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 «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]

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2 participants
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Yélos
Roi humain de l'Ouest
Yélos


Nbr de messages : : 1187 Age : 30 Localisation : Dans ces abîmes froids, noirs et ténébreux.

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MessageSujet: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 13:24

    C'était la fin de journée, un jour peu ensoileillé, empreint de fréquente tombée de pluie. Tels étaient souvent les jours à l'Est du royaume de Mystéria.

    Yélos marchait dans ce royaume, aujourd'hui, il avait juste eu envie de sortir, sortir loin de ses courtisans acerbes dont le seul but était de lui soutirer de l'argent, s'enrichir et grimper les échellons sociaux. Il avait quitter son palais dès l'aube, car il savait que se rendre à l'Est n'était pas une marche courte et sans embuche, il avait dû traverser tout son territoire à pied, puis pénétrer dans le territoire tyranique du roi Umak, roi du centre, et enfin arriver dans la territoire de l'Est. Il marchait sous les nuages gris de la fin journée qui passaient, aux grés du vent, libres, sans contrainte. Yélos enviait ces êtres laiteux, pâles; ils étaient libres, à voyager sans fin.

    Un vent froid se leva, soulevant lentement la cape noire de Yélos. Ses cheveux bleus pâles flottaient aux souffles inconditionnels et inlassables. Il était habillé de noir, comme toujours; cape noire, veste noire, pantalon noir, bottes noires. Il avançait calmement l'air rêveur et pensif.

    Soudain, il vit une énorme crevasse devant lui; sombre et profonde. Il s'avança pour mieux voir. Il ne voyait pas grand chose, il voyait un reflet pâle, peut-être une étendue d'eau souterraine. Il se dit que peut-être cet abîme était parcouru de nombreux tunnels. Curieux. Yélos voulut voir ce qu'enfermait ce gouffre sombre, tel un oeil noir. C'était une descente raide, emplit de rochers et cailloux plus acérés les uns que les autres. Néanmoins, l'adresse de Yélos était suffisante pour descendre sans mal ce gouffre trés profond, il faillit tomber quelques fois à cause de cailloux roulants.

    U[size=16]ne fois au fond, un spectacle rare s'offrit aux yeux du jeune homme, il avait eu raison, c'était une étendue d'eau, traversée par de nombreux chemin de pierres lisses et dûres, parsemés de colonnes, stalagmites et stalactites sombres. Cependant, c'était un spectacle beau, les rares rayons du soleil qui traversait le gouffre venaient fendre l'eau, et miroitaient calmement sur les colonnes, cela procurait au lieu une aura bleutée.


    Les bottes dans de l'eau peu profonde, Yélos se dit qu'il valait mieux rester sur les chemins dûrs, car n'importe quelles créatures auraient pu vaciller dans l'eau froides et sombres. Les pas dans l'eau raisonnèrent dans le gouffre, l'eau ruisselante qu'il repoussait de ses bottes dansaient sur les surfaces aqueuses. Les pieds à sec. Yélos regarda autour de lui.

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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


Nbr de messages : : 406 Age : 30 Localisation : Au plus noir de la nuit, baignant dans la douce clarté de la lune et des étoiles.

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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 15:43



Galopait, infatigable.

Ombre blanche au clair de lune.

Invisible, apparition fugace, mirage ?

Alors que la nuit enveloppait Mystéria de son épais et obscur manteau, il parcourait le territoire de l’Est, bondissait au-delà des monts enneigés, franchissait les marécages fangeux, filait à travers les vallons verdoyants…

Il se mouvait avec une force, une agilité et une rapidité hors du commun… Et quelle grâce, quelle fluidité dans sa course…

Le ballet des aurores boréales n’était pas aussi merveilleux que sa course effrénée. Il dansait, lancé à pleine vitesse… Quiconque aurait pu le voir s’en serait étranglé d’admiration et d’émotion… Mais il était bien trop véloce pour qu’une telle chose se réalise.

Ses yeux aux mille couleurs repérèrent soudain, au loin, un élément du paysage qu’il n’avait jamais vu…

« Nous ne sommes jamais venus jusque là… » souffla une voix mélodieuse, dans son esprit.

« Eh bien, il est temps de réparer cette erreur ! » pensa-t-il.

Un rire cristallin résonna au plus profond de son âme.

Il s’avança d’un pas agile du gouffre qui lui faisait face…

Ou plutôt… Ils s’avancèrent d’un pas agile du gouffre qui leur faisait face…

N’étaient-ils pas deux dans un même corps ?

La faille ténébreuse était colossale… Avait-elle seulement un fond ?

« Que penses-tu d’aller le vérifier ? » demanda-t-il.

Le rire retentit à nouveau dans sa tête, pur et limpide comme une cascade.

« Tu connais mes pensées aussi bien que moi, as-tu besoin de me poser la question ? »

Un sourire éclaira leur face étrange.

Leurs yeux perçants et exercés remarquèrent néanmoins les éclats scintillants d’une onde, au fin fond de l’abysse.

Sans une hésitation, ils bondirent gracieusement dans le gouffre sans fin.



Une ombre noire courait, haletait…

Son cœur battait à la chamade, sa poitrine se déchirait sous l’effet de la douleur…

Combien de temps s’était-il écoulé ? Il était parti du Palais invisible lorsque le carillon de minuit avait retentit.

Ce qu’il y a avait vu dépassait l’entendement.

Keryan, loup noir des glaces, l’avait vu…

Lui !

Elle !

C’était…indescriptible !

Comme le corps de sa sœur s’était subitement transformé… Comme sa présence, son aura, s’étaient alors dévoilées ! L’Esprit du Guerrier avait pris possession du corps de sa sœur !

Incroyable !

Il les avait suivis à travers le territoire de l’Est, galopant du plus rapidement que ses forces lui permettaient.

Combien de temps s’était-il écoulé depuis son départ ? Sa poursuite effrénée le faisait souffrir mille morts… Mais il ne pouvait s’arrêter, son regard d’or ne pouvait se détacher du Dieu des loups qui le devançait sans effort.

Le cœur de Keryan allait exploser… Le sang refluait à ses oreilles… Mais il ne voulait sûrement pas s’arrêter !

Enfin – oh, enfin ! – le Grand Esprit des Glaces stoppa sa course.

Keryan pourrait enfin – oh, enfin ! – le rattraper !

Le soulagement gagna son cœur douloureux… Avant de laisser place à l’effroi.

Ils avaient sauté. Ils avaient sauté dans l'abîme noir.

Keryan poussa un hurlement de rage…

L’immense Loup blanc qu’il poursuivait depuis des heures disparaissait dans le gouffre. Il se laissait chuter, sûr de retomber sur ses pattes au fond… S’il y en avait un !

Keryan tenta de calmer la cadence trépidante que prenait son cœur.

Tourna en rond de longues minutes, ne sachant que faire…

La descente serait ardue certes… Mais il devait les rattraper…

Lorsque son pouls se fut calmé, il s’élança sur les rochers acérés qui eurent tôt fait de mettre ses pattes en sang.

Sans un gémissement de souffrance, il bondissait, agile, sur les objets de sa torture.



La réception fut impeccable. Comme toujours.

Ils jetèrent un œil intéressé au spectacle prodigieux qui se produisait face à eux.

Un cours d’eau paisible s’écoulait, limpide et clair. Aussi loin de la surface que furent les ondes, la lune y était reflétée, belle et pure.

Le colossal Loup blanc soupira, éperdu.

De longues stalactites descendaient vers lui – vers eux – ouvrage parfait du temps. Il s’avança précautionneusement entre les stalagmites qui, elles, montaient vers la voûte céleste parsemée d’étoiles.

« Magnifique… Oh, magnifique... Enfin... Non… Les mots me manquent… » murmura-t-elle, en son esprit.

« Les beautés de ce monde sont bien plus nombreuses que je ne le supposais… Je ne pensais pas trouver ici un tel chef d’œuvre de la nature… » souffla-t-il.

Eperdus par leur contemplation, ils visitèrent les moindres recoins du fond du gouffre.

Soudain, un tressaillement traversa le corps du Loup à la fourrure étincelante.

« Qu’y a-t-il ? » s’inquiéta le timbre mélodieux, dans son esprit.

« Deux heures… » grogna-t-il, d’une voix rauque et douce à la fois.

« Deux heures ! Mais je dois être de retour au Palais ! » s’exclama-t-elle, affolée.

« Navré, Nausicaa… Je dois te quitter… » souffla-t-il d’une voix qui s’estompait lentement, « Que la lumière de la lune guide ta voie et que les étoiles te soient propices… »

Elle sentit alors que l’Esprit évacuait délicatement son corps.

Elle changea de forme… La fourrure étincelante disparut doucement, les crocs acérés et les griffes menaçantes également… Elle rétrécit… Ses mains et ses oreilles en pointe apparurent…

Bientôt, une Elfe menue se tint à la place du Loup imposant. Sa longue et épaisse chevelure d’ébène ondula gracieusement dans le vent et les yeux aux mille couleurs de l’Esprit du Guerrier devinrent bleu acier.

Une cape noire miteuse couvrait ses épaules et ses vêtements semblèrent bien plus usés que de coutume.

Elle soupira, exténuée. Se massa méthodiquement les tempes.

« Pourquoi faut-il toujours que la fatigue m’envahisse après un moment comme celui-là ? » demanda-t-elle, à voix basse.

Elle examina ses vêtements avec consternation. Décidément, ils supportaient très mal la transformation.

« Deux heures… Cela dure tout de même deux heures ! Et nous n’avons pas eu le temps de revenir au Palais invisible ! Nous avons dû nous enfoncer bien loin dans le territoire… » marmonna-t-elle, pour elle-même.

Soudain, un jappement la fit sursauter.

« Nausicaa ! »

Elle se retourna. Elle reconnaîtrait cette voix rauque entre mille. Le langage des loups.

« Keryan ! » réussit-elle à articuler, stupéfaite.

Le loup noir descendait difficilement les rochers et vint à sa rencontre, trébuchant et haletant, les pattes ensanglantées.

L’Elfe se précipita vers lui et le prit dans ses bras, anxieuse.

« Par tous les Dieux, mon frère ! Pourquoi nous as-tu suivis ? Regarde dans quel état tu t’es mis ! »

« Je l’ai vu, je l’ai vu… » ne cessait-il de répéter d’une voix lasse, « Nausicaa, je l’ai vu ! Il a pris possession de ton corps et vous êtes partis, plus rapides que le vent ! Je n’ai pas pu résister… Je vous ai suivis… »

« Imbécile… » marmonna l’Elfe en examinant les pattes blessées de son ami. « Je suis bien trop fatiguée pour nous ramener tous deux au Palais invisible… Exténuée comme je suis, chevaucher les vents en te portant équivaudrait à pis que les douze travaux d'Hercule ! »

« Navré… » marmonna Keryan d’une voix faible.

Il l’observait de ses yeux d’ambre.

« Lorsqu’il est en toi, que ressens-tu ? »

Le visage de Nausicaa s’éclaira d’un sourire étincelant.

« Oh, Keryan, te souviens-tu de nos courses folles sur les glaces du Nord ? De ce sentiment de liberté enivrant qui envahissait notre esprit ? »

Il acquiesça. Les yeux bleu cobalt de sa sœur brillaient d’exaltation.

« C’est mieux encore… Mieux encore… Je suis le vent… Je suis les nuages, l’ombre, la lumière… Tout ! » s’exclama-t-elle d’une voix transportée.

Keryan hocha la tête.

« Tu es l’être le plus chanceux qu'il m'est été permis de rencontrer, ma sœur… » lança-t-il d’un ton envieux.

Il poussa alors un bâillement sonore et se coucha près du fleuve étincelant qui s’écoulait près d’eux.

« Nous sommes condamnés à dormir à la belle étoile, si j’ai bien compris… » murmura-t-il d’un air joyeux.

Nausicaa s’étendit à ses côtés et posa sa tête sur la fourrure noire de son compagnon. Les étoiles brillaient au-dessus de leurs têtes, bien plus lointaines que de coutume.

« Admets que cela vaut tout l’or du monde… Et même plus… » murmura-t-elle, les yeux perdus dans la voûte céleste.

« J’admets. » marmonna Keryan en fermant ses paupières lourdes de fatigue.

Nausicaa resta encore de longues minutes perdue dans une contemplation exaltée. Puis le sommeil l’assaillit. Ses traits se figèrent dans un sourire heureux et, bientôt, le gouffre du Diable dut répandre l’écho de deux respirations calmes et régulières.

...


Dernière édition par Nausicaa le Mar 18 Aoû 2009 - 3:23, édité 2 fois
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Yélos
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 19:17

    Le jeune roi marchait dans le dédale de tunnels qui entourait le gouffre. Les parois humides réflétaient la pâle lumière bleutée. Les reflets bleus dansaient sur les murs, vacillaient, comme une pensée perdue sans fin, qui ne savait plus ou aller, perdue. Yélos marchait calmement, à un tel point que l'eau dans laquelle il marchait ne faisait aucun bruit, elle ruisselait juste sans aucun son.

    Yélos sortit d'un des tunnels, il vit le gouffre, grand et sombre. Il ne pouvait pas le regarder en entier tellement il était grand et caché par ces nombreuses colonnes de pierres immuables. Il s'avança dans l'eau, toujours sans bruit, en faisant attention à la profondeur de l'étendue d'eau, cette eau qui a ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas la définir, on la goûte, sans la connaître. Elle n'est pas nécessaire à la vie mais tu es la vie. Voilà les pensées de Yélos en ce moment, il pouvait penser à tout. Soudain ses pensées s'arrêtèrent, stoppé par ses oreilles, il entendit un bruit sourd et régulier. En écoutant, il se rendit compte que c'était une réspiration posée et calme, cependant; de quelque chose ou quelqu'un ?? En arrivant, ll l'y avait pas eu de bruit, elle était arrivée aprés lui. Yélos se figea, pensant à l'éventualité d'une créature dangereuse, pourtant c'était un souffle court et serein, donc pas un monstre à première vue.

    Il avança lentement, mettant pied sur un couloir de pierre, le bout de sa cape noire laissa un fillet d'eau dégouliner sans un son soudain. Yélos se dépécha de déccrocher sa cape de ses épaules et se courba pour déposer la cape sur l'eau; légère, elle restait sur le dessus de l'onde bleue, mais ne faisait plus de bruit. Le jeune homme se releva, ses prunelles or brillaient d'un souffle d'exitation, il n'avait pas peur, il ne connaissait pas ce sentiment. Il contourna une colonne, puis soudain, vit une jolie jeune femme, dormant paisiblement prés d'un loup. Un sourire s'afficha sur les levres de Yélos, il ne savait pas pourquoi, en tout cas son exitation avait été anéanti en une seconde. Les yeux de Yélos se posèrent sur le ciel emplit de diamants brillant sans fin, d'une beauté infinie. Les étoiles resplendissaient dans la gouffre en cette nuit sans nuage.


Dernière édition par Yélos le Sam 21 Fév 2009 - 11:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeSam 21 Fév 2009 - 2:14



Un son… Un son à peine perceptible…

Comme des gouttes qui s’écrasent sur le sol…

Les oreilles de Keryan se dressèrent mais le loup exténué n’ouvrit pas les yeux.

Le bruit cessa subitement et le silence revint, parfait, apaisant… Un silence qui intrigua plus encore l’ombre noire.

Il écouta plus attentivement et huma du plus discrètement qu’il le pût.

Un homme.

Le poil de Keryan se hérissa imperceptiblement.

Nausicaa et lui étaient si brisés de fatigue que, s’il s’agissait d’un ennemi, il aurait tôt fait de les mettre en pièces.

Que lui fallait-il faire ? Montrer qu’il n’était pas assoupi ? Menacer l’inconnu ? Éveiller Nausicaa ?

Il hésita de longues secondes…et ouvrit ses yeux d’ambre.

L’homme observait avec intérêt les bijoux de la nuit, un sourire paisible s’esquissant légèrement sur ses lèvres. Il semblait pacifique… Certes, il semblait

Brutalement, il tourna la tête vers le loup qui l’examinait d’un œil consciencieux.

Keryan serra les crocs… Quel imbécile ! Il avait cessé de respirer profondément et, indubitablement, cela avait attiré l’attention de l’étranger !

Celui-ci l’examinait avec indécision, se posant certainement les mêmes questions que Keryan.

Le loup, plus immobile qu’une statue de cire, scrutait les traits indéchiffrables de l’inconnu… Au bout de quelques secondes, il lança un coup de patte brusque mais discret à sa sœur endormie.

Un choc suffit. Nausicaa ouvrit ses yeux bleu acier sur le ciel encore teinté d’un noir d’encre où les étoiles brillaient toujours, lueurs d’espoir dans ce monde ténébreux.

Elle fronça ses sourcils noirs qui formèrent une fine ligne au-dessus de ses yeux. Pourquoi donc Keryan l’avait-elle…

Oh !

Elle sentit une présence à quelques mètres d’elle, présence vers laquelle elle tourna vivement la tête, une main véloce posée sur son poignard.

En un bond, elle fut sur ses jambes, prête à essuyer une attaque fulgurante.

La fatigue qu’il l’étreignait peu de temps auparavant s’était soudainement évanouie.

On comprenait subitement pourquoi l’Esprit du Guerrier l’avait choisie… Il n’émanait pas d’elle une force brute, mais une puissance bien plus subtile, une assurance sans faille sans pourtant une once d’arrogance…

Elle scrutait l’inconnu avec méfiance… S’agissait-il d’un ennemi ? Elle n’en était pas bien sûre mais, sait-on, par les temps qui courent ? Il valait sans doute mieux de rester sur ses gardes.

Il était grand et son aura était imprégnée d’une puissance sûre et tranquille. Nausicaa laissa ses pensées vagabonder quelques instants… Les iris or de l’inconnu pétillaient derrière de longs cils sombres. Ses cheveux d’un noir de jais étaient légèrement teintés de bleu par cette nuit étrange au fin fond du gouffre du Diable. Il était vêtu d’une façon qui ne laissait présager aucune hypothèse quant à son statut social. Lorsqu’elle posa ses yeux sur ses propres habits usés, elle se surprit à penser qu’il devait la prendre au mieux pour une voyageuse perdue, au pire pour une mendiante. Il était séduisant, très beau pour tout avouer… Nausicaa fronça les sourcils. Qu’allait-elle donc penser ? Elle chassa cette idée saugrenue de sa tête et poursuivit son évaluation consciencieuse. Certes, habillé communément, mais tout, son allure, son port digne et droit, tout laissait à penser qu’il n’était pas n’importe qui.

Keryan se tenait derrière elle, encore affaibli par les blessures qu’il s’était infligées lui-même en descendant au fond de l’abysse.

Nausicaa, les yeux plissés de concentration, cherchait à deviner si l’inconnu s’était approché d’elle dans des dessins malveillants. Malheureusement pour elle, le visage impassible de l’étranger qui se dressait face à elle au clair de lune n’affichait aucune émotion.

Elle décida d’agir avec précaution. Le temps d’un souffle, ombre insaisissable et invisible, elle se trouva à quelques centimètres de l’étranger, la main posée sereinement sur son poignard. Agilité et puissance. Aigle et panthère. Elle ouvrit son esprit. Elle ressentait chaque chose au plus profond de son être... Elle était tout. Tout qui incluait également rien, pensa-t-elle avec amusement. Quelle perspective déroutante...

Keryan poussa un grognement réprobateur. Certes, non, tout cela ne lui plaisait pas…

Nausicaa considérait l’inconnu d’un regard curieux. Bien. S’il était venu ici pour la tuer, il aurait sans doute esquissé un mouvement pour tenter le diable alors qu’elle était si proche de lui. Or il restait plus immobile qu’une statue.

« Nausicaa… » prévint Keryan d’une voix grondante.

« Silence, mon frère… » le pria-t-elle dans le même langage, « Pour le moment, je gère la situation… »

Le loup roula des yeux, sidéré par une telle témérité. « Prudence » ne signifiait donc rien pour elle !

Elle le fixait toujours de son regard d’acier tranchant. De longs instants s’écoulèrent. Aucun d’eux ne semblait vouloir faire le premier pas.

Mais le visage de marbre de Nausicaa s’anima soudain et elle reprit la voix douce et mélodieuse qui était sienne lorsqu’elle parlait le langage des hommes.

« Que la lune veille sur ton avenir, étranger, et que les étoiles éclairent encore longtemps ta voie… » murmura-t-elle, tout aussi placide que lui.

Ses yeux d’acier le transperçait comme si elle voulait lire en son esprit… Un esprit bien indéchiffrable... Etonnant. Excitant, même...


Dernière édition par Nausicaa le Mar 18 Aoû 2009 - 3:24, édité 2 fois
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Yélos
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Yélos


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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeSam 21 Fév 2009 - 20:15

    Yélos vit les oreilles du loup noir se dresser à une grande vitesse après l'erreur d'avoir voulu taire les bruits de l'eau sombre. Un son avait suffit, quoique, un silence plutôt. On dit le silence d'or, c'est ce que pensait Yélos, cependant, ce coup-ci, ca avait été le contraire. Un court sourire ironique naquit sur le visage de Yélos; ses pensées et principes n'étaient pas toujours vrai, cependant il y croirait encore et encore sauf si mûres réflexions sur ce sujet. Le silence en dit plus que les paroles, pour lui, c'était ainsi. Soudain ses pensées revinrent sur le loup quand il vit, sauvages, deux iris ambre, plus brillant que les étoiles qui baignaient les lieux. Ces prunelles de lueurs pierres précieuses intriguèrent Yélos un instant mais sans plus, Yélos était fasciné par les yeux, ceux-ci, il les avait déjà vu de nombreuses fois. Des légers souvenirs lui revinrent, tels que les yeux d'une jeune Félis, des yeux émeraudes qu'il n'oubliera jamais. Yélos n'avait pas peur de ce loup, créature digne et majestueuse, Yélos n'aurait jamais dit d'un loup que ce fut une bête, pour le roi de l'Ouest, l'homme était plus bête qu'un loup.

    Soudain, le canin donna un coup de patte à sa compagne, qui dormait paisiblement à ses cotés. Un court instant après, elle fut debout, alerte, comme prête à se défendre d'un quelconque menace et comme si elle ne venait pas de s'éveiller. Cela fit sourire Yélos de nouveau, il s'en délecta. Elle avait une taille normale, svelte. Ses cheveux onyx tombaient sur ses épaules. Sa peau était aussi pâle que celle de Yélos. Elle avait l'air d'être brave, à un tel point qu'elle ne réfléchissait pas beaucoup de ses actes, cela se révéla vrai lorsqu'elle se tenait, en un mouvement véloce, face à Yélos, presque l'un contre l'autre. Yélos sentait le souffle de la jeune femme contre lui. Il ne bougea pas, ne voulant pas faire croire des intentions quelques peu mortelles, il resta là, telle une statue de marbre, que sa peau blanche ne trahissait pas le moins du monde. Il avait presque une tête de plus que cette femme. Le loup et la jeune femme s'échangèrent des paroles en une langue inconnue pour Yélos. Cependant il remarqua que la jeune femme avait pris le dessus sur le loup, et le roulement des yeux de celui-ci montra une exaspération telle que la non prudence chez la jeune femme était en faire presque une habitude. Puis elle lança une réplique, presque trop de courtoisie, mais cela fit rire intérieurement Yélos. La lune représentait surement un astre très important pour ces loups, mais l'éclairement pour Yélos était ironique, rien que pour son pouvoir igné, qui ne fait pas bon ménage avec des loups...

    - Que la lumière illumine votre destin de merveilles et que le soleil brille sur tous vos pareils souffla Yélos avec sa voix posé et chaleureuse, à telle point qu'elle aurait des résonnances de séduction, le murmure se tut, presque fondu dans le silence.

    Yélos regrettait déjà d'avoir parlé du soleil, mais en tant que fervent utilisateur du feu, le soleil était presque son emblème, tel la lune pour les loups.
    Les yeux chrysocales de Yélos contemplaient le visage serein et marmoréen de la jeune femme dont la beauté sauvage était presque séduisante, et dont les pensées restaient imperceptibles.

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Nausicaa Evaëlle

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Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeDim 22 Fév 2009 - 2:12



Nausicaa fut soulagée lorsqu’elle entendit le salut de l’homme. Un assassin ne l’aurait sans doute pas accueillie aussi courtoisement avant de tenter de l’égorger.

Elle décida cependant de rester tout aussi inexpressive que l’étranger. Quel singulier salut il lui avait rendu ! Il lui avait parlé comme s’il avait voulu montré qu’il était diamétralement opposé à elle. Alors qu’elle invoquait la lune et les étoiles, il interpellait le soleil…

Mais à bien y réfléchir, ces deux façons de penser se rejoignaient inévitablement puisque lui comme elle souhaitait à l’autre que la lumière guide ses pas.

Et tout cela d’une voix paisible, presque charnelle… Cette pensée plongea Nausicaa dans une méfiance plus grande encore.

Ce personnage ne lui inspirait pas confiance… Quoiqu’il en soit, elle éprouvait toujours de la suspicion envers les inconnus. Peut-être était-ce un défaut. Peut-être pas.

Elle s’écarta d’un pas et hocha la tête, marquant un respect distant. S’il n’avait aucune volonté belliqueuse à son encontre, elle prendrait congé. De toute façon, il lui fallait retourner au Palais invisible avant que le Roi ne s’inquiète…

Keryan, lui, s’était assis sur son arrière-train, encore exténué. Selon lui, il n’y avait rien à craindre. Du moins, en apparence.

Nausicaa revint à reculons près du loup noir en fixant toujours l’inconnu de son regard d’acier.

« Partons, Keryan. » annonça-t-elle dans le langage des loups, les yeux perpétuellement rivés sur l’étranger. « La fatigue m’a quittée et il ne serait pas raisonnable de faire croire au Roi qu’il m’est arrivé quelque chose de fâcheux. »

Son frère grogna avec agacement.

« Bon sang, j’aurais préféré y aller à pieds… »

« Tu n’es pas en état. Viens donc. » répliqua-t-elle d’un ton catégorique, en observant toujours l’inconnu aux iris d’or.

Le loup émit un autre grognement et se traîna difficilement vers Nausicaa. Elle le prit dans ses bras et, avec une force insoupçonnée, elle le souleva du sol.

Elle hocha de nouveau la tête à l’adresse de l’homme qui la fixait également avec cet air énigmatique gravé sur le visage.

Elle se préparait à chevaucher les vents quand un événement pour le moins…inhabituel se produisit. Si inhabituel que le regard de Nausicaa se détacha du visage marmoréen de l’étranger.

L’eau translucide de la rivière s’était soudain mise à bouillonner et de longues volutes de fumée s’élevaient dans les airs, serpentant vers le ciel ténébreux.

Nausicaa fronça ses sourcils noirs d’incompréhension, première réaction identifiable de sa part. Que se passait-il donc ? Les ondes étaient d’une température tout à fait normale, quelques minutes auparavant…

Intriguée, elle reposa Keryan près d’une stalagmite colossale et, ne prêtant plus attention à l’étranger, s’approcha des rives du cours d’eau.

Elle s’accroupit sur la berge et scruta les flots avec intérêt. Ils dégageaient à présent une chaleur si infernale que des gouttes de transpiration perlèrent bientôt sur le front de la jeune fille.

Elle se releva et épongea la sueur de sa manche. Etrange.

Soudain, la terre fut secouée d’un tremblement violent. Quelques stalactites chutèrent et éclatèrent au sol et Keryan, terrifié, bondit se placer auprès de Nausicaa qui chancelait.

Le séisme semblait interminable. Elle trébucha et tomba tandis que l’eau brûlante était projetée avec force dans tout le gouffre.

Elle fut touchée plusieurs fois et Keryan également mais elle ne put se relever tellement les secousses étaient brutales.

Finalement, la terre cessa de trembler et elle réussit à bondir sur ses pieds, agile et véloce.

Mais le pire se produisit à cet instant.

Les eaux frémissaient, soudain devenues troubles, et une créature colossale, haute d’une dizaine de mètres, émergea petit à petit, emplissant l’esprit de Keryan de terreur.

Il avait une apparence humanoïde mais son visage était déformé par la fureur et la haine. Sa peau pourpre semblait faite de flammes et des crocs impressionnants étincelaient dans sa bouche distordue par un rictus de cruauté. Ses yeux de sang observaient les trois êtres qui lui faisaient face.

Un démon.

« Voilà donc pourquoi on nomme cet abysse « gouffre du diable »… Il s’agit de l’antre d’un démon… » souffla Nausicaa, entre ses dents.

Les yeux mauvais de la créature pétillaient de convoitise… Il dodelina de la tête et, sans que rien ne laisse à présager une telle action, souffla un véritable incendie sur eux.

Nausicaa fit preuve d’un réflexe fulgurant. Plus rapide que la pensée, elle avait attrapé Keryan et s’était plaquée derrière une stalagmite. Le souffle mortel de la créature ne réussit donc pas à l’avaler, bien que plusieurs cheveux y restèrent.

D’un regard dur et déterminé, elle fixa Keryan.

« Ecoute-moi, mon frère. J’ai été confronté à un démon lors de ma rencontre avec l’Esprit du Guerrier. Ils sont dotés d’une force surhumaine et, surtout… »

Un nouveau flot de flammes fut projeté contre la stalagmite qui résistait tant bien que mal. Nausicaa serra des dents alors que le souffle de la créature la brûlait atrocement.

« Surtout… » poursuivit-elle avec difficulté, « Surtout, ils ne renoncent jamais. Le seul moyen de rester en vie est de le vaincre ou bien de s’enfuir… »

Keryan jeta un regard désabusé à ses pattes blessées.

« Dans l’état où je suis, je pense qu’il ne vaudrait mieux pas que je me frotte à une telle créature… Il vaudrait mieux fuir. » grogna-t-il, « Et crois-moi, je suis le premier étonné par mes paroles. ».

Nausicaa risqua un regard au derrière de leur refuge. Le jeune homme qu’elle avait rencontré quelques minutes auparavant se préparait à combattre, le regard résolu.

« Non. » murmura-t-elle à Keryan, « Je vais te mettre à l’abri mais je ne peux pas laisser cet homme combattre seul. C’est ce qu’on appellerait de la lâcheté. ».

Elle prit Keryan contre elle et, téméraire, s’élança à travers le champ de stalagmites. Rapide comme l’éclair, elle tentait d’esquiver les attaques fulgurantes du monstre tout en supportant le poids de son compagnon.

Elle était à quelques mètres de cette grotte… Elle serra les dents lorsque de légères flammes vinrent lécher ses jambes… Bondit… Chuta dans l’obscurité et l’humidité apaisante de la caverne.

Ils étaient sains et saufs. C’était presque inimaginable.

Nausicaa se releva et dit d’une voix forte dont l’écho résonna à travers la grotte :

« Mon frère, cours te cacher. Je m’en sortirai… Je crois. Mais si ce n’est pas le cas… »

Elle soupira, le cœur soudain affolé par une telle perspective.

« Si ce n’est pas le cas, va prévenir le Roi de ce qu’il en est et dis-lui… Dis-lui… »

La voix de Nausicaa se perdit dans un hoquet de chagrin.

« Oui, je lui dirais… » murmura Keryan d’une voix inhabituellement douce.

Il alla se frotter contre la jambe de l’Elfe.

« Je suis navré de ne pas pouvoir participer à la bataille, ma sœur. Mais sache que je suis de tout cœur avec toi. Va. »

Elle lui ébouriffa les poils, jeta un dernier regard aux yeux d’ambre de son compagnon et s’élança dans la fournaise de l’extérieur.

A présent, le poids de Keryan ne la gênait plus. Elle bondissait avec une agilité déconcertante, escaladait les stalagmites avec dextérité, se faufilait entre les souffles dévastateurs du démon… Elle était telle une apparition, une seconde derrière un rocher, l’autre sur les rives de la rivière… Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres… Elle semblait jouer avec la mort…

Et soudain, elle fut auprès du guerrier à la peau marmoréenne qui ne semblait pas être effrayé le moins du monde. Il paraissait étonnamment calme, serein.

Une bouffée de respect s’empara de Nausicaa. Tout en tirant un poignard qui serait sans aucun doute bien inutile, elle lui offrit son premier sourire rayonnant et lança d’un ton joyeux :

« J’espère que vous connaissez un moyen de terrasser cette créature… Dans le cas contraire, je serais ravie de partir à l’aventure dans l’au-delà en votre compagnie… »

Et elle bondit. Chevaucha les vents à la rencontre de l'enfer.

...


Dernière édition par Nausicaa le Mer 19 Aoû 2009 - 4:13, édité 2 fois
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Yélos
Roi humain de l'Ouest
Yélos


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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeDim 1 Mar 2009 - 19:23

    Yélos admira la jeune femme « louve », c’était cet air sauvage qu’elle émanait, cet air indomptable et animal qui gardait cependant une apparence humaine et sereine.
    « La beauté sauvage chez une jeune femme » se dit Yélos qui n’avait encore jamais aperçu cela. Elle laissait en lui des questions certaines de latentes. Le jeune roi de l’Ouest vit la « louve » s’écarter de lui après avoir écouter ses paroles qui fendirent ses lèvres en un air de suspicion. Contrairement, en voyant cela, un sourire élancé vint naître sur la bouche de Yélos, après tout, quoi de plus normal que de se méfier d’un quelconque inconnu qui d’ailleurs n’émanait aucun air complaisant ni serein, tel une statue de marbre antique, sans sentiment, ni remord. Le jeune roi de l’Ouest avait grandi ainsi, dans l’anonymat, la solitude et la guerre. Cependant, depuis la mort de son père dont il avait succédé au rang de roi, il essaya de faire revenir son royaume dans une paix durable, car il avait vu tant de souffrance et sang dans sa jeunesse. Quoique, en lui, existé encore cette haine accru au fil des années, cette haine insurmontable et sanguinaire, c’est être façonné pour tuer.
    La jeune inconnue recula lentement, toujours suspicieuse envers Yélos et s’adressa à son ami, un loup noir aux yeux d’ambres, contraire aux yeux de la femme, exprimant le sombre du métal froid et la reflet blanc du métal poli au soleil. Un fascinant mélange.
    Le loup et l’étrangère discutèrent dans le langage surprenant des loups. Un air de domination imprégné la voix de la femme envers le loup onyx. Par contre, celle-ci n’avait toujours pas quitté Yélos des yeux, tel un loup à l’affût de toutes tentatives et gestes déplacés. Le loup au pelage sombre et ténébreux alla à l’encontre de la jeune femme, se traînant à cause de ses pattes encore ensanglantées par la descente abrupte du gouffre du diable. Celle-ci le souleva, et l’installa dans ses bras fins mais où résidaient une force animale non soupçonnée pour une jeune femme telle qu’elle. Fixant encore Yélos, elle se préparait à partir sans dire mot, laissant encore les paroles de Yélos flotter dans l’air froid et sombre du gouffre.
    Soudain, l’inconnue lâcha du regard les yeux or Yélos, cela éveilla tout de suite les soupçons de Yélos. Quelque chose allait arriver, un loup ne lâcher jamais son adversaire du regard.
    Et cela arriva, l’eau de l’onde qui dansait encore paisiblement il y a quelques secondes se mit à bouillonner lentement, de petites bulles au début, puis celle-ci se mirent à s’accroisser à une vitesse folle et démesurée, laissant s’échapper un frimas de vapeur chaude. La vapeur s’élevait lentement dans l’air froid, dansant le long de l’eau solitaire, virevoltant entre les colonnes de roches immuables et planant au plafond de pierres noires, jusqu’à s’immiscer lentement vers l’entré du gouffre noir. Elle s’envolait et se dissipait rapidement à partir de ce moment, l’air froid du voile nocturne la balayait en un souffle.
    La jeune louve avait l’air perturbé par ce phénomène inopiné, réaction normale. Yélos ne bougea pas, il ne connaissait pas la peur ni l’étonnement, sa jeunesse l’avait formée à cela. Yélos continua à regarder la louve calmement, elle reposa son compagnon canin prés d’une grande colonne rocheuse. Elle s’approcha ensuite prés de l’eau en ébullition d’un pas agile et furtif tel un loup. La tête au dessus de l’eau, son regard métal pénétrait l’eau avec souci. La température avait inévitablement augmenté, de lentes et calmes gouttes de sueur perlaient sur le beau visage de la louve. Elle se releva rapidement, un geste véloce et animal, elle fit disparaître la sueur d’un geste vif avec sa manche. Le jeune roi ne suait pas, la température n’atteignait pas son organisme, il pourrait tenir le froid comme le chaud. Toutes maladies, virus ou bactéries étaient vouaient à l’échec dans le corps de Yélos, si il le voulait, son corps pouvait atteindre des températures folles, calcinant toutes maladies dans son sang « spécial », car il ne bouillonnait pas…

    Soudain, la roche se mit à trembler dans tout le gouffre, les stalagmites du plafond vinrent heurter violement le sol dans un éclat de roche se dispersant dans tout les sens. D’autres vinrent heurter le peu d’eau restante ayant subsisté et survécu à la chaleur insoutenable, provoquant des jets d’eau brûlante qui vinrent s’étaler sur la roche encore froide produisant un bruit de refroidissement soudain dans le brouhaha étourdissant de la convulsion rocheuse. Yélos ne bougea pas, les bras croisés sur son torse blanc, les éclats d’eau qui fonçaient sur lui disparaissaient, cela sembla peut-être bizarre à la louve. Yélos avait le pouvoir du feu, de la chaleur. Toute eau qui tenterait de le toucher, il la fit s’évaporer aussi facilement que le bouillonnement précédent. Et pour les jets de roche, il les esquiva facilement, sa dextérité n’avait d’égal que sa solitude.
    Le loup noir rejoignit la louve qui se relevait après les dégâts sismiques. La terre ne tremblait plus, un silence s’installa. Comme si rien n’était arriver, seulement, le lieu avait changer, des éclats de roches, des colonnes étaient tombées, impuissantes. Le lit du la rivière ne comptait plus beaucoup d’eau, quoique un petit lac calme et paisible.
    Ce court moment de quiétude s’acheva rapidement, l’eau se fendit en deux, laissant un monstre à la peau pourpre, parsemée d’écailles de roche qui semblaient se consumer lentement d’elle-même dans ses flammes paisibles. Il avait un corps humanoïde, haut d’une dizaine de mètres. Sa tête chancelait lentement de droite à gauche, ses yeux sang scrutaient avec intérêt le groupe qui ne se connaissait pas. Sa bouche vermeille laissait paraître des crocs de feu, et sa langue noire se lécher les babines, comme en face d’un repas majestueux dont il n’avait pas goûté depuis des décennies.
    C’est un démon igné. Yélos ne tressaillit pas. Amusé, un sourire en coin, ses yeux or avaient viraient à une couleur vermeille soutenue, à la fois chaleureuse et charnelle. Il n’avait pas peur des démons, surtout « ce » genre de démon, un démon de feu. Le feu n’avait aucun effet sur Yélos tout comme la température.
    Brusquement, la créature ignée vomit ses flammes ardentes sur les deux loups. Yélos se dit qu’ils n’avaient pas vraiment de chance, le feu n’était pas vraiment un élément appréciait par tout genre de canin, en particulier les loups. La jeune femme courut derrière d’une large colonne afin d’être protégé, son compagnon loup dans ses bras. Le souffle ardent du monstre enveloppa la stalagmite protectrice peu après que les compagnons s’y soit caché. Le souffle ardent continua, faisant fondre la roche, celle-ci retombait lentement en une masse liquide et molle qui dégoulinait sur le sol, la colonne s’amoindrissait de secondes en secondes. Le loup et la louve avait l’air d’avoir du mal à résister à cette chaleur insoutenable, si il restait là, ils allaient se faire brûler vifs.
    C’est pourquoi Yélos se prépara à combattre, essayant de faire diversion quelques instants afin que les loups aillent se mettre à l’abri, sur tout le loup noir blessé, de toute façon, en ayant vu la louve, il savait déjà qu’elle allait revenir, c’était inscrit sur son tendre visage sauvage. Les yeux or de Yélos, résolus, il avança vers le monstre igné dont ses attaques de feu ne feraient rien à la peau de Yélos. La diversion commença, le jeune homme se mit face à la créature qui s’incendia, Yélos fut touché de plein fouet au torse, sa veste prit feu, sa peau blanche devint rouge feu un instant, un gémissement de souffrance résonna dans le gouffre. Il espéra que la jeune femme n’eut pas le temps de voir cela. Car même si le feu ne brulait pas Yélos, comme tout homme, il souffrait, même sans blessure.
    Yélos vit du coin de l’œil les loups sortirent de derrière la colonne rocheuse et partir s’abriter dans une caverne avoisinante. Cependant, le monstre s’en aperçut et lança inopinément un jet incandescent qui atteignit la jambe de la jeune femme. Une fois à l’abri, Yélos se glissa derrière une colonne d’un geste véloce.

    Yélos entendit la voix forte de la jeune femme se répandre dans la grotte à présent chaude. Il sût que le loup allait partir, un soulagement. Quand il entendit le mot « Roi », cela éveilla un soupçon de la part de Yélos, il pensa tout de suite « Godan, le Roi de l’Est » et en écoutant la suite, il comprit bien plus. Cette personne n’était pas tout à fait anodine en faite. C’était la Reine de l’Est. Le raisonnement de Yélos le fit oublier sa veste noire qui se consumait encore lentement sur son dos. Yélos l’ôta rapidement, sa peau qui semblait grièvement brulée reprenait lentement sa couleur marmoréenne et les plissements de calcinations se refermaient, laissant place à sa peau lisse.
    Les yeux or de Yélos dépassèrent de la colonne, ils virent le monstre de feu chercher ses proies, ne savant pas ou était le roi de l’Ouest, elle se dirigeait vers la caverne ou était encore la louve. D’un appui solide, Yélos sauta vers une autre colonne adjacente en envoyant une salve de boules de feu vers le monstre qui se retourna rapidement. Sa rapidité était impressionnante, Yélos était encore en l’air qu’il eut déjà le temps de vomir ses flammes sur Yélos, dont la peau redevenue blanche redevint pourpre et sang. Yélos retomba au sol, en feu, et se dépêcha de se cacher derrière une colonne pour que la louve ne la prenne pas pour un monstre « qui ne craignait pas les flammes ». Les flammes sur lui se dissipèrent rapidement, entrant dans son organisme.
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeLun 16 Mar 2009 - 0:32



Elle s’élançait sur le monstre igné sans la moindre hésitation, bravant le danger sans peur aucune. Enfin, si.

Au fond d’elle, il existait bien une crainte qui la taraudait perpétuellement. Non pas celle de mourir, elle avait depuis longtemps dépassé ce stade-là… Seulement, la perspective de laisser ceux qu’elle aimait sur Mystéria, dans la solitude et la peine… Tout cela était au-dessus de ses forces. Elle ne pouvait pas se permettre de trépasser, ç’aurait été bien trop égoïste !

Mais elle sentait la lutte fort inégale. Le démon, colossal, crachait inlassablement des flots de lave tandis qu’elle, petite créature bondissante et agile, voletait autour de lui, recherchant désespérément un morceau de chaire où elle pourrait planter son poignard. Un point faible...

Malheureusement, le géant ardent semblait être fait d’acier et les rares coups que Nausicaa lui portait ne lui causaient guère de dégât.

De son côté, le guerrier à l’allure noble et impassible avait abandonné sa veste noire qui se calcinait auprès d’une stalagmite. A présent torse nu, il bondissait, agile, évitant adroitement les salves ardentes du démon. Sa peau opaline étincelait sous la lune, comme incrustée de mille diamants.

Nausicaa devait se dominer véritablement pour rester concentrée sur le démon et cesser d’observer le jeune homme si incongru. C’était bien la première fois qu’elle rencontrait un guerrier aussi serein face à l’adversité, aussi impassible face à l’horreur… Une admiration éperdue et un respect sans borne croissaient en elle…

Pourtant, si elle avait été plus réaliste, ce combattant étrange ne l’aurait pas frappée de cette façon. En réalité, ils présentaient tous deux une pléiade de similitudes… La vélocité, l’agilité, et surtout cette impavidité apparente… Mais Nausicaa était dotée d’un abominable défaut qui l’empêchait de conclure une telle chose…

Elle se méprisait abominablement. Rien, elle n’était rien… Une infime poussière dans les rouages du temps… Une minuscule fourmi dans cet univers sanglant et rutilant de flammes… La mésestime qu’elle tenait pour elle-même lui interdisait de se juger avec impartialité. Elle ne préférait pas réfléchir à la place immonde qu’elle occupait en ce monde… Cela lui faisait bien trop de mal… Cela lui creusait un trou profond et ténébreux en travers sa poitrine... Cela lui serrait effroyablement et la gorge et le coeur...

Perdue dans ses sombres pensées, son attention faiblit et, bientôt, l’immense main incandescente du monstre la balaya d’un geste agacé.

Elle qui, quelques instants auparavant, chevauchait les vents avec une facilité déconcertante, tournoyait subitement dans les airs, sans plus aucune maîtrise… Elle heurta une stalactite et s’effondra au sol, étourdie. Le regard trouble, elle resta quelques instants effondrée face contre terre, sans pouvoir bouger. Que de brume... Que de ténèbres... Tout semblait tournoyait, autour d'elle... Un ballet incessant de flammes...

Cependant, un cri d'agonie la remit vite d'aplomb. Keryan, réfugié dans sa caverne, gémissait de terreur. Alors, le temps d’un souffle, elle se releva d’un bond. Ses jambes tremblèrent légèrement mais elle fronça les sourcils et fit cesser tout tressaillement.

Puis elle repartit à l’assaut, de nouveau fulgurante de rapidité et de souplesse. L’inconnu l’avait fixé étrangement lorsqu’elle avait été envoyée au sol. Encore un regard que Nausicaa n’avait pu déchiffrer.

Qu’avait-il ressenti à cet instant ? De l’inquiétude ou du mépris ? S’était-il alarmé lorsqu’elle s’était retrouvée mordant la poussière ou lui avait-elle simplement inspiré du dédain ? Les traits mystérieux du jeune homme la déstabilisaient et elle voulut cesser d’y penser, sous peine d’être à nouveau déconcentrée.

Ses coups de poignard, fluides mais violents, irritaient le monstre plus qu’ils ne le faisaient souffrir. Nausicaa en était fort agacée… Elle se fatiguait sans obtenir de résultats concluants… Elle était certes endurante, le combat pourrait se prolonger jusqu’à la nuit prochaine mais l’harassement finirait par prendre le dessus…

Elle en était réduite à espérer que son allié ait un plan qui permettrait de se débarrasser de cette créature du chaos. « Car l’Espoir est le seul qui demeure prisonnier de la boîte de Pandore… » aurait conclu Eloy, son ancien tuteur.

Mais Nausicaa était bien placée pour dire que l’espoir serait loin d’être suffisant. Le dernier démon qu’elle avait combattu ne lui avait pas laissé de très bons souvenirs… Une défaite cuisante et un châtiment humiliant… Elle repoussa une fois de plus ses pensées noires, agacée par son propre manque d’attention. Elle focalisa son esprit taraudé sur la créature infernale dont l'haleine meutrière ne cessait de balayer le gouffre.

Un éclair… Une lame enfoncée profondément dans la peau rugueuse du monstre… Aucune réaction de sa part, si ce n’est une nouvelle rafale de boules de feu…

La jeune Elfe bondissait entre les stalactites, planait un instant dans les airs, véloce et agile… Elle ressemblait bien plus à une danseuse gracieuse et féroce qu’à une guerrière… Une danseuse impitoyable et charnelle... Ses cheveux d’ébène ondulaient derrière elle et ses yeux d’acier brillaient d’une lueur impitoyable.

Elle ne réussissait rien… Cela l’exaspérait au plus haut point…

Soudain, le souffle ardent du démon frappa de plein fouet le jeune homme à la peau marmoréenne. Nausicaa poussa une exclamation de surprise et de terreur. Son visage forma enfin une expression qui convenait à la situation. Elle pâlit, ce qui semblait être plutôt paradoxal, sa peau étant déjà d’une blancheur opaline. Ses sourcils fins et sombres se haussèrent de stupeur et elle bondit auprès du guerrier.

Plus souple que la panthère, dans une cabriole invraisemblable, elle poussa l’inconnu du champ d'expiration du monstre. Elle traversa l’espace d’un instant le souffle ardent du monstre et retint un cri de douleur. Enfin, ils chutèrent tous deux au sol, derrière une stalagmite colossale. Le jeune homme semblait souffrir mille morts et Nausicaa, affolée, tentait d’étouffer les flammes impitoyables qui ravageaient le corps de l’étranger.

Mais un phénomène inattendu lui arracha un nouveau cri de stupeur. Le feu s’éteignait de lui-même et la peau du jeune homme, plaie béante d’où le sang s’échappait à flot, se reconstituait rapidement, redevenant pure et ivoirine.

Nausicaa, les vêtements noircis et rendus plus miteux encore, quelques mèches roussies, la jambe douloureuse et fumante, observait l’accomplissement du miracle. Son visage, si impassible de coutume, exprimait la plus grande incompréhension… Ses grands yeux bleus s’étaient écarquillés de stupeur et sa bouche légèrement entrouverte.

Mais, lorsque le jeune homme fut totalement guéri et qu’il lui lança un autre regard ambigu, elle se reforgea un masque de sérénité. C’était certes un événement exceptionnel mais elle ne devait pas en paraître émue pour autant. Elle ne devait pas paraître...

Elle aida son allié à se relever et ils échangèrent un autre coup d’œil étrange, sans expression.

Puis, au bout d’un instant de silence, Nausicaa lui adressa une troisième fois la parole, d’une voix basse et posée :

« Tu sembles avoir des prédispositions, si je ne me trompe. Dans ce cas, tu as sans doute une idée qui nous permettrait de sortir saufs de ce gouffre. N'est-ce pas ? »

Le tutoiement était toujours d’usage, chez Nausicaa, que son interlocuteur fût prince ou serf. C’était sa façon de considérer tous les êtres égaux : le statut social n’avait guère d’importance à ses yeux et, pour elle, un homme en valait bien un autre.

« Il n’y a pas de bon ou de mauvais côté des choses. » disait-elle, fréquemment. « Seulement deux visions différentes du monde. »

Sereine, elle considérait le jeune homme, attendant une réponse secourable. Mais, subitement, avant qu'il n'ait eu le temps de répliquer quoi que ce soit, elle fut happée par une main démesurée.

Une poigne qui l’éleva dans les airs alors qu’elle ouvrait de grands yeux emplis de terreur.

Le monstre qui l’avait attrapée de ses doigts pourpres la regardait à présent face à face… Et Nausicaa put lire dans son regard une convoitise affreuse qui lui permit de conclure ce que le démon comptait faire d’elle…

...
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Yélos
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeMer 18 Mar 2009 - 17:59

Yélos laissa ses yeux pourpres dévoraient le gouffre de ses prunelles jaunettes.
Il admirait la louve virevoltée face à la créature de flammes ardentes et de roches immuables. Cependant, il voyait une lueur dans les yeux de la jeune femme, il ne sut que durement l'identifier. C'était une lueur de crainte peut-être, mais pour Yélos, elle n'avait absolument rien à voir avec la lutte qu'elle menait en ce moment, comme si elle pensait parallèlement à quelque chose d'autre que Yélos ne sut identifier. Mais pour lui, c'était impensable, un tel acte ne pouvait se faire quand l'on risquait sa vit à se défendre contre un monstre ténébreux, elle aurait du penser à lutter, même si la chose semblait fort ardu...
En tout cas, une peur certaine s'était octroyée une place dans ses iris saphir de louve.
La jeune louve vacillait autour de la bête ignée, d'une vélocité extrême et d'une finesse incomparable. Par Yélos, elle se fatiguait en vain à la recherche de LA faille. Lui savait la faille, mais il savait aussi que la jeune femme n'allait jamais la trouver ainsi.
Le roi de l'Ouest se releva, s'apprêtant à aller aider la jeune femme qui luttait en vain depuis un court moment. Le temps était comme au ralenti, dans ces actions, le temps s'écoulait, lentement et inlassablement.
Le jeune homme fit un bond, s'apprêtant à attaquer à l'opposé que la louve, car attaquer du même endroit serait stupide. Son torse d'albâtre contrastait dans le fond noir de l'abime de gouffre. Dans une pièce théâtrale, tous les regards se seraient tournés vers lui. Sa chevelure de saphir pâle dansait derrière ses yeux d'un jaune lunaire qui étaient fixés sur la scène de lutte.
Soudain, avant d'avoir pu se placer en conséquence, la jeune femme fut happé par ce bras sombre de la nuit, Fils de l'heur du sang. Une crainte s'empara du contrôle des yeux de Yélos "non !! Pas ca !!", mais son visage resta impassible. Il voulut tout de suite aller secourir la jeune femme et la mettre en lui sûr si elle était blessée, malheureusement, le monstre se dressait à présent devant lui, lui barrant la route et ouvrant le chemin de la crainte pour son amie qui était encore une inconnue. La dernière image qu'il vit, ce fut son camarade, à terre, la tête enfouit dans son torse.
Quelques secondes plus tard, il la vit retourner à la lutte, cela le soulagea. Ces pensées occupées, Yélos ne put se concentrer sur le colossal géant des enfers qui lui fulmina des flammes qui vinrent perler sur le torse d'ivoire de Yélos. Il fut projeter en arrière en un gémissement de douleur, le feu le consumait en une souffrance abominable, mais ne lui causer aucun mal physique. En serrant la mâchoire, le jeune homme put étouffer un d'affliction.

La jeune louve avait prit le relais le temps que Yélos soit projeté. Cependant le monstre infernal avait rugit ses flammes de sang sur Yélos, son torse s'empourpra de son sang, sa peau se régénéra à la chaleur vive. La louve vint le pousser du jet ardent, et les deux camarades de lutte se réfugièrent derrière une stalagmite le temps d'un échange de regards. Le torse de Yélos s'embrasait encore sous les yeux saphir sidérés. Mais la plaie béante qui crachait son sang, se referma dans les flammes. Yélos lisait dans les yeux de l'inconnue une certaine incompréhension. Cependant, elle l'aida à se relever, la plaie finissait de cicatriser lentement, dans un fumée de d’alliances des chaires sous la chaleur.
Puis les yeux de la jeune femme cessèrent de parler, laissant intervenir ses sublimes lèvres.
Les lèvres de Yélos, dans une moue qui y répondu, pour lui, c'était une simple question de rhétorique évidente.

Subitement, une main gigantesque vint saisir la jeune femme, la tira vers le colosse igné. Yélos put lire dans les yeux de la Reine de l'Est une épouvante certaine, pour Yélos; un appel à l'aide.

Le roi de l'Ouest s'avança de quelques pas dignes, son pantalon se consumant encore des flammes qui lui léchaient les jambes. Il regarda la scène, observant une seule seconde. La jeune femme se débattait entre les doigts sang et rocailleux du monstre. Yélos savait que la force de la créature aurait pu écraser et anéantir la jeune femme comme il le souhaitait. Mais il savait aussi et lisait dans les yeux ardents du monstre, qu'il voulait satisfaire un envie de délectation, de torture, il se nourrissait à présent de la peur qui nourrissait eux-mêmes les yeux de la louve. Les yeux de Yélos, d'un or pure, s'étaient maintenant transformés; ses prunelles aux reflets sang étaient devenues sang, elles-mêmes. C'était la force que Yélos déployait face à l'adversité, face à la mort plus que probable qu'une amie.

Puis Yélos vit, une faille, non suffisante pour détruire la créature véhémente, mais pour délivrer la jeune femme, il avait vu dans son bras, une entaille, surement due aux coups incessants de la Reine. D'un geste véloce, Yélos tendit son bras gauche, ses veines saillantes le longeaient, on aurait dit que du sang enflammé coulait à l'intérieur. Yélos ferma ses yeux une seconde. Puis, en une déflagration dans sa main, une épée ardente apparut, sa lame couleur onyx pure avait des reflets céruléens d'une nuit sans lune, sa poignet était d'une lueur rubis pourpre, une flamme incrustée dedans. Puis après avoir saisit son cimeterre d'une main agile, Yélos fondit d'une geste véloce sur la faille, sans la quitter de ses yeux emplit de sang.
Débout sur le bras colossal, dos à son amie, Yélos brandit son épée avec force et la fendit sur la faille, un jaillissement de flammes se produisit à l’impact. Un jet de flammes continuelles embrasait le bras du colosse, affaiblissant l’entaille. Pour se défendre, le monstre vomissait ses rejets ardents sur Yélos qui souffrait milles martyres en essayant de protéger la louve. Sa peau opale, maintenant d’un ton rougeoyant, s’embrasait en souffrance silence. Yélos forçait sur sa lame ardente par découpait le bras de roche, mais un flot de flammes le submergeait. Il résistait contre la souffrance, seuls ses gémissements d’afflictions retentissaient dans l’horrible bruit de la consumation ardente. Il ne pouvait plus s’arrêter, fourvoyé, il devait finir, car s’il se dégageait, ca aurait été la louve qui serait touché de plein fouet par les flammes infernales du monstre. Sale situation inane !
Par un horrible effort, Yélos forca sur son épée, la faille s'agrandit, et le bras céda, coupé. Sous la douleur, le monstre recula et arrêta de vomir ses enfers, regardant son épaule, vide. L'épée de Yélos disparut en un fumée rougeâtre. La jeune femme était toujours prisonnier de la main rocheuse et refermait sur elle. Yélos se précipita sur elle, le visage ensanglanté et souffrant attrocement. Un sourire de réconfort se figea sur le visage pourpre et sang de Yélos. Il ne voulait pas que la louve ait pittié de lui, sans qu'elle sache qu'il souffrait affreusement. Cependant, une lueur d'affliction brillait, cachée au fond de ses prunelles de rubis. Yélos saisit le pouce du géant, et le serra de sa poigne, celui-ci fondit, libérant la jeune femme.
Une fois libérée, Yélos prit la main de la louve et l'entraina dans une caverne rapidement, d'un bond véloce. Le géant ne les avait pas vu.

Yélos tourna la dos à la louve pour qu'elle ne puisse voir ses blessures, son torse était calciné, reprennant tout de même forme, lentement, reprenant son aspect de marbre blanc, sans contact avec une chaleur externe, Yélos était obligé de se bruler lui même pour que que son corps absorbe la chaleur, et guérisse à une vitesse surprenante.

Le roi brandit sa main contre son torse et son visage, puis un petit gémissement de souffrance...

- Cachez vous au fond de la caverne, je finirais..., dit-il en serrant les dents par la douleur...

Yélos ne voulait pas qu'elle soit blesser, cette fois-i, c'était passé trop prés.
Le jeune roi se retourna enfin, seuls quelques contusions apparaissaient sur son torse redevenu opalin.
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Nausicaa Evaëlle

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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeSam 21 Mar 2009 - 3:51



Nausicaa se débattait férocement, une lueur étrange étincelant au fond de son regard d’azur. Elle ne devait pas mourir… Pas cette nuit…

Elle devait lutter… Pour Godan, pour Keryan et pour euxEux… C’était sans doute cela qui emplissait son esprit d’une terreur insoutenable. Si elle trépassait, eux ne seraient plus… C’était bien plus qu’elle ne pouvait supporter, cette seule pensée ouvrait la porte de son âme à une rage débordante. Son regard d’acier s’illumina alors de fureur et d’épouvante… En cette situation extrême, elle ressemblait plus que jamais à une louve indomptable et furibonde… Sa longue chevelure d’un noir de jais ondulant dans la respiration incandescente du monstre, son regard dur, ses sourcils sombres froncés en une expression de défi…

Elle s’immobilisa soudain, le corps roide et tendu. Le monstre sembla s’étonner de la brusque passivité de sa proie… Nausicaa se concentrait de toutes ses forces… Alors que la poigne ignée du démon la compressait et incendiait sa taille, elle tentait de faire abstraction de la douleur… Et surtout…

Devenir ombre et lumière,
Brise légère et tempête violente,
Eau limpide et fumée insaisissable…

Et enfin, se glisser hors des doigts du colosse, invisible et impalpable…

Mais, subitement, un bruit énorme lui ouvrit les yeux. Stupéfaite, elle lança un regard curieux à l’inconnu à la peau marmoréenne. Armé d’une lame rutilante de flammes, il frappait sans relâche le monstre, sans commisération, une lueur ardente incendiant ses yeux rubis.

Nausicaa, médusée, en oublia jusqu’à sa douleur. Le jeune homme, inlassable, rude à la tâche, redoublait ses coups, les traits déformés par la souffrance… Il hurlait, assailli par les souffles infernaux du monstre… Son sang coulait abondamment, tachant son pantalon d’un rouge éclatant… Et ses plaies, toujours, incessamment, se refermaient parfaitement…

La jeune Elfe, horrifiée, voulait lui crier de cesser ces folies, de la laisser se tirer d’affaire par elle-même, qu’il allait se faire tuer ! Mais aucun son ne sortit de sa gorge et, soudainement, elle s’aperçut qu’elle ne pouvait plus faire le moindre geste… Son corps n’était plus qu’un morceau palpable de douleur… De la sueur trempaient son visage qui avait pris une curieuse teinte rosée… Il lui semblait que le monstre lui broyait cruellement ses os, un à un… Elle respirait de plus en plus difficilement, un filet de sang apparut à la commissure de ses lèvres… Ses yeux se voilaient, son cœur s’emballait… Elle étouffait…

Mais, brutalement, elle se sentit chuter, tournoyer dans les airs et enfin s’effondrer au sol, à grands fracas. Sa tête lui tournait, elle avait le cœur au bord des lèvres… Elle n’avait pas compris ce qui s’était produit et peinait à retrouver ses sens engourdis…

Puis, un sourire. Comme une lueur d’espoir en ce monde de ténèbres… Nausicaa papillonna des paupières afin de mieux distinguer la personne qui se dressait devant elle.

Des yeux… Des yeux rougeoyants… Des yeux qu’elle avait tout d'abord supposé inexpressifs… Des yeux débordant de tourment et de souffrance… Avec une force formidable, il dégagea la jeune Elfe de la poigne encore serrée du démon. Nausicaa manqua de s’effondrer contre les pierres froides du gouffre, tant la douleur l’oppressait… Elle sentit une main attraper la sienne, elle sentit quelqu’un l’entraîner à l’avant, elle se sentait courir…

Tout s’était passé si rapidement… Son sauveur ne lui avait même pas laissé le temps de réfléchir ou de se remettre de ses émotions, il l’avait déjà entraînée à l’abri dans une grotte. Nausicaa s’appuya alors contre une paroi de la caverne tout en respirant difficilement.

Instinctivement, elle porta une main angoissée à son abdomen sanglant… Prit une profonde inspiration et écouta… Un silence anxieux s’installa alors dans la cavité souterraine tandis que les traits tordus de douleur de l’Elfe se froissaient d’autant plus d’affolement. Puis soudain, elle poussa un petit cri.

Oui ! Ils étaient bien là ! Eux ! Tous les deux ! Leurs cœurs qui battaient à l’unisson ! Ils étaient saufs !

Nausicaa poussa un soupir de soulagement, soupir qui lui valut une souffrance terrible à la poitrine. Soucieuse, elle passa une main sous ses vêtements ensanglantés. Plongeant dans une réflexion intense, palpant son buste, elle se découvrit deux côtes brisées et particulièrement douloureuses à la moindre de ses respirations. Elle jeta alors un regard au jeune homme qui l’avait secourue.

Il lui tournait le dos. Son corps tremblait horriblement et dégageait une forte odeur de brûlé. L'odeur âcre du souffre se mêlait abominablement à celle du sang... Nausicaa tressaillit de douleur pour lui.

Il l’avait sauvée. L’Elfe en avait été surprise : cet homme qu’elle venait à peine de rencontré s’était révélé être un allié au combat puis, abruptement, un rédempteur… Peut-être même… Un ami ?

Nausicaa préférait ne pas se prononcer à ce sujet-là pour l’instant. Le guerrier aux yeux pourpre chuchota alors avec difficulté, d’une voix atrocement étranglée :

« Cachez-vous au fond de la caverne, je finirai… »

Il se retourna enfin et l’Elfe aux cheveux d’ébène observa avec inquiétude le torse du jeune homme reprendre son aspect originel.

Nausicaa nota alors que le regard de son allié avait quelque peu changé… Alors que, quelques minutes auparavant, ses yeux étincelaient d’un or pur, ils semblaient à présent fait de braises incandescentes. Et, étrangement, elle put enfin y lire un sentiment logique et irréfutable… L’affliction.

Cependant, les paroles du jeune guerrier agacèrent royalement Nausicaa qui se redressa fièrement, se forgeant à nouveau un masque d’impassibilité. Elle n’était pas de celles qui abandonnent la lutte pour de simples côtes brisées – fussent-elles très douloureuses. D’ailleurs elle n’acceptait d’ordre de personne, en particulier d’hommes qui désiraient la protéger.

C’était sans doute ce que l’on appelait le féminisme, en ce temps-là.

Elle lança un regard désabusé à son allié. Un regard qui signifiait clairement qu’il n’était pas question pour elle d’abandonner la lutte. Se cacher ? Quel terme lâche ! Elle préférait nettement les mots « se dissimuler » ou « se camoufler » qui, pour elle, n’avaient pas la même connotation.

L’assurance des hommes la lassait. Elle avait tendance à penser que les femmes n’avaient pas été crées dans le simple fin d’enfanter et d’élever leur progéniture, en bonnes épouses sages et obéissantes.

Nausicaa, elle, se sentait libre de ses choix. Elle se sentait capable de poursuivre la lutte. Elle ne voulait pas laisser un homme en danger alors qu’elle se terrerait au fond d’une caverne ! C’était impensable !

« Non. » répliqua-t-elle simplement, le regard exprimant bien plus que les paroles.

L’homme et l’Elfe s’affrontèrent un instant par la vue mais un lourd bruit de pas mit fin à leur lutte spirituelle. Ils cessèrent tous deux de bouger, tentèrent de respirer le plus silencieusement possible… Nausicaa dont la poitrine s’élevait déjà difficilement se sentit presque défaillir. Mais elle ne montra rien de son trouble, de peur que le jeune guerrier ne trouve un prétexte valable afin de la laisser hors combat.

Elle demeura donc plus immobile qu’une statue de marbre, les lèvres cependant frémissantes et le cœur battant à tout rompre. Le son pesant cessa alors.

Un silence mortel plana dans le gouffre… Les deux compagnons échangèrent un nouveau regard interrogateur. Le démon se serait-il évaporé ? Serait-il reparti au fin fond des abîmes ténébreux d’où il était sorti ? Malgré le calme qui régnait, Nausicaa n’osait toujours pas esquisser le moindre geste.

Soudain, un grand fracas se fit entendre. Dans des nuages de poussière qui emplirent la caverne d’une brume étouffante, une main ardente et rocailleuse s’introduisit dans l’ouverture, provoquant des éboulis périlleux. Vive et agile, Nausicaa plongea sur le côté et, en une roulade légère, se trouva hors de portée des doigts qui cherchaient ses proies en aveugles. Ses instincts avaient soudainement repris le dessus. Bondir, esquiver, courir... Malgré ses blessures, cela lui semblait si simple qu'elle n'avait pas à réfléchir. Le jeune homme se tira également d’affaire et la main tâtonnait toujours, produisant des chutes de pierres et de stalactites. L’Elfe les évitait avec dextérité et vélocité, de sa souplesse retrouvée, de ses mouvements fluides et justes.

Le monstre, penaud et hurlant sa fureur, finit par dégager sa main de l’interstice et les deux compagnons se considérèrent avec soulagement. Pourtant, le démon ne leur laissa ni le temps ni le loisir de se tranquilliser.

Cette fois, ce fut sa tête qui apparut à l’ouverture. Son visage hideux et ardent, ses yeux perçants et vermeils, sa bouche en flammes, sa langue noire comme le charbon… Il les vit. Poussa un cri de rage et de convoitise. Sa face obstruait entièrement la sortie, grimaçant de douleur et de cruauté.

Nausicaa jeta un regard peiné au jeune homme qui se trouvait tout près d’elle. Ils étaient définitivement pris au piège.

Elle posa une main tremblante sur son abdomen, réprimant un sanglot… Ces deux êtres-là ne verraient donc jamais le jour… Godan, Keryan...

« Adieu… » murmura-t-elle, les yeux rivés sur le monstre dont la salive écumait aux commissures des lèvres.

Elle s'en voulait de quitter ceux qu'elle aimait mais il ne semblait pas y avoir d'autre alternative...

Cependant, son allié ne sembla pas être plus effrayé que de coutume. Il paraissait…réfléchir. Réfléchir intensément. Peut-être avait-il un plan ? Une idée ?

Nausicaa l’espérait du plus profond d’elle-même. Les yeux rivés sur le jeune homme, elle attendait une solution, un miracle... Elle attendait qu'il lui souriât et lui annonçât qu'elle n'avait rien à craindre, qu'il savait comment s'y prendre... Ah ! Si les hommes étaient aussi forts qu'ils le disaient, le guerrier aux yeux rubis aurait rassuré Nausicaa de cette façon et l'aurait sauvée... Mais l'Elfe ne pouvait pas lui en vouloir. Elle savait que derrière les masques masculins d'assurance se cachaient inquiétude et souffrance... Et, de plus, cet homme-là l'avait déjà secouru quelques minutes plus tôt !

Mais, enfin, le monstre régurgita ses enfers et les projeta à travers la caverne. L’Elfe, pétrifiée, les yeux écarquillés, contemplait les feux dévastateurs qui dévalaient vers eux…

Elle s’attendait à souffrir mille morts, à sentir l’haleine ignée du monstre lui ronger le corps jusqu’à le réduire à l’état de cendre, à tomber à la renverse folle de douleur, à pleurer toutes les larmes de son corps…

Rien de ceci ne se produisit.

Elle fut simplement happée par un puissant bolide qui la plaqua contre une paroi froide de la grotte, offrant son corps pour rempart.

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Yélos
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeDim 29 Mar 2009 - 21:51

Après avoir prononcé sa demande, tout bruit avait disparut des lieux. Un silence insoutenable face aux enfers que venait de vivre Yélos, dans un grondement de flammes ardentes. Plus aucun bruit, même l'eau ruisselante, ne se déversait plus. Les stalactites ne frappaient plus inconditionnellement le sol de leur goutte froid. L'eau avait disparut. Seul. De la roche. Une haleine chaude. De la roche calcinée ou fondue. L'air était sec et rutilante.

De la sueur perlait sur le torse de Yélos, il avait chaud. Cela l'étonna. Il n'avait eu que rarement chaud. Mais il sut rapidement pourquoi, ici, il faisait chaud, et son corps avait absorbé bien trop de flammes ardentes, il ne savait plus l'emmagasiner. Cette énergie devait ressortir, il allait exploser si son corps atteindrait la limite.

Yélos regarda la jeune femme de ses yeux d'un or pur, d'une couleur d'ambre en fusion. Le silence régnait encore dans le gouffre, et dans toutes les galeries et méandres de pierres. Le Roi pu lire dans les yeux de la jeune femme, du dégout à sa demande. Il en sourit, son visage affichait un grand sourire, on aurait presque oublié la situation. Comme si ce sourire était coupé du moment présent, de ce moment d'Enfer. Il savait que la louve aurait réagit ainsi, mais, il aurait essayé tout de même.
Soudain, des pas lourds et irritants avançaient, des bruits de fracassement de roche contre roche. Yélos se dit que c'était le monstre qui tournait en rond pour retrouver ses proies désabusées et frêles. Frêle ? Peut-être, la jeune femme était blessée, Yélos était une bombe... Mais le démon igné avait déjà perdu un bras, un bras colossal et granit noir, un charbon dur et impassible.

Yélos ne bougeait pas, oubliant même de respirer, il ne voulait pas que le monstre eut pu les dénicher de leur nid si confortable, loin du danger. Il regardait la femme dans les yeux, il y lisait une peur.

Soudain, une main gigantesque vint pénétrer dans la caverne. Arrachant à la paroi des morceaux de roches qui furent projetés sur les deux proies. Un nuage noir de poussière. Il se posait lentement, sans un court silence après le contact colossal. Puis une main sortit de la masse nuageux et cherchait, elle cherchait, à l'aveugle, ses proies affaiblies. Celles-ci évitaient aisément. Exaspéré par cette recherche inane, le monstre enleva sa main. Mais. Quelques secondes après. Il revint à la charge, la tête en première, on pouvait voir ses yeux sang. Son haleine chaude et méphitique se répandit dans la caverne. Sa langue, d'un noir chardon, vociférait des cris de joie rauque mais malsains! Il les avait trouvées !

"Adieux..."

Voilà ce que dit la jeune femme. A cette écoute, les yeux de Yélos s'ouvrirent en grand, l'or précieux se changea en noir, avec des prunelles, de braise, éteintes et bouleversées.

"Non..." Un murmure vint échapper des lèvres de Yélos, toujours choqué.

Le roi se fichait bien de sa vie, qu'il meurt ici, peut-être, ca n'aurait jamais changé ses pensées. Mais que la jeune femme intrépide, cette jeune femme, NON, il n'aurait pas voulu, elle devait vivre, elle et ses enfants. Yélos avaient bien remarqué, que la louve n'éprenait bien souvent de son ventre. Ils ne devaient mourir. Yélos lisait sur dans les yeux de la louve, de la résignation, elle qui était si courageuse, si animale, et si rebelle. Elle abandonnait.

Soudain, le sortant de ses pensées, un bruit grondant, une flamme qui léchait tous les bords de la caverne, consumant la roche. Elle s'avançait, rapidement, trop rapidement.

Yélos reprit ses esprits, il eut juste le temps de se mettre devant la jeune femme, de la prendre dans ses bras chaleureux. Servant de bouclier. La vitesse phénoménale de la salve de feu les projeta au fond de la caverne. Il enlaçait la jeune femme de peur que le feu ardent ne l'atteigne sur ses flancs. Le monstre continuait à cracher son feu, sans cesse.

Le dos de Yélos, brulait. Son corps n'absorbait plus le feu, il était redevenu comme tout homme. Une odeur de sang brulé se propagea dans la caverne. Yélos gémissait de souffrance. Le feu qu'il avait absorbé commençait à le brûler de l'intérieur.

-" Adieux ??" Vous voulez si vite me quitter ?? " dit-il avec une voix moqueuse et réconfortante.

Cela changea l'atmosphère, une question si inattendue. Un sourire sur les lèvres. Le jet de flammes continuel s'arrêta un instant, le monstre regardait si il avait enfin réussit à achever ses proies. Yélos se desserra de la louve, et la regarda, ses yeux n'étaient plus or, ni noirs. Ils étaient rouge, flammes, d'un mélange de sang et d'or en fusion. C'était le résultat, il brulait de l'intérieur, se retenant d'exploser, et de blesser la louve. Mais son visage était impassible de toute douleur, il souriait. S’il voulait vaincre, il devait être convaincant, même si il souffrait terriblement.

Les ayant repoussé au fin fond de la caverne, le monstre ne voyait plus ses proies. Yélos se releva, lâchant son amie. Son torse nu, était encore opalin, mais on sentait la chaire roussie.

-" Bon, on finit" dit-il, un sourire à présent serein, la douleur avait disparut de ses traits.

Pourtant elle était présente, cette douleur, elle aurait été insupportable pour bien des gens. Mais ce mot ce simple mot qu'il avait entendu "adieux". Ca avait été sa conviction.

Yélos se retourna vers l'entrée, laissant une vision d'horreur à la louve. Son dos. L'arrière de ses bras. L'arrière des ses jambes. Sa nuque. Tout était immaculé de calcination, de sang séché, ce sang coulait encore, lentement. Même ses cheveux d'un bleu saphir pâle, ses beaux cheveux, à l'arrière était brulés. Il était nu, brulé, on ne distinguait même plus les formes de ses cuisses, de son postérieur. Le sang coulait inlassablement.

Yélos s'avança, divaguant, ayant du mal à marcher, les bras ballants. Un sourire sur les lèvres.

Il tendit ses bras, calciné, s’apprêtant à faire comme le monstre ; jeter de flammes ardentes. Une seule chose différée, Yélos était un démon pire que la créature en face. Il était né avec ce don diabolique, et il savait qu’il mourrait avec. Son pouvoir était dévastateur, à un point inconcevable.

Le jeune roi hésitait, son corps était tellement empreint de son pouvoir, qu’il devait savoir le contrôler à son rejet. Mais de toute façon, c’était la seule façon, pour avec l’espoir, d’avoir au moins l’espoir que la jeune femme ressorte de ce gouffre noir ; vivante. Yélos prit une inspiration posée.

Puis deux boules de feux apparurent, jaillissantes, de nulle part. Comme si, les flammes intérieures de Yélos étaient beaucoup trop grandes, sous pression. De la sueur coulait le long du front de Yélos, le long de ses joues ; il avait de la crainte, il ne voulait pas échouer. Il fixait les de boules de feux, qui grandissaient encore. Tellement, qu’elles se rejoignirent, et ne formèrent plus qu’une seule, d’un diamètre supérieur aux bras de Yélos. De cette boule, jaillissaient des rejets de flammes qui venaient s’écraser contre les parois rocheuses, et sur le torse de Yélos en un gémissement sourd et dans des sons de fusion de la roche. A présent, les bras de Yélos étaient écartés au maximum, une énorme boule de feu. Le jeune Roi emmagasinait la puissance que lui procurait son corps surchargé.

Soudain, Yélos lâcha un cri impitoyable qui réussissait quand même à garder son attitude sereine de guerrier forgé. Les flammes vinrent lécher tout le contour de la voûte jusqu’au sol et les parois, dans un grondement de flammes, telle un monstre affamé, une puissance gigantesque et insoupçonnée. De la lumière se projeta à l’arrière de Yélos, sur la louve, une lumière vive. Les flammes avaient déjà remontées tout le tunnel. Et on entendait déjà des cris de douleurs, puis un fracas sourd, comme si le monstre, à l’autre bout, avait été projeté contre le mur de l’autre coté du gouffre.

Mais les flammes ne cessèrent pas, elles durèrent pendant un long moment, tellement le roi avait absorbé d’énergie ignée. Soudain, les flammes faiblirent, et seuls, les mains brulées de Yélos, tendues.

Celui-ci tomba à terre, sa peau rouge et calcinée redevenait lentement opaline, le corps de Yélos pouvait enfin employer son pouvoir guérisseur, il n’avait plus de surplus qui le brulait intérieurement.

Sa peau était redevenu blanche, il ne souffrait plus, enfin presque, des courbatures certaines et douloureuses. Il se releva, lentement. Levant les yeux, il remarqua que ses flammes, avaient agrandit le tunnel, elles avaient fondu la roche noire ; le tunnel avait doublé. Il se tourna vers la louve, elle était encore là, assise par terre. Il ne savait déchiffrer son regard…


Il sourit…
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeDim 5 Avr 2009 - 21:45



La situation échappait totalement à Nausicaa… Jamais elle n’aurait pu imaginer vivre de telles catastrophes… Une fumée méphitique emplissait son odorat et déclenchait chez elle une toux ininterrompue. Et ce torrent de flammes en furie qui se ruait vers elle et incendiait sa chaire…

Pourtant, pourtant elle était à l’abri… Il lui était difficile de comprendre pourquoi et comment le jeune homme au pouvoir igné l’avait à nouveau sauvée… Mais, à présent, elle se trouvait entre ses bras marmoréens et robustes, en sécurité. Elle avait bien du mal à y croire… Elle avait bien du mal à penser que s’il l’enserrait puissamment comme il le faisait, c’était dans le but de lui sauver la vie…

Alors que les vagues ardentes les projetaient au plus profond de la caverne, Nausicaa plongea ses iris d’azur éberlués dans les braises du regard de son protecteur. Elle y discernait le plus terrible des sentiments, celui qui générait haine et colère, feu et sang… L’agonie. Une agonie épouvantable qui lui serra brusquement la gorge. Le désespoir et la peine envahirent subitement son cœur. Ce jeune homme, cet inconnu, sacrifiait sa vie pour elle, misérable Elfe sans prétention !

Cet inconnu ? Etait-ce véritablement le terme approprié ?

Inconnu… Oui, il l’avait été. Mais, après ce rude combat et ces sauvetages épiques, Nausicaa avait eu le temps nécessaire à la prise de connaissance de ce guerrier téméraire. Désormais, il était plus qu’un simple allié… Il était…

Un gémissement de souffrance s’échappa soudain des lèvres incandescentes du jeune homme. L’Elfe, paniquée, l’observa un instant. Son torse opalin prenait la couleur écarlate du sang tandis que les enfers impitoyables lui arrachaient les vêtements qui lui restaient. Tandis que l’incendie sanguinaire dévorait le corps désormais dénudé du prodige des flammes. Tandis qu’il semblait souffrir mille morts, assailli par ce feu infâme…

Nausicaa, véritablement bouleversée, laissa échapper un petit hoquet d’épouvante. Ce fut à cet instant que, curieusement, le visage du jeune homme se fendit en un sourire chaleureux. Un sourire que l’Elfe avait attendu, un sourire qui aurait dû la soulager… Mais, au contraire, il l’affola plus que jamais. La bonté de ce combattant hors pair n’avait donc pas de limite ?

« Adieu ? Vous voulez si vite me quitter ? » lui lança-t-il, soudain, d’une voix enjouée.

Nausicaa en fut ébranlée. IL était mal en point, IL souffrait de maux infernaux, IL baignait dans un océan ardent et rutilant, mais IL souriait et IL tentait de LA rassurer ! Elle n’accepterait pas, non, elle n’accepterait jamais que quiconque sacrifie sa vie pour elle et soit heureux de le faire ! Une culpabilité atroce rongeait son cœur tandis qu’un sentiment d’infériorité l’envahissait et la détruisait à petit feu. Et il l’enserrait toujours, protecteur et rassurant. Ce n’était plus supportable.

La jeune Elfe s’écria alors, les yeux étincelants de larmes de fureur :

« Par la lune, je t’en conjure, arrête immédiatement ! Tu risques de… »

Mais, subitement, l’enfer cessa de couler à flots dans la caverne. Gênée, Nausicaa se détacha du jeune homme et se recula précipitamment, de peur qu’il ne la reprenne contre lui. Sa réaction devait paraître étrange à son sauveteur mais elle ne pouvait pas le laisser mourir à sa place. Si les jours de l’Elfe devait prendre fin cette nuit, il ne devait pas contraindre le destin et surtout, ne pas périr à sa place !

Mais son sourire… Son sourire était immuable. Inébranlable. Le regard consterné de Nausicaa scrutait le masque d'impavidité que constituait le visage du jeune homme. Elle n’osait y croire. Il semblait totalement dévoué à la cause d’autrui, comme si lui-même n’était rien ! Pourtant ! Pourtant, pensait-elle ! Pourtant c’était elle dont la vie n’avait pas d’importance, ici ! Qui se soucierait de savoir si la Reine de l’Est détestée de ses sujets était sauve ? Son existence n’avait aucune valeur !

Les yeux de son compagnon témoignaient cependant de la douleur qui le tourmentait. Son regard ardent avait pris la couleur des flammes en furie déversées par le monstre… Et il souriait ! Nausicaa, la gorge nouée, le cœur serré, réprima un sanglot de compassion et s’apprêta à lui répéter de s’enfuir au plus vite, puisqu’il en avait les moyens ! Mais le jeune homme annonça d’une voix tranquille, coupant court à la tentative de dialogue de l’Elfe :

« Bon, on finit. »

Et il se retourna face au monstre. La vision qu’il offrit à Nausicaa la fit tressaillir de culpabilité et de terreur… La terreur de le voir de nouveau souffrir… La terreur de le voir mourir à sa place…

Son corps était atrocement brûlé. Atrocement. Au point que la forme de ses membres n’était plus discernable. L’Elfe, le souffle court, le cœur battant à la chamade, s’effondra sur le sol d’émoi. S’il souffrait, s’il devenait infirme à vie, la faute était à Nausicaa ! Elle se prit la tête entre les mains, autant pour cacher ses larmes que pour ne plus voir le corps blessée du jeune homme… Le corps ensanglanté de… De son… De son ami…

Elle ne pouvait plus le nier. Un lien s’était bien tissé entre eux, bien que ce fût grâce à l’adversité.

Nausicaa voulut le retenir d’un cri mais il s’avança d’un pas titubant vers la créature méphistophélique. Il chancelait, trébuchait… L’Elfe se leva brusquement, le visage inondé de larmes, et courut difficilement à sa suite. Ses côtes la faisaient horriblement souffrir, ses brûlures également… Mais, confrontée aux blessures du jeune combattant au pouvoir igné, elle s’interdisait de se plaindre de quelque façon que ce fût ou de pousser le moindre gémissement.

Mais elle ne put le rattraper. Elle trébucha et s’effondra face contre sol, harassée et serrant la mâchoire de douleur. Pas le moindre gémissement. Elle n’en avait pas le droit. Pas le droit.

Le jeune homme s’avançait toujours, impavide et déterminé. Puis, sous le regard effaré de Nausicaa, il s’arrêta. Et, face au démon rutilant, il fit apparaître deux énormes masses en fusion. L’Elfe fut aveuglée par la lumière intense qui se propageait dans la grotte. Elle ne voyait plus… Elle ne voyait plus ! Et lui ! Elle ne LE voyait plus ! Comment savoir s’il était toujours sain et sauf ? Comment savoir ?

Difficilement, en un effort surhumain, Nausicaa se redressa et, chancelante sur ses jambes aux chaires brûlées. Elle respirait bien trop difficilement, ne voyait plus… Ne voyait plus… Le seul signe de vie de ses yeux résidait en ces larmes amères qui coulaient sur les joues noires de houille de l’Elfe. S’appuyant contre une paroi de la caverne, elle s’écria d’une voix rendue perçante par la terreur et les sanglots :

« REVIENS ! »

Mais il ne l’entendait sans doute pas, dans les méandres enflammés qu’il générait. Elle aurait voulu le poursuivre, l’obliger à revenir à l’abri mais… Mais, tout à coup, ce fut le cataclysme. Une violente secousse ébranla le gouffre et Nausicaa fut projetée à l’autre bout de la caverne, dans un éclair de lumière aveuglant. Tout n’était plus que blancheur absolue et chaleur infernale. Elle toucha enfin le sol et glissa sur plusieurs mètres. Ne bougea plus, pétrifiée de douleur. Elle se sentait…faible. Vulnérable. Pitoyable.

Aussi, qu’aurait-elle pu faire de plus ? Elle n’était absolument de taille… Absolument pas de taille… Mais ! Un sursaut lui fit ouvrir ses yeux aveugles. Bien entendu qu’elle n’était pas de taille ! Mais si son heure était venue, c’était un instant à vivre intensément… Plus intensément que jamais ! Elle se redressa. De nouveau. Fit quelques pas tremblants, se soutenant aux parois de la grotte, aveugle.

Elle marchait vers le monstre, elle marchait vers son ami qui expulsait toute son énergie avec fureur. Elle marchait vers la mort… Elle marchait vers la mort, en aveugle.

La vie ne lui avait pas montré qu’elle pouvait être un jour heureuse. Elle rêvait d’une existence si longue, si délicieuse. Ce soir-là, elle avait fait un choix. La vie ne lui avait rien offert. Que la tristesse et la misère. Même l’amour – le plus beau sentiment qu’elle n’ait jamais éprouvé – lui avait été douloureux. La mort lui tendait les bras… On ne fait pas toujours ce qu’on veut. Peut-être, d’ailleurs, que la mort lui apporterait plus de bonheur que la vie…

Mais des hurlements la tirèrent de ses élucubrations. Des hurlements monstrueux et ignobles. Des hurlements qui ne provenaient sans doute pas de son ami si courageux.

Un sentiment d’espoir la saisit alors et happa son cœur qui battit frénétiquement. Serait-il… ? Avait-il réussi ? Ne serait-ce pas… ?

Elle pressa le pas, tâtonnant et trébuchant… Des formes indistinctes apparaissaient dans le néant de sa vision. Sa vue reprenait enfin ses droits… Enfin, au bout de quelques instants, elle put distinguer les roches qui se dressaient sur son passage. Enfin elle aperçut, au loin, le jeune homme, effondré à genoux. Vivant.

Elle voulut courir. Mais ses pieds incertains heurtèrent un rocher et elle chuta à son tour. Ses épaules tremblèrent d’harassement et son souffle saccadé tourmenta horriblement ses côtes brisées.

Le jeune homme se releva lentement, alors que son corps se guérissait enfin de lui-même. Il sourit. A nouveau. Un sourire franc et chaleureux.

Les yeux de Nausicaa, encore agrandis par le choc que lui avait causé la lumière aveuglante, ne réussissaient pas à exprimer le moindre sentiment. Pourtant, en elle-même, un tourbillon de sentiments s’employait à la tourmenter. Si ses yeux exorbités lui en donné la possibilité, elle aurait pleuré de toutes les larmes de son corps. Pleuré de joie comme de chagrin. Sans fin.

Difficilement, elle se leva et tituba pour se placer face au jeune homme. Elle ne parla pas, le contempla seulement. Puis, d’un geste tremblant, elle retira sa cape et enveloppa son ami afin de masquer sa nudité. Elle plongea son regard azur dans l’ambre des yeux du guerrier.

Puis, d’une voix tremblante et affaiblie, elle murmura :

« Tu es… Tu es véritablement extraordinaire. Je t’avais très mal jugé… Mais je ne te demande pas de me pardonner. Seulement, je voulais… Je voulais te remercier. »

Elle battit frénétiquement des paupières et, subitement, éclata en sanglots. Et enfin, sa gratitude prit le dessus. Elle plongea dans les bras de l’homme qui la dominait d’une bonne tête. Et ne cessait de murmurer :

« Pardon, pardon… Je suis désolée… Je n’aurais jamais dû me trouver là… »

Elle pleurait éperdument. Eperdument… Tout son chagrin se trouva soudain expulsé de sa poitrine et répandu contre le jeune homme.

Et elle livra alors le secret qu’elle s’appliquait à garder depuis quelques heures.

« Tu as la gratitude de Nausicaa Evaëlle, mon ami… »

Au-dehors, le soleil poignait et illuminait le gouffre de ses rayons chaleureux. Nausicaa se remémora alors une phrase qu’Eloy Effindel, son père d’adoption, lui répétait souvent…

« Le combat entre le bien et le mal est incessant et sera éternel. Vois : le jour et la nuit luttent et aucun, jamais, n’est et ne sera victorieux. »

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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeVen 10 Avr 2009 - 12:19

La lumière aveuglante et blanche de la caverne s’affaiblit enfin, enfin le soleil regagnait ses droits dans le gouffre. Le crépuscule était là, enfin, l’astre irradiait les méandres de roche de ses rayons chaleureux aux couleurs pâles. La nuit était passée, laissant son adversaire de toujours, le battre dans un dernier espoir, jusqu’au prochain couché de l’astre céleste. Sur la roche de la caverne, quelques flammes subsistaient, vacillants aux coups de vents.

La peau calcinée de Yélos était redevenue à son blanc d’albâtre originel. Ce blanc si opposé à son caractère destructeur, ce monstre humain dont le pouvoir était si dévastateur, si ravageur. Il était LE prédateur qui pouvait commettre tant de massacres et d’exterminations. Son pouvoir était croissant, ne cessant de gagner en puissance quand il l’utilisait. Un monstre.

Le roi de l’Ouest vit la jeune femme courir vers lui, mais elle chuta sur une roche d’achoppement. Son souffle saccadé et ses épaules frêles montraient à Yélos une douleur infernale pour la jeune femme. Il se rappela l’étreinte infâme de la créature ignée, cette image d’horreur qui restera dans la mémoire de Yélos, il aurait dû éviter cela, qu’elle se fasse blesser, qu’elle souffre. Il ne supportait pas que son entourage souffre, même à son égard, il était capable de s’éloigner pour protéger les gens qu’il aimait. Il l’avait déjà fait, tant de gens étaient morts par sa faute, même dans sa plus tendre enfance… Cette jeune fille… Cette servante royale… Qu’il avait aimé, qui était décédée par sa faute. Il s’en voulait toujours. Il revoyait cette scène... Dans CETTE forêt, au crépuscule, Yélos et son amie, cette enfant avec laquelle il avait grandi, cette petite fille du château, surement fille d'une courtisane du père de Yélos, le roi de l'époque. Ils jouaient tous les deux dans la foret des fééries, souvent. Mais ce soir là, des bandits avaient voulu kidnapper Yélos pour une rançon contre son père. Yélos; à ce jeune âge, savait déjà se battre. Malheureusement, la jeune fille avait été tuée devant ses yeux. Ce jour là, Yélos pleura, la seule fois. Horrifié de voir cela, Yélos avait brulé vif tous les brigands, d'une telle haine qui ne sut s'apaiser, les yeux en larmes. Après que la foret soit redevenue calme, il ne restait plus que Yélos et le corps de son amie. Le jeune prince resta toute la nuit dans la forêt, son amie dans ses bras. Il ne fut retrouvé qu'une semaine après dans des recherches pour le retrouver. Depuis, il nourrissait en lui une haine contre lui-même, préférant aider les autres.

Il vit la louve pleurer, des larmes de joies et de peines. Yélos ne voulait plus voir cela. La jeune femme se releva, s’approchant de Yélos en titubant. Et d’un geste vacillant, elle retira sa cape et enveloppa l’homme igné pour couvrir sa nudité. Yélos et la louve se regardaient yeux dans les yeux, yeux d’or et yeux de saphir. Le roi de l’Ouest écouta le murmure tremblant de son amie.

« Vous êtes pardonné » murmura-t-il d’une voix sèche et grave, due au feu qui régnait dans son corps, « et de rien, c’est normal » continua-t-il en souriant.

Yélos ne répondit pas à l’affirmation de la jeune femme que son « extraordinaireté », car pour lui, il était banal et anodin. Soudain la louve éclata en sanglot dans les bras de Yélos, celui-ci fut un peu gêné, il y a un instant, il l’avait déjà fait, mais c’était pour sauver la jeune femme, ainsi, il ne ressentait pas la même chose. Mais il se laissa faire quand même, enlaçant la louve pour que ses sanglots cessent.

« Ca aurait été mieux, si, LUI, n’avait été pas là » murmura-t-il d’un rire fin en réponse aux murmures de l’Elfe.

La jeune femme pleurait encore, du dos de sa main opaline et douce, Yélos les tarit, toujours en souriant.

« Je vous en remercie, Reine de l’Est » dit-il, toujours un sourire narquois aux lèvres, il l’avait déjà deviné depuis un moment et ce sourire le montrait bien.

Les rayons du soleil étaient à présent plus gratifiants, l’astre avait déjà commencé sa course effrénée contre le temps. De l’eau s’écoulait en petit filin à nouveau dans le gouffre. Une dépouille colossale gisait à terre, un colosse de roche noire, brulée et calcinée.
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeSam 11 Avr 2009 - 17:32



Nausicaa sentait sa poitrine se déchirer, à présent. Ses sanglots se faisaient douloureux pour ses côtes blessées mais elle ne cessait néanmoins de pleurer. C’était un acte qui l’étonnait prodigieusement elle-même. Elle ne déversait que très peu de larmes en temps normaux et ne faisait jamais de telles démonstrations de sentiments. Mais, en cette aube naissante, c’était comme si toutes les peines qui s’accumulaient en elle depuis des mois explosaient subitement. Elle versait des flots amers pour ses parents morts à Kalos, pour la liberté dont Eloy l’avait privée en la ramenant à la civilisation, pour ce poste royal qui l’entravait plus encore, pour la haine que ses sujets éprouvaient à son égard, pour toutes ces guerres de pouvoir… Elle pleurait pour un cortège d’événements qui réduisaient sa vie et son indépendance en lambeaux.

Les rayons du soleil levant caressaient doucement les deux amis enlacés tandis que les larmes de Nausicaa se mêlaient à la houille noire qui adhérait à son visage. Les pensées de la jeune Elfe vagabondaient de sombres faits en sombres faits… Certains êtres vivaient dans le passé, ruminaient leurs actes avec nostalgie et souffrance et ne guérissaient jamais. D’autres, de la même façon que Nausicaa, étaient poursuivis par la fatalité et ne pouvaient échapper à des calamités que jamais ils n’avaient mérité. Ceux-là fuyaient le présent… Mais le futur ne semblait pas leur apporter quoi que ce soit qui put les sauver de tels malheurs. C’était sans doute cela qui conduisait ces créatures infortunées à la mort qu’elles se donnaient elles-mêmes ou qui venait à elles de son propre chef.

Et Nausicaa n’avait jamais écouté que ce que son indépendance lui dictait. Elle empruntait la voie que sa liberté lui façonnait. C’était elle qui gouvernait sur sa propre vie : elle avait fait des choix et suivait ses envies. Comble de l’ironie : cela la menait à des catastrophes plus malsaines les unes que les autres. Voilà donc quel était le prix de la liberté : le malheur et, tôt ou tard, la mort. Le prix de la liberté.

Une pluie incessante dans un morceau de ciel… Des larmes couleur de pluie dans des yeux d’azur… Le prix de la liberté… Un brouillard épais dans des iris célestes… Une tristesse sans nom voilant un univers trop futile… Le prix de la liberté… Le prix de la liberté…

Un écho en son âme, des mots inlassables et immuables qui résonnent… Résonnent chaque fois plus forts, plus tangibles, plus réalistes… Lorsqu’une autre phrase intervint dans l’esprit tourmenté de l’Elfe.

Pour être libre, il lui fallait payer ce prix.

Elle voulait s’appeler Silence. Silence venait lors des grands moments de souffrance, de tristesse et de nostalgie… Silence payait le prix de la liberté. Silence était libre. Toutefois, Silence n’avait rien à se reprocher. Silence était peut-être heureux… Elle voulait s’appeler Silence.

Le jeune homme qui l’étreignait lui parlait d’une voix douce et réconfortante, essuyait ses larmes avec une compassion étrange… Elle l’écoutait tout en se posant mille questions au sujet de son existence futile et malheureuse…

« Je vous en remercie, Reine de l’Est. »

Cette phrase la fit subitement tressaillir. Le fait que ce jeune homme connût son rang ne l’étonna guère : il paraissait comme au courant de tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était. En réalité, il lui semblait que derrière ce titre importun de reine se cachait une autre personne. Une personne parfaitement étrangère à Nausicaa, une personne au regard dédaigneux et à l’attitude méprisante… Une personne sûre de sa puissance et impitoyable de désinvolture… Une personne peu soucieuse de la liberté d’autrui et de sa façon d’agir… Nausicaa ne voulait pas être cette personne-là.

Elle se tut un instant. Non, elle ne voulait pas. Non elle ne le serait pas. Son nom avait selon elle bien peu d’importance… Son titre encore moins.

« Si tu attends de connaître le nom des choses pour savoir ce qu'elles sont vraiment, tu demeureras toujours dans l'ignorance. »

Une pensée, un conseil, une idée qu’elle s’était forgée. Et c’était également la raison pour laquelle elle n’avait pas demandé le nom du jeune homme au pouvoir igné qui l’avait sauvée. Elle observait et comprenait. Voilà tout ce qui lui importait. Le nom ne lui servait qu’à interpeller les personnes. Qu’à placer un mot sur leur personnalité.

Mais elle ne souhaitait pas, elle ne souhaiterait jamais que « Nausicaa Evaëlle » pour les autres ait immédiatement la signification de « Reine de l’Est ». Son caractère n’était absolument pas représenté par ce titre qui lui semblait bien prétentieux.

« Malgré tout ce que tu as fait pour moi, je me permets de te faire une ultime prière… » souffla-t-elle au jeune homme. « Ne m’appelle pas de cette façon… « Reine de l’Est » n’est pas une expression qui me représente selon moi. Si tu veux placer un nom sur mon être, nomme-moi plutôt Nausicaa. »

Les larmes qui avaient coulé de ses yeux d’azur séchaient doucement, lavant quelque peu le visage noir de suie de la jeune Elfe. Un brusque sentiment l’assaillit lorsqu’elle eût fini de parler. Juste une vague déferlante d’espoir et une pluie torrentielle de courage… Juste son cœur qui battit plus fort, juste ses larmes qui cessèrent de couler… Elle s’écarta avec douceur du jeune homme, sans savoir réellement ce qui avait interrompu son flot de tristesse. Juste un sourire qu'elle esquissa… Un sourire un peu timide, une légère éclaircie dans l’orage… Des yeux bleus brillants encore de larmes mais également de reconnaissance. Une reconnaissance absolue et éternelle.

« Non… » murmura-t-elle d’une voix douce. « Si ce monstre n’avait pas été là, je n’aurais pas eu la chance de reconnaître ta véritable valeur. Il faut relativiser. Si ce monstre n’avait pas été là, je serais repartie au Palais Invisible dans le doute, sans véritablement savoir que penser de toi. En revanche, si, moi, je n’avais pas été là, tu n’aurais jamais souffert de la sorte. »

Soudain, une pensée la saisit, fit ouvrir ses yeux grands d’effroi. Comment avait-elle pu l’oublier ? Quelle ingratitude ! Elle se maudit en elle-même et, le cœur empli de frayeur, elle se précipita hors de la caverne, courant aussi vite que ses jambes blessées le lui permettaient. Enfin, illuminée par la lumière du jour, aux côtés du corps sans vie de la créature maléfique, elle s’écria du plus fort qu’elle le pût :

« KERYAN ! »

Son cœur battait à la chamade, elle courrait en travers le gouffre, envahie par une peur immonde… Non… Il ne pouvait pas être mort ! Pas son frère ! Pas lui !

« KERYAN ! » appela-t-elle, se cassant presque la voix de désespoir.

La Meute qui avait recueillie Nausicaa avait bien entendu était très affectueuse avec la jeune enfant qu’elle était… Mais celui qui l’avait protégé de tous les dangers au péril de sa propre vie, celui qui l’appelait sa sœur, celui-là ne pouvait pas périr dans de telles circonstances ! L’Elfe, oubliant toutes ses souffrances, plongea dans la grotte où elle avait laissé le loup du Nord. Les rayons du soleil se répercutaient avec sa voix contre les parois de la caverne sombre. Rien. Rien ne lui répondait.

Un hurlement de rage. Il ne pouvait pas ! Il ne pouvait pas mourir de cette façon, c’était bien trop bête !

« KERYAN ! » rugit-elle en courant jusqu’au fond de la caverne, brisée de souffrance et de rage.

Son souffle se faisait saccadé, les battements de son cœur s’emballaient, tout son être n’était qu’un incendie de fureur, de douleur et de chagrin. Soudain, au plus noir de la grotte, son pied heurta une masse noire recroquevillée dans un coin. Elle trébucha et s’effondra sur le sol, stupéfaite. Puis, comprenant subitement quelle était la chose qui l’avait faite chuter, elle rampa précipitamment vers l’être inanimé qui reposait près d’elle. Sa main rencontra bientôt la fourrure de son frère canin. Affolée, elle attira Keryan contre elle et se releva avec difficulté. Portant le loup dans ses bras frêles, elle se précipita au-dehors, à la lumière du jour.

Là, elle s’effondra contre le sol poussiéreux du gouffre. Le loup inanimé gisait entre ses bras, le corps ensanglanté de toutes parts. Nausicaa, tout en caressant tendrement son frère, posa une main sur le cœur de Keryan. Il battait… Il battait régulièrement. L’ombre des glaces septentrionales était blessée, dans un piteux état mais bel et bien sauve. Le corps musculeux du jeune mâle canin était parsemé de brûlures plus ou moins graves… Nausicaa, malgré tout soulagée, entreprit de laver le corps de son frère dans la rivière dont le débit avait singulièrement baissé.

Bientôt, les paupières lourdes du loup se soulevèrent afin de laisser un regard mordoré détailler l’Elfe du Nord. Un sourire soulagé fendit le visage de Nausicaa qui murmura en langage lupin :

« Mon frère, ne me refais plus jamais ça ! »

Le loup eut une sorte de petit gloussement sarcastique et grogna d’une voix plus rauque que de coutume :

« Ne t’inquiète donc pas pour moi ! Je suis plus dur à cuire que j’en ai l’air… Et ce démon l’a appris à ses dépens ! »

Ravi de son jeu de mots, il émit un nouveau gloussement et s'étira en frissonnant de douleur.

« Alors tu t’en es mêlé ! Je t’avais pourtant dit de rester en sécurité ! » maugréa l’Elfe en remettant son frère imprudent sur pieds.

Les yeux de Keryan brillèrent d’une affection extraordinaire et Nausicaa se sentit alors plus sereine, plus allègre…

Il était en réalité bien simple d’être heureux. Il suffisait d’obtenir l’amour d’autrui pour se sentir…digne d’exister.

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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeSam 11 Avr 2009 - 20:18

La jeune femme pleurait encore, Yélos essayait de comprendre, en vain. Il ne connaissait plus ce sentiment de tristesse. Ce sentiment de peine. Pourtant il s’en rappelait, ne sachant plus le définir, cela faisait si longtemps. Une chose était sur, il n’aimait pas voir ses amis pleurer et souffrir... mourir… Quel passé, quel passé cruel ! Malheureusement immuable et inchangeable ! Si Yélos aurait pu, il aurait changé UN événement de sa jeunesse, même quitte à perdre sa fonction, qui, en fait, ne l’intéressait pas plus que cela. Il aurait pu être vagabond, il aurait vécu ainsi.

Le passé est immuable et dégage plus de souffrance que de bonheur.

Quand Yélos vit le Nausicaa tressaillir à l’évocation de SON titre, elle ne pouvait pas le nier, c’était bien le sien. Mais il est vrai, que les noms et titres n’ont bien de primordial à la vie. Un être sans nom, ni titre, peut exister. Quant à un titre ou nom sans possesseur… Cela ne peut exister.

D’ailleurs, « Yélos », ce nom n’était guère connu. Ce Roi de l’Ouest… Personne ne le connaissait vraiment, même pas son nom. Un Roi… Volage fantôme ! Si quelqu’un connaissait ce nom, c’est qu’il était à la cours de Yélos, soit qu’il s’intéresse à la politique de l’Ouest. Car Yélos gouverne dans l’ombre, il ne veut guère de mérite ni de gloire à gouverner. Il voulait juste le faire correctement.

La vague de Pensées de Yélos fut interrompue par une « prière » de la part de la Reine de l’Est.

« Bien » dit-il, « je comprends très bien… » Enchaîna-t-il, un petit rire aux lèvres.

Nausicaa lâcha Yélos, mettant un peu de distance. Le jeune homme n’était toujours qu’habillé de la cape de la jeune femme, il n’avait pas froid… Jamais… Mais il remit la cape autour de sa taille, avec un nœud. Yélos put admirer un petit sourire de la part de Nausicaa, un soulagement, c’était plus plaisir que de la voir pleurer. Puis il écouta les paroles rhétoriques de la jeune femme, une moue sur les lèvres.

« Je n’ai que peu de valeur » répondit-il « Et je pense qu’il est préférable de ne pas penser à mon propos » continua-t-il en souriant « J’aurai préféré mourir seul ici au lieu que vous soyez blessée…Et… »

Soudain Yélos se stoppa net, lisant dans les yeux de Nausicaa une horreur horrible. Sûrement pas à cause de lui. La jeune femme sortit de la caverne calcinée, une fois dans le gouffre, près du monstre achevé, un nom retentit dans les méandres noirs.

« KERYAN »

Ce cri se répéta trois fois, trois cris de peine et d’horreur.

Yélos sortit de la caverne en marchant, suivant Nausicaa des yeux, ne sachant que faire… Il pouvait être si impuissant des fois… Impuissance inane. Il vit Nausicaa courir vers la caverne ou le loup s’était protégé pendant la bataille. Il la perdit de quand elle entra à l’intérieur de ces méandres ténébreux. Yélos hésita à la suivre, mais il se résigna, il ne serait d’aucune utilité dedans.
Quelques instants plus tard, il vit la Reine sortir de la caverne noire, son frère dans les bras. Il les entendit discuter. Un soulagement. Le loup était en vie. Yélos s’avança vers le centre du gouffre, aux prémices de la journée, aux doux rayons du soleil. Sa peau opaline brillait sous la danse des rayons de l’astre levant. Ses cheveux volaient chaleureusement sous la brise du matin. Yélos voulait laisser seul les deux compagnons.

Il admirait le crépuscule…
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeLun 13 Avr 2009 - 3:20



Nausicaa enserrait Keryan de ses bras marmoréens, écoutait la respiration calme et régulière de son frère et l’observait avec tendresse. S’il avait péri dans les enfers rutilants du démon, jamais elle ne se le serait pardonnée… Elle aurait été contrainte de vivre une existence écœurante et pitoyable, abandonnée même du bonheur fraternel. Il était certain que la perspective de survivre à Keryan la meurtrissait au plus profond de son âme. Néanmoins, il lui faudrait un jour s’accoutumer à l’idée que le loup périrait bien avant elle, ceci étant dû à l’effrayante espérance de vie des Elfes… Mais ce n’était absolument pas le moment de ruminer de telles pensées.

Le soleil progressait lentement dans le ciel d’un céruléen pur, emplissant le gouffre du diable de rayons mordorés chaleureux et plongeant dans les eaux sombres du lac. Pourtant, malgré la luminosité magnifique qui transformait l’abîme en un lieu fantastique, les vestiges du combat nocturne gisaient çà et là. Ainsi, le cadavre immonde du monstre reposait au milieu de l’abysse, dans une dernière expression de haine, de fureur et de souffrance. Son bras tranché avait été projeté plus loin, près du cours d’eau, et constituait un bien étrange rocher. Les stalactites et stalagmites titanesques avaient été brisées et gisaient, éparses dans le gouffre qui n’avait désormais plus rien de diabolique. A dire vrai, Nausicaa se sentait à présent étrangement sereine, étrangement apaisée…

Elle observa longtemps le jeune homme qui se tenait à distance du frère et de la sœur, sans doute conscient qu’il était de trop dans de telles retrouvailles. Il semblait fasciné par le firmament d’azur où l’astre solaire régnait en maître et l’Elfe le comprenait parfaitement. Les loups révéraient le ciel, demeure de leur divinité lunaire et des âmes pures des défunts de ce monde. Et Nausicaa, de par son pouvoir éthéré, se sentait bien plus concernée que quiconque par la voûte céleste… Chevaucher les vents au-delà des nues, libre et sereine… Qu’elle aurait chérit une existence simplement constituée de ce plaisir inouï ! Mais, quand bien même que l'on soit libre, on ne fait pas toujours ce que l'on veut, n'est-ce pas ?

Le prodige des flammes qui l’avait secourue baignait en pleine lumière, tel un ange aux émotions indéchiffrables. Son visage et son torse de marbre étincelaient de mille éclats au doux contact des rayons du soleil. Un paisible zéphyr vint batifoler entre ses mèches d’un bleu délavé tandis que ses yeux d’or parcouraient le firmament avec admiration. Il semblait au regard de Nausicaa être une créature séraphique aux intentions louables et au courage sans pareil. Elle se souvint alors de la phrase qu’il avait prononcée avant qu’elle ne s’aperçoive de l’absence de Keryan… Des paroles agrémentées d’un sourire étrange… Toujours ce sourire…

« Je n’ai que peu de valeur. Et je pense qu’il est préférable de ne pas penser à mon propos. J’aurai préféré mourir seul ici au lieu que vous soyez blessée...»

Curieux qu’un homme aussi méprisant envers lui-même sache encore sourire… Curieux qu’une telle personne se soit préoccupée de l’avenir d’une Elfe sans importance… Curieux qu’il accordât plus d’importance à la santé de Nausicaa qu’à sa propre vie… Curieux…

Mais, après tout, elle non plus n’avait pas désappris le sourire, malgré la profonde haine qu’elle entretenait pour elle-même. Alors, le visage rayonnant d’une joie nouvelle, elle interpella le jeune homme d’une voix chaleureuse :

« Eh ! Si tu veux mon avis, un être qui est prêt à se sacrifier pour la sauvegarde des autres est admirable en tous points. Crois-moi, tu as une valeur certaine. Pour moi, du moins. Mais il existe sans aucun doute d’autres personnes pour qui ton prix est inestimable. Réfléchis-y, tu t’apercevras vite que pour certains ta valeur est inestimable... »

Jamais elle n’avait affiché de sentiments plus vrais à l’égard de cet homme qu’en cet instant. Alors que ses cheveux d’ébène ondulaient dans la légère brise qui parcourait le gouffre, ses yeux d’azur pétillaient d’un apaisement certain, abrités sous ses longs et sombres cils. Son sourire chaleureux illuminait son visage marmoréen. Peut-être avait-elle découvert sa véritable raison de vivre ?

Le bonheur qu’elle procurait à certains. Ce bonheur qu’elle espérait immuable et irréversible. Et si elle n’inspirait plus de joie pour personne, son existence n’aurait plus d’utilité. Voilà donc ce qu'était la valeur de tout être humain.

Soudain, un bruit fort caractéristique attira l’attention de Nausicaa. Un galop. Un galop fracassant au-dessus de leurs têtes, troublant la tranquillité inaccoutumée du gouffre. Puis, un hennissement d’harassement. L’équidé, puisque c’en était un, stoppa sa course effrénée. La jeune Elfe et le loup, intrigués, levèrent la tête afin de scruter le haut de l’abîme. Le silence avait repris sa place, insolite et digne de suspicion. Enfin, au bout de quelques instants, une voix masculine retentit au-delà des pans escarpés de l’abysse :

« NAUSICAA ! »

Cette voix, la jeune Elfe l’aurait reconnue entre mille. Elle bondit sur ses pieds, le teint soudain livide. Elle avait oublié. Décidément, elle n’avait vraiment pas de tête ! Le Palais Invisible, Godan qui l’attendait depuis deux heures du matin ! Il avait dû mettre sa cour sens dessus dessous, affolé par une telle disparition. Nausicaa s’administra une claque monumentale en plein front.

Et voilà que le coursier le plus rapide du royaume avait été lancé à sa recherche à travers le territoire. Un coursier que la jeune femme connaissait personnellement, un coursier qu’elle aimait profondément. Alors, d’une voix claire et forte, elle appela :

« ELOY ! ICI ! »

Et, bientôt, une silhouette apparut au sommet de l’abîme. Une silhouette haute et élancée, droite et fière. La silhouette d’Eloy Effindel. Il lui adressa un signe de la main et dévala lestement les pics ardus qui menaient au bas du gouffre. Une alchimie d’agilité et de robustesse comprise en un même corps faisait grande impression. Déjà, ses traits étaient discernables, illuminés par les chaleureux rayons de l’astre solaire.

C’était un Elfe, indéniablement, reconnaissable de par ses oreilles effilées et sa silhouette longiligne et élancée. Ses yeux d’un vert étincelant ne quittaient pas le visage de Nausicaa, ce qui n’affectait en rien sa démarche souple et certaine. De longs cheveux blonds coiffés en catogan volaient derrière lui, lui, véritable panthère bondissant sur chaque rocher acéré avec une facilité déconcertante. Il était vêtu d’une armure légère qui s’adaptait parfaitement à ses gestes et formes. A son flanc était harnachée une longue épée et dans son dos étaient accrochés un arc redoutable et un carquois aux nombreuses flèches. Eloy était un guerrier accompli, un maître d’arme indétrônable et un redoutable combattant. Encore invaincu, il en demeurait cependant encore modeste et s’entraînait quotidiennement. Mais ses connaissances admirables ne se limitaient pas à l’art de la guerre, bien qu’il n’enseignât que cette matière. Elles s’étendaient sur de nombreux sujets qu’Eloy avait découverts et étudiés au cours de sa longue existence. Du haut de ses trois cents ans, il n’en paraissait que trente. Et, en rien de temps, ce fort intéressant personnage se trouva au fond du gouffre. Sa mine était inquiète et harassée. Il se précipita immédiatement vers Nausicaa qui plongea entre ses bras ouverts sans aucune pudeur.

La scène devait être des plus insolites pour le jeune homme aux pouvoirs ignés mais Keryan, lui, était au courant de la relation magnifique qu’entretenaient les deux Elfes. Eloy, excellent ami des parents de Nausicaa, avait recueilli la jeune fille alors qu’elle vivait au Nord, dans une la Meute qui avait constitué sa famille. Il l’avait éduquée et l’aimait comme sa propre fille.

C’était un homme qui semblait parfait à tout point de vue, ce qui avait le don d’irriter considérablement Keryan. Guerrier d’exception, père aimant, époux divin, maître d’arme reconnu, penseur baroque, conteur hors pair, savant rare, les talents de cet Elfe ne se comptaient plus. Il demeurait cependant bien mystérieux et d’étranges légendes couraient à son sujet.

Eloy dissimulait bien un secret mais personne, pas même Nausicaa, n’était au courant de son insolite mystère.

Il murmura alors d’une voix oppressée :

« Cinq heures ! Cinq heures que je te cherche ! Cela fait cinq heures que tu aurais dû être de retour ! »

Il scruta alors le gouffre, découvrit avec surprise le corps colossal du démon et lança un regard chaleureux au jeune homme aux cheveux bleutés.

Il relâcha alors son étreinte, eut un sourire narquois à l’attention de Keryan et se dirigea vers le sauveur de Nausicaa. Le loup grogna lorsqu’il aperçut l’air malicieux que l’Elfe avait pris à son encontre. Décidément, Eloy ne changerait jamais. Il avait toujours aimé taquiner Keryan qui s’en exaspérait.

Lorsque les deux hommes se trouvèrent face à face, Eloy s’inclina respectueusement et murmura d’une voix veloutée, lançant un regard vert étincelant à son interlocuteur :

« Bien le bonjour, Roi Yélos. »

Ce qui avait d’assez étonnant chez Eloy, même auprès de ceux qu’il connaissait depuis toujours, était sa faculté à connaître chaque détail de l’univers qui se déroulait sous ses yeux. Il fallait avouer que durant ses trois cents ans d’existence, l’Elfe avait effectué de nombreux voyages, aux quatre coins de Mystéria. Il semblait probable qu’il ait changé de clan comme de chemise mais, aujourd’hui, il était décidé à demeurer à l’Est.

Nausicaa ne fut pas très étonnée du titre qu’Eloy avait donné au jeune homme qui l’avait secourue. Dès le premier regard qu’elle lui avait adressé, elle avait compris qu’il ne s’agissait pas d’un quidam insignifiant. L’allure de ce dénommé Yélos, sa prestance, sa façon de s’exprimer, le moindre de ses gestes indiquaient qu’il avait été éduqué chez les plus grands.

Aussi, afin de montrer à quel point ce titre l’indifférait, Nausicaa lança un grand sourire à celui qui l’avait secourue, au jeune homme aux pouvoirs innés et au courage exceptionnel.



Hors RP : Tu peux faire agir Eloy, il n’y aura aucun problème, du moment que tu respectes la personnalité que je lui ai donné. Pour plus d'informations, je te conseille de jeter un coup d'oeil à sa présentation que j'ai écrite dans la section des personnages secondaires. Wink
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Yélos
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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeMar 14 Avr 2009 - 17:32

La belle lumière du crépuscule sombrait dans le gouffre à présent clair, parsemé d'ocelles et de reflets magnifiques. L'eau avait repris lentement ses droits, et le filet de l'onde s'était déjà recouché dans son lit de roches froides. Son ruissellement coulait lentement dans sa résonnance sereine et prude dont le reflet balayait de nouveaux les pans bleutés et boréals des grottes sombres.

Yélos observait la scène, ne sachant que faire. Ce loup et cette jeune femme qui se cajolaient tendrement, deux frères et sœurs unis, comme Yélos en a toujours rêvé dans son enfance, il a toujours était seul, son père le maltraitait, seul un homme avait su. Seul UN. Avait montré pour lui de la compassion, il l’avait connu étant très jeune. Il lui avait appris toute la vertu que son père lui avait négligée. Il n’avait que 5 ans, le Roi Nirgal avait payé un homme pour faire l’éducation guerrière de Yélos. Il lui avait appris beaucoup, pas que le maniement des armes, dont il était maintenant hors-pair grâce à lui, mais aussi, la vertu, la pureté de l’âme. Mais cet homme, auquel Yélos devait tant avait été renvoyé par le Roi au bout de 8 mois, car il avait trop prêché à Yélos les sentiments d’honneurs, d’hommes. Le Roi voulait juste que son fils soit une machine à tuer… Il avait en parti réussi... Yélos était plongé dans ses pensées, dans sa nostalgie de ce précepteur perdu qu’il avait tant apprécié. Tellement plongé dans ses pensées qu’il n’entendait pas le galop sourd qui retentissait dans le gouffre, un cheval à l’allure fracassante, celui-ci approchait. Il n’entendit même pas les hennissements effrénés du coursier, même pas le nom de son amie. Il pensait à ce passé si parfait, il n’avait que cinq ans, mais il était précoce, il adorait apprendre de part les mots de ce nouveau précepteur, il en avait eu tant, mais celui-ci… Il était si parfait, sa pédagogie était d’autant plus parfaite… Il s’appelait…

« ELOY ! ICI ! »


La voix de son amie retentit dans le gouffre, ce nom avait retiré Yélos de ses méandres psychiques. Là, Yélos leva la tête, non plus vers le soleil ardent de la matinée qui arborait ses milles rayons chaleureux et bienveillants, mais, sur l’homme qui s’était dressé devant lui. Une stature droite et statuaire, illuminée par le soleil et ses flèches blanches. Ses cheveux virevoltaient derrière lui, toujours aussi blanc que la statue de marbre, mais pourtant à la brise incessante et tumultueuse. Elle descendit la pente raide du gouffre sans difficulté et avec instance vers la jeune louve. Il avait dans son dos un carquois et un arc ample. Tout de suite, cet arc laissa des souvenirs resurgir dans les pensées de Yélos, il avait appris le maniement de l’arc avec celui-ci…

Sans remarquer Yélos, ce maître d’armes s’avança vers Nausicaa et fondit dans ses bras marmoréens. Un sourire naquit sur les lèvres de Yélos, le monde était bien petit. Puis Eloy lâcha la jeune femme et vint vers Yélos, cela le surprit. Ce faisait VINGT ans ! Il n’avait pas changé.

« Bien le bonjour, Roi Yélos. »

Cette phrase le choqua d’autant plus, après vingt ans, il avait cinq ans et il l’avait reconnu… Mais en réfléchissant bien, cet Elfe Parfait ne pouvait avoir eu ce défaut d’avoir oublier, même après vingt en vieillesse qui se sont abattu sur Yélos.

« Ne m’appelez pas de cette façon… « Roi » n’est pas une expression qui me représente selon moi. Si vous voulez placer un nom sur mon être, nomme-moi plutôt Yélos. » Dit-il en faisait un clin d’œil à Nausicaa, un sourire malicieux sur la bouche « Puis je ne considère pas détenir ce titre » Continua-t-il.

Eloy et Yélos étaient face à face, immobile. Le jeune homme contemplait son ancien précepteur avec lequel il aurait voulu faire toute sa jeunesse. Il aurait bien recommencé toute la jeunesse qu’il a vécue avec son père, contre l’éducation d’Eloy. Après qu’il soit parti, le Roi Nirgal avait repris l’éducation de Yélos par lui-même, nonobstant les sentiments et vertus. Pour faire oublier à Yélos la gentillesse, patience et compassion, les 6 mois qui suivirent se déroulèrent dans les catacombes du château de l’Ouest… 180 jours de solitudes et 180 nuits de tortures. C’était LA correction à une pédagogie malsaine. Voilà quelles étaient les résolutions de l’ancien Roi de l’Ouest, faire de son fils LA machine à tuer, l’arme ultime du territoire Ouest. Il avait réussi. Cependant, Yélos avait acquit une double identité, l’une perdurée à l’ombre d’Eloy, dans l’amour de la nature et des autres, l’autre un enfant de 8 ans qui allait seul au front pour exterminer l’ennemi. Il y eut des passes, l’une fut la rencontre avec une courtisane de Yélos à dix ans, mais quand elle fut tuée par sa faute, il replongea. Depuis, il vogue entre ces deux états, privilégiant les vertus enseignées par Eloy, cachant ce monstre sans cœur. Personne aujourd’hui ne connaissait réellement la vraie identité de Yélos… Seul Eloy… En partant il y a vingt, qui savait ce qu’allait devenir ce jeune garçon prometteur… Et qui sait à présent…
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Nausicaa Evaëlle

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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeVen 17 Avr 2009 - 3:13



La présence d’Eloy emplissait Nausicaa d’une joie extrême. Même maussade, cet Elfe étrange générait toujours le bonheur à son entourage et ce par la simple évocation de son nom. Il n’avait toujours fait que le bien, ce à quoi il était destiné selon son nom elfique. Eloy Effindel, Celahir Ancalimë

Elu de la Lumière.

Toujours et à jamais du côté bienfaisant, aimant son prochain comme personne. Eloy était ce genre de grand guerrier qui ne tirait pas, de peur de blesser, de peur de tuer. Un grand guerrier qui, solitaire, rit aux éclats devant tout une armée. Un homme fier et valeureux au cœur empli de bonté et de compassion. Trois cents ans d’existence lui avaient montré bien des horreurs et tellement de guerres absurdes qu’il lui avait fallu devenir un combattant hors pair. Mais il avait également assisté à tant de scènes de souffrance et de bravoure que son cœur avait assimilé toute la bonté nécessaire à stopper les tourments de son entourage. Il vivait pour cela : créer une barrière d’amour et de bonheur entre les êtres qui lui étaient chers et leurs ennemis.

Mais en ce qui concernait le fier jeune homme qui se dressait devant lui, il avait échoué en sa mission. Cet échec le hantait perpétuellement et chaque souvenir le faisait souffrir à la manière d’un poignard que l’on plante en plein cœur. Comment, pourquoi le roi Nirgal avait-il été aussi insensible à la joie, au bien-être de son enfant ? Car, à l’époque, ce n’était qu’un petit garçon… Un petit garçon grave et austère, prompt à rompre les os des ennemis de son royaume, mais un petit garçon tout de même. Car sous les masques de méfiance et de tristesse, Eloy avait su trouver chez Yélos cette candeur enfantine et cette curiosité sans borne… Au cours de ces huit mois d’instruction, l’Elfe avait su trouver la voie du cœur du petit, ses chagrins et ses peurs… Et de cette relation qui joignait l’élève au maître était née une formidable amitié, une complicité que l’enfant avait eu l’air de soudain découvrir.

Eloy était très heureux d’enseigner le maniement des armes aux jeunes âmes emplies de courage mais leur inculquer ses idéaux fantastiques l’enthousiasmait plus encore. Et Yélos, en ce temps-là, semblait grâce à l’Elfe apprendre ce qu’était l’honneur, la compassion et le don de soit.

Mais le Roi Nirgal ne semblait pas apprécier le fait que son fils devienne un guerrier altruiste. Il avait donc eu une petite…discussion avec Eloy au sujet de ses méthodes d’enseignement apparemment pas très orthodoxes. L’Elfe, pour la première fois dans sa longue vie, s’était emporté et avait parlé en termes violents et mérités. Pour lui, un enfant n’était pas destiné à devenir un être insensible auquel seules les armes parleraient ! Selon lui, Yélos, même étant fils du Roi de l’Ouest, n’avait pas été créé dans le but de tuer toute créature suspecte ! Yélos, même étant fils du Roi de l’Ouest, avait tout à fait le droit de s’octroyer une part de bonheur dans cet univers futile ! Et la raison de tout cela était fort simple ! Il s’entendait encore hurler à travers le palais, la mine furieuse et les yeux étincelants de rage…

« YÉLOS, VOTRE FILS, EST UN ÊTRE HUMAIN ! »

Il avait été dit à l’enfant qu’Eloy avait été chassé du royaume mais la réalité était bien plus misérable. En vérité, l’Elfe avait échappé à la peine de mort en s’évadant des prisons du palais et en chevauchant la nuit entière accompagné de son épouse afin de sortir sauf du territoire.

A présent, le petit garçon qu’Eloy connaissait mieux que personne avait grandi et était devenu un jeune homme à l’allure impassible. Le doute s’engouffrait effroyablement dans le cœur de l’éducateur aux idéaux débonnaires. Ce regard indéchiffrable, cette mine placide… Nirgal avait-il réussi à faire de son fils une machine à tuer dépourvue de sentiment ?

Impossible… Impossible, les noms elfiques ne trompent jamais, les noms elfiques restent gravés dans le cœur du sujet… Il était impossible que Yélos dont le nom était si prometteur soit devenu un monstre insouciant de ses actes… Eloy ne voulait pas y croire…

Et, soudain, la délivrance.

« Ne m’appelez pas de cette façon… « Roi » n’est pas une expression qui me représente selon moi. Si vous voulez placer un nom sur mon être, nommez-moi plutôt Yélos. Puis je ne considère pas détenir ce titre. »

Cette phrase de la bouche du jeune homme était un véritable soulagement pour Eloy mais les mots qu’il avait prononcés lui rappelaient une autre personne… Alors que son regard se glissait vers Nausicaa, Yélos offrit à la jeune Elfe en clin d’œil complice. Le maître d’arme manqua d’éclater de rire.

La jeune femme, éclatante d’allégresse, souriait en scrutant les deux hommes qui s’évaluaient avec circonspection. Le clin d’œil que lui avait fait le garçon aux pouvoirs ignés la plongeait dans un océan de joie et de soulagement. Il lui avait réellement pardonné, elle qui avait eu le malheur de se trouver en ce gouffre infernal, il lui avait réellement pardonné, elle qui l’avait fait souffrir mille morts ! C’était plus qu’elle ne l’espérait, c’était plus qu’elle ne le méritait…

Elle jeta alors un regard vers Eloy qui paraissait perdu dans ses pensées. Depuis quand le connaissait-elle ? Elle chercha un instant mais abandonna vite en haussant les épaules. Aucune notion du temps. Aucune notion du temps depuis son départ de Kalos. Son départ de Kalos… Cette pensée la fit frissonner de malaise. Kalos… Elle tenta de chasser de son esprit cette image de ville en flammes, cette image de charnier immonde… Elle tenta de chasser de son esprit les visions d’horreur auxquelles elle avait eu droit alors qu’elle n’était qu’une enfant mais les visages cireux et maculés de sang de ses parents lui revenaient inlassablement.

Elle se remémora avec moins de douleur sa rencontre avec la mère de Meute, cette louve au pelage gris et aux yeux d’or… C’était après cet événement que le temps n’avait plus eu aucune signification pour Nausicaa. Comme si ce spectacle horrifiant et ces années passées en compagnie des loups lui avaient brutalement ôté toute perception de chronologie…

Et soudain, Eloy. Eloy du haut de la falaise, face à elle tandis que les vents du Nord fouettaient leurs visages… Eloy qui avait susurré son nom avec stupéfaction et fascination. Eloy qui l’avait traînée de gré ou de force en ville et lui avait appris tout ce qu’il savait. Eloy qui avait pris soin d’elle comme s’il s’agissait de sa propre fille. Eloy qui l’avait aimée et entourée d’affection… Eloy qui, se serait empressé d’ajouter Keryan, Eloy qui n’avait de cesse de chercher des noises au loup d’onyx ! Mais l’Elfe avait véritablement plu à Nausicaa qui s’y était attachée avec force.

Elle avait perdu ses parents de la façon la plus horrible qui soit, avait quitté la Meute qui lui avait servi de famille et c’était Eloy qui l’avait recueillie. La gratitude avait laissé place à l’amitié et l’amitié à l’amour. Car elle l’aimait autant qu’elle chérissait Keryan…

Il avait su couvrir ses plaies et lui enseigner des valeurs morales indispensables… Bien sûr, la personnalité de Nausicaa avait eu quelque effet sur ce qu’elle était à présent mais Eloy avait bel et bien guidé ses pas.

« En vérité… » murmura son père d’adoption à l’adresse de Yélos. « En vérité, je suis particulièrement heureux de te retrouver là, mon garçon. En compagnie de Nausicaa, de surcroît… »

Il semblait troublé et observait le jeune homme avec perplexité. Enfin, il annonça avec hésitation, d’une voix basse et dans un regard étrange :

« Mais… Malgré tout ce que je sais de toi… J’espère que tu m’en excuseras… Malgré tout cela, je me demandais si ton père… Je me demande si tu es encore réellement le garçon que j’ai connu… Ne le prends pas mal, ne t’en offusque pas mais d’après ce que j’ai entendu dire, Nirgal n’a pas été très…chaleureux vis-à-vis de toi… Aussi… »

Aussi tendit-il sa main droite à Yélos, dans le but de lui enserrait la sienne. Nausicaa observait la scène avec perplexité. Elle se souvenait, à présent… Ce qui c’était produit au Palais Invisible… Eloy qui était alors venu à elle, stupéfait de la trouver en un tel endroit, et qui lui avait tendu la main de la même façon qu’il le faisait pour Yélos aujourd’hui. Immédiatement après lui avoir chaleureusement secoué le bras, le maître d’arme avait retrouvé sa bonne humeur et son entrain.

Il semblait se produire exactement le même événement en cette aube d’ambre. Eloy ne semblait pouvoir retrouver sa sérénité qu’après avoir serré la main de Yélos. Les deux hommes se fixaient avec intensité et l’Elfe attendait la réponse du jeune homme avec patience. Tous deux paraissaient partager un secret d’importance… Un secret dont Nausicaa était écartée, ce qui l’offusquait légèrement.

« Mais, seulement si tu le souhaites… » poursuivit Eloy avec un sourire impassible à l’adresse du prodige des flammes.

Alors qu’il attendait, l’Elfe du Nord se raidissait, les sens aux aguets. Etrange… Elle éprouvait comme… Comme une impression de destruction mêlée à un sentiment de renouveau… Elle ferma les yeux, le visage tourné vers la voûte céleste… Qu’était-ce que cette émotion insolite ?

Soudain, un vent violent balaya le gouffre et Nausicaa ouvrit les yeux avec stupéfaction. Yélos semblait avoir donné sa réponse et Eloy paraissait tout aussi surpris que sa protégée par ce subit déchaînement des éléments. Puis un bruit énorme retentit près du lac. Ayant comme une impression de déjà vu, la jeune Elfe plongea sur Keryan et le tira loin du démon qui semblait être la cible des vents.

L’eau du lac tourbillonnait et formait à présent des méandres tumultueux, ouvrant comme un passage vers le centre de la terre. Le corps inanimé de la bête, tourmenté par les bourrasques vibrait légèrement. Puis, tout à coup, contre toute attente, une gigantesque lame de fond vint brusquer le corps du démon qui fut rudement entraîné dans le lac.

Alors, dans un tourbillon d’eau en furie, le monstre coula au fond du bassin… Dans un grand fracas, il disparut dans les profondeurs tandis que les flots s’agitaient brutalement. Mais, bientôt, le calme revint et les ondes s’apaisèrent.

A présent, les seuls vestiges du combat de la nuit dernière étaient ces roches brisées et ces stalagmites et stalactites éparses.

Un sentiment de destruction et de renouveau… Nausicaa, le regard rivé dans l’azur du ciel, se posait mille questions… Dont une en particulier… Elle se tourna alors vers ses deux compagnons, toujours enserrant Keryan contre elle. Et, d’une voix suspicieuse, les sourcils froncés, elle demanda :

« Les démons sont-ils réellement immortels ? »

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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeMar 18 Aoû 2009 - 23:05

L’être figé devant lui laissait les pensées de Yélos replonger dans ce passé tumultueux qu’avait mis tant de temps l’ex-enfant à oublier. Ce Roi de l’Ouest semblait peut-être de pierre, sans sentiments, pourtant il avait quitté ce gouffre pendant un instant, un court instant, qui le replongea dans huit mois d’existence heureuse et paisible. Du début jusqu’à la fin.

Il se rappelait de cet homme qui été rentré dans sa chambre, un matin, pour la première fois, un homme à l’allure inquiétante tellement il avait l’air auguste… Parfait. A ce moment, Yélos l’avait dédaigné, indu de lui-même et déjà il était un machine à tuer, comment cet homme se permettait-il de pénétrer dans ses appartements ?! Alors même que l’enfant le fusillait du regard du haut de ses cinq années, cet homme lui avait sourit ! Comment diable, sans le connaître, cet homme avait pu montrer de la compassion envers ce gamin infatué ?!

Yélos se rappelait dorénavant, il ne regardait même pas ce précepteur, regardant nonchalamment par la fenêtre la lueur du matinale. Espérant que ce nouveau maître craque comme les autres, il s’effaçait pour mieux l’énerver, ca avait déjà fonctionné tant de fois, pourquoi pas une de plus, faire croire aux gens qu’ils sont seuls, qu’ils parlent seuls, pour rien, à toujours été très efficace. Pourtant, à la lumière de la fenêtre, un sourire parfait sur les lèvres, il lui avait dit :

« Viens, mon garçon, j’ai des choses à t’apprendre… »

Cette phrase avait été si… Attirante et singulière que les yeux de Yélos s’étaient estomaqués et sans rechigner, l’avait suivi. Que pouvait-il faire ? Personne ne lui avait jamais parlé ainsi. Et MEME, cet homme lui avait tendu la main, l’invitant tendrement à le suivre, un sourire ravissant sur les lèvres. Comment ne pas résister, résister à l’inconnu, à ce que l’on ne connait pas, alors que l’on meurt de soif, comment ne pas s’approcher de cette soif enivrante ?

Bien que les premiers entrainements ne furent que du maniement d’armes -car c’était juste ce que voulait faire Yélos; se battre-, Eloy attira peu à peu cet enfant solitaire dans un univers sans armes, ou la pensée avait le dessus sur la force brute d’une épée. Au bout de quelques mois, ils discutaient du monde, Yélos avait appris la curiosité. Au bout de sept mois, Yélos ne jurait que par cet être grandiose et merveilleux, voulant être près de lui tous les jours, même en dehors des cours, à le suivre. Au point de dormir quelque fois chez lui, avec sa femme… Il appréciait tant sa présence bienfaitrice.

…Au bout de huit mois… Son père était entré dans sa chambre un matin, le visage de Yélos était radieux, ce matin, son père lui avait dit sur un ton froid et face à son visage placide :

« A partir d’aujourd’hui, je m’occupe de ton apprentissage »

Ce matin là, les yeux récemment flamboyant de l’enfant étaient surpris, comme horrifiés, comme huit mois à peine, mais pour une raison toute contraire.

« Pou… Pour… Pourquoi ? » avait balbutié le gamin dont les traits s’étaient affaissés « Où… Où est Eloy ? »

« Tu vois mon fils… Eloy est venu me voir hier soir, nous avons eu une petite discussion à sa demande…. Il m’a dit qu’il voulait repartir voyager et explorer le monde… J’ai essayé de le convaincre de rester par différents moyens. Mais il n’a pas voulu m’entendre. » Répondit le vieux Roi d’un ton affecté.

L’enfant ne répondit pas, le visage vide, les yeux devenus d’un noir profond.

« Je sais que tu l’appréciais beaucoup mon fils » continua le père « J’ai voulu le retenir… Mais il t’a abandonné… Tu dois t’y faire. »

« Bien… Père… » gloussa le fils d’une voix terne. Son visage redevint comme huit mois auparavant; froid.


Depuis, il avait appris la vérité. Mais. Aujourd’hui, il était de nouveau là, face à lui, à la chaleur de la lumière.

« En vérité… » murmura l’ex-précepteur « en vérité, je suis particulièrement heureux de te revoir là, mon garçon. En compagnie de Nausicaa de surcroît… »
Il le regardait avec une lueur insolite dans les yeux, il avait l’air stressé, il lui dit à voix basse :

« Mais… Malgré tout ce que je sais de toi… J’espère que tu m’en excuseras… Malgré tout cela, je me demandais si ton père… Je me demande si tu es encore réellement le garçon que j’ai connu… Ne le prends pas mal, ne t’en offusque pas mais d’après ce que j’ai entendu dire que Nirgal n’a pas été très chaleureux vis-à-vis de toi… Aussi… »

Chaleureux ? Oh si, il n’avait été, mais d’une toute autre manière si on put dire, plutôt chaleureux à la torture, chaleureux envers ses entrainements surhumains et dépourvu de sens. Le plus souvent des combats à morts avec des créatures plus horribles les unes que les autres. Le but ? Quel but ? Enlever à Yélos l’envie de réfléchir, qu’il n’ait plus qu’une seule envie ; SURVIVRE, ETRE LE PLUS FORT !
C’est alors que l’Elfe de Lumière tendit sa main vers Yélos, comme vingt ans auparavant. Les prunelles du Roi s’estomaquèrent encore une fois, il revoyait cette scène d’il y a vingt ans…

« Mais, seulement si tu le souhaites… » poursuivit le multiple centenaire.

Yélos pouffa, après vingt ans, cet homme s’en souvenait, de cette sentence qu’il avait subit, pendant ses très longs mois.

« Vous savez… Les gens ne changent pas vraiment au fond d’eux, mais ils changent tout de même, avec de l’aide » commença-t-il « Je ne suis peut-être pas celui que vous vouliez faire de moi… Je ne suis peut-être pas le monstre à tuer que mon père à voulu faire de moi… J’ai changé cependant » dit-il « avec de l’aide… Avec des gens formidables » enchaina-t-il en regardant Eloy avec un sourire radieux, puis, surtout, en regardant la fille de la nuit. « Mais, j’ai toujours le démon de mon père en moi. Allez savoir… Je suis qui je suis. Un monstre… Avec un minimum de pensées » finit-il par dire, en souriant.

L’enfant des flammes prit la main d’Eloy avec entrain. Une bouraque de vent balaya les méandres du gouffre, soulevant la poussière et la cendre qui s’engouffraient dans le lac, vers un tourbillon violent, qui engloutissait la dépouille de roches roides.

Le calme revint, inlassablement.

Le regard de l’enfant de nuit se tourna vers les deux hommes, elle demanda :

« Les démons sont-ils vraiment immortels ? »

Yélos en sourit, il espérait qu’ils ne fussent pas immortels, en rependant à SON démon, car il voulait bien le détruire un jour, cette part de incontrôlable qui sommeil en lui. Le prodigue de feu entraina Eloy avec lui quand il s’approcha de Nausicaa.

« J’espère bien qu’ils ne le soient pas, il faut bien qu’il y est une équité avec les anges » répondit-il en regardant la jeune femme avec un sourire, auquel le compliment latent était adressé.

De plus, l’image de Nausicaa, illuminée par la bienveillance du soleil et qui enserrait un loup dans ses bras tendres faisait bien trop penser à un ange pout que Yélos ne put se taire…

Le vent s’engouffrait dans le gouffre, réconfortant, même s’il transportait une odeur de cendres. La soleil tapissait les murs froids des méandres du territoires de l’Est, habillant d’un voile chaleureux et jaunet.

L’homme au passé monstrueux s’avança vers Nausicaa, puis lui tendit la main.

« Et si on quittait ce lieu ? » lui demanda-t-il d’un sourire chaleureux, et les yeux ardents.


[Désolé pour ce temps surnuméraire pour répondre "-- et de cette pitoyable réponse qui plus est «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] 25235 ]
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa]   «Dans le gouffre aux yeux noirs...» [Pv: Nausicaa] Icon_minitimeSam 5 Sep 2009 - 4:43



Eloy se tenait droit et auguste dans les décombres du gouffre du diable, le bras patiemment tendu vers Yélos. Certes, il craignait ce que le Roi Nirgal avait implanté dans le cœur du jeune homme au pouvoir igné… Certes… Mais les différentes réactions qu’avait eues le prodige des flammes conduisaient à penser qu’il n’était pas tombé du mauvais côté. Yélos, pendant qu’Eloy analysait longuement la situation, semblait également songeur. Soudain, il eut un comportement auquel l’Elfe blond ne s’attendait absolument pas. Il émit un petit rire silencieux et, tout souriant, déclara :

« Vous savez… Les gens ne changent pas vraiment au fond d’eux, mais ils changent tout de même, avec de l’aide. Je ne suis peut-être pas celui que vous vouliez faire de moi… Je ne suis peut-être pas le monstre à tuer que mon père à voulu faire de moi… J’ai changé cependant, avec de l’aide… Avec des gens formidables… »

Cet éloge paraissait être adressé à Eloy mais le maître d’arme remarqua le regard appuyé que Yélos avait eu sur Nausicaa. Il en fut rassuré et même amusé. Une telle démonstration de gratitude ne pouvait être la conséquence directe de l’éducation de Nirgal. Qui plus est, pour ce qui concernait sa fille adoptive, le précepteur aux mille talents fut soudain submergé par une vague de satisfaction. Quelques temps plus tôt, quelques mois tout au plus, il lui aurait été impensable de voir Nausicaa se lier aussi rapidement avec quelqu’un. Elle était ainsi devenue plus abordable, moins farouche, moins méfiante. Et c’était pour lui une excellente nouvelle.

Mais Yélos poursuivit d’un ton désinvolte, souriant toujours avec ravissement :

« Mais, j’ai toujours le démon de mon père en moi. Allez savoir… Je suis qui je suis. Un monstre… Avec un minimum de pensées. »

Eloy eut un air désapprobateur, ses sourcils clairs et effilés se froncèrent brutalement. Il allait contester aves vigueur mais le jeune homme aux cheveux céruléen ne lui en laissa pas le temps. Il saisit la main d’Eloy avec enthousiasme et vivacité. L’Elfe aux yeux pers et au visage grave se figea soudain, le regard vide et figé sur Yélos. Il ne bougea plus d’un cil durant quelques secondes qui lui semblèrent être une éternité. A présent, son âme, son esprit n’était plus au fond du gouffre du diable, auprès du souverain des flammes, de sa fille louve et de son frère… Non… A présent, son esprit était plongé dans celui du jeune homme aux yeux changeants… Ses doigts enserrant la main de Yélos constituaient un lien, un fil conducteur, un pont qui joignait ces deux âmes.

Des images, des visages, des émotions, des odeurs, des douleurs déferlèrent en Eloy qui en restait pétrifié, tel une statue de marbre. L’essence de son ancien élève chatoyait contre la sienne, il la sentait brûler comme un feu terrible mais contenu. La mine indéchiffrable, il écoutait les frémissements de l’âme de Yélos. Elle chuchotait incessamment deux mots elfiques qui généraient tant d’impressions et de visions à Eloy.

Quand l’Elfe aux cheveux d’or en eut saisi le sens, il relâcha la main du jeune homme. Il ne lui fallu qu’une fraction de seconde pour retrouver le contrôle de son corps et il esquissa un sourire transporté et chaleureux à l’adresse du prodige igné. Les yeux sans fond de l’être de lumière brillaient d’une joie et d’un soulagement sans pareil. Il se frotta les mains avec un air de contentement tandis que Yélos parlait avec douceur à Nausicaa :

« J’espère bien qu’ils ne le soient pas, il faut bien qu’il y ait une équité avec les anges… »

La jeune Elfe ouvrit des yeux ébahis et réfléchit quelques instants à la phrase étrange du jeune homme souriant. Si elle n’avait pas saisi quelle signification véritable le prodige des flammes avait voulu donner à ses paroles, Eloy en avait sourit avec amusement et Keryan en pouffait silencieusement. Finalement, Nausicaa ébouriffa tendrement la fourrure ténébreuse de son frère et lança avec entrain en regardant affectueusement Yélos :

« C’est bien vrai, ce serait plus juste. »

Keryan en avait la gorge chargée de gloussements réprimés. Alors, d’un jappement léger et rieur, il s’exclama :

« Voyons, espèce de bécasse, c’est de toi qu’il parle ! Réveille-toi ! »

Le teint de la jeune fille s’empourpra brusquement et elle baissa immédiatement les yeux vers le sol. Elle n’avait jamais été aussi gênée de sa vie. A dire vrai, les compliments et les mots affectueux, elles ne les avaient jusque là reçus que de la bouche de Godan. Personne d’autre, personne, ne s’était avancé à lui lancer un tel hommage. Et c’était certainement pour cette raison qu’elle n’avait tout d’abord pas saisi le sens latent de la phrase de Yélos.

Et d’ailleurs, elle, un ange ?! Elle en aurait ri s’il n’y avait pas eu ce trouble qui enflammait son visage opalin. Elle, un être aux mille défauts, un ange du pays éthéré ? La comparaison était certes flatteuse mais rien n’était plus invraisemblable aux yeux de Nausicaa. Un ange qui aurait laissé quelqu’un se sacrifier pour elle, laisser quelqu’un souffrir mille morts en ne lui étant d’aucun secours ! Elle était coupable, coupable de ne pas avoir réussi à échapper à son étreinte salvatrice. Un ange. En voilà une idée saugrenue.

Pourtant, bien qu’elle contestât catégoriquement cette comparaison, la jeune Elfe ne pouvait s’empêcher de ressentir au fond d’elle une chaleur apaisante et ravie. Soudain, elle se sentait appréciée de quelqu’un d’autre que son mari, son père ou son frère. Quelqu’un de véritablement exceptionnel, qu’elle aimait beaucoup, qui plus est. Et elle avait beau ne pas être d’accord avec Yélos, elle était tout de même très touchée par ce compliment.

Alors, tandis que les rayons du soleil bienfaisant se reflétaient dans ses yeux d’ambre, son nouvel ami s’avança vers elle. Il lui tendit alors une main chaleureuse et lui sourit d’une façon si cordiale que Nausicaa délaissa la gêne pour la gaieté.

« Et si on quittait ce lieu ? » demanda-t-il en toute simplicité.

Alors qu’elle affichait à son tour sa joie au moyen d’un grand sourire, Eloy lui ôta lestement Keryan des bras. Elle remercia l’Elfe blond d’un signe de tête et, d’un geste à la fois vif et précautionneux, prit les doigts de Yélos dans les siens. Elle se releva lentement, prenant soin de ne pas trop meurtrir ses côtes et lui adressa un sourire convaincant pour signifier que tout allait bien. Une main posée sur son abdomen, l’autre dans celle de son sauveur, elle s’étira un peu pour pouvoir tout à fait se redresser.

Pendant ce temps, Eloy assistait à la scène d’un regard bienveillant tandis que Keryan grimaçait de douleur dans ses bras. Puis l’Elfe se défit de sa cape et la tendit au jeune homme aux yeux d’or en fusion. D’une voix basse et calme, il lui annonça :

« Vous n’êtes pas en état d’aller bien loin. En plus de ne pas être très couvert, tu dois être exténué, et Keryan et Nausicaa sont blessés… Nous nous trouvons dans une région plutôt reculée du territoire de l’Est, les villes et villages sont pratiquement inexistants à moins de deux heures de parcours à cheval. »

Le maître d’arme prit un air soucieux et réfléchit quelques instants, le regard perdu dans les méandres céruléens du ciel. Soudain, il tourna un visage mi-figue mi-raisin vers ses deux protégés. Oui, il existait bien une ville proche où les deux jeunes gens pourraient se reposer… D’une voix hésitante, il murmura :

« Eh bien… Après mûre réflexion, vous pourriez sans doute passer quelques temps à la Pyramide Céleste, vous n’auriez qu’une heure de chevauchée à effectuer pour y parvenir… L’ennui, bien sûr, c’est que le territoire Sud nous est ennemi, ce n’est pas moi qui vous l’apprendrai… »

Nausicaa eut un petit haussement d’épaules désinvolte. Tout en s’examinant de la tête aux pieds, de ses cheveux noirs recouverts de cendre à ses vêtements noirs déchirés et maculés de sang, elle pensa que celui qui la reconnaîtrait en tant que Reine de l’Est serait particulièrement avisé ! Quant à Yélos, il était parvenu à s’improviser un habit plus décent à partir de la cape d’Eloy. Il avait beau conserver un air altier, il ressemblait désormais plus à un pauvre mendiant qu’à un riche souverain. Oui, ils passeraient sans doute inaperçus, s’ils ne faisaient pas de mauvaise rencontre. Il leur suffirait de s’installer quelque temps dans une auberge, et tout irait très bien. Très bien. Pourquoi s’inquiéter ?

« Moi, je pense que cela ne nous posera pas de problème. Qui pourrait donc nous reconnaître accoutrés de cette façon ? Et quoiqu’il en soit, personne ne sait vraiment qui je suis, pour ma part. »

Elle eut un nouveau sourire et l’Elfe aux talents indénombrables hocha la tête avec un certain malaise néanmoins. Puis, rehaussant le loup noir dans ses bras, il fit signe aux deux amis de le suivre. Bondissant de pic en roc, plus agile et célère qu’un chamois, Eloy semblait monter vers le ciel. Nausicaa devinait bien que, dans son état, il lui serait difficile de dévoiler autant de trésors de puissance, de dextérité, de grâce et de souplesse que son père.

Elle s’élança pourtant aux talons de la créature étonnante qui évoluait sur tous ces chemins acérés. Précautionneuse mais agile, elle choisissait bien sur quel rocher poser ses pieds et ne se risquait pas à accomplir de figure acrobatique complexe. Elle arriva en haut en plus de temps qu’Eloy mais elle ne s’était pas du tout blessée, ce qu’elle estima être à son avantage.

Sous les doux rayons du soleil, deux chevaux paissaient tranquillement. Ils n’étaient munis d’aucune selle, d’aucun harnais qui pût les empêcher de se mouvoir à leur guise. La robe de l’un était d’un gris argenté étonnant et Nausicaa l’identifia comme étant celui du maître d’arme. Le second avait une pelisse d’un brun cuivré où s’étendaient de magnifiques taches immaculées. Eloy s’avança vers sa fille adoptive en adoptant une mine grave et murmura en sortant une bourse de sa poche :

« Prends ceci, en cas. Et fais bien attention, ce n’est pas le lieu le plus sûr pour toi. Yélos et toi prendrez ces deux chevaux afin de parvenir plus vite à la Pyramide Céleste. »

Il sourit alors au jeune homme et lui confia les rênes de la bête la plus imposante, celle dont le pelage luisait pareil à de l’argent sous le soleil. L’animal hennit avec bonne humeur, renâcla et plongea son regard brun et doux dans les yeux changeants du Roi des flammes.

« Voici Eclair d’Argent, ma monture habituelle. Je te le prête, c’est un étalon plutôt résistant. » annonça Eloy, puis il se tourna vers Nausicaa. « Tu prendras Zéphyr, il est plus adapté à ta taille… »

La jeune fille fronça alors les sourcils et demanda avec souci :

« Mais toi, que vas-tu faire ? »

L’Elfe prodigieux eut un petit sourire malicieux et souffla :

« La course entretient la santé. Je vais prévenir Godan, pour ne pas qu’il s’inquiète. Lorsque ce sera fait, je vous rejoindrai à la Pyramide Céleste. »

Nausicaa hocha la tête avec approbation et bondit lestement sur Zéphyr qui eut un petit hennissement joyeux. Alors Eloy déposa Keryan dans les bras de sa sœur. Lorsque les deux cavaliers furent prêts à partir, il les apostropha :

« Prenez-garde, surtout ! »

La fille louve du Nord lui adressa un clin d’œil espiègle et un signe de la main puis, d’un mot, mit sa monture au galop. Le précepteur s’approcha alors de son ancien élève tandis que Nausicaa, Keryan et Zéphyr fusaient vers l’horizon. Le regard brillant d’admiration et d’affection, il lui souffla en frappant délicatement la croupe d’Eclair d’Argent :

« Bonne chance, Ilmarë Tinùviel, Cœur de Flammes. »

Sans laisser à Yélos le loisir de répliquer quoique ce soit, le cheval gris partit à une vitesse prodigieuse rejoindre son compagnon à la robe cuivrée. Eloy, de loin, les contemplait avec fierté.

Oh, oui, il avait été très satisfait du nouveau nom que le jeune homme aux cheveux céruléens s’était forgé… Ilmarë Tinùviel représentait à la fois la dangerosité de Yélos, son pouvoir surpuissant et destructeur… Mais il montrait aussi à quel point le souverain était attaché à ses proches, à quel point il brûlait de les voir heureux et en bonne santé. Certes, son don était un péril pour ses ennemis, mais il demeurait également une protection fiable et immuable pour ses amis.

Alors, l’Elfe aux yeux pers et aux cheveux d’or se détourna des deux chevaux qui s’éloignaient vélocement côte à côte. S’élança dans la direction opposée, léger et vif. Bondit dans une course fantastique et insaisissable.




[Ton texte est plus que correct, j'ai adoré le lire ><... Par contre, désolée pour le mien, je ne l'ai pas relu, je ne sais pas ce que ça donne... Désolée.]


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