C’est à toi que je m’adresse, plus particulièrement ! Toi qui a eu l’audace de frapper un membre de ta famille qui défendait son honneur ! J’ai recruté aujourd’hui mon propre mage et convaincu cette meute persécutée par Ramacittà de se rallier à ma cause ! Comme tu le vois, mon cher ami sorcier est doté d’un pouvoir bien utile : celui de créer des barrières magiques, des champs d’ondes impénétrables… Ainsi, j’assiège Ramacittà et toute tentative d’escapade sera punie par le sang… C’est la raison de la présence de ces loups-garous. A moins que tu te rendes, Godan… Que tu me cèdes le trône et que tu me laisses reprendre ma vengeance sur Nausicaa… Sans intervenir. »

Nausicaa lança un regard noir à Mirage qui le lui rendit bien. Puis elle se tourna vers son fiancé qui devait trancher sur une question de vie ou de mort… Allait-il céder son royaume et risquer de perdre Nausicaa pour sauver Ramacittà ? Ou bien garderait-il l’Est et sa fiancée pour abandonner les habitants des bois à une mort atroce ?

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeLun 1 Juin 2009 - 19:35

Qu’elle était belle ! Ses cheveux descendant le long de son dos, ses yeux rivés vers la jeune louve. Quelle tendresse ! Son instinct maternel s’éveillé petit a petit. Godan la regardait, cacher derrière la porte à la fixer, à la contempler. Mais un cri déchira la forêt. Un cri d’épouvante, un cri de terreur. Les loups-garous étaient de retour. Les yeux sans âmes, ils se regardèrent, apeuré, tous deux.
« Non, tu ne viens pas avec moi ! »
Mais trop tard, Nausicaa l’emmenait déjà dans les tyroliennes. Il fallait protéger Ramacittà. Il le fallait. Jouant à cache-cache avec les loups-garous, ils essayèrent de les esquiver, mais malheureusement, Mirage les trouva avant eux. Sans que Godan bouge, sans rien, Nausicaa s’élança vers sa sœur, mais ce combat ne dura pas. Godan détestait les mages, et l’un d’entre eux, venait de faire du mal a Nausicaa. Sans attendre, il l’enlaça. (Nausicaa, pas le mage)
« comment vas-tu, pas de mal ? »
Mirage prit la parole :
« Mon cher petit frère ! C’est à toi que je m’adresse, plus particulièrement ! Toi qui as eu l’audace de frapper un membre de ta famille qui défendait son honneur ! J’ai recruté aujourd’hui mon propre mage et convaincu cette meute persécutée par Ramacittà de se rallier à ma cause ! Comme tu le vois, mon cher ami sorcier est doté d’un pouvoir bien utile : celui de créer des barrières magiques, des champs d’ondes impénétrables… Ainsi, j’assiège Ramacittà et toute tentative d’escapade sera punie par le sang… C’est la raison de la présence de ces loups-garous. A moins que tu te rendes, Godan… Que tu me cèdes le trône et que tu me laisses reprendre ma vengeance sur Nausicaa… Sans intervenir. »
Le dilemme fut vite résolut…
« Si tu penses que je vais céder mon royaume, Nausicaa pour avoir Ramacittà, tu rêves. Je préfère sacrifier cette ville, et faire vivre ces gens qui habitent là. Tend le ton siège, vas y on va rigoler !! »
Godan déploya ses ailes, et prit Nausicaa, il commença à s’envoler, mais il se heurta à des champs de forces le faisant ratterir contre son grès.
« Laisses-nous !! »
La colère l’envahit, l’idée que l’on fasse du mal a Nausicaa le tétaniser…(cf. : metalia) Deux éclairs émanant de lui retentir. Les ailes noires, le regard de sang, Azato était de retour. Un condor apparut dans le ciel qui agrippa fortement Nausicaa, l’emmenant en hauteur. Le magicien la regardait, et commença à invoquer de la magie, mais un lion apparut et se jeta sur lui. Mirage recula, les loups-garous s’avancèrent. Boomerang en l’air, pieds sur terre, Godan tua deux lycans. Les autres reculèrent à leur tour de peur…
« D’accord ! je prendrais ta maudite ville, mais tiens-toi prêt à souffrir… »
Godan, âme inquiète pour Nausicaa, s’envola, et la rejoint. Elle était dans la cabane, affolé, Kelerenn dans les bras, Keryan, dans les pieds…
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 11 Juil 2009 - 2:19



Nausicaa ne savait que penser de la situation. Les habitants de Ramacittà ne méritaient pas de subir un tel siège, ils ne méritaient pas de périr sous les crocs immondes des loups-garous… Ils ne méritaient pas de souffrir pour une quelconque raison politique ! Certes, la jeune Elfe n’y avait jamais rien saisi mais l’essentiel était là : elle ne pouvait permettre que ce genre de massacre se produise.

D’un regard pressant, elle invitait Godan à dire quelque chose de raisonnable. Mais son fiancé ne tergiversa pas longtemps et répondit à sa sœur avec rage :

« Si tu penses que je vais céder mon royaume et Nausicaa pour avoir Ramacittà, tu rêves. Je préfère sacrifier cette ville, et faire vivre ces gens qui habitent là. Tends-le ton siège, vas-y on va rigoler ! »

Les yeux azur de Nausicaa s’écarquillèrent. Non… Godan ne pouvait pas laisser Mirage dévaster la cité et le peuple de la forêt dans le but de préserver son royaume et sa fiancée ! Il y avait forcément une autre solution ! Il y avait toujours une solution ! L’Elfe lança quelques coups d’œil désespérés autour d’elle, comme pour trouver une façon de s’extirper de cette situation maudite…

Mais avant même que son regard aiguisé ne perçoive quoi que ce soit d’utile, le Chimérien la prit contre lui et, d’un puissant coup d’ailes, quitta le sol. Nausicaa s’agrippa fermement à lui tout en n’en croyant pas ses yeux. De telles catastrophes ne pouvaient pas se produire ! C’était insensé ! Elle secoua vigoureusement la tête, certaine qu’il s’agissait juste d’un cauchemar dont elle allait bientôt se tirer. Mais lorsque le couple heurta un autre champ de force, Nausicaa sut immédiatement que tout ce qui se produisait était bien réel et qu’elle devait laisser place à la lucidité en son esprit. Godan qui semblait rageur fut contraint de poser une fois encore pied à terre. L’Elfe tenait fortement le bras de son fiancé tout en réfléchissant intensément. Les loups-garous s’étaient mis au service de Mirage car il semblait que c’était elle qui était en position de force… Or, la puissance de la Chimérienne résidait en un atout, un atout considérable que Nausicaa devait éliminer… Le mage.

Elle n’eut cependant pas le loisir d’y songer davantage : deux éclairs fulgurants résonnèrent dans la sylve. L’Elfe sur ses gardes eut un léger sursaut lorsque le corps de Godan muta en la créature qu’elle détestait autant qu’elle aimait le Chimérien… Azato, son regard sanglant, ses ailes ténébreuses et sa mine haineuse… Nausicaa se put réprimer un frisson d’effroi et déjà elle se sentait tirée dans les airs contre sa volonté. Elle leva les yeux et s’aperçut alors que Godan avait invoqué un condor qui s’empressait d’extirper l’Elfe de cette situation périlleuse. La jeune femme eut sur le coup une réaction de surprise, ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche forma l’espace d’un instant un O parfait. Puis elle remit ses idées en place et tenta de se dégager de l’étreinte acérée de l’oiseau de proie qui la transportait par-delà des arbres verdoyants de Ramacittà. Le condor ne relâcha pas le moins du monde sa prise sur les bras blancs de l’Elfe et n’entendit ni ses suppliques, ni ses menaces.

Finalement, l’insolite équipage parvint au petit cottage des deux fiancés et l’oiseau déposa doucement Nausicaa sur le balcon. L’Elfe lui lança un regard grave et empli d’antipathie mais le condor ne lui attacha plus aucune attention et s’envola au loin, franchissant les limites du crépuscule. La jeune femme resta un instant apathique, les yeux perdus dans le vague, comme pour se remettre de ce qui venait de se produire. Puis elle cligna deux fois des yeux et abattit un pied rageur sur le plancher en bois du balcon.

Elle se rua à l’intérieur de la maison et aperçut Kelerenn qui gémissait sur la grande table et qui lui lançait un regard suppliant. Regard qui l’invitait tout bonnement à prendre la petite louve entre ses bras. Nausicaa obéit sans vraiment y réfléchir et commença à faire les cents pas dans la salle principale.

Comment ?! Comment Godan avait-il pu l’éloigner ainsi du combat ?! C’était inconcevable, totalement inconcevable ! Et s’il était en mauvaise posture à présent ?! S’il était au plus mal, aux prises d’un mage mille fois plus puissant que lui, déchiré entre les crocs haineux des loups-garous, jeté en pâture à sa lionne de sœur ? Et si… Et si… Et si ! La tête de Nausicaa lui tournait à mesure qu’elle avançait ses réflexions dans de pareilles horreurs. Imaginer Godan en danger lui mettait le cœur au bord des lèvres. Puis, accélérant la cadence de ses pas, elle tenta de retrouver son calme tout en tournant en rond avec nervosité. Elle devait… Elle devait lui faire confiance. Elle devait avoir confiance en lui, oui. Il reviendrait sauf, comme à son habitude… Comme à son habitude…

Il valait mieux concentrer ses pensées sur la façon de délivrer la cité de la forêt. Le mage, donc. Comment le capturer, comment l’anéantir ? Ou mieux encore, comment traverser ces champs de forces impitoyables ?! Il s’agissait d’un véritable casse-tête, c’était le moins qu’on pût dire. Néanmoins, Nausicaa savait une chose : la magie mettait du temps à s’étendre sur un espace aussi vaste que celui de Ramacittà… Peut-être avait-elle une chance de trouver une brèche en cette barrière improbable ! Peut-être pourrait-elle se glisser hors de la cité de la sylve et des champs de forces ! Peut-être aurait-elle l’occasion de détruire ce mage et d’ainsi délivrer toute la ville ! Cela faisait beaucoup de suppositions mais l’espoir scintillait désormais dans l’esprit de l’Elfe comme une flamme dans la nuit. Elle grimpa les escaliers quatre à quatre, attrapa une de ses vieilles capes et l’installa sur ses épaules. Puis elle redescendit dans la grande salle avec plus de précipitation encore.

Ce fut cet instant que choisit Keryan pour pénétrer dans la pièce. La mine grave et solennelle, il lui demanda en la fixant de son regard mordoré :

« Alors ? Que s’est-il passé ? »

Elle lui lança un regard malicieux et s’avança vers la porte d’entrée en s’exclamant :

« Mon frère, en route, nous avons un mage à traquer et à éliminer ! »

Ce fut à cet instant que Godan atterrit sur le balcon, repliant ses magnifiques ailes à la blancheur immaculée. La pression qui s’exerçait sur la poitrine de Nausicaa s’anéantit d’elle-même et la jeune femme tenta même un petit sourire. D’un pas assuré, elle s’approcha du roi et lui lança un regard suave. Elle le prit par les épaules et plongea son regard empli de détermination dans le sien.

« Ne te fais pas de souci pour moi. » annonça-t-elle en souriant. « J’ai un plan bien précis en tête. Je ne cours absolument aucun danger, crois-moi. Je reviendrai bientôt, en attendant, veille sur Ramacittà. Ces pauvres gens doivent être terrifiés. »

Elle s’approcha doucement du beau visage du roi et ferma les yeux tout en déposant un léger baiser sur ses lèvres. Puis elle se retira vivement, un éclair d’enthousiasme traversant ses iris d’azur. Elle recula d’un pas, rabattit son capuchon sur sa tête, vérifia rapidement que son poignard se trouvait à ses côtés et eut un grand sourire. En l’espace d’une seconde, Keryan lui bondit dans les bras, elle adressa un signe de la main à Godan et disparut dans les airs, plus vive qu’un éclair.

Elle regrettait d’être partie aussi précipitamment, d’avoir laissé son fiancé sans plus d’explication… Tout cela lui était insupportable mais le temps pressait. Si elle avait vu juste, le sortilège du mage mettrait du temps à s’étendre sur toute la ville. Il subsistait certainement quelques espaces encore dénué de barrière magique, à l’ouest. Alors, rapide et véloce, chevauchant les vents avec aisance, Keryan dans les bras, elle fondit à l’autre bout de Ramacittà. Les habitants affolés la suivaient du regard, la montraient du doigt tout en se bousculant dans les rues. C’était véritablement la panique générale. Godan aurait de quoi s’occuper… Nausicaa soupira et reporta son attention à l’ouest.

De son regard elfique exercé, elle put discerner d’étranges vagues bleutées qui s’abattaient rapidement au-dessus de la cité, venant de l’est. Elle fronça ses sourcils d’ébène et accéléra plus encore. Le vent lui fouettait le visage, lui hurlait aux oreilles, ses cheveux filaient derrière elle… La sensation de vitesse la ravissait mais elle avait d’autres soucis en tête. Les vagues bleues la rattrapaient, une véritable course s’engageait. Keryan gémissait à demi, sa tête noire enfouie dans la cape usée de sa sœur. Il n’avait jamais vraiment supporté les vols, ça ne lui était pas naturel.

Quant à Nausicaa, elle commençait à s’inquiéter sérieusement. La magie œuvrait plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru… Elle accéléra plus encore, le visage crispé de détermination. Keryan se retint avec difficulté de hurler à la mort mais les deux compagnons durent bientôt se poser. Dans quelques secondes, tout Ramacittà serait en cage. Dans quelques secondes, il n’y aurait peut-être plus aucun espoir de sauver la ville. La jeune Elfe cessa de compter les instants qui lui restaient et plongea sans plus tergiverser dans le minuscule espace qui subsistait.

Elle eut subitement un éclat d’euphorie. Elle avait réussi ! Elle avait réussi ! Elle était dehors ! Elle était… Mais, brutalement, un choc phénoménal lui broya à demi la jambe. Elle réprima un petit cri de douleur et se retourna d’un bloc. Son mollet était pris dans la barrière. Keryan se trouvait toujours dans Ramacittà, la mine furieuse. Il tourna en rond en moment, impuissant et rageur. Puis, d’un bond, il se précipita vers Nausicaa.

« Espèce de petite Elfe sans cervelle, t’es-t-il déjà arrivé de penser aux conséquences de tes actes ?! » grogna-t-il en saisissant à pleines dents la botte de sa sœur afin de l’extirper du champ de force.

Nausicaa l’aida de son mieux, tira, poussa, jura, frappa, griffa… Rien à faire, la barrière magique était plus dure que du roc. Finalement, exténuée, elle laissa son corps s’écrouler au sol, la jambe retenue par le champ de force. Keryan, de son côté, tirait toujours aussi rageusement, obstiné dans son affection pour sa sœur. Il devait réussir à l’en extirper… Il devait le faire ! Cela faisait maintenant une bonne heure qu’il s’échinait sans résultat autre que celui de déchiqueter la botte de Nausicaa. La jeune femme le fixait d’un regard vague. Décidément, tout ce qu’elle entreprenait se concluait toujours en un fiasco total.

Tandis qu’elle ruminait ses sombres pensées, un bruissement éclata dans les fourrés. D’un bond un peu maladroit, Nausicaa se remit sur ses jambes et tira rapidement son poignard… Cela venait…de l’extérieur. Extérieur rimait malheureusement avec danger, en cette situation.

Comble du désastre, Nausicaa était enchaînée à ce champ de force abominable. Elle ne pouvait pas faire le moindre mouvement de sa jambe droite, ce qui générait en elle une rage infernale. Et devant elle, une belle chimérienne émergea des buissons de la forêt. Ses yeux émeraude brillaient d’un éclat cruel, ce qui fit imperceptiblement frissonner Nausicaa. Mirage – car c’était elle – souleva sa lourde chevelure d’ambre, pareille à une lionne qui rencontre par hasard une proie alléchante. Un sourire malveillant étira ses lèvres et Nausicaa se mit en garde comme elle put tandis que Keryan grondait de rage derrière elle.

« Tiens, tiens, quelle bonne surprise… » minauda la Chimérienne tandis que l’Elfe conservait un visage impassible.

Lorsque Mirage s’aperçut de la situation délicate de son ennemie, elle éclata d’un petit rire joyeux qui fit japper le loup de colère. La jeune femme blonde s’approcha de l’Elfe et eut un petit haussement de sourcil dédaigneux face au poignard d’argent. L’irritation de Nausicaa éclata alors. Elle prit appui sur sa jambe droite emprisonnée et, dans un mouvement imprévisible et véloce, elle enfonça son pied gauche dans l’abdomen de Mirage. La Chimérienne ouvrit de grands yeux effarés sous le choc et s’effondra au loin tandis que l’Elfe esquissait un petit sourire satisfait. Ce n’était pas souvent qu’elle ressentait du contentement à abattre un ennemi. Elle se mit à nouveau en garde et murmura d’une voix enjouée :

« Allez, approche… Je parie que je te vaincrai, même bloquée de cette façon… »

Comme pour attiser la fureur de Mirage, elle exécuta un petit geste des doigts pour lui indiquer de venir à elle. Quant à Keryan, il grognait de mécontentement tout en marmonnant entre ses crocs :

« Voilà qui va encore mal tourner… »

La Chimérienne aux ailes d’aigle se jeta alors sur Nausicaa, dans un hurlement furieux. La jeune Elfe eut un petit feulement réjoui et le combat commença véritablement. Ce n’était pas aussi simple que prévu, pour Mirage. Un tourbillon de chevelure noire et blonde, de plumes et de corps, de pieds, de lames et de poings s’imposait aux yeux du loup noir qui attendait patiemment l’issue de la lutte. Sa sœur partait gagnante, il en était sûr… Pourtant, il se produisit un événement pour le moins…inattendu. Keryan observa attentivement la barrière bleutée. Sous la rage des deux combattantes, elle tremblait étrangement, prête à s’ouvrir en deux. Une idée de génie traversa alors son cerveau animal. Si l’on produisait une pression de chaque côté de la paroi, une brèche se formerait sans doute ! Alors, dans un bond puissant, il fut près de Nausicaa. Il s’appuya alors contre la barrière et poussa de toutes ses forces. Ce fut à cet instant que surgit une deuxième créature, de l’autre côté.

Effarée, la jeune Elfe du Nord fixait l’immense loup-garou qui se présentait face à elle. Mirage poussa un petit gloussement de joie et le monstre se joignit au combat qui devenait très inégal. Nausicaa se défendait bec et ongles mais elle pressentait avec force qu’elle ne ferait pas le poids. Ses bras étaient déjà couverts de griffures et son abdomen ensanglanté par la lame de Mirage.

De son côté, Keryan mettait toute sa puissance dans sa poussée. Il savait que la barrière finirait par céder, ce n'était qu'une question de temps… Ce fut à cet instant qu’il perçut comme un bruit de craquement très évocateur. Son cœur fut illuminé par un flambeau d’espoir et il poussa plus fort encore. Enfin, ce fut le cataclysme.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 11 Juil 2009 - 2:20

...

Nausicaa ne comprit pas exactement ce qui se passa. Il y eut un tourbillon de couleurs, de corps, de fourrures, de plumes… Quoiqu’il en soit, étourdie par tout ce chambardement, elle remarqua qu’elle était désormais entièrement à l’extérieur, en compagnie de Keryan. La paroi bleutée de la barrière se reformait très rapidement et bientôt, la brèche ne fut plus visible. Désormais, Mirage et le loup-garou étaient enfermés dans Ramacittà.

Dans un grognement sourd, la Chimérienne se releva et nota à son tour où la lutte avait mené. Elle eut un petit sourire diabolique et fixa Nausicaa de ses yeux étincelants. Elle lança alors d’un ton rogue :

« Je ne peux sans doute plus te tuer, maintenant que le champ de force nous sépare. Mais cela ne m’empêche absolument pas d’user de ma magie. »

Nausicaa se releva précipitamment, attrapa Keryan… Mais il était déjà trop tard. Elle sentait à présent les arcanes de Mirage l’envelopper et lui interdire le moindre mouvement. Tout fut encore une fois très rapide. Sous ses yeux ébahis, son propre corps, ainsi que celui de son frère, se métamorphosèrent. En quelques instants, elle avait pris l’apparence de Mirage. Ses longs cheveux blonds et ondulés, ses yeux verts, ses ailes d’aigle, sa queue de renard ainsi que ses vêtements princiers. Quant à Keryan, il était à présent un monstrueux loup-garou. Face aux deux compagnons du Nord, de l’autre côté de la barrière, se tenaient une Nausicaa et un Keryan qui n’étaient pas eux. La jeune Elfe, qui maintenant n’en était plus une, fixa ce spectacle étrange durant quelques instants, sans le comprendre véritablement. Elle avait face à elle le grimage parfait. Mirage était elle. Elle avait ses expressions, son apparence, ce sourire doux et compatissant et même les blessures fraîchement acquises… La véritable Nausicaa se releva avec maladresse tandis que sa copie parfaite lui adressait un mouvement de la main.

« Je vais de ce pas voir comment se porte mon cher fiancé… A plus tard, très chers. » murmura la voix douce de l’ancienne Mirage.

L’Elfe et le loup noir qui se trouvaient dans Ramacittà s’éloignèrent alors, laissant derrière eux une Chimérienne et un loup-garou désemparés.

Ce n’était pas possible. Nausicaa jeta un coup d’œil à Keryan et ne put réprimer un frisson de dégoût. Quant à son nouveau corps, il lui semblait démesuré, elle avait la mauvaise impression de marcher sur des échasses, elle qui autrefois était de petite taille. Pire encore, il lui semblait que sa vue s’était soudain affaiblie, que son odorat et son ouïe ne fonctionnaient plus. Et par-dessus tout, elle ne sentait plus les présences qui l’environnaient. Elle frissonna et marmonna de la voix de sansonnet de Mirage :

« Comment peut-on survivre dans un tel corps ?! »

Keryan eut un grognement approbateur alors qu’il observait son poil terne et ses pattes horribles. Ce qu’il pouvait sentir mauvais… Au plus profond de son amour propre, il se sentait blessé.

Nausicaa était au bord des larmes. Godan n’allait jamais faire la différence ! Il n’y verrait que du feu et Mirage le manipulerait abominablement ! Alors, d’un geste brusque, elle se retourna vers la forêt. Elle devait retrouver le mage au plus vite. Suivie du loup-garou, elle s’enfonça dans les bois. Au bout de quelques minutes, perchées sur ses longues jambes, elle se tordit involontairement la cheville et sautilla sur place en poussant un juron très recherché.

« MAIS C’EST QUOI ENCORE, CETTE HISTOIRE ! » s’écria-t-elle de sa voix de crécelle. « JE NE SUIS MÊME PLUS CAPABLE DE VOIR OÙ JE METS LES PIEDS ! »

Keryan tenta de la calmer d’une voix horriblement rauque :

« Du calme. Nous allons nous en sortir. Comme toujours. Et arrête de crier, cette voix me donne mal à la tête. »

Nausicaa se tut immédiatement et lança un regard rageur autour d’elle. Une envie de vengeance émergeait en elle. Irriter Mirage serait le meilleur moyen de soulager ses nerfs. Alors, d’un sourire malicieux, elle dégaina l'épée qui pendait à sa garde et, en quelques gestes secs, trancha les longs cheveux de la belle Chimérienne.

« Ah ! » s’exclama-t-elle d’un ton rieur. « On y voit déjà plus clair. »

Keryan, bouche-bée, observa un moment sa sœur qui secouait sa courte crinière dorée tout en piétinant les cheveux épars sur le sol.

« C’était particulièrement puéril. » lança-t-il d’un ton contrit.

« Je sais mais ça me fait du bien. » répliqua sa sœur en repartant à l’avant.

Ils s’enfoncèrent tous deux dans la sylve qui brillait d’or et de jade dans le crépuscule.



La nuit était maintenant bien avancée et les deux compagnons d’infortune erraient toujours dans la forêt. Nausicaa attendait les douze coups de minuit avec impatience. Elle retrouverait enfin une apparence convenable. Une apparence qui lui permettrait d’abattre sans plus tarder le mage.

Minuit vint enfin. Et la situation se révéla plus dramatique encore. Minuit vint et la Mirage aux cheveux coupés demeura une Chimérienne aux ailes d’aigle. Aucun Loup blanc immense ne vagabonda dans la forêt, cette nuit-là.

...
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeMar 21 Juil 2009 - 18:57

La laisser seule, la laisser partir, non quelle idée complètement absurde et folle ! Pourquoi l’avait-il laissait partir ? Sur le canapé de la cabane il se lamentait durement sur son sort déjà scellé. Kelerenn était dans ses bras, elle dormait à point fermé, Thiz faisait de même a ses pieds. Et tout doucement, lui aussi se laissa porter par ce sommeil après cette dure journée. Il ne vit même pas la gigantesque vague bleue qui s’était abattu sur Ramacittà.
« Hé ho, mon cœur, réveilles-toi ! »
Quelle tendre et douce voie…Quel magnifique réveil… Cette voie, Godan la reconnaîtrait entre mille, Nausicaa. Du moins ce qu’il pensait être sa tendre aimée, car en réalité c’était l’infâme Mirage…
« Bonjour merveille des merveilles. »
Godan se souleva un peu pour voler un baiser, mais bien vite, ELLE détourna la tête en désignant l’extérieur.
« Cette peste de mirage nous a enfermés, tu as vu… »
Il se leva alors rapidement et alla constater la vaste bulle de bleu. Ainsi était l’étendu de l’autorité et de méchanceté de Mirage était : vaste. Il sentit des mains se poser délicatement autour de son ventre, et une tête sur son épaule. Elle devait s’en vouloir et souffrir… Il vit Keryan sortir, suivit de Kelerenn. Mais bizarrement, plus le louveteau s’approchait, plus le loup majestueux reculait… Il remarqua également un deuxième détail plus que troublant : Il y avait son odeur, celle de Nausicaa, celle de Keryan, celle de la louve et c’est tout. Il en manquait deux : les bébés…
« Godan, tu devrais céder ton royaume à mirage, cela vaudrait mieux pour toi… »
Là il n’y avait plus de doute, sa colère était au maximum. Si ce n’était pas Nausicaa, ou était-elle ?! Sa peau se mit alors à dégager une étrange fumée qui enveloppa tout son corps, noircissant ses ailes et ses cheveux. Sa queue s’enroula autour de la cuisse de l’intrus qui le tenait toujours et qui attendait une réponse, les yeux fermés. Et il donna un violent coup de coude dans le ventre de l’intrus qui se cabra sous le coup. Le chimérien se retourna alors, lui donnant un coup de genoux dans le menton, mais il sentit une violente douleur s’arracher à son dos meurtrit par des griffes d’un loup-garou…Keryan n’était plus là. Il envoya alors valser le monstre dans le mur en face de lui, et, invoquant 5 lions, il le laissa s’amuser avec… Mirage elle était redevenue elle-même, sans masque.
« Comment as-tu osé ! »
Il dégaina ses boomerangs et une lutte acharné entre frère et sœur se mit à avoir lieu. Elle avait une épée aiguisée, qui fendait l’air d’un seul coup sans se fatiguer. Les coups s’enchaînaient. Le loup-garou, lui était mort. Azato fit alors un coup de maître : il lança un boomerang qui vint couper les tendons de Mirage la faisant s’écrouler au sol, les chevilles en sang. Il hésita. Fallait-il la tuer ? Sa décision fut dure à prendre. Tuer sa sœur pour le mal qu’elle a fait, il le fallait. Mais il ne put. Pourquoi n’y arrivait-il pas ? Comme si ses membres étaient paralysés, il ne bougeait plus. Les yeux de sa sœur étaient terrorisés. Puis il lâcha son arme, un air de dégoût au visage. Malheureusement ce fut une grave erreur, car Elle en profita, et ramassa l’arme, s’apprêtant à tuer Godan ! Dans l’ombre, sans bruit, un félin apparut à temps ! Thiz frappa l’arme de la tête, et déchiqueta sauvagement la gorge de la femme. Un éclair surgit alors du corps inerte, envoyant valser le tigre blanc, en une seconde tout disparut dans une lumière aveuglante : Les loups-garous, la bulle bleu… Tout…même elle…
Godan redevint alors lui-même, se demandant si tout cela était réel. La douleur le signala alors qu’il était vivant et bien réveillé. Kelerenn vint auprès de Thiz, qui était allongé, inerte. Une boule de chagrin apparut dans la gorge de Godan. Il s’empressa de le serrer dans ces bras…Son cœur battait… C’est décidé. Le lendemain soir, c’était la fin de la semaine de rêve. Et de l’union avec une étoile… Nausicaa…Une larme perla sur sa joue.
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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 24 Juil 2009 - 0:51



Nausicaa n’avait jamais autant pesté et juré de sa vie. Et la lune, blême et impassible, restait de marbre devant les apostrophes de la jeune elfe. De la jeune elfe… Voilà qui était discutable. Car elle était encore sous l’apparence d’une chimérienne blonde à la coiffure inégale. Heureusement pour ses chevilles et son vocabulaire, elle avait fini par maîtriser le port et la démarche de Mirage. Mais avoir perdu la faculté de ressentir les présences la mettait sur les nerfs. Plus d’une fois, elle était tombée sur un loup-garou sanguinaire qu’elle n’avait absolument pas vu venir. Au cours de ces combats épiques où les bêtes ne comprenaient pas ce que leur voulait leur maîtresse, elle avait pu constater le manque de souplesse et de rapidité de Mirage. La chimérienne compensait par la force mais Nausicaa n’y était pas du tout habituée. En plus des cheveux coupés, le corps de Mirage arborait maintenant de féroces griffures.

Quant à Keryan, dans ce corps de loup-garou inconfortable, il marmonnait sans cesse des mots incompréhensibles mais rageurs. En plus de l’odeur insupportable de son enveloppe charnelle, il avait pu noter le nombre de parasites qui infestaient sa fourrure. Il s’arrêtait chaque fois que les démangeaisons se faisaient trop intenses et se grattait furieusement. En outre, il avait peine à marcher silencieusement, porté sur ces pattes démesurées.

Somme toute, les deux compagnons du Nord se plaignaient à juste titre. S’il n’y avait pas eu Ramacittà et ce maudit mage, ils se seraient volontiers écroulés sur le sol pour se morfondre jusqu’au bout de la nuit. C’était bien leur but chevaleresque qui les faisait avancer. Et, effectivement, ils avaient bien avancé. Il était près de quatre heures du matin lorsqu’ils découvrirent le camp des monstres. Nausicaa avait d’ailleurs maugréé avec mauvaise humeur qu’ils l’auraient déniché plus vite s’ils n’avaient pas tourné en rond durant deux heures. Mirage n’avait pas le moindre sens de l’orientation, ce qui exaspérait au plus haut point la grande voyageuse qu’était l’elfe du Nord. Mais finalement, Keryan et Nausicaa étaient bien arrivés à destination, voilà tout ce qui importait.

Mais la partie ne s’avérait pas aisée… Cachés dans les fourrés, le frère et la sœur purent constater l’étendue du pouvoir de Mirage. Des centaines et des centaines de loups-garous. Rôdant, se battant entre eux, sommeillant, rognant quelques os d’origine douteuse… Le corps de Mirage trembla terriblement et Nausicaa fronça les sourcils. Eh bien ! Cette chimérienne ne contrôlait-elle jamais ses sentiments ?! Elle prit une profonde inspiration et ferma les yeux, plongée dans une intense concentration. Au bout de quelques instants, le corps se détendit et la sœur de Godan découvrit un regard impassible.

« Bien. » murmura-t-elle d’un ton déterminé. « Suis-moi, Keryan, et sois moins toi-même que jamais. »

Nausicaa se leva alors et s’avança vers le campement. Le loup qui la poursuivait d’un air bestial fut étonné de voir à quel point sa sœur jouait son rôle. La tête haute, le regard dédaigneux, la démarche lente et auguste… Il ne reconnaissait plus Nausicaa. Un frisson lui parcourut l’échine mais il ne se départit pas de son regard mauvais. Les deux compagnons traversèrent cette mer de fourrures pestilentielles avec aisance. Si les bêtes ténébreuses les remarquaient, ils ne les attaquaient pas et les saluaient presque. Mirage ne répondait pas à ces marques de respect et progressait hautainement vers une tente colossale qui était érigée au centre du campement. Quant à Keryan, il grognait à merveille et menaçait chacun de ses semblables de ses crocs jaunâtres mais acérés.

Au fond d’elle-même, Nausicaa sentait peser un lourd malaise. Elle était à découvert, l’arme au fourreau, au milieu d’un troupeau colossal de monstres… Elle regrettait ses poignards, son corps, ses sens, son contrôle d’elle-même. Imaginez-vous seul, enfermé dans une maison qui n’est pas la vôtre… Une demeure vide, sombre et lugubre… Voilà quels étaient les sentiments de Nausicaa, à ceci près que, dans son cas, c’était un corps étranger qu’elle habitait.

Mais elle conservait à merveille son masque de mépris et de répugnance. Enfin, arrivée auprès de la tente, elle effectua un petit geste futile de la main pour ordonner à Keryan de rester dehors. Elle poussa les tissus de l’entrée d’une façon désinvolte et pénétra l’antre ennemie. L’intérieur était immense et fastueux, provocateur de richesses, à l’image de Mirage. Un homme tournait le dos à Nausicaa, apparemment occupé à s’empiffrer grossièrement. D’une voix arrogante, la chimérienne aux cheveux d’or l’apostropha :

« Eh ! Le mage ! »

Le bonhomme se retourna lourdement, soupirant comme un bœuf. Nausicaa le détailla avec minutie et nota une certaine ressemblance avec feu le magicien Etilatram, soldat du Nord. Ces mêmes cheveux et teint blancs, ces yeux et sourcils noirs ténébreux… Une seule et unique dissemblance : le mage de Mirage était doté d’un fort embonpoint qui le mettait à mal au moindre de ses gestes. Il était habillé tel un seigneur, de soie et d’or. D’une voix lasse et grasse, il murmura à Nausicaa :

« Ma très estimée Majesté, je sais que mon nom n’est pas commun mais, je vous le répète, je m’appelle Wicendatrem. Je comprends fort bien que Votre Grandeur Sérénissime ne le retienne pas de sitôt mais essayez de le prononcer une fois, au moins… »

Le visage de Mirage prit alors une expression de surprise et de compassion propre à Nausicaa et la jeune femme balbutia :

« Wicenda… Tram ? »

« Trem. » corrigea l’homme d’une voix mielleuse mais surprise.

Tiens donc ! Voici alors que cette peste de chimérienne, enfant gâtée et capricieuse, obéissait sans le moindre sarcasme ? Etrange… Il fronça les sourcils avec gravité.

« Êtes-vous malade, Splendeur des Splendeurs ? » demanda-t-il d’un ton très sérieux.

Nausicaa se traita intérieurement de tous les noms et déclara précipitamment, d’un ton suffisant et rieur :

« Non, non, pas du tout. En réalité, Wicendatram ou Wicendatrom… »

« Trem. »

« Peu m’importe, je voulais simplement savoir ce que l’on ressentait à prononcer un nom aussi ridicule. Vous n’êtes vraiment pas gâté par le sort, mon ami ! »

Elle éclata d’un petit rire moqueur et s’installa avec superbe sur l’un des fauteuils de la tente, croisant les jambes majestueusement. Wisendatrem eut un petit rictus qui en disait long mais Nausicaa fit mine de n’avoir rien vu. D’un œil royal, elle examinait ses ongles roses en faisant voleter ses cheveux d’or d’un mouvement de tête. Le mage s’exclama alors avec stupeur :

« Par les dieux, je n’avais pas remarqué votre nouvelle coiffure, Votre Excellence ! Magnificence des magnificences ! Vous êtes absolument merveilleuse ! »

Le mage avait beau s’extasier de sa voix doucereuse, il en pensait tout de même autrement. Quelle idée cette folle avait-elle eu ! Son manque de goût évident avait fini par éclater au grand jour…

« Merveilleuse ? Comme toujours. » répliqua Nausicaa d’un ton méprisant, tout en réprimant un éclat de rire.

Finalement, elle s’amusait bien, cela changeait de l’ordinaire de sentir son ennemie humiliée. Car le ton suave qu’empruntait le mage témoignait bien de son hypocrisie totale. Alors, elle croisa ses doigts fins et planta son regard émeraude dans les yeux porcins du mage, l’air profondément solennel.

« Bien. » annonça-t-elle. « Passons aux choses sérieuses. J’ai fini par éliminer cette idiote d’elfe sauvageonne. Voilà une vermine de moins à me faire barrage. Son corps gît quelque part vers l’Est de Ramacittà. Cette folle cherchait à sortir de la cité, elle avait pour but de vous assassiner, vous rendez-vous compte ? Quelle effronterie ! »

Elle éclata d’un rire froid tandis que le mage grimaçait un sourire terrorisé. Soudain, alors que Nausicaa poursuivait son hilarité forcée avec brio, un grand éclair blanc ébranla toute la tente et foudroya la chimérienne. Elle cessa subitement de rire, interloquée, et papillonna rapidement des paupières. La lumière aveuglante se dissipa et elle se trouva devant un Wisendatrem interloqué, la bouche semi-ouverte et l’air profondément ébahi.

« Qu’y a-t-il ? » demanda-t-elle de son ton supérieur.

Alors, elle ouvrit de grands yeux étonnés et plaqua ses mains à sa bouche. Sa voix… Un timbre doux et bas, une musicalité sourde à elle seule. Où était donc le sansonnet qui se cachait dans sa gorge ? Où était la voix de Mirage ? Nausicaa, surprise au plus haut point, bondit de son fauteuil avec vélocité. Par la lune ! Sa vitesse, sa vue, son odorat, son ouïe, sa souplesse, son don de perception… Tout était là, comme auparavant !

« Que les étoiles m’en préservent… » murmura-t-elle en palpant son visage et sa chevelure avec épouvante.

Une peau douce et froide, sans la moindre balafre. Des yeux azur vifs et presque bridés, ciselés sous de longs cils et des sourcils effilés. Une bouche non pas pulpeuse mais des lèvres fines et expressives. Un nez rectiligne et non plus busqué. Une abondante chevelure d’ébène qui tombait comme une pluie agréable jusqu’au bas de ses reins. Une mèche sur son front d’albâtre. Des oreilles effilées. Une petite taille. Des vêtements sobres, une chemise courte noire, un pantalon de la même couleur, s’élimant au bas de ses genoux, une cape brune usagée, des bottes de fourrure… L’elfe du Nord était de retour. Elle eut un petit rictus gêné à l’adresse du mage et souffla :

« Eliminée ou presque, comme toujours… »

Le corpulent personnage se leva précipitamment, renversant par la même occasion la table emplie de victuailles. Son visage tout à l’heure pâle était à présent rouge écarlate.

« Vous ! » s’écria-t-il d’une voix éclatante de colère.

« Moi ? » répliqua la jeune elfe en tirant ses poignards d’un geste leste.

A l’extérieur, une tumulte incroyable tonnait. De grand fracas de lutte résonnaient, des grognements, des hurlements… Keryan avait apparemment retrouvé son apparence. Wicendatrem, lui, hurlait en titubant sur ses jambes courtes :

« Vous avez tué mon frère ! »

Nausicaa reporta son attention sur le mage et fronça les sourcils. Son frère ?

« Etilatram ? » demanda-t-elle, soucieuse.

« Je vais vous tuer ! » s’écria l’autre en se ruant vers la jeune femme qui avait repris une mine impassible.

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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeVen 24 Juil 2009 - 0:52

...

Alors qu’elle effectuait souplement et vélocement une pirouette sur le côté, le mage plongeait tête la première dans un fauteuil. Il se releva difficilement, suant, pantelant et soufflant durement. Ses yeux étincelaient de fureur et de haine. Nausicaa dit alors d’une voix claire, toujours en posture défensive :

« Que les choses soient claires. Votre frère m’a enlevée et il a bien été tué. Certainement pas par moi, j’étais sous l’emprise de l’un de ses charmes. »

« Je n’en ai fichtre rien à faire, maudite elfe ! » tonna le mage en fouillant dans l’une de ses poches. « Si vous n’aviez pas fourré votre nez de sauvage dans la politique, Etilatram serait toujours de ce monde ! »

Nausicaa haussa des épaules avec désarroi. Bien entendu. Elle était responsable de cette mort. Et de celles des soldats qui s’étaient sacrifiés pour elle sur les champs de bataille. Bien entendu, Wicendatrem pouvait tout lui reprocher. Les yeux perdus dans le vague, elle ne remarqua pas que le sorcier détenait entre ses mains une fiole translucide dans laquelle évoluait une vapeur noire. D’un geste violent, il la projeta contre le sol. Ce fut à cet instant que Nausicaa reprit ses esprits. Une grande nuée ténébreuse s’échappa alors de la fiole et fondit sur elle.

« Meurs ! » hurla le mage d’une voix extatique.

L’elfe, terrifiée, se trouva bientôt enveloppée dans des vapeurs noires qui s’insinuaient en elle-même par sa bouche et ses narines. Elle poussa un hoquet stupéfait et tenta de se dégager de ces nuées implacables. Une douleur impitoyable s’introduisait en elle-même… Ses yeux lui piquaient abominablement, ses membres s’engourdissaient et semblaient se déchirer de toute part, sa tête allait comme exploser… La souffrance, atroce, distordait ses traits. Elle s’effondra à genoux, le visage entre ses mains. Que ça s’arrête… Que ça s’arrête… Que tout ça s’arrête ! Elle mourrait. Elle le sentait, c’était inéluctable. Sa vie lui échappait par tous les pores. Si seulement quelqu’un… Quelqu’un… Elle allait s’effondrer, son regard se faisait vide… Ses mains s’abattirent sur le sol pour la soutenir, crispées et frissonnantes. Alors que son corps allait glisser contre terre à jamais, un coup de vent glacial souleva les pans de la tente. La bourrasque, cinglante, chassa violemment les nuées noires et se glissa à son tour en Nausicaa. Un instant passa, elle agenouillée, les yeux clos, le visage inexpressif, lui, debout, les bras croisés, la mine victorieuse. Enfin, elle rouvrit les yeux. Un regard aux mille couleurs se dévoila alors, un regard empli d’énergie et de fureur. Elle se leva lentement mais souplement. S’avança d’un pas compassé vers le mage qui, à présent, tremblait de terreur. Elle s’apprêta à bondir, poignards en avant, le regard hanté de chimères bigarrées. D’un saut impressionnant, elle fusa vers le sorcier, ombre et lumière. Et, violemment, la jeune femme aux cheveux d’ébène prit la forme d’un Loup colossal à la fourrure immaculée. La créature éthérée plongea sur Wicendatrem. D’un hurlement terrifiant, il abattit sa gueule emplie de crocs d’ivoire sur le visage du mage. Le temps d’un souffle et il n’était plus.

Un long cri lupin résonna alors en travers tout Ramacittà. Les champs de force bleutés qui enveloppaient la cité s’effondrèrent comme un château de cartes dans un coup de vent. Alors, le Loup au pelage plus blanc que la neige sortit de la tente en la détruisant à demi et fit face aux monstres noirs qui assaillaient férocement Keryan. L’ombre du Nord lança un regard exorbité à sa divinité et le combat cessa immédiatement. L’Esprit du Guerrier prit alors sa voix la plus claire et la plus glaciale :

« Loups ! Entendez-moi ! Vous vous êtes conduits comme les pires des créatures, infâmes monstres que vous êtes ! Vous salissez notre nom et notre dignité, tuez vos semblables et obéissez comme des chiens au premier tyran venu ! L’heure de votre fin est proche, ignobles traîtres ! Ma vengeance divine s’abat aujourd’hui sur vous ! »

Il poussa alors un hurlement terrifiant et Keryan, impressionné, se rangea sur le côté. Les loups-garous, d’un même pas frémissant de terreur, reculèrent. Mais le Dieu, impitoyable, fondit sur eux tel un éclair blanc. Son contact même brûla les créatures de la nuit, ses crocs les déchiquetèrent sans difficulté, sa force les propulsaient contre les arbres aux alentours et bientôt… Bientôt le campement de Mirage ne fut plus qu’un immense charnier.

Le Loup opalin se redressa alors, le pelage maculé de sang. Il lança un dernier regard chaleureux à Keryan et disparut, laissant place à Nausicaa à qui il lança :

« Beaucoup de choses ont changé, jeune elfe. Toi et moi, à présent, ne sommes plus qu’un. Lorsque tu le désireras, j’apparaîtrai. Cela inclut quelques changements physiques sans importance. Par ailleurs, cours te chercher des feuilles d’Atelas pour te soigner, le maléfice du mage ne s’est pas dissipé. Cours. »

Nausicaa se redressa et frémit de souffrance. En effet. La douleur s’était faite moins intense, mais elle subsistait. Des feuilles d’Atelas. Bien. Elle accorda un regard à Keryan qui restait pantelant de stupeur.

« Ma sœur… » souffla-t-il, estomaqué. « Tes yeux… »

Nausicaa fronça les sourcils et se frotta les paupières frénétiquement.

« Pas le temps, Keryan… » murmura-t-elle d’une voix tremblante. « Des feuilles…d’Atelas… Sinon… »

Elle n’eut pas la force de terminer sa phrase et y renonça. D’un geste, elle invita Keryan à la suivre et les deux compagnons s’enfoncèrent dans la forêt.



Au bout de quelques heures de recherche, Nausicaa dénicha une plante mordorée sous un buisson. Délicatement, d’une main fiévreuse, elle la déracina. L’Atelas. A présent, retourner au cottage, faire bouillir la plante et l’avaler… Aussi simple que cela… D’une démarche chancelante, suivi de son frère affolé, l’elfe du Nord fila entre les arbres. Tout semblait vaciller autour d’elle, le sol n’était plus stable… La forêt tanguait comme un bateau pris dans une tempête… Finalement, elle arriva en vue de Ramacittà…

Se soutenant aux maisons et aux échelles, fuyant les regards épouvantés des passants, elle tâtonna jusqu’à son refuge où Godan, le seul, l’unique, l’attendait… Frémissante, elle se présenta sur le pallier, Keryan sur ses talons. D’un pas titubant, elle pénétra dans la maison. Tout était plus flou encore. Les murs se resserraient contre elle, le sol cédait sous ses pieds… Elle distinguait d’étranges taches de couleurs… L’une d’entre elle était Mirage, étendue face contre terre, égorgée. L’autre était un loup-garou immonde. Près d’eux, prostré contre lui-même, serrant contre son torse un animal blanc et noir, Godan. Nausicaa s’avança péniblement vers lui et posa une main apaisante sur son épaule. Elle se laissa tomber à genoux, face à lui. De ses mains tremblantes, sans même comprendre ce qu’elle faisait, elle attrapa le tigre qu’il étreignait… Elle observa un moment Thiz qui ne semblait souffrir d’aucune blessure par le sang. En revanche, elle sentait en lui le même mal qui l’envahissait, elle. Sans un mot, elle rendit le jeune animal à Godan et se releva, la tête flottant étrangement de droite à gauche. Elle savait ce qui lui restait à faire. Pauvre… Thiz… Tant pis…

Elle se dirigea d’un pas instable vers la cuisine. Le feu incendiait la cheminée… Bien. Ralentie, appesantie, elle emplit une casserole d’eau et y laissa tomber l’Atelas. Puis, machinale et chancelante, elle plaça le récipient sur l’âtre et s’appuya contre la cheminée. Tant pis… Pauvre Thiz… Son regard vague et endormi attendait patiemment que l’eau boue. Ses bras s’affaiblissaient, ses jambes ne pourraient bientôt plus la tenir debout… Allons, juste un petit effort… Des bulles apparurent enfin dans la casserole et Nausicaa la sortit du feu avec tout l’empressement dont elle était capable. Elle récupéra la plante qui étincelaiit à présent, pareille à de l’or en fusion. Plus trébuchante que jamais, elle regagna la salle principale.

Pauvre Thiz… Tant pis… Elle s’affaissa contre le plancher… Tourne… Tourne… Bientôt, ce serait fini… Pauvre Thiz…

Alors, d’un geste soudain vif et implacable, elle saisit le tigre et lui enfourna l’Atelas dans la gueule. Elle le força à mâcher, à avaler et à déglutir… Quelques secondes plus tard, le petit animal s’éveillait, l’air surpris. Nausicaa eut un sourire chaleureux, regarda Godan droit dans les yeux et souffla :

« Plus d’Atelas dans la forêt… Tant pis… Tu sais que je t’ai toujours trouvé exceptionnel… Godan… C’est… »

Son souffle se fit très court et elle eut un hoquet. Mais la respiration lui revint et elle eut assez de force pour constater que Keryan et Kelerenn se lovaient contre elle, affolés. Elle murmura alors d’un ton lent et soucieux :

« C’est dommage… Mais après tout… Ramacittà et Thiz sont saufs… Tes conseillers seront satisfaits et la guerre cessera… Ma disparition ne fait…que des heureux… Et puis… La mort est une aventure qui mérite d’être vécue, pas vrai ? Que serait la vie sans la mort ? Plus de sens… Pas grave… »

Elle papillonna des paupières, l’allure ensommeillée, et lança une dernière fois :

« Je t’aime… »

Alors, doucement, délicatement, son corps bascula contre Godan. Ses iris hantés d’aurores boréales se voilèrent sous ses lourdes paupières… Peut-être à tout jamais.

...
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Godan
Chimérien, Roi de l'Est
Godan


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeMer 19 Aoû 2009 - 20:51


Une onde noire enveloppa les ailes de Godan. Non, elle ne pouvait pas mourir ! La peur tétanisait le chimérien, pourquoi n’avait-il pas empêché Nausicaa de faire ça ! Pourquoi ? La peur, la tristesse. Que d’émotion violente et dure ! La mort avait envahit la demeure. 7 jours de bonheur en enfer. Il la serrait dans ses bras, affolé. Ne sachant plus quoi faire. Les larmes ruisselaient, comme la cascade de Nausicaa. Thiz s’en voulait, Kelerenn couinait, Keryan hurlait à la mort. Godan ne bougeait pas… Seul ses larmes effectuaient des mouvements continus. Thiz le bouscula essuyant une larme:
« Mais, Godan, fais quelque chose !!! »
« Ramène-la à la vie Godan ! »
Oui mais comment ! A part la serrer et pleurer, c’est tout ce que son cerveau, même si celui-ci n’était pas trop développé, lui ordonnait de faire. Soudain un éclair lui vint à l’esprit. Il ne remercierait jamais assez Eloy de lui avoir montré les défilés des pompiers du royaume. Il allongea sa princesse, et lui appuya alors plusieurs fois sur le ventre. Puis il rapprocha sa tête de celle de Nausicaa et lui fit du bouche à bouche. Keryan sortit alors de ses gonds et s’énerva, cria, hurla contre Godan :
« Godan tête d’âne ! Ma sœur meurt et toi tout ce que tu trouve à lui faire c’est du bouche à bouche ! »
« Mais Keryan, c’est comme ça normalement ! »
Le roi était désespéré. Il pensait pourtant faire un geste de bienveillance mais en apparences non…
« Oui c’est comme ça, mais pour le bouche à bouche, il ne faut pas mettre la langue ! Cherche une autre idée !!! »
Godan rougit de honte. Trouver une autre idée et vite…il regarda ses amis, puis la pièce. Il fit le tour mais rien ne pouvait les aider. Tout à coups, il se rendit compte qu’il n’était qu’un idiot ! Chaque secondes étaient précieuses et il ne venait de trouver la solution que maintenant :
« Fliz, vole le plus vite que tu peux, je t’en supplie ! Cours chercher Durin et Eloy ! Keryan, cours dans tout Ramacittà, cherche des médecins et ramène-les ici ! »
« Mais Godan, il ne me compr…. »
« Dépêche-toi ! »

De longues minutes passèrent une éternité. Elle mourrait sous ses yeux. Il pleurait sous ses yeux. Il culpabilisait horriblement. Elle était morte par sa faute… Mais n’était-ce pas mieux ainsi ? N’était-ce pas mieux pour son peuple ? Non ! Bien sûr que non ! Elle était sa femme, celle qui lui avait redonné envie d’aimer, de régner de surprendre !
Il patientait encore et encore. Les plus longue minutes de toute sa vie. Mais peut-être était-ce les dernières minutes de sa raison d’être.
« Nausicaa, ma reine, survit, je t’en supplie, résiste, ne t’approche pas du point blanc ! »
Il lui parla, essayant de ne pas l’endormir. Kelerenn se leva et se mit à mordre la flûte de Godan. Oui, bien sûr, la flûte. Il l’approcha de ses lèvres et en joua. La chanson se prénommait, star des étoiles, mais son nom scientifique se révélait être : au revoir mon étoile.
Keryan interrompit Godan, déboulant comme un fou dans la demeure. Il regardait derrière lui, un pas sourd tapait contre le plancher.
« Godan, tous les médecins ne m’ont pas comprit, c’est le seul, mais pas le meilleur… »
« Bien joué Keryan. »
Un chimérien se dévoila sur le pas de la porte. Il avait au moins 100 ans à en juger à ses rides omniprésentes sur son visage. De grosses lunettes, lui donnant des yeux de poissons rouges : gros et globuleux, étaient couchées sur un petit nez qui semblait résister tant bien que mal au poids exercé par les verres. Sa bouche édenté offrait un sourire d’une horrible splendeur à quiconque le regardait. Mais étrangement ce n’est pas ses dents qui attiraient l’intention. Un langue deux fois plus grandes que son corps pendait, une langue de tamanoir sûrement. Pas un poil sur le crâne, il semblait hériter également de la chauve sourie, grâce à ses ailes membraneuse reliant ses pieds à ses mains. Sa queue et ses oreilles semblaient provenir d’un lapin rose. Habillé dans un peignoir arborait de plein de petits cœurs rouge, grassouillet et petit, marchait de droite à gauche, en pingouin, le nez rouge il tanguait comme un bateau dans une tempête. Il était saoul. Il avança, d’un pas décidément pas sûr, et fit d’une voie aigu à vous en crever les tympans (un peu comme celle d’un moineau castrée) :
« Il est ou le patient ?!!! »
« Docteur, enfin, elle est là, dépêchez-vous elle va mourir ! »
« No problémo frérot, chouine pas elle va pas clamser ! »
Il s’approcha et prit place devant Nausicaa. Il avança la main et lui toucha le nez…
« La truffe est humide… Elle est malade ! »
Godan ne comprit strictement rien dans un premier temps…
« Godan, je suis désolé…C’est un vétérinaire, pas un médecin… »
« Mais comment veux-tu qu’elle survive avec un veto bourré avec des oreilles de lapins en peluche ? »
« C’est pas en peluche, touches, c’est du vrai… »
« Excuses moi Godan je sais, moi aussi je suis désespéré, mais seulement deux personnes m’ont écouté ! Lui, et le croque mort de Ramacittà ! »
Godan ne savait plus s’il devait pleurer, rire, crier, mourir et boire un tonneau de bière pour oublier…
« Bon mon petit monsieur, il n’y a qu’une seule solution, il faut la piquer… »
« MAIS VOUS ALLEZ PAS LA PIQUER ! »
« Ah mais vous avez le choix, soit je la pique, soit je lui met la main dans les entrailles, je titille le cœur afin qu’il redémarre… Mais sa ne marche que sur un caniche sur 100… »
« MAIS MA FEMME N’EST PAS UN CANICHE ! C’EST UNE ELFE !!!! »
Le chimérien retira ses lunettes…
« Ha oué… ça va pas marcher alors...»
"Et bah non ça va pas marcher!"
La seule dernière chance de Godan était Durin et Eloy. Godan pria les dieux un par un, s’excusant encore une fois de les déranger, pour que le nain et l’elfe arrive le plus vite possible avant que le médecin, dont Godan su bien plus tard qu’il se prénommait le Dr Tigon, ne dissèque son épouse. Et sa prière fut exaucé, ils arrivèrent deux secondes après, affolés, de l’Atelas dans la main, Fliz à coté affichant une mine victorieuse.
« Nausicaa ! »
Eloy s’approcha et retira une mèche rebelle du front de Nausicaa. Elle semblait souffrir. Durin révéla alors ses talents de médecine des plantes et prépara le remède. Dr Tigon ne pu s’empêcher de dire :
« Attendez, vous faîtes du ponche ? J’ai une idée on va faire un concours ! »
Et lui aussi fit sa mixture…

Godan approcha le verre, espérant que cela ne soit pas trop tard…il la fit boire de force. Le cœur rebattit d’une manière régulière. Il alla l’allonger dans le lit, et attendit jusqu’au lendemain matin, s’endormant d’épuisement, et n’ayant plus une larme à verser…



[HRP: j'espere avoir réussit mon tour de force de faire d'un texte triste quelque chose de comique...En espérant aussi que tu as bien rigolé ^^ ]
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Nausicaa Evaëlle

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Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: 7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa]   7 jours de repos....[Godan pv Nausicaa] Icon_minitimeSam 10 Oct 2009 - 2:50

...

Il y avait quelque chose d’étrange… Quelque chose d’étrange dans le monde où elle avait sombré… Elle avait l’étrange impression d’être couchée sur le pont d’un navire qui traînait et roulait paresseusement en travers des flots sereins. Un silence étonnant l’enveloppait, tandis qu’elle était bercée par on ne sait quelle force mystérieuse. L’absence de bruit ne semblait pas s’apparenter au néant glacial mais plutôt à la quiétude d’un sommeil sans rêve. Nausicaa s’était totalement détachée de son corps – quel corps, d’ailleurs ? en avait-elle jamais eu un ? – et flottait quelque part, autre part, à quoi bon savoir où ? Tout était si bien, elle n’entendait même plus ses propres pensées, ne ressentait même plus ses souffrances profondes… Si son enveloppe charnelle souffrait quelque part, quelle importance ? Elle n’y songeait pas, d’ailleurs.

Le doux bercement des vagues de son esprit emportait ses réflexions et raisonnements, elle ne se posait aucune question. Il n’y avait ni passé ni suite des événements, elle n’existait plus. Que dire d’autre ? Elle n’avait plus de corps et ne pensait plus. Etait-ce cela, la mort ? Tout était si doux alors… Si tranquille et si apaisant… Finalement, cela ne constituait-il pas la délivrance d’une vie de souffrances et de peines ? A vrai dire, elle ne s’en rendait même pas compte.

Elle n’avait plus du tout conscience du temps qui s’écoulait… Mais étrangement, elle finissait par…se rendre compte… que le doux bercement ralentissait petit à petit… Pour ne plus du tout paraître, finalement. A présent, de singulières taches de couleur dansaient sous ses paupières… Elle distinguait çà et là des visages qui lui étaient plus ou moins familiers… Mais dont les noms lui échappaient totalement… Il y en avait un, plus particulièrement, qui revenait sans cesse, souriant et tendre. Ses yeux d’émeraude étincelante. Ses cheveux d’un or resplendissant. Ses bras qui s’ouvraient avec chaleur. Quel était son nom ? Quel était son nom ? Quel était… Oh !

En se concentrant profondément, elle parvenait à percevoir une mélodie sourde et régulière, deux chamades mêlées et deux cœurs qui battaient à l’unisson… Cette musicalité n’était pas la sienne mais elle émanait de son…corps… Deux couples de battements emplissaient son âme et ses sens… Ses oreilles percevaient à présent ses sons, uniquement et exclusivement. Alors, un coup violent déchira sa torpeur, son cœur fit un bond prodigieux dans sa poitrine et elle fut parcourue d’un soubresaut formidable.

Brutalement, elle s’était dressée sur son séant, les yeux exorbités, le corps inondé de sueur. Ses mains se crispaient contre son abdomen, son regard brillait de terreur et ses cheveux noirs tombaient, hirsutes, sur sa poitrine et dans son dos. Sa respiration était plus saccadée que si elle avait parcouru des lieues sans s’arrêter. Elle papillonna longuement ses paupières agitées de tics nerveux. Tout était trouble autour d’elle… Que se passait-il ? Où était-elle ? Elle pleurait sans s’en rendre compte, la mine totalement déboussolée… Et elle ne se sentait pas bien… Son ventre émettait des bruits étranges. Son corps tremblant était frigorifié, mais, malgré cela, elle transpirait abondamment.

Elle attendit un moment et tenta vainement de se calmer, assise sur ses draps humides. Petit à petit, son environnement se stabilisa et elle put attacher un regard un peu plus confiant à la chambre. Une douce lumière baignait la pièce et se reflétait dans les nouvelles prunelles d’aurores boréales de Nausicaa. Sa gorge était serrée, elle se sentait sur le point de vomir.

Lorsqu’elle fut bel et bien éveillée, elle voulut se lever. Elle posa doucement ses pieds blancs sur le plancher grinçant et, encore embrumée, voulut faire quelques pas. Mais, à peine fut-elle debout que ses jambes chancelèrent… Elle s’appuya contre un mur, les yeux grands ouverts et se plia en deux. Elle avait si mal au ventre… Dans une inspiration profonde, elle releva la tête et dut clore ses paupières, sans quoi ses nausées auraient pris le dessus sur sa résistance. Elle resta un moment pantelante, respirant difficilement et déglutissant de son mieux. Alors, tandis qu’elle demeurait plus silencieuse que la tombe, un souffle régulier et surtout très familier vint bruisser à ses oreilles… Immobile mais tremblante, elle ouvrit les yeux et tourna lentement la tête vers le jeune homme qui était assoupi sur une chaise, face au lit qu’elle venait de quitter.

Avec un sourire d’une suavité ineffable, elle le contempla de longues secondes, oubliant jusqu’à sa douleur. Effondré contre son dossier, le garçon semblait dormir d’un sommeil pesant. Des cernes profonds assombrissaient son visage. Nausicaa voulut s’approcher de lui afin de l’enlacer mais elle fut prise d’un étrange hoquet.

Alors, ses jambes reprirent une certaine vigueur et elle se précipita en dehors de la chambre, en direction de la salle de bain. Là, elle se précipita vers les toilettes et régurgita tout ce qu’elle avait pu avaler hier. Puis elle s’assit contre un mur et respira profondément, comme si la moindre goulée d’air lui était vitale. Les nausées la reprenaient.

Elle resta bien vingt minutes dans la salle de bain, rejetant même ce qu’elle n’avait plus. Lorsqu’elle en ressortit enfin, pliée en deux, les cheveux plaqués sur le front par la transpiration, elle referma la porte sans bruit et se redirigea vers la chambre. Puis elle passa doucement devant Godan qui eut un froncement de sourcils dans son sommeil. Sans bruit, elle se glissa à nouveau dans ses draps. Son ventre se tordait encore de douleur et les hauts de cœur n’avaient de cesse. Mais ses paupières étaient si lourdes qu’elle ne put résister à l’envie de les fermer.

Mais avant même d’avoir eu le loisir de songer à s’endormir, elle entendit un grattement frénétique à la porte, puis un petit gémissement. Elle poussa un soupir exténué et assembla ses forces pour rouvrir les yeux et se relever. D’un pas traînant, elle alla vérifier si ce bruit incessant provenait bien du couloir. Et ce fut sans la moindre surprise qu’elle trouva Keryan sur le pallier. Le loup noir paraissait particulièrement peiné. L’œil morne et le poil sans brillance, il donnait l’impression d’avoir passé une nuit blanche.

« Keryan… » murmura Nausicaa d’une voix sourde.

« Comment vas-tu ? » lança-t-il d’un grognement bas, en détaillant le visage blême de sa sœur et la posture prostrée qu’elle empruntait.
« J’ai déjà connu de meilleurs moments, mais ça va. » marmonna-t-elle en plongeant son regard bigarré dans les iris mordorés du loup.

Celui-ci, s’enquit alors, évaluant avec stupéfaction la nouveauté physiologique qu’elle arborait à présent :

[color=red]« C’est l’Esprit du Guerrier qui t’a donné ces yeux, n’est-ce pas ? Il fait partie de toi, désormais ? »
« Oui. » souffla-t-elle avec fascination. « Je ne l’ai jamais senti si proche, si attaché à moi. C’est comme si nous ne faisions plus qu’un… »

Il y eut un moment de silence puis Keryan susurra :

« C’est vraiment extraordinaire… »

Nausicaa hocha doucement la tête puis elle s’appuya lentement contre le mur, la mine épuisée et le visage couvert de sueur. D’une voix minuscule, elle demanda alors :

« Mon frère, où est Eloy ? Je crois… Je crois avoir besoin de son aide… »

Ses jambes recommençaient à trembler, il fallait absolument qu’elle regagne son lit… Keryan l’évalua encore de la tête aux pieds et s’empressa de répondre :

« Il n’est pas loin, je pense qu’il est allé dénicher quelques plantes dans la forêt. Je cours le chercher, retourne te coucher, tu as très mauvaise mine. »

Alors, il se détourna rapidement et descendit les escaliers quatre à quatre. Nausicaa referma la porte une fois encore, du plus précautionneusement qu’elle pût, et s’effondra sur son lit, sans même prendre le temps de s’envelopper dans ses draps. Alors, elle s’engonça dans un lourd sommeil, fermant les yeux sur la silhouette de Godan qui se profilait face au jour.

...

Un Elfe de haute taille, au visage emprunt de bienveillance et aux yeux d’un pers étincelant, la tenait en équilibre sur ses genoux. Ses cheveux d’un noir de jais, attachés en catogan sur son dos, rappelaient sans aucun doute la teinte des siens. Ils se trouvaient tous deux dans le salon d’une petite maison ordonnée et fleurie. L’homme aux yeux bleu vert lui parlait. Au commencement, elle eut des difficultés à entendre ce qu’il disait, puis à le comprendre. Finalement, elle saisit très clairement les paroles enthousiastes qu’il lui adressait.

« Sais-tu, Nausicaa, que la naissance d’un Elfe est célébrée par la Nature entière ? L’eau des cascades, les feuilles des arbres, les animaux de Mystéria, les vents par delà la montagne, les étoiles du ciel chantent l’arrivée d’un être aussi sage. Dans quelques heures, tu verras ce qu’il en est… Dans quelques heures, ta petite sœur, Aénor, fera chanter la nature. »

Fascinée, elle demanda alors d’une voix plus aigue que d’accoutumé :

« Oh, Papa, ça signifie que les étoiles danseront dans le ciel, s’il y a une fête ? »

L’Elfe aux cheveux d’ébène eut un rire franc et déclara alors de sa voix suave :

« Sans doute. Elles ont beaucoup dansé, lorsque Maman t’a mise au monde, ma chérie. Certaines, fatiguées d’avoir autant célébré ton arrivée, sont tombées du ciel. Si tu cherches bien, dans les plaines, autour de Kalos, peut-être trouveras-tu ces bijoux de la nuit harassés… »

Elle eut un grand sourire et s’apprêta à demander la permission de sortir pour commencer ses explorations. Mais un deuxième Elfe, blond, celui-ci, déboula d’une pièce juxtaposée et déclara précipitamment au père de famille :

« Eoyn ! C’est Katell ! Elle perd les eaux ! Il faut que tu viennes, elle te réclame ! »

Le dénommé Eoyn repoussa doucement Nausicaa tandis qu’un Eloy moins âgé s’approchait d’elle à grandes enjambées. Il s’agenouilla devant elle et la prit par les épaules avec force. Son visage sembla alors vieillir petit à petit tandis qu’il la secouait comme un prunier.

« Nausicaa ! Tu perds les eaux ! Tu perds les eaux ! »

Tout sembla alors sombrer dans le néant.

...

« Réveille-toi ! Tu perds les eaux ! Les enfants arrivent ! »

Elle ouvrit doucement les yeux et, hébétée, se rendit compte qu’elle était allongée dans des couvertures humides. Eloy, satisfait de la voir émerger, lui demanda en lui caressant les cheveux :

« Comment vas-tu ? »

Il lui fallut quelques instants pour répondre à cette question… Elle n’avait plus de nausées mais son ventre se contractait douloureusement. Elle gémit un instant et murmura d’une voix pâteuse :

« Pas bien… »

L’Elfe à la chevelure d’or l’allongea délicatement et souffla :

« Ne t’inquiète pas, je vais m’occuper de toi… »

Nausicaa fronça les sourcils et regarda autour d’elle avec circonspection. Keryan, assis dans un coin de la pièce, Kelerenn entre les pattes, la scrutait avec angoisse. Kinase, l’épouse de Nemli, faisait des vas et viens de la salle de bain à la chambre, apportant des bacs d’eau chaude à n’en plus finir. Mais… Il manquait quelqu’un… Le regard de la jeune Elfe s’arrêta sur la chaise qui tout à l’heure était occupée par un dormeur…

« Mais… Mais… Où…où est… ? » souffla-t-elle avec panique.

Eloy la serra contre lui avec tristesse et lui frotta paternellement le dos.

« Ne t’inquiète pas, ne t’inquiète pas… Je suis là. Je vais m’occuper de toi, maintenant. Ne t’inquiète plus. »

Des larmes commencèrent à perler des yeux grands ouverts de Nausicaa et d’un cri aigu, elle s’écria :

« OÙ EST GODAN ?! IL DEVRAIT ÊTRE LÁ ! »

Eloy ne lui répondit pas et elle fondit en larmes contre lui. Hoquetant et sanglotant, elle murmura alors :

« Je ne veux pas… Je ne veux pas… Pas sans lui… Ce n’est pas la peine que les étoiles dansent et festoient dans le ciel s’il n’est pas avec moi… S’il n’est pas avec… Nous… »

...
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