Mystéria
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Mystéria


 
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 Le vent de la liberté [PV Nausicaa]

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Sérénity
Sérénity, Impératrice Eolienne
Sérénity


Nbr de messages : : 535 Age : 29 Localisation : Dans le Monde ^^

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MessageSujet: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 20:26

Liberté ... Un mot tout aussi compréhensible qu'indéfinissable, la liberté, comme le vent qui souffle dans tout les recoins de Mystéria, comme l'eau qui coulent sans s'arrêter ...
Rose volait dans le ciel bleu, au-dessus des nuages, au-dessus de la prairie légendaire des nuages ... Lieu de sérénité, lieu de liberté, lieu de nostalgie ...
Le vent qui s'arrête pour recommencer de plus belle, ce scupteur de nuages, ce danseur céleste, qui était libre ...
Rose se décida enfin à se poser, les yeux regardant au loin, les cheveux dansant, ses ailes frémissent à la fraicheur du vent ...
Que venait-elle faire là, dans ce lieu reculé de toute civilisation, c'est peut-être pour cela qu'elle se trouve ici. Pour se libérer de son quotidien, pour pouvoir être près de son élément, pour être tranquille dans ce lieu, ou peu d'êtres venaient.
Un simple pensée, pour un simple souvenir, Rose observait le ciel. Elle se souvenait de ces sombres heures dans les cieux, elle leur en voulait beaucoup, mais déclancher une tempête, n'est pas la meilleur des solutions ...
Sérénity n'était pas habillée comme à son habitude : elle avait laissé son armure et son épée, pour prendre une robe courte, qui s'envolait au moindre souffle de vent. Cela lui fesait du bien, de retourner aux sources, de retourner dans "les bas-cieux".
Mais soudain, une forme blanche attira l'attention de Sérénity, elle regarda avec attention, mais décida de ne plus y faire attention, elle n'était pas là pour se battre, pour régler des comptes, mais juste pour sentir le vent de la liberté, juste pour se faire bercer par la mélodie du vent.
Et puis si cet être voulait se battre, il devrait y réfléchir à deux fois, elle n'est peut-être pas armée. Mais elle reste l'impératore de l'Est, et Goddess of Weather ...
Et elle n'est pas du genre à se laisser embêter pour quelconque raison.
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


Nbr de messages : : 406 Age : 30 Localisation : Au plus noir de la nuit, baignant dans la douce clarté de la lune et des étoiles.

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 15 Mar 2009 - 19:41



L’aube poignait au-delà de l’azur. Le soleil paraissait émerger des monts enneigés et illuminait le ciel mauve de rayons ocre d’espoir et de renouveau.

En ces lieux, l’horizon était invisible, le monde semblait n’être fait que de nuages blancs et vaporeux… Un ballet éthéré et pur, une danse perpétuelle dans le souffle paisible du vent.

Ici et là se dressaient quelques grands conifères, fiers et majestueux, Rois de cet univers céleste. Ils régnaient sur un domaine de paix et de sérénité où seule la douce haleine du vent était douée de parole.

Des rochers colossaux saillaient entre les nuages, soudaine apparition de la montagne dans les cieux immatériels. Ils étaient recouverts d’une épaisse couche de neige et, ainsi, ne paraissaient guère étrangers à ce spectacle opalin et azur.

Nausicaa chevauchait les vents, portant son frère Keryan contre elle. Elle se mouvait avec légèreté et grâce, semblable à une danseuse véloce et indomptable.

En un lieu tel que celui-ci, elle ressentait plus que jamais l’essence des éléments… La prairie des nuages était imprégnée d’harmonie et de perfection… L’Elfe du Nord percevait avec émerveillement chaque constituant de son environnement… En cette aube nouvelle, elle était plus que jamais Ombre et Lumière, Vent et Nuage, Plume et Lame acérée, Poésie, Harmonie et Equilibre…

Elle posa ses pieds chaussés de bottes légères sur un des rochers enneigés qui jaillissaient dans le ciel nuageux. Keryan bondit au sol, heureux de retrouver enfin la terre ferme.

Ils formaient un couple étrange mais complémentaire.

Nausicaa, jeune Elfe élancée et de petite stature, resplendissait de vélocité, de dextérité et de souplesse. Son apparence se rapprochait plus de celle d’une danseuse que celle d’une guerrière. Pourtant, le poignard en argent qu’elle portait à sa taille et son regard impassible et décidé laissait à penser qu’elle était certainement une rude combattante.

Rien ne laissait envisager qu’elle fût future Reine de ce royaume. Elle-même était déstabilisée par ce titre qu’elle estimait ne pas mériter. Elle avait certes le maintien royal et le regard grave mais c’étaient bien là les seuls éléments qui permettaient de deviner quel était son statut. En effet, ses vêtements usés par le voyage, sa cape rendue miteuse par les intempéries et les…transformations… En somme, ses habits en piteux état, laissaient plutôt penser au badaud qu’elle était au mieux une voyageuse intrépide, au pire une pitoyable mendiante.

En ce jour, un sourire serein et ravi illuminait son visage marmoréen et son regard bleu azur pétillait d’une vive lueur. Elle ferma les yeux et étendit ses bras du haut du rocher, dominant la montagne de sa chétive silhouette. Enivrée par les flagrances pures des lieux, tremblante d’excitation, ténue et droite face aux bourrasques…

Le vent fit onduler allégrement ses longs et épais cheveux d’ébène… Le visage tourné vers la voûte céleste, l’air extasié, le souffle saccadé… Elle ne faisait qu’un avec ce paysage fabuleux… Ses yeux d’azur, le firmament bleu et pâle… Son visage ivoirin, les nuages blancs et purs… Les alizés enveloppaient son corps menu avec douceur et tendresse, caressait ses joues glacées et jouait avec ses mèches noires…

Elle était le zéphyr fouettant les branches parfumées des épicéas…

Elle était les nuages dansant au gré du vent…

Elle était le soleil levant sur cet horizon invisible…

Elle était ce ciel pur et infini…

Voilà ce qu’était à ses yeux la Liberté… Le maître mot, son idéal et la passion de sa vie… Être et ressentir tout, aller au gré de ses envies et rechercher la voie de la sagesse…

Elle était Fille du Ciel…

A ses côtés, Keryan, loup du Nord au pelage sombre, respirait la force sûre et la confiance en soit. C’était un jeune mâle aux muscles d’airain et au port royal. Ses yeux d’ambre brillaient de joie de vivre et son allure noble et imposante vibrait au son d’un mot unique et primordial… Liberté.

Tout. Son corps tendu, ses oreilles alertes, ses yeux étincelants, son maintien majestueux… Tout en lui clamait qu’il était un être libre comme l’air, indomptable et magnifique.

Mais ses crocs d’ivoire et son corps taillé pour le combat montraient clairement qu’il luttait au jour le jour pour conserver cette indépendance.

C’était une créature fière et obstinée, une ombre silencieuse et impassible, un guerrier impitoyable mais empli de mansuétude…

Son regard mordoré se perdit en cet horizon inexistant et il respira profondément l’air pur de la montagne. Ce lieu émanait une aura apaisante que le loup aurait voulu inhaler d’une simple inspiration…

Il jeta un coup d’œil à Nausicaa.

Complémentaires.

Il était flamme et chaleur, elle était glace et fraicheur.

Il était force mais prudence, elle était vélocité et témérité.

Il était ténacité et assurance, elle était dextérité et souplesse.

Il était audace et acharnement, elle était grâce et douceur.

Toutefois, ils estimaient tous deux que les longs regards de connivence valaient mieux que n’importe quelle parole et que le silence était d’or. Tous deux évoluaient dans la plus grande discrétion et vénéraient la nuit, son astre lunaire et ses étoiles étincelantes. Cependant ce n’était pas pour autant qu’ils dédaignaient le jour…

Complémentaires et unis. Comme les deux doigts de la main.

Il semblait en effet qu’un geste de l’un ait une signification précise pour l’autre, que le premier ne soit jamais étonné du comportement du second, qu’un lien invisible et merveilleux les joignait à jamais.



Nausicaa et Keryan – impossible de parler de l’un sans joindre l’autre dans la discussion – avaient quitté le Palais Invisible aux coups de minuit, comme chaque soir. Une fois de plus, ils avaient parcouru une distance impressionnante et devaient rentrer au plus tôt.

Car comme chaque nuit, Nausicaa laissait Godan seul et vagabondait dans les moindres recoins du royaume suivie de Keryan. La jeune Elfe était peinée de laisser son fiancé à la solitude mais elle n’avait pas la choix. Il ne valait mieux pas que le Roi de l’Est ne l’accompagne dans des moments comme ceux-ci… Pour son bien.

Nausicaa observait le ciel avec passion, du haut de son rocher. Quel spectacle magnifique… Soudain, elle aperçut une silhouette blanche évoluant avec grâce dans le firmament.

Les deux compagnons avaient toujours eu cette passion de la contemplation et ils restèrent immobiles de longs instants, la main en visière pour Nausicaa, afin de deviner quel était cet être céleste.

Le loup et l’Elfe – l’expression « les deux loups » conviendraient mieux, en vérité – n’avaient jamais été très patients. D’ailleurs, les deux principaux défauts de Nausicaa étaient l’imprudence et l’impatience. Cependant, ils retrouvaient l’art d’attendre lorsqu’il s’agissait de contempler les beautés de ce monde.

Et, pour dire vrai, l’être qui volait en leur direction représentait bien ce que l’on pouvait appeler « les beautés de ce monde ».

C’était une jeune femme de taille moyenne, fine et élancée, qui se mouvait gracieusement entre les nuages, battant de ses deux ailes immaculées. Une Chimérienne, pensa immédiatement Nausicaa. Dès lors, elle observa avec un émerveillement réel la magnifique créature des cieux. Irrémédiablement, cette apparition inopinée renvoya les pensées de l’Elfe à Godan. Lui qui lui avait un jour avoué qu’il aurait voulu rencontrer une jeune femme de son espèce afin de la chérir jusqu’à sa mort et même au-delà. Mais c’était avant que tous deux – Godan et Nausicaa – ne réalisent qu’ils étaient véritablement épris l’un de l’autre.

L’Elfe était dotée d’une multitude de défauts mais un en particulier attirera notre attention. La mésestime qu’elle avait pour elle-même. Elle considérait ne pas mériter l’amour du Roi de l’Est… Elle n’était rien, pour ainsi dire.

Comme le monde est absurde… Il lui semblait que Godan pouvait être aimé de n’importe qui, il le méritait… Elle-même était poursuivie agréablement par son visage et sa voix qui résonnait en permanence en son cœur…

Cependant, elle, simple Elfe du Nord, n’était pas sensée se faire aimer par une telle personne… Elle ne le méritait pas… Une ombre de tristesse passa en ses yeux… Ombre que Keryan perçut immédiatement. Le loup vint se frotter contre ses jambes tout en lui lançant un regard chaleureux.

La Chimérienne se rapprochait de plus en plus… De longs cheveux d’une couleur oscillant entre le blond et le châtain flottaient derrière elle… Nausicaa admirait la beauté de telles créatures et ne pouvait détacher son regard d’azur de la silhouette blanche des cieux.

Admiration et étonnement,
En ce monde céleste.

...
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Sérénity
Sérénity, Impératrice Eolienne
Sérénity


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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 15 Mar 2009 - 20:54

Sérénity se décida de repartir dans cet océan céleste ...

...

Ivre de liberté, et d'espoir, ivre des vents célestes, et des nuages. La jeune Chimérienne volait parmis ces cieux qui offrent beauté et sérénité à ceux qui prennent le temps de le regarder. Rose se disait avoir de la chance de pouvoir parcourir ce monde magique, là où le commun des mortels ne peut accéder. Profitant de l'absence de toute forme humaine dans les environs, Rose s'arrêta dans le ciel, un instant, puis invoqua une brise, qui chassa les nuages qui masquait la reine de la nuit, qui inspire à la paix et l'espoir, monde des puissances divines, régnent en maîtres. Sa lumière éclairait la jeune Renather, qui était la seule personne dans ce monde divin. Se détachant de la lumière de l'astre lunaire, Rose reprit sa route dans les cieux. Gracieuse et mystérieuse, elle se laissait porter par les envies des envies des vents, et seul la lumière était son guide.
Malgré les apparances, même si elle est de forme humaine, elle a comme le coeur d'un loup en elle, qui inspire à la liberté et l'émérveillement des choses du monde ... Même si elle est chef des armées, elle reste la jeune fille qui aime s'envolait les nuit de pleine lune, pour contemplait ce monde, tout aussi proche par sa lumière mais aussi lointain par sa forme divine.
Pensive, la jeune chimérienne volait, face à la lune.
Seuls les rêves, peuvent permettre d'atteindre cet astre ...
Soudain la perle qui se trouvait dans son collier se mit à émettre une lumière blanche, et une louve blanche aux tons violets, apparu près de Sérénity. Elle s'approcha et se laissa caressait par cet être venu des cieux.
Alors qu'elle sourait à cet animal mythique, Roseaperçut sur le sol, ou plutôt sur les nuages ... Un être qui semblait les observer en compagnie de animal qui semblait être un loup.
Rose se décida à descendre, elle ne craignait pas de se faire attaquer, car les personnes aux coeurs corrumpu par le mal, ne peuvent trouver le repos dans ce lieu que Rose qualifié d'unique et de sacré ...
Légère comme la plume, douce comme la brise, gracieuse comme le vent, les ailes déployées, elle vint se poser sur la terre, avec Light of Hope.
Face à une jeune fille qui était accompagnée d'un loup, gracieuse et légère également, elle était assise sur un rocher.
Sérénity resta immobile émerveillé par cette Elfe, qui était d'une beauté remarquable, mais aussi une singulière guerrière, à en juger par son poignard qui pendait à sa ceinture. Mais soudain, Rose croisa son regard, et elle s'aperçut qu'elle avait déjà vu ce regard ... Mais oui.
" Vous etes Nausicaa Ëvaelle, Reine de l'Est "

Sérénity avait été directe, voila Nausicaa, l'épouse de Godan ... Elle eut un petit sourire, puis elle se prosterna devant elle.
Puis se relevant, elle dit :
" Je ne me suis pas encore présentée, je m'appelle Sérénity, Impératore de l'Est ... "

Enfin elle la voyait de près cette personne que Godan aime tant ... A cette pensée, un léger pincement au coeur se fit, mais elle sourit de plus belle, éclairé par la lumière de la lune ...
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeMar 17 Mar 2009 - 22:11



Elle était telle une apparition, pure et éthérée dans sa légère robe blanche… Comme un ange descendu de l’azur au petit jour, enveloppé de ses immenses ailes immaculées… La lumière crue du soleil levant embrasait la silhouette fine et élancée de la belle Chimérienne.

Nausicaa était éperdue dans sa contemplation, fascinée devant tant de splendeur… Elle ressemblait à une petite fille émerveillée aux yeux emplis d’étoiles. Admiration et émotion régnaient en maître en son cœur…

Elle plongea son regard d’acier dans les yeux bruns et doux de la créature séraphique qui s’était posée face à elle. Magnifique.

Auprès de l’être céleste se tenait une louve majestueuse. Keryan la détailla avec attention. Il n’avait jamais manifesté d’intérêt pour les femelles, fait étrange, étant un jeune mâle vigoureux et dominateur… Cependant, l’animal qui se posait devant lui attirait son regard. Non, il ne ressentait aucun sentiment pour cette apparition, si ce n’est une fascination certaine… Elle ne semblait pas seulement louve… Il émanait d’elle une aura étrange, une aura que le loup noir n’aurait pu définir. Son apparence, tout d’abord, laissait Keryan perplexe. Sa fourrure blanche était parsemée de teintes aussi mauves que le ciel en cette aube magnifique. Elle était particulièrement belle et imposante, son regard semblait exprimer la sagesse des étoiles.

En somme, les deux compagnons de cœur et d’aventure admiraient inlassablement les arrivants, comme s’il s’agissait de dieux descendus des cieux d’azur.

« Vous êtes Nausicaa Evaëlle, Reine de l’Est ! » s’exclama soudain la merveilleuse jeune femme en se jetant au sol afin de se prosterner avec déférence.

L’Elfe du Nord lui jeta un regard affolé. Cette phrase, la posture dégradante que prenait cet être suprême… C’était bien trop pour Nausicaa qui se leva et s’écria d’un ton paniqué :

« Oh, je t’en supplie, relève-toi ! Ce n’est pas à toi de t’incliner devant moi… Je suis… Je n’ai… Oh, je ne sais pas comment exprimer cela… Enfin, je vaux autant que toi – sans doute moins – les courbettes ne sont donc pas d’usage ! »

Elle était véritablement gênée qu’un tel être manifeste autant de respect envers elle, simple Elfe happée dans la monarchie par un seul amour… En revanche, la Chimérienne qui se dressait, superbe, face au soleil ocre, reflétait les curiosités et les beautés d’un univers paradisiaque. La juste place de cette créature n’était pas aux pieds de Nausicaa.

« D’ailleurs, je ne suis pas encore Reine… Godan ne m’a pas encore épousée… Nous attendons que la guerre prenne fin… Mais, de toute façon, même si je l’étais, tu n’aurais pas à te dégrader de cette manière… Un homme en vaut bien un autre, peu importe son statut social… Même si j’ai de plus en plus l’impression de déroger à la règle… » poursuivit-elle d’un ton peiné.

En effet, Nausicaa se sentait chaque jour plus moindre, plus détestable, plus méprisante. Tout d’abord, c’était elle qui avait déclenché la guerre, c’était elle la responsable des maux des populations, de ces morts atroces et de ces combats inhumains. Ensuite, malgré tout l’amour que le Roi lui offrait, elle éprouvait comme un sentiment d’infériorité face un tel homme. Mais elle l’aimait du plus profond de son âme : cela ne devait-il pas être suffisant ?

Alors que Nausicaa scrutait le regard serein et doux de l’apparition éthérée, celle-ci poursuivit d’un ton posé :

« Je ne me suis pas encore présentée, je m’appelle Sérénity, Impératore de l’Est. »

Nausicaa fronça les sourcils… Il lui semblait avoir déjà entendu ce nom… Elle ne se souvenait pas exactement dans quelles circonstances on lui avait parlé de cette merveilleuse jeune femme… Mais il n’était pas étonnant qu’on ait fait allusion à l’Impératore devant elle… L’Impératore, rien que cela ! Il s’agissait donc d’une personne d’importance, d’une Chimérienne qui avait été choisie pour ses mérites guerriers et non pas simplement par la voix du cœur d’un Roi… Pas simplement…

Nausicaa aurait tant aimé être quelqu’un d’exceptionnel, d’avoir enfin une raison valable de se faire aimer de Godan, une raison indiscutable ! Mais selon elle, c’était désormais sans espoir.

Alors qu’elle observait la belle Chimérienne, elle souffla d’une voix basse mais claire :

« Je suis véritablement honorée de faire ta connaissance… »

Pour la première fois dans sa vie, Nausicaa trouva le tutoiement mal placé. C’était pourtant toujours ainsi qu’elle s’exprimait, que son interlocuteur fût Roi ou simple mendiant… Elle n’y voyait aucune trace d’irrespect, bien sûr que non ! Au contraire. Elle estimait toutes créatures de valeur égale et ce tutoiement était plutôt une trace de tact. Néanmoins, cette réflexion perdait tout sens maintenant que Nausicaa se trouvait face à une telle créature…

« J’ai rarement vu d’apparition aussi magnifique, hormis la lune dans le déclin du jour… Je regrette de ne pas vous avoir rencontré plus tôt… » déclara-t-elle avec franchise, le regard étincelant d'émerveillement.

Elle bondit agilement de son rocher et, Keryan sur ses pas, plus fidèle que son ombre, s’avança vers la Chimérienne afin de mieux l’admirer. Et elle ne fut pas déçue. La jeune femme était tout aussi magnifique de près que de loin.

« Les Chimériens sont les créatures les plus fascinantes, les plus merveilleuses qui m’ait été permis de rencontrer. » poursuivit-elle, son regard azur planté dans les yeux bruns de Sérénity, puisque tel était son nom.

En effet, qu'avait-il de plus fascinant qu’une espèce en voie de disparition ? La rareté est le signe de la beauté… Les diamants ne sont-ils pas plus adulés que les simples cailloux des chemins ?

Le regard nostalgique de Nausicaa fut attiré par le soleil qui poursuivait péniblement sa course avec cependant une certaine volupté. Il irradiait le ciel bleu de ses rayons salvateurs et rassurants... Illuminait les blancs nuages de son éclat généreux et magnanime...

D’une voix basse et mélancolique, l’Elfe aux longs cheveux d’ébène murmura :

« Et moi, je ne suis qu’un simple caillou des chemins… »

Sérénity devait sans doute penser que Nausicaa était atteinte d’une folie douce… Extérieurement, il semblait qu’elle avait prononcé cette phrase sans raison particulière… Pourtant, son esprit tumultueux était constamment en activité et ses pensées profondes s’exprimaient sous une forme quelque peu farfelue. Mais quiconque déchiffrait les messages délivrés par la voix de Nausicaa comprenait immédiatement le sens du cœur de celle-ci.

Un sens ambigu et mélancolique.
Des pensées sombres et une âme qui se méprisait elle-même.
Un profond sentiment de mal-être et de culpabilité.
Une passion pour la liberté et les grands espaces.
Un amour infini et irréversible.
Un rêve de perfection et d’harmonie.
Une innocence et une candeur étrange.
L’âme d’une Elfe nostalgique en quête d’espoir, de liberté et de paix.

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Sérénity
Sérénity, Impératrice Eolienne
Sérénity


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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeMer 18 Mar 2009 - 20:54

...

Sérénity regardait Nausicaa, avec douceur. Godan avait bien raison de l'aimer. Même si elle aimait également Godan, elle ne lui en voulait pas. Même elle était contente pour eux. C'est vrai, une Renather n'a pas sa place pour être Reine, qui de plus est considérée comme une Déesse ...

Sérénity ne comprenait pas pourquoi, Nausicaa, lui accordait tant de considération, elle n'était qu'une Renather, pas une personne supérieur. Elle voulait être comme la plupart des personnes qui l'entouraient. Pas un être, qu'on dit supérieur.

Rose se tourna vers le soleil levant. Astre solaire qui, de sa lumière divine, balaye les ténèbres et annonce la fin de la nuit ... Mais existe-t-il une lumière plus pure que celle du soleil ?
Oui, la lumière de la lune, cet astre qui, sans doute, est la chose la plus mystérieuse qui existe dans ce monde.
Sérénity aimait observer, d'un point élevé, ces terres, qui étaient déchirées par les guerres incessantes ...

Sérénity se tourna et vit que l'elfe s'approcha d'elle. Rose lui sourit, et inclina légèrement la tête, pour montrer qu'elle était parfaitement son égale et qu'elle n'avait rien à se sentir, inférieur à elle.

« Et moi je ne suis qu'un simple caillou des chemin ... » dit, soudainement, Nausicaa.

Sérénity s'approcha de Nausicaa, avec une grâce irréelle, le sourire aux lèvres, les yeux emplis d'une douceur hors du commun ... Elle arriva finalement près d'elle. Elle lui posa sa douce main sur l'épaule de l'elfe et lui dit avec douceur et compassion :

« Arrêtez-vous de vous torturer. Cela ne sert à rien ... car c'est souvent le plus petits des trésors qui font le plus d'heureux ..., puis elle rajouta, cela ne sert à rien d'être un diamant, si personne ne vous trouve. Vous avez de la chance, ne la gâchait pas à cause des apparences, la beauté de l'esprit et souvent bien plus belle que la beauté physique. Alors ne perdez pas espoir, il suffit souvent d'y croire ... »

Sérénity lui releva la tête, et lui sourit. Puis elle se retourna et fini par lever la tête vers le ciel envahi de nuages qui commençaient à s'assombrir. Une larme coula sur la joue de la Chimérienne.
C'est vrai qu'elle aimait Godan, mais elle ne pouvait rivaliser avec Nausicaa ... Godan l'aimait depuis bien plus longtemps ... Soudain le bruit du tonnerre, se fit entendre précédé, d'un éclair qui tomba proche des deux jeunes femmes.

*Non, je dois résister ... *

Elle lança un regard vers le ciel assombri et fit disparaître les nuages qui étaient apparus, et redonna à la voute céleste son état d'origine.
Mais qu'est-ce qu'elle était entrain de faire ? Elle s'était laissée submerger par ses sentiments. Et cela pouvait causer des catastrophes terribles.
Light of Hope, rejoignit Sérénity, et se frotta sur sa jambe gauche. Rose baissa les yeux et s'assit, pour caresser son Affinitae. Le sourire aux lèvres, elle regarda la louve aux teint mauves, qui, soudain, déploya ses deux grandes ailes blanches, et s'envola dans le ciel.
Sérénity comprit qu'elle pouvait faire confiance à Nausicaa, et quelques mots résonnèrent dans sa tête :

*L'esprit des loups est près de toi, fais lui confiance *

Sérénity ne comprit pas le sens de ces paroles, juste qu'elle ne craignait rien de cette elfe.
Mais Rose avait déjà comprit qu'elle ne risquait rien auprès d'elle. Pourquoi ? Elle n'en savait rien.

Sérénity marcha et avec grâce, sauta et s'assit sur le rocher, où s'était assise Nausicaa. Puis après longuement avoir regardé le ciel, elle lui demanda :

« Vous êtes venue dans l'Est depuis combien de temps ? »

...
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Nausicaa Evaëlle

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Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeMer 25 Mar 2009 - 18:00



La douce annonce de Sérénity troubla quelque peu Nausicaa. D’une mine indéchiffrable, la jeune Elfe scruta attentivement la Chimérienne souriante.

C’était idiot mais elle avait comme l’impression que cette créature séraphique se confrontait à elle, simple Elfe venue du Nord.

« Cela ne sert à rien d’être un diamant, si personne ne vous trouve. »

La future Reine ne paraissait en rien désemparée mais de curieuses pensées déferlaient en son esprit. Le diamant, c’était Sérénity. Elle, elle était la petite pierre sans intérêt.

« Si personne ne vous trouve… »

Et le long regard que l’être céleste adressait à l’azur. Un regard mélancolique et languissant… Une larme discrète… Un diamant qui n’avait pas été trouvé… Nausicaa tressaillit.

« Vous avez de la chance… »

L’Elfe du Nord tentait de maîtriser sa respiration et son cœur qui s’emballait abominablement. Ce ne pouvait pas être possible… Cette Chimérienne ne pouvait pas…

Enfin, si. A la réflexion, si. Elle le pouvait. Elle en avait la valeur.

En effet, qu’était donc Nausicaa face à un tel être ? Face à cette magnifique créature au cœur pur et généreux ? Qui plus est, Chimérienne ! Le rêve de Godan…une épouse douce et aimante de son espèce.

La jeune Elfe serra des poings. Elle était de trop, une fois de plus. N’était-elle bonne qu’à ça ? Générer les ennuis et créer le chagrin ? Car Sérénity paraissait profondément bouleversée de ne pouvoir être aimée de Godan. Quelle ironie du sort !

« De la chance… »

Ces mots résonnaient en son esprit à la manière d’un écho… Certes, elle était fortunée : le Roi qu’elle chérissait l’aimait également, que demander de plus ? Mais, au fond d’elle-même, elle savait que ce n’était pas réellement de la chance.

Après tout, pourquoi avait-elle aimé Godan, un Roi convoité de mille femmes plus attrayantes les unes que les autres ? Pourquoi avait-elle aimé un homme aussi supérieur à elle ? Cela n’avait aucun sens, cela bouleversait l’ordre des choses !

De la chance… La guerre sévissait en tous lieux, des assassins tentaient de l’anéantir chaque jour, Godan était empli de tristesse à l’idée d’être un danger pour elle… Quelle situation absurde ! Ce n’était certes pas de la chance.

C’était de l’amour tout simplement.

Mais, sans le savoir, Sérénity avait passé un autre message à Nausicaa. Du point de vue de la Chimérienne, bien évidemment que la jeune Elfe était fortunée. Voilà pourquoi la future Reine ne devait pas se préoccuper de l’avenir. Elle devait uniquement vivre les instants présents, les instants heureux que lui offraient Godan. C’était un trésor, un trésor inestimable. Inestimable.

Nausicaa offrit à Sérénity son premier sourire. Un sourire étrange et nostalgique. Un sourire consolateur et mélancolique. Un sourire compatissant et doux. C’était ce qu’elle avait de mieux à offrir à ses proches… Sa chaleur et sa tendresse… Toute cette affabilité et tout cet amour était le seul don qui, selon elle, était digne de Godan.

Mais il y avait quelque chose de plutôt effrayant, dans ses sourires. Nausicaa semblait ne rien éprouver. Ni la haine, ni la colère, ni la tristesse, ni la peur, ni…rien. Pourtant, en son cœur, les sentiments battaient à leur plein. Simplement, elle ne les montrait pas. Et ses sourires – pour le peu qu’elle en esquisse – paraissaient ne pas exprimer ses propres émotions mais plutôt ce que les autres désiraient voir, ce qui leur aurait fait plaisir… Voilà un concept assez étrange, assez angoissant…

Les uniques bénéficiaires de ses sentiments étaient les deux êtres qu’elle aimait plus que tout au monde… Godan et Keryan. Le seul homme qu’elle ait jamais chéri et le frère qui l’avait toujours soutenue.

Elle lança alors d’un ton léger, toujours un peu lunatique :

« Pourtant, les Rois devraient préférer les diamants… Etrange que certains souverains chérissent plutôt les simples pierres des chemins. Ceux-là sont peut-être aveugles mais il s’agira bien de leur seul défaut. »

Elle agrémenta sa déclaration d’une petite mine réjouie quelque peu déplacée dans un tel cas. Et ce fut à ce moment-là qu’un grondement venu du ciel retentit effroyablement. L’éclair ne fut pas long à venir, et pour cause : une lumière intense aveugla subitement Nausicaa.

Elle échangea un regard surpris avec Keryan. Puis elle scruta Sérénity d’un air indéchiffrable… Ce phénomène provenait-il de cet être séraphique ? L’Elfe du Nord en eut comme la confirmation : les nuages sombres qui condamnaient le ciel s’anéantirent soudain, alors que la jeune Chimérienne adressait un regard peiné à l’azur.

Nausicaa n’y parut pas mais s’affola considérablement. Avait-elle dit quelque chose… ? Elle ne semblait pas être bouleversée mais son âme paniquait horriblement… Elle aurait mieux fait de se taire ! Mais quelle idiote !

Alors qu’elle angoissait et se traitait de tous les noms, la louve étrange et magnifique vint se frotter contre Sérénity puis, après avoir adressé un dernier regard à Nausicaa et Keryan, le merveilleux animal s’élança dans les airs.

Puis, la jeune Elfe observant avec ravissement le vol fantasmagorique de la louve, la Chimérienne vint s’installer auprès d’elle.

« Vous êtes venue dans l’Est depuis combien de temps ? » interrogea la créature angélique.

La question surprit Nausicaa. Elle écarquilla les yeux avec étonnement en réfléchissant intensément. Voyons… Quand était-elle donc arrivée à l’Est ? Quand ? Elle n’avait aucune conscience du temps qui passe… Un siècle pouvait pour elle s’écouler en un jour, une minute semblait parfois durer un millénaire… Or, combien de jours, combien de mois s’étaient-ils écoulés depuis leur rencontre aux Sources Elfiques… ? Leur rencontre inoubliable…

« Je… Le temps est pour moi insaisissable et volatile… » chuchota-t-elle.

Keryan dodelina de la tête en souriant étrangement à l’azur.

« Comprenez : aucune idée… » pensa-t-il, amusé.

Nausicaa, la tête tournée vers l’astre lumineux, fermait les yeux, les rayons chaleureux du soleil caressant doucement son visage. Après tout, le temps n’avait guère d’importance lorsque l’on vivait chaque instant intensément… L’Elfe du Nord n’aurait su dire quel jour était celui qu’elle habitait, quand elle avait rencontré Godan ou bien en quelle année elle était née… Pourtant chaque instant se gravait en sa mémoire et ses souvenirs perpétuaient aussi longtemps que le combat du jour et de la nuit rageait…

C’est ainsi qu’elle se souvenait précisément de ce fameux jour où le Roi était venu au Nord et lorsqu’il avait fait une halte aux Sources Elfiques… Lorsqu’elle l’avait découvert au fond de l’Elfia, qu’elle s’était étonnée du fait qu’il y reste sans avoir besoin de venir respirer l’air libre… Quand ils avaient lutté ensemble contre de mystérieux soldats alors qu’ils ne se connaissaient absolument pas… Comme elle l’avait sauvé puis qu’ils s’étaient trouvés seuls… Seuls… Et, à cet instant, quelque chose d’incongru s’était tissé entre eux…

« Car les compagnons d’aventure et les amis s’entraident par amitié ou amour. Ils n’ont donc jamais de dette à payer ! »

Ce jour-là, Nausicaa n’avait pas compris pourquoi elle avait lancé une chose pareille. Puis, après que Godan l’ait protégé, après qu’il l’ait embrassé – certes, les circonstances de cet acte étaient bien spéciales mais ce fut un instant bien étrange – elle avait pris du recul et s’était interrogée. Et ce fut une véritable révélation… La première fois qu’elle… La première fois qu’on… C’était… Indescriptible.

Alors qu’elle réfléchissait, elle s’aperçut du silence qui pesait étrangement, ce qui avait l’air de gêner un peu Sérénity. Cela embarrassa beaucoup Nausicaa qui demanda alors d’une voix cependant très neutre :

« Oh mais, dis-moi, et toi, quand es-tu parvenue en ce territoire ? ».

C’était encore une étrangeté de la personnalité de Nausicaa. Lorsque le tumulte de sentiments qui régnait en elle explosait soudainement, ce n’était pas par de grands cris et des larmes mais plutôt par des phrases pour une fois intelligibles. De petites phrases simples et neutres… Mais c’était si inattendu de sa part que son interlocuteur remarquait soudain qu’elle ressentait quelque chose. Mais quoi ?

Alors qu’elle écoutait Sérénity répondre, Nausicaa se rendit soudain compte de quelque chose…d’improbable. Elle demeura impassible mais ses sens se mirent subitement aux aguets. Son corps resta tranquille… Pourtant, alors qu’elle respirait paisiblement, elle tentait de capter des effluves incongrus… Alors qu’elle écoutait la Chimérienne parler – cette Chimérienne qui ne remarquait pas la venue de l’étrange – elle gardait l’oreille tendue. Son œil qui semblait sans but parcourait la prairie nuageuse avec suspicion. L’Esprit-même des Loups lui avait insufflé un instinct formidable, une force sauvage inégalable, elle pressentait le danger mieux que quiconque…

Et lorsqu’il fût là, elle le sut.

Dans un geste imperceptible, indécelable, son corps se tendit, ses yeux se plissèrent et son souffle se fit silencieux… Elle se figea alors, statue de marbre dans cet océan de nuages.

Ombre et lumière, elle s’élança soudain, contre toute attente, le poignard tiré… Et elle bondit sur le danger qu’elle seule avait décelé.

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeSam 4 Avr 2009 - 18:37

...

« Pourtant, les Rois devraient préférer les diamants… Étrange que certains souverains chérissent plutôt les simples pierres des chemins. Ceux-là sont peut-être aveugles mais il s’agira bien de leur seul défaut. »

Cette annonce fit sourire la jeune chimérienne. Elle retint même un rire, pour ne pas gêner la chimérienne. Elle leva la tête et dit de sa voix douce :

« Si je puis me permettre, les simples pierres sur les chemins sont souvent, bien plus belle que les diamants, la valeur que les autres lui apportent importe peu. Ce qui compte vraiment, c'est l'importance que la personne en qui vous avez confiance apporte. »

La jeune chimérienne lui adressa une nouvelle fois un sourire. Mais ce sourire là, montrait une certaine mélancolie, et une tristesse profonde. Les souvenirs de lointain passé, la rattrapé souvent ces temps-ci est cela la troublait énormément.

« Oh mais, dis-moi, et toi, quand es-tu parvenue en ce territoire ? ».

Sérénity regarda l'elfe qui lui avait retourné sa question.
Elle ferma les yeux et essaya de se remémorer ce qu'elle avait vécut dans l'est. Elle vit des morceaux défiler mais la chronologie n'était au rendez-vous. Elle ouvrit ses yeux bruns et répondit :

« Pour tout vous dire, je n'en sais rien. J'ai eu des récent changements, et j'ai du mal à prendre conscience de mon nouveau corps ... »

Mais l'elfe ne semblait pas vraiment l'écouter. A quoi bon, cela ne servait à rien, on ennuis les personnes avec ses questions débiles et mais soudain, elle remarqua l'étrange comportement de Nausicaa. Elle semblait nerveuse. Rose n'était pas une elfe, mais elle était une Renather et en tant que guerrière du monde céleste, elle savait reconnaître les comportements étranges même les signes aussi minimes qu'ils soient.

Mais soudain, l'être mythique s'élança, après un moment de silence dans la prairie aux nuages, son poignard à la main.
Rose la vit disparaître, dans la plaine aux nuages.

Sérénity écarquilla les yeux. Où était-elle ? Elle semblait avoir sentit quelque chose, mais quoi ? Sans doute un danger planant sur les deux jeunes femmes ?

Après un long moment de silence, Sérénity s'élança dans les airs, les ailes déployées et commença ses recherches de l'elfe. Autant dire chercher une aiguille dans une botte de foin. Sérénity remarqua assez vite, que les nuages couvraient la totalité de la plaine, et si Nausicaa se trouvait dessous, aucune chance de la trouver.
Elle s'arrêta dans le ciel restant perplexe, devait-elle bouleversé le climat ? Oh et puis zut, la vie de la Reine de l'Est était en danger. Elle ferma les yeux et en appela aux vents puissants qui soufflaient dans les plaines célestes.
Les vents descendirent du ciel et chassèrent les nuages. Dévoilant la prairie. D'un coup d'œil rapide, elle repéra l'elfe et fonça vers elle.

Elle finit par atterrir, au beau milieu d'un combat. Rose esquiva de justesse, un coup. Elle se retourna et vit Nausicaa entrain de se battre avec un Troll mais on ne savait pourquoi, il était accompagné de Raz'acs
Autant dire que la partie était difficile. Je me releva et m'approcha de la bataille, j'hésitais à me servir de mes pouvoirs, car elle risquait de blesser Nausicaa, mais elle n'avait pas le choix. Elle s'élança dans la bataille et cria à la Reine :

« Partez, je vais me débrouiller ! »

Sérénity ne voulait pas jouer les actes héroïques, mais elle savait que si Nausicaa mourrait cela attristerais énormément Godan et il s'en remettrait jamais.
Alors que elle, elle n'était que la chef des armées. Elle était plutôt le caillou sans importance que le diamant. Elle était peut-être princesse du ciel, aux pouvoirs fantastiques, mais cela lui importait peu.

...
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Nausicaa Evaëlle

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeMar 7 Avr 2009 - 18:33

...

Elle avait bondi de l’immense rocher surplombant la prairie des nuages, l’arme au clair, le cœur impavide. Les auras qu’elle avait ressenties étaient foncièrement mauvaises, sombres et ténébreuses. Elles ne provenaient certainement pas d’êtres humains.

Nausicaa n’avait aucun scrupule à attaquer les enfants de l’ombre dépourvus de sentiment. Mais il était étrange, tout à fait étrange que de telles créatures se soient aventurées aussi loin de leur territoire… Que la contrée orientale soit assaillies par les ténèbres constituait un fait extrêmement inquiétant. Et si la jeune Elfe s’était élancée dans l’offensive, c’était dans un but tout neuf pour elle.

Ses sujets ne l’appréciaient pas et pour cause : Nausicaa était à l’origine de la guerre contre le Nord. Mais, malgré la haine farouche que le peuple lui portait, elle en serait bientôt la Reine et devrait alors le servir de toute son âme. Après tout, sa vie importait peu face à celles de tous ses sujets, hormis peut-être aux yeux de Godan…

Elle chevauchait ainsi les Vents à travers les nuages vaporeux, à la rencontre de ses ennemis. Etrangement, cette fois-ci, aucune peur n’étreignait son cœur et lorsqu’elle distingua enfin ses adversaires, ce fut d’un regard impassible qu’elle les détailla. Le temps d’un souffle, elle sut les décompter.

Trois Ra’zacs à gauche, et deux en compagnie d’un Troll à droite.

Etrange équipage… Les Ra’zacs portaient de longues capes noires et leurs visages étaient totalement masqués par d’amples capuches. De hautes statures, leurs dos saillaient curieusement, ce qui conduisait immédiatement à croire qu’ils n’étaient pas humains. Ils semblaient particulièrement gênés par la lumière de l’aube naissante. Des voix sifflantes et grinçantes s’échappaient de leurs coiffes tandis qu’ils humaient l’air avec suspicion. Le Troll, quant à lui, restait pantelant, l’air passablement ennuyé. Nausicaa l’estima à deux fois plus grand qu’elle, peut-être même plus. Ses longs bras pendaient avec apathie et ses griffes jaunâtres touchaient presque le sol. Ses traits aplatis n’exprimaient qu’une bêtise absolue. L’Elfe savait que le seul moyen pour elle de le tuer était de lui trancher la tête… Tâche qui se présentait assez ardue…

Nausicaa, plus silencieuse que son ombre, posa ses pieds dans l’herbe emplie de rosée du matin. Puis, furtive et invisible, elle s’approcha de ses ennemis qui semblaient parlementer.

« Nous sommes éclaireurs, non pas traqueurs ! » vociférait un des Ra’zac à l’adresse du plus petit de ses compagnons.

« C’est vrai ! » approuva un autre avec ferveur. « Notre rôle, ici, se tient à comprendre les points faibles de ces territoires, pourquoi nous as-tu mené au grand jour, qui plus est au sommet d’une montagne ? Pourquoi t’obstines-tu à… »

« Parce que… » coupa le plus petit d’un ton sifflant, tout en humant les effluves matinaux. « Ne sens-tu pas ce doux fumet, cette odeur d’être céleste… ? »

Nausicaa se figea un instant… Evidemment. Les pires ennemis des créatures de l’ombre étaient et demeureraient les êtres de pureté. Sérénity se trouvait donc en danger.

Mais un élément de leur conversation inquiéta d’autant plus la jeune Elfe. « Eclaireurs » ? « Notre rôle, ici, se tient à comprendre les points faibles de ces territoires » ? Les battements du cœur de Nausicaa s’emballèrent soudainement… Le territoire de l’Ombre était donc plus dangereux, plus organisé qu’on ne le pensait ? Qui plus est, il se destinait à conquérir le reste de Mystéria ?

Elle tenta néanmoins de se calmer. Peut-être se faisait-elle des idées… Ces Ra’zacs étaient certainement les éclaireurs de leur groupe qui avait décidé de d’installer dans ces montagnes… Quoiqu’il en soit, Nausicaa devait les y chasser.

Elle décida de s’attaquer en premier lieu au Troll qui semblait plus imposant que les cinq autres. Après ces années de chasse en compagnie des loups, après cette vie au jour le jour qu’elle entretenait au Nord, Nausicaa était devenue l’Elfe la plus véloce qui puisse jamais exister. D’ailleurs, elle s’estimait heureuse d’être dotée de cet atout car sa frêle constitution ne lui permettait pas de posséder une force extraordinaire. Alors, dans une rapidité fulgurante, elle bondit et, en une pirouette prodigieuse d’agilité, elle se trouva sur les épaules de l’immonde créature. Celle-ci poussa un hurlement formidable et s’agita en tout sens, générant l’affolement des Ra’zacs. Tandis que les êtres sifflants dégainaient de terribles lames et que le Troll tentait vainement de se débarrasser de l’Elfe, Sérénity apparut au milieu du combat.

Nausicaa qui s’accrochait tant bien que mal à la créature des ténèbres vit la belle Chimérienne se plonger à son tour dans la bataille. Alors que le Troll saisissait une jambe de l’Elfe et s’échinait dessus avec fureur, Sérénity s’écria :

« Partez, je vais me débrouiller ! ».

Lorsqu’elle entendit une telle chose, Nausicaa éclata d’un petit rire joyeux ce qui eut pour effet d’exaspérer considérablement le Troll qui grognait de plus belle. Allons bon, comment la Chimérienne pouvait-elle lui ordonner de pareilles insanités ? Il aurait été infâmant pour Nausicaa d’abandonner la jeune femme à cinq Ra’zacs et un Troll ! D’ailleurs, la lutte contre ce dernier commençait à l’agacer sérieusement. Alors, dans un éclair de lumière, l’Elfe du Nord enfonça son poignard dans la nuque du monstre qui poussa un glapissement d’agonie.

Lui trancher la tête… Nausicaa s’échinait, abattait son arme rutilante sans cesse, furieusement… La tâche était rude, l’Elfe se trouva bientôt recouverte du sang visqueux de la créature. Celle-ci, poussant des hurlements incompréhensibles, tirant violemment sur la jambe de la jeune femme, menaçait de l’écarteler vive. La sueur de Nausicaa se mêla vite au sang du Troll… Coup sur coup… Impavide… Inlassable… Et ses efforts ne furent pas vains.

La tête de l’être monstrueux tomba enfin dans la rosée pure de la prairie des nuages. Le corps lui-même du Troll s’effondra alors, entraînant l’Elfe avec lui. Dans un fracas épouvantable, la masse toucha le sol, écrasant Nausicaa de tout son poids.

Ce fut à cet instant qu’apparut entre les nuages un être bondissant et agile, dont les crocs d’ivoire étincelaient en cette aurore magnifique. Une ombre noire qui se glissa alors entre les Ra’zacs abasourdis pour parvenir, le temps d’un souffle, auprès du Troll décapité.

Keryan – car c’était lui – utilisa toute sa force pour libérer sa sœur du poids que le monstre avait abattu sur elle. Le loup noir était la robustesse qui manquait à Nausicaa. Elle était la souplesse et la finesse dont Keryan ne disposait pas. Complémentaires et unis.

Déjà, la jeune Elfe, à bout de souffle, couverte de sang coagulé, émergeait du corps pestilentiel du Troll. Elle lança un sourire qui ressemblait plus à une grimace à l’adresse de son frère. Celui-ci hocha la tête en signe d’assentiment puis les deux compagnons se placèrent dos à dos, prompts au combat. Les membres de Nausicaa étaient plutôt engourdis mais ce n'était pas la douleur qui la taraudait... Elle posa une main anxieuse sur son abdomen, comme pour vérifier quelque chose. Quelques instants passèrent, tandis que Keryan l'observait avec inquiétude.

« Alors ? » demanda-t-il, soudainement, en langage lupin. « Sont-ils saufs ? »

Nausicaa, les yeux clos, tentait de retrouver les battements de coeur des deux êtres que son abdomen protégeait. Le fait d'être enceinte ne la gênait absolument pas pour combattre : le corps des Elfes en gestation ne se transformait pas comme celui des Humains.

Soudainement, la future mère poussa un soupir de soulagement. Qu'elle avait eu peur...

« Oui. » murmura-t-elle, simplement.

Les battements du coeur de l'Elfe se calmèrent un peu tandis que le loup rassuré observait sans ciller leurs adversaires.

Les Ra’zacs fondirent sur eux mais, lorsqu’ils virent Sérénity, ils s’arrêtèrent immédiatement.

« C’est elle ! » siffla le plus petit d’entre eux d’un ton mauvais. « Je vous avais bien dit que je ressentais la présence d’un être céleste ! »

Et, à la grande stupéfaction de Nausicaa et Keryan, les cinq créatures s’élancèrent à grands cris sur la Chimérienne. Keryan poussa un grognement irrité et marmonna à l’Elfe qui se précipitait sur les Ra’zacs :

« Je croyais que ce lieu était un havre de paix et de sérénité ! Nous n’étions pas venus ici pour nous ressourcer ?! »

Sa sœur éclata à nouveau de rire. Décidément, elle avait vraiment le cœur à cela, aujourd’hui ! En effet, les deux « loups » étaient bien venus à la prairie des nuages afin de se remémorer leur ancienne vie au Nord, lorsqu’ils faisaient encore partis de la Meute… Une vie d’insouciance et de liberté…

« Si… » murmura-t-elle en langage loup, songeuse. « Mais on ne fait pas toujours ce que l’on souhaite dans la vie, n’est-ce pas ? »

Et, sans attendre de réponse, Nausicaa s’attaqua à un Ra’zac tandis que Keryan bondissait sur un des monstres.

Leurs adversaires étaient plus vifs, plus intelligents que le Troll mais certainement moins robustes. Alors que, quelques instants auparavant, le combat de Nausicaa et de la créature imposante était un David contre Goliath, la lutte semblait à présent plus équilibrée.

L’Elfe discernait dans les yeux de la Chimérienne une lueur étrange. Sérénity semblait être effrayée à l’idée de voir Nausicaa disparaître et la raison en était évidente. Si la future Reine mourrait, Godan plongerait dans un océan de tristesse absolue. Et pour couronner le tout… Pour couronner le tout, les deux enfants seraient perdus.

Nausicaa fut interrompue dans ses élucubrations par une attaque vive de son adversaire qu’elle esquiva facilement mais d’extrême justesse. L’Elfe, irritée, lança un puissant coup de pied à la créature qui s’effondra au sol, le visage à découvert. La vision qu’offrait sa face était terrible. Le premier élément qui s’imposa aux yeux de Nausicaa fut l’immense bec de la créature qui occupait une grande partie de sa figure. Le reste du crâne, lui, semblait n’être qu’une immonde carapace blanche. Deux petits yeux enfoncés contemplaient l’Elfe avec malveillance.

Il se releva alors et fondit sur la jeune femme stupéfaite. Dans un sifflement terrifiant, le Ra’zac abattit son immense épée sur Nausicaa qui exécuta une pirouette agile pour l’esquiver. L’arme érafla cependant quelque peu la jambe de l’Elfe. Celle-ci, malgré le sang qui commençait à jaillir, s’estima heureuse de s’en être sortie sans trop de mal.

Toutefois, furieuse d’avoir été blessée aussi stupidement, elle rassembla toute son énergie et se jeta sur l’être malfaisant, plus rapide que le son. Elle était si véloce que l’on ne la distinguait même plus. Invisible. Elle était invisible. Et le Ra’zac, malgré les grands moulinets qu’il exécutait de son épée, ne réussissait plus du tout à l’atteindre. Alors, sans qu’il n’ait rien vu venir, une lame se ficha dans son cou découvert et le sang perla à nouveau. Mais cette fois-ci, la créature s’effondra face contre terre, le regard figé de terreur pour l’éternité.

Keryan en avait également fini avec son adversaire qui gisait au sol, les entrailles à découvert.

Nausicaa, plus ruisselante du sang de ses ennemis que du sien, se tourna alors vers Sérénity et cria d’une voix forte :

« Je pense que c’est plutôt à toi de fuir ! C’est à toi qu’ils en veulent, pas à moi ! C’est toi qu’ils veulent assassiner ! ».

Elle se tut un instant, les sourcils froncés de réflexion. Puis elle poursuivit :

« Mais, après tout, c’est à toi d’en décider. Tu es libre. ».

Et, sans attendre de réponse, l’Elfe se rua agilement sur un autre Ra’zac, Keryan sur ses talons.

Bien sûr. Sérénity pouvait rester comme elle pouvait partir. Car une princesse éthérée était certaine de toujours voguer sur les Vents de la Liberté.

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 24 Mai 2009 - 23:59

...

Alors que le combat faisait rage, Sérénity bien qu'elle se battait avec férocité, n'avait pas l'esprit à cela. Elle pensait, elle se demandait si une existence aussi longue que la sienne était nécessaire.

C'est vrai, bien qu'elle soit princesse de l'Empire céleste, pour elle, elle restait toujours cette personne sans importance. Une personne qui ne servait à rien ...

Soudain son inattention, failli lui coûter la vie. Mais elle esquiva l'attaque, et envoya un éclair qui foudroya son adversaire. Il ne restait plus qu'un petit tas de cendre.

Soudain Nausicaa se tourna vers elle, et cria :

« Je pense que c’est plutôt à toi de fuir ! C’est à toi qu’ils en veulent, pas à moi ! C’est toi qu’ils veulent assassiner ! ».

Fuir ?
Assassiner ? Sérénity regarda Nausicaa avec une expression perplexe. La tuer ?! Mais pourquoi donc ? Puis elle vit que les créatures était en faites des monstres de l'Ombre.
Et Nausicaa continua :

« Mais, après tout, c’est à toi d’en décider. Tu es libre. »

Libre ... Ce mot résonna dans la tête de la jeune femme. Libre. Mais libre de quoi ?! Libre de faire ce qu'il lui semblait ? Libre de tout ?

Non

Rose était tout sauf libre, mais personne ne le voyait.
Elle était prisonnière de sa vie antérieur, prisonnière de ses sentiments cachés, prisonnière de ses secrets, prisonnière de son amour à sens unique, prisonnière de sa vie si longue
Prisonnière de sa liberté infini qui devenait peu à peu inaccessible ...

Sérénity regarda le sol, et une larme coula de sa joue.
Oui, elle voulait être libre. Heureuse de pouvoir trouver une personne qui saurait trouver son cœur meurtri par ses tourments infinis.

Soudain Sérénity fut projetée contre un arbre. La lame de son adversaire venait de lui transpercer de part en part l'épaule.
Le sang coula ...

Mais Sérénity ne réagit pas, malgré la douleur.
Elle se demandait si mourir n'était pas mieux.

Disparaître pour que plus personne souffre à cause de son égoïsme.

Mais soudain, Sérénity venait de ressentir comme une étincelle. Une chaleur douce et apaisant, qui la réconfortait. Elle cligna plusieurs fois des yeux.
Elle sentit comme une voix, une voix qui lui disait de vivre pour ce qu'elle était , de vivre pour veiller sur les personnes qui n'avait pas la chance de pouvoir se défendre comme elle, de vivre pour pouvoir contempler les paysages si infinis,
vivre pour elle ...
Cette voix raviva la flamme d'espoir trop longtemps éteinte du cœur de Rose.

Alors que le Raz'ac allait la tuer, une lame d'air se forma et transperça le corps de la créature qui tomba net sur le sol.

Rose se releva les yeux flamboyants, ils était devenus d'un bleu éclatant. De l'électricité dansait aux bout de ses doigts. Elle était enfin libérée de son fardeau, enfin ... Libre d'être une Renather ... Libre d'être une Déesse ... Libre d'être Elle.

Sérénity s'avança et dans un halo de lumière blanche.
Ses longs cheveux étaient devenus un mélange de châtain et de blond flottant dans le vent, une longue épée de foudre se créa dans sa main droite, ses yeux devenus bleu semblait lancer des éclairs, sa main gauche était entourée d'un halo de lumière, parcouru d'électricité.
Sa robe blanche se flottaient également dans le vent.

Elle était magnifique, elle était la Déesse du Temps.

Elle s'avança vers un Raza'c, qui était pétrifié. Elle s'élança vers lui, et d'un coup d'épée trancha cette dernière. Puis atterri derrière le corps qui s'écroula. Le sang souilla le sol de la prairie.

Rose regarda de ses yeux purs le corps sans vie ...
Soudain, elle constata quelque chose :
La tache de sang qui avait souillé sa robe neige, avait disparu la blessure aussi.
Elle eut un léger sourire, qui fondit quand elle regarda le dernier Raz'ac.

D'un seul regard, elle désintégra la créature.
Elle se tourna vers Nausicaa. Mais avec un sourire aux lèvres

« Fuir ?! Non j'ai assez fui, je vais prendre ma vie en main. Je ne suis pas une ... Déesse pour rien. »

Sa voix était claire et exprimait le bonheur.

Rose avait enfin trouvé sa Liberté.

La liberté d'être ce qu'elle est, et non de vouloir être ce que les autres veulent ...


Dernière édition par Rose Seioh le Lun 12 Oct 2009 - 0:38, édité 1 fois
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 21 Juin 2009 - 4:22



Nausicaa, malgré sa blessure, ne laissait paraître aucune faiblesse et bondissait de ci et de là, déstabilisant considérablement son adversaire. Quant à Keryan, il mordait, frappait, bondissait et tuait comme s’il s’agissait de l’unique but de sa vie. Les deux combattants du Nord ne semblaient faire qu’un face à leur proie. Complémentaires et unis. Leurs mouvements puissants et véloces pour l’un et agiles et gracieux pour l’autre constituaient une danse précise et mortelle… Chacun savait précisément ce que son compagnon allait effectuer mais l’ennemi ne s’attendait jamais à leurs offensives terribles. Toutes leurs actions étaient de véritables coups de théâtre, imprévisibles et frappantes.

Alors que Nausicaa accomplissait un bond incroyable au-dessus de la tête du Ra’zac, Keryan s’élançait violemment dans les jambes de la créature désorientée. L’être démoniaque fut renversé par la force incroyable du loup noir et l’Elfe aux cheveux d’ébène lui tomba immédiatement sur le corps, enfonçant profondément son poignard d’argent dans sa chaire. Il n’eut pas le temps d’émettre le moindre son d’agonie, déjà son dernier soupir avait surpris ses lèvres monstrueuses. Il mourut.

Nausicaa se redressa alors, sans afficher le moindre signe de fierté. Pour dire les choses telles qu’elles étaient, elle n’avait jamais éprouvé la moindre satisfaction à la mort de ses ennemis. Elle n’avait certes aucun scrupule à anéantir les créatures de l’Ombre, mais de là à se réjouir du meurtre qu’elle commettait, il y avait un pas.

Keryan émergea à son tour du combat, la mine triomphante. Ses sentiments divergeaient fortement de ceux de sa sœur mais ce n’était pas pour cela qu’il était mauvais. Lorsqu’il détruisait le mal, il était sûr de faire le bien, ce qui l’emplissait de joie.

C’était alors deux façons de penser différentes, mais deux créatures unies et prêtes à tendre vers le même but et le même idéal… La perfection, l’harmonie et l’équilibre. La beauté, la paix et la sérénité. La liberté.

Pourtant, un bruit de chute brisa soudainement ce rêve ténu qui régissait sur les deux compagnons lupins. Nausicaa se tourna brusquement vers Sérénity, la magnifique Chimérienne qui combattait vaillamment les Ra’zacs. Horrifiée, elle l’aperçut, effondrée contre un arbre, l’épaule transpercée de part et d’autre par une lame démoniaque. Un sang vermeil tachait ses vêtements séraphiques tandis que ses traits restaient impassibles… Peut-être même désespérés… La jeune Elfe du Nord ne put en supporter davantage et s’élança vers la Chimérienne et son ennemi, suivi de Keryan dont les yeux brillaient de sauvagerie.

Mais, avant même que le frère et la sœur n’aient atteint le Ra’zac fautif, une lumière intense inonda le corps de Sérénity, ce qui les stoppa net dans leur élan. Qu’était-ce encore que cette nouvelle fantasmagorie ? Décidément, cette jeune femme céleste cachait bien des secrets… Mais cet éblouissement de pureté n’empêcha pas la créature de l’Ombre de lever son épée acérée afin de la ficher dans le corps de la Chimérienne. Nausicaa s’apprêta à bondir à l’assaut et fondit sur le Ra’zac. Mais elle n’eut même pas le loisir de penser à enfoncer son poignard dans la gorge de la créature. En effet, alors qu’elle s’élançait, Sérénity sembla soudain s’éveiller. Alors, dans un courant d’air acéré, l’être des ténèbres fut transpercé par une force inconnue de Nausicaa et s’effondra tandis qu’elle-même était propulsée au loin.

Plus surprise que jamais, elle reprit rapidement ses esprits et se releva d’un bond, échangeant un regard perplexe avec Keryan. Il émanait de Sérénity quelque chose de neuf, quelque chose de majestueux et d’imparable… Si autrefois elle avait été splendeur et tristesse, elle paraissait à présent resplendir de bonheur et de perfection. Nausicaa la scruta sans cacher sa stupeur. Les traits de la Chimérienne s’étaient soudainement métamorphosés, elle paraissait… Autre. Tout avait été si brusque et si intempestif que les deux loups du Nord ne parvenaient pas à en croire leurs yeux. Ce n’était plus de l’admiration qui étreignait Nausicaa mais un profond sentiment d’éblouissement et d’étonnement.

Sérénity était la magie, la grâce, la force, la majesté et la sagesse. Elle personnifiait soudain tous ces éléments alors qu’elle avançait vers un Ra’zac ébahi, baignant dans une lumière pure et divine. D’un coup sec, elle le décapita. Nausicaa, tout en étant une combattante expérimentée, réprima un haut-le-cœur. Tout semblait alors si…démesuré…

Elle n’était rien, absolument rien… Que faisait-elle encore dans cette histoire saugrenue ? Quelle était son utilité ? Pourquoi était-elle ici en ce moment ? Tout cela n’avait pas de sens ! Elle n’était qu’une Elfe élevée par les loups du Nord et voilà qu’elle se trouvait confrontée à des rois, à des dieux, à des créatures célestes… Qu’avait-elle accompli pour mériter un tel honneur ?!

Figée de stupéfaction, Nausicaa observa Sérénity qui s’attaquait aisément au dernier Ra’zac. Elle songeait au combat qu’elle avait mené en compagnie de Keryan. Il était certes impressionnant et relevait d’années entières d’entraînement et de contraintes… Par contraste, la Chimérienne – non, qu’allait-elle penser ?! Cet ange, cette déesse ! – accomplissait tout cela avec un naturel désarmant. Nausicaa se connaissait pas l’envie. Sa bonté et sa compassion constituaient d’ailleurs tout son caractère. Elle en était juste…sidérée.

Enfin, Sérénity s’avança d’un pas compassé vers elle. Légère, magnifique et souriante. Et ce fut alors que le bonheur franchit enfin le seuil de ses lèvres…

« Fuir ?! Non j'ai assez fui, je vais prendre ma vie en main. Je ne suis pas une... Déesse pour rien. »

La jeune Elfe écarquilla des yeux à l’énonciation du mot « déesse ». C’était donc cela… Cette grâce inimaginable, cette mine indéchiffrable et cet aura si pur… Même un ange n’en possédait pas de pareil. Mais Nausicaa n’en resta pas longtemps penaude. Elle plongea son regard d’azur dans les étranges yeux bleus de Sérénity. Heureuse… Cette…déesse…était enfin…heureuse. Un sourire compatissant s’esquissa sur les lèvres rosées de l’Elfe du Nord qui fut soudain particulièrement ravie de l’air satisfait de son interlocutrice. C’était bien le propre de Nausicaa. Elle dévouait sa vie aux autres. S’ils n’étaient pas heureux, elle ne l’était pas non plus. Le but de son existence était constitué du ravissement d’autrui.

Alors d’une voix douce, elle murmura en osant à peine poser sa main sur l’épaule de la déesse :

« Parfait. Absolument parfait. »

Puis elle baissa la tête vers Keryan qui secouait le museau de dénégation. Le loup noir pensait à juste titre que sa sœur s’oubliait trop souvent. Le bonheur des autres, certes. Mais avait-elle pensé au sien ?! Elle réagissait ici comme si la joie de Sérénity était la sienne… S’oubliait, encore ! Rien ne pouvait exaspérer autant son frère. Mais, comme pour attirer l’attention de Nausicaa sur des faits plus matériels, Keryan grogna tout en donnant quelques coups de tête affectueux dans la jambe de sa compagne :

« Je doute que cette troupe ignoble soit la seule qui traîne dans les parages. Te souviens-tu de ce qu’avait annoncé un de ces Ra’zacs ? Il s’agissait d’éclaireurs ! Si le reste de leur groupe s’aperçoit de leur disparition, nous sommes plutôt mal partis… »

Nausicaa s’arracha à la contemplation de Sérénity et réfléchit aux paroles sensées de son frère tout en fronçant les sourcils. En quelques instants, elle élabora un plan simpliste. Sa priorité essentielle était la protection de son peuple. Il fallait exterminer le reste de ce groupe de créatures abominables. Or, comment s’y prendre ? Un sourire naquit sur ses lèvres… Elle avait bien son idée sur la question. D’une voix enjouée, elle accosta Sérénity :

« Je comprendrais fort bien que vous trouviez ceci dégradant mais si vous souhaitez me suivre, il faudra m’imiter… »

Puis, d’un pas assuré, elle se dirigea vers un cadavre de Ra’zac et le contempla d’un air songeur. Puis, sans plus tergiverser, elle dévêtit le monstre de sa lourde armure qui, d’ailleurs, empestait la moisissure. Elle l’enfila non sans difficulté puisque la cuirasse était bien trop lourde pour elle. Puis elle revêtit la cape pestilentielle de la créature et se tourna vers son frère.

« De quoi ai-je l’air ? » demanda-t-elle d’un ton perplexe.

Le loup émit une sorte de gloussement et Nausicaa dut soulever à demi son capuchon pour pouvoir l’apercevoir se tortiller de rire.

« D’un Ra’zac sous alimenté… » s’étrangla le loup en fixant sa sœur, la larme à l’œil.

Elle haussa les épaules et pensa qu’il valait mieux ne pas courir de risque, quitte à être ridicule. Alors, rabaissant son capuchon, elle se concentra intensément. Son existence parmi les loups lui avait permis d’acquérir une faculté notable… Elle était véloce, agile… Mais, toute sa vie durant, elle avait dû consacrer un temps impressionnant à la chasse. Elle était devenue une traqueuse… Personne n’échappait à Nausicaa Evaëlle. Pour retrouver ses ennemis, elle traverserait des mers entières, s’il le fallait. Cela ne lui posait aucun problème. Elle vivait, non pas en communion, mais en union avec la nature. Elle était l’air, l’eau, le feu et la terre. L’ombre et la lumière. La vie et la mort. Et tant de choses encore. Elle fusionnait avec tout ce qu’elle ressentait et jamais personne ne pouvait échapper à son attention.

Les yeux alertes, le corps immobile, elle observa les alentours avec obstination. Le calme avait repris possession de la prairie. Seuls les chants mélodieux des oiseaux résonnaient encore. Mais la tranquillité annonçait bien souvent le tumulte… Elle s’avança alors au hasard, les yeux rivés vers le sol, les pieds glissant délicatement dans l’herbe humide. Du sang immonde souillait la terre de jade… De ci et de là, quelques empreintes… Nausicaa, suivie de Keryan, commença à suivre les quelques brindilles brisées et les herbes inclinées qui annonçaient le passage récent des créatures de l’Ombre. Son œil attentif d’Elfe repérait ici et là quelques indices et elle pistait, les sens aux affuts. Le temps n’avait plus aucune prise sur elle. Elle traquerait des heures durant sans éprouver la moindre fatigue.

Elle se mit à courir. A courir dans les herbes folles, suivant un chemin qu’elle seule voyait. Keryan lui-même n’était pas aussi rapide. A courir sans même s’en rendre compte, oubliant le poids de son déguisement cuirassé.

Le troll n’avait pas été des plus légers et parfois, ses pattes énormes avaient entaillé profondément la terre. Nausicaa finissait par bondir d’empreinte en empreinte, légère comme un oiseau. Elle était de plus en plus difficile à suivre, comme emportée dans des idéaux de chasseresse. Parfois même, elle s’envolait, planait au-dessus de son « chemin », l’air songeur. Puis elle redescendait et courait de plus belle, infatigable.

Keryan s’épuisait mais ne disait rien. Il était habitué aux soudains élans de sa sœur et ne s’en plaignait jamais. Cela faisait déjà quelques heures qu’il la poursuivait et qu’elle traquait mais rien n’avait plus d’importance. Désormais, le seul élément qui avait de la valeur était la chasse…

Nausicaa n’utilisait pas seulement ses yeux, bien qu’un Elfe pût très bien se passer de ses autres sens. Ses oreilles effilées étaient à l’affut du moindre bruit suspect, son nez, de la moindre odeur étrange… Et elle ne tarda pas à être satisfaite.

Au loin, alors qu’elle dévalait le flanc de la montagne et que le soleil déclinait déjà, elle percevait quelques voix et une odeur de nourriture… Les compagnons des Ra’zacs avait certainement érigé un campement sur ces rochers escarpés, ce qui constituait évidemment une très bonne cachette… « Pas assez correcte… » songea Nausicaa avec satisfaction.

Elle se laissa guider par les voix, le nez en l’air, franchissant bosquets et pics rocheux… Elle semblait connaître la montagne par cœur sans y avoir mis le pied une seule fois. Le commun des mortels voyait en elle une folle… Keryan la considérait comme un prodige. C’était bel et bien l’Esprit du Guerrier, l’Âme du Loup, qui habitait sa sœur et cela, l’ombre noire en était extrêmement fière.

Finalement, chacun put observer au loin quelques silhouettes sifflantes qui circulaient entre des tentes et autour d’un feu ou cuisait de la viande. Keryan se pourlécha les babines mais sa sœur eut un air de désapprobation. Cachés derrière un buisson, les compagnons observaient la scène.

L’Elfe regarda le ciel un instant. La traque avait duré une journée entière. Déjà, les étoiles s’allumaient une à une dans le ciel assombri… Etrange à quel point le temps passe vite… Nausicaa se reprit rapidement et s’allongea contre un rocher, la mine songeuse.

Il leur fallait prendre des forces avant d’attaquer. Le sommeil constituait un très bon moyen d’effacer leurs faiblesses physiques. Par ailleurs, sur les coups de minuit, l’Esprit du Guerrier l’éveillerait et ce serait alors le moment… Qui pourrait bien résister face à un dieu lupin en furie ?

Keryan vint se blottir près de sa sœur et les deux compagnons contemplèrent longtemps les étoiles avant de s’endormir, ombres dans la nuit.

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Sérénity
Sérénity, Impératrice Eolienne
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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 23 Aoû 2009 - 21:02

Rose sentait son essence, sou aura resplendirent, elle retrouvait les sensations qu'elle avait perdu dans le moment de sa mort sur la terre. Ses yeux flamboyants, si purs, si profonds, rien ne pouvait sembler pouvoir la griser, lui enlever cette joie de vivre, cette joie d'être ce qu'elle était. Puis Sérénity reprit peu à peu contenance, et calma sa nature de combattante, pour porter son attention sur Nausicaa et le loup noir. La Reine de l'Est, se dirigea vers une des dépouilles de Ra'zac, et commença à revêtir les habits du monstre de l'ombre. La question de Nausicaa déclencha une crise de fous rires chez le loup. Sérénity sourit, puis murmura :


« Je suis d'accord avec lui ... »


La Reine de l'Est partit soudain ... Comme une flèche. Agile et rapide, malgré le poids de l'armure du Ra'zac, elle sautait par endroit, volait sur les vents pour redescendre sur le sol de la prairie avant de continuer sa course sur la terre ferme. Elle était soudain différent, elle semblait prise par un tourbillon, que rien ne pouvait arrêter, elle avançait imperturbable ... Sérénity la vit peu à peu disparaître dans les nuages de la montagne. Sérénity leva la tête, vers le ciel. Elle ferma les yeux ... et sentait une étrange sensation, quelque chose de trop longtemps oublié, de trop longtemps enfouie. Cette chose était quelque chose que les Renathers avaient perdus en renaissant sur la terre, cette chose appelé «Himashi'nasaki» dans le langage céleste, mais appelé Espoir sur Mystéria. Cette flamme éclairait son coeur, et brûlait tel un soleil ardent dont la douce lumière du matin vient vous réveiller. Elle sentait soudain son ami, son confident, le vent maître des tempêtes, la foudre, son allié, son égo aussi rapide qu'elle. Soudain elle remarqua qu'elle ne sentait plus la présence de Nausicaa. Sa robe aussi blanche que la neige, se transforma en une armure, une épée vint joindre sa taille. Puis elle s'élança dans le silence du crépuscule. Portée par les quatre vents primordiaux, elle volait dans les cieux peu à peu recouvert par les étoiles, ces pierres qui scintillaient la nuit et inciter à la rêverie. Marchant dans les airs, elle dansait avec le vent, sautant les arbres, les buissons. Marchant d'un pas léger qu'il ne laissait aucune empreinte sur le sol quand elle courait sur la terre de jade. Entre terre et ciel, rien ne semblait pouvoir différencier son environnement, si elle marchait ou volait, on ne voyait plus que sa silhouette et ses ailes blanches qui brillaient à la lumière de l'astre lunaire qui venait d'apparaître dans le ciel. Chassant les nuages, elle dévoilait le ciel, elle dévoilait la beauté du royaume des anges, personne ne pouvait être de taille ... personne ne pouvait rester impassible devant cet être séraphique qui se confondait avec les éléments ...


Elle finit sa course par de là les montagnes qui entouraient la prairie, et se posa sur un rocher de granite. Ses ailes frémissantes disparurent dans un éclat de plume qui s'envolèrent avec le vent. La jeune Renather s'allongea sur la pierre froide, qui devenait chaude au contacte si doux de la peau de Sérénity. Elle regardait les étoiles, se laissant aller vers le sommeil. Mais l'esprit de la Déesse du Temps sommeillait en elle, se reposait avant d'attaquer, se reposait avant de s'envoler vers sa destiné. Soudain malgré les flammes d'un camps peu abrité au loin, et la présence d'êtres infâmes, un chant se fit entendre ... Le chant des cieux, l'Archangel's Song, ce chant qui a la capacité de régénérer les essences vitales des personnes fatigués. Les Ra'zacs entendaient cette mélodie si pure qu'ils avaient du mal à l'écouter.


Minuit ... Il était minuit ... Le chant s'arrêtait doucement, mais une flamme blanche rivalisant avec la clarté du plus beau des diamants brillaient sur une pente des montagnes qui entouraient la prairie. Un regard bleu saphir observait le camps, prêt à bondir, se détachant de l'ombre de l'astre pour briller comme un soleil blanc ...
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 30 Aoû 2009 - 2:57



Spoiler:

Nausicaa avait dormi jusqu’à onze heures du soir, blottie contre Keryan qui lui-même se pelotonnait contre elle. Dissimulé derrière un amas de rocher, ils semblaient plus unis encore. Le museau affectueux du loup était plongé dans la poitrine de la jeune fille dont la tête reposait dans la fourrure de son frère. Les doigts enfouis dans la pelisse ténébreuse de l’être canin, l’Elfe souriait dans son paisible sommeil. Elle semblait tout à fait inoffensive, douce mais insignifiante. Le loup athlétique étendu auprès d’elle, incarnation de la puissance, paraissait la protéger des songes maléfiques et des créatures malveillantes qui rôdaient cette nuit-là. Pourtant, malgré les apparences, Nausicaa n’aurait jamais laissé son frère se sacrifier pour elle, ni quiconque d’ailleurs. Cela l’aurait rendue folle.

Vers onze heures, donc, la jeune Elfe s’éveilla. Lorsqu’elle ouvrit ses yeux ensommeillés, elle vit en premier lieu le ciel et ses méandres étoilés qui l’enveloppaient affectueusement. Son regard brilla d’un bonheur certain. Elle ne bougea pas d’un pouce afin de ne pas réveiller Keryan, et d’ailleurs, elle adorait le contact de son frère contre elle. Blottie contre le loup noir, elle plongea son regard céruléen dans le merveilleux firmament. Elle avait l’impression d’être enlacée par la nuit, que les étoiles étincelantes la regardaient comme une mère observe son enfant… La proximité qu’elle s’imaginait avec ce monde fantastique la transportait. L’extase emplissait son esprit. Et le souffle lent et régulier de son frère contre sa poitrine l’étreignait d’un amour sans mesure.

Les sens alertes, elle observait à en perdre la raison et respirait profondément les effluves de la montagne… L’odeur de moisissure que libérait l’armure et la cape qu’elle avait empruntées au Ra’zac faisait frémir son nez mais elle parvenait à l’abstraire progressivement. Le vent caressait son visage et ses cheveux, l’enveloppait dans un cocon tiède et chaleureux… Tout était si parfait, il ne manquait plus que la présence de celui qu’elle aimait… Godan. S’il avait été là, lui et son sourire doux, ses yeux d’un vert étincelant et ses cheveux d’un or si précieux… S’il avait été là, imaginait Nausicaa, il l’aurait bercé dans ses bras, elle l’aurait enserré de toutes ses maigres forces et ils auraient parlé tout au long de la nuit… Malheureusement, le Roi de ses rêves était resté au Palais Invisible. Une ombre de chagrin passa sur le visage de l’Elfe qui se rapprocha un peu plus de son frère pour ne pas sombrer dans la mélancolie.

Ce fut alors qu’elle l’entendit… Quoi ? Elle aurait été incapable de le dire ou même de le savoir, mais elle l’entendit. L’une des plus belles mélodies qu’elle ait eu l’occasion d’écouter… Se mêlant au doux son du vent dans les feuillages, une mélopée envoûtante résonnait sur tous les rocs de la montagne. Limpide comme l’eau d’une source, ce doux chant semblait enivrer la nature entière. Le souffle du ciel, le frémissement de la frondaison et même les crépitements du feu des Ra’zacs… Tout l’environnement montagneux et céleste semblait accompagner cette mélodie éthérée… Laquelle transperçait de part en part l’être entier de Nausicaa. La jeune fille, blottie contre son frère qui dormait toujours du sommeil du juste, en frissonna d’obnubilation. Sa chaire frémissante semblait caressée par une main divine qui la délestait de tous ses maux. Ses engourdissements, ses élongations, ses crampes ainsi que toutes ses douleurs musculaires s’évanouissaient doucement. Son cœur battait plus vite que coutumièrement, agité par un sentiment de crainte mêlé à une curiosité effrénée. Sa respiration se faisait saccadée, ses yeux s’ouvraient grand de stupeur… Tant de perfection l’effrayait, elle, petite Elfe louve du Nord. Elle se sentait plus minuscule que jamais, plus insignifiante que la moindre des fourmis… Toute son âme était percée au grand jour… Il lui fallut un certain temps pour s’habituer à tant de pureté et s’acclimater à l’ouverture qui avait été créée en son esprit.

Finalement, la jeune Elfe se détendit, consciente qu’un phénomène pareil ne pouvait pas lui faire le moindre mal. Elle se replongea alors dans sa contemplation étoilée. A présent, le chant séraphique l’enivrait plus qu’il ne l’effrayait. Elle respirait plus librement, cœur contre cœur avec Keryan. Rêvant de mille chimères, elle imaginait mille et un visages et paysages dans les méandres du ciel. L’esprit désormais on ne peut plus clair, elle finit par poser ses yeux sur la plus grande parure de la nuit. La lune était gibbeuse et étincelait mille feux. La fille louve ne s’en lassait pas. Tout en souriant étrangement, elle se mit à fredonner, sans même s’en apercevoir, le même air que celui des anges.

Et une heure entière se déroula paisiblement tandis qu’elle chantonnait à mi-voix pour la lune et les étoiles. Elle était si bien, là, pelotonnée contre son frère dans une ultime preuve d’amour. Mais Keryan s’éveilla alors que minuit sonnait au bas de la montagne, dans les petits villages aux alentours. Le sourire de Nausicaa s’agrandit lorsqu’elle distingua une aurore boréale aux mille couleurs ondoyer dans les cieux, se dirigeant droit vers elle. Son frère s’était dressé sur ses pattes, la mine fière et heureuse. Il se sentait au meilleur de sa forme, empli d’enthousiasme face à l’action qu’il allait accomplir cette nuit-là. Débarrasser Mystéria de ces monstres sans foi ni loi qui n’avaient aucun autre désir que celui de la vengeance et de la domination ! Voilà un objectif qui lui semblait chérissable ! Il avait hâte de se mettre à l’œuvre ! Ses yeux mordorés brillaient d’impatience et de fougue et lorsqu’il vit arriver l’aurore boréale de minuit, il émit un jappement de bienvenue.

Nausicaa, quant à elle, s’était levée rapidement, lançant un regard affectueux à Keryan. D’un bond leste et léger, elle se trouva sur l’amas de rochers qui la dissimulait tout à l’heure. Elle semblait plus frêle qu’un petit oiseau alors qu’elle étendait ses bras blancs, libérant sa poitrine frémissante. Le regard pétillant, le sourire aux lèvres, elle attendit l’aurore boréale qui fondait vers elle comme une nuée d’étoiles. Fredonnant une dernière fois le chant des anges, Nausicaa se délectait de ce spectacle magique. Alors l’étrange phénomène aux éclats incomparables s’élança comme un courant d’air en son torse recouvert de l’immonde armure du Ra’zac. Elle prit une profonde inspiration tandis que l’Esprit du Guerrier imprégnait son corps. Fermant les yeux, elle le sentit s’installer avec douceur dans son enveloppe charnelle.

Alors, sans qu’elle n’en ressentît la moindre douleur, son corps muta. Ses bras marmoréens et ses doigts fins devinrent de longues pattes recouvertes d’une fourrure blanche immaculée, son visage fuselé un museau et une gueule qui s’ouvrait sur un sourire éburnéen… L’armure tomba et ses vêtements se déchirèrent lorsque son torse s’agrandit et se muscla. En quelques secondes, ce n’était plus une frêle petite jeune fille qui se tenait sur ce promontoire mais un Loup colossal.

Le museau levé vers la lune, droit et tendu comme la corde d’un arc, libre et dressé à la rencontre des étoiles. Son être entier, prodigieux et stupéfiant, vibrait d’idéaux de liberté, de droiture et de sagesse… Athlétique et respirant la bonté et la puissance, il ouvrit alors ses yeux. Dans la nuit resplendirent alors deux pierres précieuses. Deux aurores boréales tournoyant dans des iris canins…

L’Esprit des Glaces, protecteur des loups et personnification de la Liberté.

Spoiler:

Keryan, quelques pas derrière hurla à la lune pour saluer l’arrivée de son idole et dieu. L’Esprit du Guerrier joignit son chant à celui du loup noir et ce fut deux cris unis qui annoncèrent le début d’une bataille mémorable. Nausicaa, dont l’âme avait fusionné à celle du plus puissant loup de Mystéria, s’exclama en son for intérieur :

« Que la lumière de la lune et des étoiles baigne à jamais ton cœur et mène ta route à un sanctuaire de paix et de bonheur. Bienvenue en cette nuit, mon ami. »

Le grand Loup blanc cessa d’appeler le firmament et s’ébroua en lançant un regard pétillant de sagesse aux alentours. Sa voix grave, douce et chaleureuse résonna alors en l’esprit de la jeune Elfe :

« Je te remercie, petite sœur. Que la nuit t’étreigne pour toujours de ses bras chaleureux et que les vents de la liberté te portent jusqu’à la fin des temps. »

« Je ferai de mon mieux pour y pourvoir, merci, Chevaucheur des Brumes… » murmura Nausicaa, mentalement.

Puis l’Ombre de Lumière gratifia Keryan d’un regard fraternel, ce que le loup noir rendit avec enthousiasme. Alors, à présent que les salutations étaient faites, la créature éthérée jeta son regard étrange dans la vallée où campaient les Ra’zacs. Son regard plus perçant encore que celui des Elfes balaya le bivouac et dénombra une centaine de créatures de l’ombre, tout au plus. Alertés par les cris des loups, ils avaient sorti leurs armes, ce que l’Esprit estima plus juste. Selon lui, leurs ennemis étaient parfaitement parés à une quelconque attaque. Ses yeux de magie se durcirent alors et il déclara à voix haute tandis que les êtres sifflants s’agitaient en tout sens :

« Mes amis, ce combat ne risque pas d’être des plus simples. Et je ne pèse pas sur les mots. Les Ra’zacs sont des créatures belliqueuses et nées uniquement pour la guerre. S’ils ont une conscience, elle est moindre. J’ai vu quel avait été votre lutte là-haut, dans la Prairie des Nuages. Vos ennemis avaient alors été de piètres combattants, et c’est bien normal. »

« De piètres combattants ! » s’exclama Nausicaa par le moyen de la pensée. « Mais pourtant, je t’assure que nous ne partions pas gagnants ! Pour ma part, je leur ai attribué une puissance au combat louable ! »

Le grand Loup blanc eut un sourire énigmatique et répondit :

« Certes, comme tu le dis si bien, Nausicaa, les Ra’zacs sont des guerriers hors pairs. Mais sache que là-haut, au sommet de la montagne, ils étaient exposés à la lumière du grand jour, si pure qu’ils en étaient affaiblis. Maintenant que le soleil est mort à l’horizon, ils seront plus forts. Car, bien sûr, je représente la nuit, mais seulement son côté bénéfique. Ces créatures-là sont les Ténèbres. Les Ténèbres et le Chaos. A présent, cette montagne se verra affronter les deux forces de la nuit. L’Ombre de Lumière qui chevauchera aux côtés de la lune et des étoiles et les Ténèbres dures et sombres qui n’acceptent aucun allié. Nausicaa, j’aurai besoin de toute ta force et de tout ton courage. Keryan, fais bien attention à toi, mon ami, il me serait pénible de te voir y laisser la vie. »

Keryan, le port fier et le regard brillant, approuva d’un grave signe de tête. Alors, d’un jappement bref et concis, il consulta le Vagabond des Glaces :

« Avons-nous une manœuvre à suivre ou penses-tu qu’il est préférable de ne pas réfléchir et de foncer dans le tas ? »

Nausicaa et l’Esprit du Guerrier rirent à l’unisson de la question du loup noir qui semblait être adepte de la seconde proposition. Puis la grande créature blanche eut un mouvement amusé des oreilles et s’exclama :

« Keryan, mon ami, il n’est sans doute pas recommandé de « foncer dans le tas », en particulier lorsque ce tas se révèle être une armée de Ra’zacs. »

Le canin au pelage sombre émit un petit marmonnement incompréhensible et mécontent. Pendant ce temps, Nausicaa réfléchissait profondément. Alors, empruntant la voix du Loup à la fourrure immaculée, elle murmura :

« Mon frère, pour ma part, je pense que notre corps devrait ouvrir la marche, tandis que toi tu nous suivrais, couvrant nos arrières. Ce serait à la fois plus prudent pour toi et pour nous. »

Le Chevaucheur des Brumes eut un jappement de contentement et remarqua :

« Excellente idée ! »

Keryan, lui, ouvrait de grands yeux de stupeur. Il resta un moment muet, retournant le problème dans tous les sens. Comment pourrait-il avoir la lâcheté de demeurer en arrière ? Mais au fond des yeux aux mille éclats du Loup blanc, il devina l’inquiétude de sa sœur et eut le soudain sentiment qu’il serait plus un poids qu’autre chose dans cette bataille… Alors, il baissa la tête et soupira avec tristesse.

« Bien… » approuva-t-il, à regrets.



Dernière édition par Nausicaa le Dim 30 Aoû 2009 - 3:58, édité 1 fois
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Nausicaa Evaëlle

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeDim 30 Aoû 2009 - 3:00



L’Esprit eut un mouvement appréciateur de la tête. D’une voix basse et pondérée, il ajouta en balayant du regard le bivouac des Ra’zacs :

« Comme vous pouvez le constater, nos ennemis ont été alertés par nos cris, ce qui est une très bonne nouvelle. Non seulement ils sont prêts à se battre, ce qui est plus équitable, mais, qui plus est, ils se dirigent tous en notre direction, c'est-à-dire l’Ouest. Nous les prendrons donc de revers, en partant de l’Est. Ainsi, notre assaut sera silencieux, net et concis : en effet, nous rencontrerons peu de Ra’zacs au départ, ce qui réduira les risques d’alerte. Qu’en pensez-vous ? »

Nausicaa eut une lancée de véhémence et sentit en son cœur naître la flamme de la frénésie du combat. Alors, d’une voix éclatante, elle s’exclama :

« Tu es un stratège fantastique, voilà ce que j’en pense ! Et, à présent, il est temps ! »

Le Loup dont le pelage brillait à la lumière de la lune s’ébroua majestueusement. D’un bond puissant, véloce et léger, il descendit du rocher, suivi de Keryan. Alors, feu de neige dans la montagne, il s’élança dans les amas d’arbres qui encerclaient le campement des Ra’zacs. Sa vitesse était telle qu’il en devenait invisible aux yeux du monde. C’était un esprit immuable, insaisissable et imperceptible… Il était Libre. Libre comme l’air, libre de franchir chacune des limites de ce monde, libre de ses actes et de ses pensées, libre de ne suivre aucune règle autre que les siennes ! Personne ne le voyait, personne ne pouvait le menacer de son autorité… Il courait, les sens vifs et éveillés. Il avait beau être prodigieusement célère, rien n’échappait à son attention. Ses yeux distinguaient le moindre détail dans les ténèbres des petits bois, ses pattes bondissaient sans jamais trébucher… Ses oreilles et son flair à l’affût, il détectait le plus petit des mouvements, que ce soit dans le ciel étoilé ou bien dans la sylve fourmillante… Pourtant il ne dérangeait ni le rapace nocturne qui chassait entre les ramures, ni la souris qui se faufilait sous les racines pour fuir ses prédateurs… Il était l’Ombre dans la nuit. Un fantôme indécelable, l’Esprit libre.

Il fleurait l’humus qu’il foulait mais également le feu que les Ra’zacs avait allumé au loin, leur équipement moisi et écœurant… Il se sentait… Vivant. Il se sentait tout. Il se sentait terre, oiseau, feu, vent, feuille, souris, arbre… Il ne faisait qu’un avec son environnement, il bondissait ça et là en union avec le sol et l’air.

Keryan le suivait avec peine mais ne haletait pas. Il n’avait jamais été aussi bien de sa vie ! Aucune douleur ne parcourait ses muscles tandis qu’il les tendait au maximum, aucun afflux de sang dans ses oreilles, tout allait pour le mieux !

Ainsi, les deux loups traversaient les petits bois sans discontinuer. Finalement, en très peu de temps, ils avaient contourné le camp des Ra’zacs et se trouvaient à l’entrée Est. Ils pénétrèrent le bivouac à pas de velours, passant près des tentes comme des spectres et évitant à tout prix que leurs ombres ne se profilent sur le sol par la lumière du feu. Ils avançaient, le regard grave et la mine attentive et impénétrable.

Silencieux et furtifs, ils ne sentirent d’abord aucune présence de Ra’zac à proximité… Soudain, cependant, le grand Loup blanc s’arrêta… Ses yeux d’aurores boréales brillèrent d’intrigue et il se glissa discrètement derrière une tente. Là, il ferma les yeux et inspira profondément… Analysant les effluves qui parvenaient à sa truffe, il évalua le nombre d’ennemis à trois. Bien armés, sentinelles sur leurs gardes… Ses oreilles attentives identifièrent leur position exacte… Il ouvrit les yeux, lança un regard approbateur à Keryan qui attendait les directives et s’élança. Le loup noir le suivit. Ils furent plus silencieux que des ombres. Les créatures ténébreuses eurent à peine le temps de distinguer une gueule éburnéenne fondre sur elles… Elles n’étaient déjà plus.

Le museau déjà recouvert de sang immonde, les deux compagnons poursuivirent leur marche macabre. Véloces et invisibles, puissants et impitoyables, ils perçaient le campement ennemi, éliminant chacun des Ra’zacs sentinelles avec la précision et le sang-froid de guerriers expérimentés. Le regard de Keryan était illuminé de frénésie… Chaque monstre qu’il tuait là était une créature de moins qui en avait après son peuple ! Quant au Chevaucheur des Vents, il semblait plus placide qu’une tombe. Pourtant, ce travail répugnait profondément la partie de Nausicaa et plongeait l’Esprit dans une morosité extrême. Tuer, éliminer, anéantir… Ils en avaient le cœur lourd… Mais ils œuvraient pour une bonne cause, pour la sauvegarde du peuple lupin, pour la sauvegarde de Mystéria tout entier, peut-être !

Plus ils avançaient dans le camp, plus ils rencontraient d’ennemis. Mais ils ne souffraient d’aucune blessure, bénéficiant de l’effet de surprise. Enfin, au bout de peu de minutes, tapis dans l’ombre, ils arrivèrent devant l’attroupement de Ra’zacs qui sifflaient à qui mieux mieux en recherchant vainement les créatures qui avaient hurlé à la lune quelques temps plus tôt. Les deux loups, comprimés comme des ressorts contre le sol, échangèrent un regard à la fois complice et solennel. Ils avaient alors éliminé une quinzaine de Ra’zacs, à la fois discrets et efficaces. Désormais, il était temps de faire face à l’ennemi dans l’équité et de commencer un combat à la loyale.

Un éclair blanc. Le Chevaucheur des Brumes, le Maître des Glaces, le Protecteur des Loups et l’Incarnation de la Liberté se tenait face à cette à cette armée noire et grouillante. Il lança un regard empli de chimères bigarrées à son assistance tandis qu’un éclair noir se glissait à ses côtés. Keryan et l’Esprit se tinrent droits, fiers et terrifiants. Alors, dans un même hurlement inspirant l’épouvante, ils déclarèrent la lutte ouverte. Le chant du colossal Loup blanc résonna plus longtemps encore que celui de Keryan dans la montagne, se répercutant contre tous les rocs, emporté par le vent célère. Ce cri figeait l’instant, glaçaient les esprits… Les Ra’zacs, emplis d’une terreur innommable, reculèrent… Lorsque l’Esprit se tut, il pointa comme des dards ses yeux dans la masse sombre de ses ennemis.

Alors, violemment mais légèrement, dans un bond uni et spontané, les deux loups s’élancèrent. Tout d’abord le feu de la neige, emporté dans sa fureur impitoyable. Son contact même brûla les créatures du chaos, ses crocs les déchiquetèrent sans difficulté, sa force les propulsaient contre les arbres, sa vélocité le rendait invisible et insaisissable… Derrière, Keryan mordait, griffait, assaillait de toute sa rage et sa puissance…

Lorsque les Ra’zacs se furent remis de leur stupeur, ils commencèrent à attaquer. Il fallait leur reconnaître cela : ils étaient d’un courage sans pareil. Leurs épées mordantes dans la nuit entaillèrent les fourrures des compagnons qui ne s’en souciaient guère, oubliant leurs blessures au profit de leur mission… Ils partaient par ailleurs triomphants, malgré les prévisions sages de l’Esprit…

Alors que le combat faisait rage, le regard fantastique du Chevaucheur des Vents fut attiré par une vive lumière qui s’était soudain allumée, là-haut dans la montagne… Une lumière vive, prodigieuse et pure qui annonçait sans doute l’arrivée d’un être éthéré.

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Sérénity
Sérénity, Impératrice Eolienne
Sérénity


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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeJeu 3 Sep 2009 - 15:46

Illuminant la pente abrupte de la montagne, une jeune fille se tenait sur un rocher. Ses deux grandes ailes blanches déployées, elle regardait de ses yeux bleu flamboyant la plaine. Reflétant la beauté, la puissance, la liberté, la silhouette séraphique ne bougeait pas ... intensifiant soudainement la lumière qui l'entourait, elle s'élança, se détachant de la lumière du la lune, pour fondre telle une flèche sur le campement des créatures de l'ombre.


Accompagné du vent, elle s'approchait à une vitesse vertigineuse. Soudain ... l'ange aperçut une immense forme blanche. Submergée par la puissance de l'être, elle s'arrêta, pour la fixer. Une aura se dégageait de cette forme proche du loup. La jeune femme se posa regardant avec contemplation cet être sortit d'un rêve. Soudain une lame sombre la sortit de ce rêve ... un Ra'zac se tenait devant elle, surprit d'avoir raté sa cible. Mais Sérénity, elle, ne l'a rata pas. Fichant son arme dans le torse de la créature, qui s'effondra sur le sol. La lame souillée par le sang de son adversaire, luisait à la lumière de la lune. Levant la tête, elle vit des Ra'zacs ... l'entourant, la jeune fille était prise au piège... enfin, il semblait pour ces créatures maléfiques.


Usant de la force de ses ailes, elle s'envola pour atterrir derrière eux. Faisant volte-face, elle s'élança l'épée à la main. Transperçant les corps de ses ennemis, la rage de Sérénity chantait en elle, la rage d'avoir été emprisonné, la rage d'avoir été banni du ciel. Frôlant le danger, en s'exposant aux lames acérées, la jeune fille continuait son combat acharné.


Dansant entre les lames sombres, elle frappait avec précision, et rapidité. Telles étaient les qualités de l'Impératore de l'Est. Tuant ses ennemis, elle s'approchait peu à peu de l'être lupin, sans s'en rendre compte. Les lames des Ra'zacs arrivaient parfois à leur but, entaillant la peau séraphique de la jeune fille. Ignorant la douleur des brûlures, elle continuait son combat.
Bientôt submergée par les ennemis, elle du reculer pour être arrêtée par une masse imposante ... la jeune fille fixa les yeux éternels de l'être ... ne sachant la nommé, elle la regarda stoïque, puis soudainement un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire mêlant joie, et douceur ... étrange pendant un combat ...


Soudain, une lame se ficha dans son épaule. Un cri de douleur s'échappa de la gorge de Sérénity qui s'effondra sur le sol souillé par un sang immonde, retirant l'épée de son épaule avec peine ... elle l'envoya entre les deux yeux de son assaillant, ce qui le tua instantanément. Prise dans la douleur, elle se tordait sur le sol ... évitant de se faire tuer, elle roula pour s'échapper du groupe qui l'entourait. Se relevant avec peine ... à cause de sa blessure, ne tenant presque plus sur ses jambes. Un Ra'zac s'avança soudainement vers la jeune fille.


« Tu es bien faible pour quelqu'un de ta race ... Cela détruit une légende. »


Un rire résonna dans la plaine. Sérénity s'écroulant sur le sol, regardait le sol ... le sang vermeille coulant sur son épaule ... des larmes coulant sur ses joues ... est-ce la fin ?! Pour elle ?! La jeune fille des vents ?! Non ... Non pas contre eux ... il restait des gens à protéger. Elle n'abandonnerait pas ...


« Tu es bien sûr ?! On verra quand tu te sera vraiment mesuré à moi. »


Se relevant, malgré la blessure, ce qui fit arrêté le rire de son assaillant, elle ramassa son épée. Puis s'élança vers lui, combattant contre la douleur et son adversaire. Évitant la lame mortelle, elle contrait puis attaquait. Esquivant un dernier coup, relevant la tête. Un regard flamboyant reflétant beauté et liberté. Si ce regard pouvait tuer ... la créature serait morte ... mais elle le sera bientôt. Envoyant une onde électrique, la créature tomba sur le sol ... morte.


Sérénity n'en avait pas fini avec ses créatures, elle allait voir ce qu'était une Renather de Sang, une danseuse céleste, une princesse de la tempête.
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


Nbr de messages : : 406 Age : 30 Localisation : Au plus noir de la nuit, baignant dans la douce clarté de la lune et des étoiles.

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MessageSujet: Re: Le vent de la liberté [PV Nausicaa]   Le vent de la liberté [PV Nausicaa] Icon_minitimeSam 9 Jan 2010 - 14:03


    Le Chevaucheur des Vents se cabra et, en l’espace de quelques dixièmes de secondes, examina l’être éthéré qui fondait dans la masse obscure des Ra’zacs. Malgré sa sagesse infinie, l’Esprit du Guerrier n’était pas la plus savante des créatures, il fallait l’admettre. Aussi ne sut-il pas reconnaître le peuple que cette jeune fille représentait. En revanche, il était tout à fait amène de détecter et décrypter son aura. Et quelle aura ! Une pureté sans pareille, comme une bouffée d’air frais dans les viciations de cette atmosphère sanglante et belliqueuse. Comme une flamme blanche que l’on allumait dans les profondes ténèbres.

    La beauté en question se mouvait avec grâce, légèreté et puissance et rappelait inévitablement au Fils de la Nuit la biche à l’œil doux dont les sabots d’airain frappaient le sol avec une force et une vélocité imparable. Sa silhouette voluptueuse se découpait nettement dans le clair de lune et l’Esprit admira l’immaculation de ses ailes et l’éclat de ses traits angéliques. Des cheveux semblables aux rayons mordorés du soleil ondulaient dans son dos et caressaient ses joues rosées. Le bleu profond de ses yeux croisa un instant les nébulosités du regard de l’Être Spectral. Quels iris étonnants… Ils semblaient chargés d’électricité… Une force considérable. Elle était la Perfection-même.

    Tout à coup, au fond de lui-même, le Chevaucheur des Brumes ressentit la peur subite de Nausicaa. Un tel état d’esprit le laissa pantois mais en sondant l’âme de sa sœur, il comprit rapidement de quoi retournait cette crainte. Sérénity était absolument merveilleuse, le Diamant des diamants, la Perle dans l’océan de merveilles ! Le Fils de la Lune ne devrait-il pas la quitter, elle, Nausicaa, simple caillou des chemins, et trouver plus de profit dans sa quête bénévolente aux côtés du Diamant ? Ne serait-ce pas plus sage ? Mais, par toutes les étoiles, qu’une telle perspective terrorisait la jeune Elfe ! Elle aimait tellement l’Esprit, comme elle souffrirait à le voir partir !

    Une voix grave et caressante coupa immédiatement ses alarmes. Il lui chuchotait intérieurement, avec une douceur hors du commun :

    « Je ne te quitterai jamais, petite sœur. Tu es celle que j’ai choisie et je n’en ai jamais eu le moindre doute. Lorsque je t’ai rencontrée, tu as comme allumé le soleil. Tu as rempli mon jardin de fleurs pour chasser les ténèbres, le froid, le malheur. Tu as rempli mon chemin d’ivresse, de mille lumières, de mille couleurs. Bien sûr, le temps va son chemin, quelques soient nos desseins, sans nous attendre… Et pourtant, tu verras, je marcherai près de toi ! Quelques soient les caprices du destin… Rien ne pourra jamais nous séparer. Toi et moi, nous sommes un. Notre voyage vient de commencer. Toi et moi sommes pareils, tout comme la Terre et le Ciel. Mon courage, je le trouve chez toi, ton soutien, je te le donnerai. Car mon cœur et le tien ne sont qu’un. Dans la peine ou la joie, rien sur Mystéria ne nous vaincra. Nous sommes forts, ô combien, nous sommes un. »

    Une chaleur sans pareille apaisait le cœur de Nausicaa. Elle se sentait palpiter de tout son être et une vigueur hors norme la saisit. Ce fut comme un élan improbable qui l’ébranla. Le grand loup blanc se rétablit enfin sur ses pattes et balaya le champ de bataille de ses yeux troublés. Tous ces Ra’zacs ! Qu’avaient-ils demandé ? Comprenaient-ils au moins que venir dévaster les terres de l’Est était…mal ? Et, elle, elle ne leur avait pas expliqué ! L’Esprit et elle se sentaient désormais si liés qu’ils eurent la même réaction.

    Alors que Keryan se battait avec l’énergie de la rage, le Fils de la Lune et l’Enfant du Ciel s’étaient figés en leur même corps. Et si… Si le long discours qu’avait tenu l’Esprit du Guerrier ne s’appliquait pas seulement à elle et lui mais également, à tout un chacun ! Si… S’ils s’étaient fourvoyés du début à la fin ? S’ils réussissaient à convaincre toutes ces créatures, peut-être retourneraient-elles chez elles avec une morale nouvelle !

    « Mon frère ! » s’écria Nausicaa d’une voix minuscule. « Nous devons cesser ces horreurs ! Nous sommes des monstres ! Notre devoir est de protéger les Meutes et non pas d’attaquer les Ombres ! Nous avons eu tort, tort, tort ! »

    « Nous avons eu tort… L’expédition punitive que nous avons menée au Pays des Ombres il y a quelque temps… N’était qu’un masque pour cacher la laideur de notre vengeance. Nausicaa… Ils ne nous écouteront pas sous cette forme… Ils nous craindront… Reprends ton apparence originelle, je resterai embusqué près de ton âme au cas où cela tournerait à l’altercation. Sois brise légère et zéphyr suave, ta douceur doit l’emporter. »

    La jeune fille approuva pleinement et le Loup poussa un long hurlement qui arrêta les Ra’zacs et Keryan dans leur combat acharné. Tous se tournèrent vers la créature colossale qui s’inclina étrangement. Un tourbillon d’aurores boréales l’enveloppa subitement, comme une multitude de spectres chatoyants et bigarrés. En l’espace d’un instant merveilleux, le Loup gigantesque, noble et puissant, devint une Elfe frêle, banale et d’allure aussi inoffensive que celle d’un oiseau. Et pourtant, dans ses yeux d’un bleu d’acier brillait une détermination farouche. Un frisson lui parcourut longuement l’échine et elle se redressa toute frémissante, comme au sortir d’un sommeil obscur. Ses cheveux d’ébène, maculés de poussière et de sang, se soulevaient agréablement au gré du vent, balayant sa nuque, ses épaules et son dos avec douceur. La chaleur qui étreignait son cœur ne s’était pas éteinte, l’Esprit était là… Au milieu de cette troupe de Ra’zacs en furie mais figés de stupeur, elle se sentait…bien… Elle jeta un coup d’œil à la lune opaline qui semblait heureuse de son initiative. Le visage de Nausicaa, blême comme le plus pur des bijoux de la nuit, s’éclaira d’un sourire bienveillant et particulièrement doux. Alors que les Ra’zacs semblaient reprendre leurs esprits, elle les coupa d’une voix à la fois claire et caressante :

    « Attendez, tous ! N’attaquez pas, je vous en prie… Le vent a changé, écoutez-moi. J’ai fait une grave erreur en vous assaillant de cette manière, je le regrette. Cela va vous sembler brusque, soudain et complètement fou de ma part mais écoutez-moi… »

    Elle s’approcha d’un Ra’zac d’un pas lent mais compassé, comme en pleine confiance. Il pointait dangereusement son épée vers elle. D’un geste faible, elle réussit à en détourner la pointe et à arriver si près de la créature qu’elle aurait pu l’embrocher sans la moindre difficulté. Mais il ne le fit pas. Trop estomaqué. Il laissa l’Elfe s’approcher de lui, jusqu’à sentir sa respiration calme contre son buste. Elle était si petite… Si…faible… Insignifiante, ridicule, d’une pichenette, il pouvait l’envoyer valser au loin ! Pauvre négligeable petite créature ! Il s’apprêta à lui assener un coup violent.

    Mais Nausicaa leva ses mains blanches vers le visage masqué du Ra’zac. D’un geste doux, elle lui ôta sa protection et dévoila sa face effrayante. Keryan eut un jappement désespéré. Par Orion, Galatée et tous les astres ! Que faisait-elle ?! Elle allait se faire tuer !

    Pourtant, le Ra’zac ne bougeait pas d’un pouce et avait même coupé sa respiration tandis que la jeune fille parcourait son visage affreux de ses doigts fins. Elle annonça alors, dans un murmure qui s’élevait au-dessus de la foule très distinctement tellement le silence était parfait.

    « J'ai toujours cru rechercher l'Harmonie et l'Equilibre, je voulais être Vent et Nuage, souris et lion... Mais je ne me rendais pas compte que la haine envers toi, envers vous, n'avait pas sa place dans l'Harmonie. Ecoute, regarde-moi dans les yeux. Toi et moi sommes pareils ! Deux yeux. Un nez. Une bouche, un souffle… Une vie ! J’ai été trop manichéenne et trop prétentieuse de penser que tu étais le mal et moi le bien. Nous sommes deux êtres vivants, doués de raison, capables de se comprendre, de marcher l’un près de l’autre sans s’entretuer. Nous avons tous deux une intelligence égale, nous sommes en tout point égaux ! Nous pouvons vivre ensemble, nous pouvons dès lors utiliser pour nous désigner un « nous », plutôt qu’un « toi » nettement séparé d’un « moi ». Nous sommes pareils… Oui, certainement, j’ai pris une sale décision en vous attaquant. Mais c’est révolu, n’est-ce pas ? Le passé fait mal. Mais il est passé… Si je te frappe, tu auras peut-être une bosse, mais tu vivras avec, quoiqu’il arrive. Il faut se tourner vers un futur pour être heureux. Le futur se conjugue avec un « nous », dans la peine ou la joie ! Nous sommes semblables, nous sommes pareils. Pourquoi nous battre ? Quel différent nous oppose, hormis le passé ? Le temps va son chemin, ce passé ne sera plus dès que nous aurons pensé au futur ! Toi, eux et moi sommes semblables ! Une seule grande famille sous la lune et le soleil ! »

    Keryan restait plus ahuri qu’il ne l’avait jamais été. Sa sœur touchait un Ra’zac avec la douceur et le sourire d’une mère. N’était-elle pas devenue folle ? Mais, après avoir écouté son discours, il fut amené à réfléchir. Nausicaa était si infime, si fragile… Un roseau… Au moindre choc, elle souffrait et dépérissait, qu’il fût physique ou moral. Elle était un vase, une poterie, qui se brisait en mille morceaux à la première chute. Oh, oui, elle était bien insignifiante sur cette Terre, comme chacun, finalement.

    « Connais-toi toi-même. »… Keryan venait de comprendre cette maxime. L’homme, l'être vivant en général, n’était rien, il était en devoir de le savoir. De connaître sa fragilité et son passage éphémère en ce monde… Périssable, il disparaissait toujours. Il n’était qu’un roseau. Mais, et Nausicaa venait de le prouver, il était un roseau pensant.

    Oh, Nausicaa ! Comme elle avait changé au fil de cette existence vagabonde ! Tout d’abord, son caractère était calqué sur celui de Keryan. Farouche et rageuse, elle était irascible comme personne et ne supportait aucun outrage. Puis elle avait rencontré Eloy, Godan et l’Esprit du Guerrier. Alors, elle s’était étrangement adoucie. Mais, en réalité, elle avait déporté sa haine sur les Chuseinos et les créatures de l’Ombre auxquels elle réclamait vengeance. Vengeance pour la mort de ses parents. Vengeance au nom des Meutes de loups décimées !

    Et aujourd’hui ! En cette nuit mystique, elle démontrait quelle évolution pouvait suivre l’esprit de l’homme… Aujourd’hui, elle avait compris qu’être Harmonie et Equilibre impliquait le fait d’être tout, et tout signifiait être un avec chacun. Aujourd’hui, elle parvenait à considérer le monde entier comme sa propre famille. Les Ra’zacs y compris… Seulement… Décideraient-ils de partager son opinion chimérique ?

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