Mystéria
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Mystéria


 
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 Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]

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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


Nbr de messages : : 406 Age : 30 Localisation : Au plus noir de la nuit, baignant dans la douce clarté de la lune et des étoiles.

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MessageSujet: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeLun 6 Avr 2009 - 19:05



Ils parcouraient les plaines verdoyantes du Centre depuis l’aurore. A présent, le crépuscule amorçait le déclin du soleil et le ciel prenait la couleur vermeille du sang. Les deux voyageurs attendaient avec impatience la venue de la nuit et de son manteau sombre qui les recouvrerait pour mieux les dissimuler. Aucun d’eux n’osait parler, de peur de se faire entendre. Marcher le jour, à découvert, ne leur était absolument pas coutumier.

En vérité, leur excursion au Centre aurait été fort blâmée par les habitants de la région, les Chuseinos.

Tout au long de cette journée nuageuse, ils avaient rencontré des troupes de soldats parcourant les plaines en long, en large comme en travers. Ils savaient très bien que cette contrée était réputée pour le goût du combat et de la guerre de son peuple mais eux-mêmes venaient en ce pays de désolation afin d’accomplir une mission pour le moins funeste.

Les soudards à la mine brutale mais disciplinée qu’ils avaient croisés deviendraient bientôt leurs ennemis… S’ils ne l’étaient pas déjà… Mais l’heure n’était point encore aux combats. Ainsi, ils se mouvaient à travers les plaines dans un silence incomparable, les sens aux aguets, le regard décidé et méfiant… Deux ombres… Deux spectres… Ils étaient invisibles aux yeux des guerriers qui sillonnaient les étendues verdoyantes du Centre. Invisibles et impalpables…

Mais ils aimaient mieux la nuit… Sombre et ténébreuse… Ils pouvaient alors être bien plus dangereux… L’obscurité dissimule les ombres… Ils se déplaçaient dès lors bien plus aisément, bien plus sereinement… Pourtant, ce n’était point cet aspect-là de la nuit qu’ils préféraient… Leur idole et protectrice lumineuse leur était bien plus chère… La lune.

Sa lueur discrète guiderait leurs pas et les étoiles veilleraient à ce qu’ils parviennent sains et sauf à leur destination. Mais, pour le moment, le soleil luttait encore contre l’obscurité et ils se devaient de demeurer vigilants.

Ils formaient un duo plutôt incongru, plutôt surprenant. L’un était un loup au pelage aussi ténébreux que le manteau noir de la nuit. Ses yeux d’or en fusion brillaient d’une lueur obstinée et téméraire. C’était un jeune mâle au meilleur de sa forme, au corps taillé pour le combat et à la ténacité admirable. Il semblait constamment aux aguets, jetant des regards suspicieux au moindre mouvement dans les fourrés. Une chaîne imaginaire paraissait l’attacher à sa compagne qu’il ne lâchait pas d’un pouce.

Elle, jeune Elfe à la silhouette élancée et chétive, semblait être bien fragile aux côtés d’un tel ami. Pourtant, si le quidam savait observer, il aurait remarqué sa façon de se mouvoir si…particulière. Ses pieds touchaient à peine le sol, son pas était gracieux et agile, ses gestes, véloces et souples… Tout en elle respirait la dextérité et la vitesse. Elle ressemblait à une danseuse infatigable, une danseuse gracieuse et légère, une danseuse sauvage et meurtrière... Son regard bleu acier ombragé par de longs cils sombres n’exprimait pas le moindre sentiment à l’attention des inconnus. Son visage fin et marmoréen semblait constamment à l’affût et ses sourcils noirs effilés se fronçaient régulièrement, à chaque bruit suspect. Sa longue et épaisse chevelure d’ébène ondoyait dans la brise légère et sa main blanche et ténue demeurait à sa ceinture, posée voluptueusement sur le manche d’un poignard en argent. Une arme qui était entre ses doigts mortelle de précision et de rapidité… Une arme qui ne déchirait les vies que lorsqu’il le fallait véritablement.



« Nous y sommes… » souffla-t-elle d’une voix cristalline.

Devant les deux voyageurs, à la tombée de la nuit, se dressait une cité impressionnante… Non pas par ses constructions massives, ses hauts édifices et ses murailles infranchissable… Non…

Une ville en ruine…

Kalos.

Une épouvantable odeur de charnier y régnait mais les croassements des corbeaux étaient inexistants. Elle était impressionnante de silence… Une atmosphère tendue et malsaine s’étendait sur la cité… Le voyageur commun aurait été emprunt d’un mal-être abominable et se serait éloigné… Or ils n’étaient pas de ces gens-là…

Cette ville était leur but, leur destination. Ils avaient traversé les montagnes de l’Est, vogué sur les eaux calmes de l’Elfia des jours durant et avait passé leur journée à marcher dans le silence afin de parvenir à Kalos.

Ce qui les menait dans une contrée aussi hostile, dans une cité aussi malsaine ? Une idée, une hantise, un concept qui dévorait le corps et l’esprit de la jeune Elfe depuis des années…

La vengeance.

Eloy Effindel, son ami et père de cœur, l’avait recueillie alors qu’elle vivait dans le Nord, au milieu des loups. La Meute avait été sa famille, le loup noir qui l’accompagnait en toute circonstance était son frère. Eloy, Elfe brave et généreux, l’avait ramenée à la civilisation et s’était révélé plutôt mystérieux. Il avait connu les parents de la jeune fille – Katell et Eoyn Evaëlle – et était un de leurs vieux amis. Malheureusement, ses deux géniteurs étaient morts depuis longtemps…

Assassinés…

Par les Chuseinos.

Elle s’était demandé durant des années quelles avaient été les circonstances de leurs décès… Mais Eloy restait muet à ce sujet. Peut-être avait-il peur qu’elle ne se lance dans une expédition punitive et dangereuse… Et ses inquiétudes étaient fondées : sa protégée ne connaissait rien de la prudence ni de la patience…

Finalement, il lui avait un beau jour révélé que Katell et Eoyn vivait au Centre, à Kalos.

Kalos. Une cité dont l’histoire sombre éloigne les voyageurs… Suspectés de complot contre leur souverain, les habitants avaient été atrocement exterminés par le Roi Umak Legildor et ses troupes. Jusqu’au dernier.

Katell et Eoyn avaient péri dans ce génocide abominable. Et leur fille désirait ardemment se venger…

Mais elle n’était pas folle. Téméraire, certes, mais pas orgueilleuse. Elle ne pensait pas légitimement pouvoir tuer Umak Legildor. Elle se contenterait des assassins de ses parents.

Or, il semblait que cette ville fût hantée par les esprits de ses défunts habitants… Avec un peu de chance… Ses parents seraient là… Âmes en peine errant dans les ruines encore fumantes de Kalos… Et elle pourrait leur demander quels avaient été leurs assassins…

Sa véritable mission commencerait alors.



Pour l’heure, elle avançait dans les décombres de Kalos, créature séraphique dans un univers de feu et de sang…

« Nausicaa ? » demanda son compagnon de sa voix rauque, dans le langage lupin qu’elle comprenait à merveille.

Elle lui adressa un regard interrogateur, n’osant toujours pas parler.

« Cette cité n’est pas immense mais je crains que nous n’ayons des difficultés à retrouver les spectres de tes parents… Vois… Cette ville est déserte. »

En effet, le silence régnait en maître, en ces lieux maudits… Mais la dénommée Nausicaa ne se laissa pas démonter.

« Crois-moi, Keryan, ce sont eux qui viendront à nous… » murmura-t-elle d’un ton assuré.

Et elle ne croyait pas si bien dire. Sitôt eut-elle prononcé ces mots qu’une bourrasque puissante et glacée les fit chanceler. Ils furent soudain plongés dans un brouillard épais et des voix gémissantes, des cris de douleur et de rage, retentissaient de toutes parts… L’atmosphère était soudain plus oppressante que jamais…

Des plaintes résonnaient à travers la ville et des vents froids balayaient les rues… Nausicaa eut un frisson de frayeur. Elle n’avait jamais été confrontée à de tels phénomènes… Cependant, elle se tint droite, face aux bourrasques violentes et cria clairement :

« Je ne suis pas une ennemie ! Je suis à la recherche de deux âmes qui me sont chères et qui ont été emportées dans le tourbillon tumultueux de la mort par la faute d’Umak Legildor. J’invoque en ces lieux et en cette heure les esprits de mes parents, Katell et Eoyn Evaëlle ! »

Les plaintes se turent. Une marée de chuchotements incessants et incompréhensibles reflua autour d’elle. Elle attendit avec une patience qui ne lui était pas commune. Et soudain, deux tourbillons se formèrent devant elle… Ils semblaient tenter de prendre une forme humaine…

Et bientôt, elle eut devant elle deux êtres effrayants. Une femme et un homme, deux Elfes aux corps translucides et pâles… Leurs traits exprimaient une souffrance atroce… Nausicaa ne se reconnaissait en aucun de ces deux spectres. Leurs bouches se tordaient dans un rictus de souffrance et de compassion, leurs visages émaciés et leurs yeux vides la faisaient frissonner de terreur. Des paroles inintelligibles sortaient de leurs bouches blanchâtres et ils tendaient leurs bras impalpables vers elle…

Nausicaa les laissait s’approcher en tressaillant d'effroi. Ce n’était certes pas la peur qui la paralysait, elle était totalement maîtresse de ses mouvements… Seulement, bien que ces créatures grimaçantes fassent tambouriner follement son cœur dans sa poitrine, elle désirait savoir qui était l’ignoble assassin qui les avait mis dans cet état-là. La rage bouillonnait en son esprit et elle tendit une main vers ses parents… Ils attrapèrent ses doigts.

Le monde s’effaça sous ses yeux. Tout tournoyait, tout vacillait et, tout d’un coup, elle se sentit chuter… Et la lumière se fit de nouveau. Elle ne se trouvait plus dans les ruines de Kalos, plongée dans le brouillard épais. A vrai dire, Keryan n’était même plus à ses côtés.

Des images tournoyaient autour d’elle… Une petite maison en briques… Une cité joyeuse et conviviale… Un homme, un Elfe aux cheveux noirs et aux yeux étincelants… Sa compagne aux yeux d’acier et au sourire rayonnant… Cette fois, Nausicaa les reconnaissait… Son cœur battait à tout rompre… Soudain, des cris fendirent son âme… La peur oppressante… Le sang, les flammes… Un visage…

La fureur la fit frissonner des pieds à la tête… Voilà donc quel était l’assassin… Elle grava ses traits en sa mémoire… Elle ancra ce visage maudit au plus profond d’elle… Forgea à ce souvenir une prison de haine…

Et, brusquement, se retrouva de nouveau dans le brouillard, devant les deux spectres qui esquissaient des sourires grimaçants et près du loup noir qui observait la scène avec suspicion… Elle respirait difficilement, le cœur empli de colère…

Puis, dans un tourbillon glacé, les deux fantômes disparurent… Les voix se turent… Mais le brouillard subsista. Nausicaa sentit son âme libérée. A présent, elle savait qui elle devait rechercher. Qui elle devait trouver. Qui elle devait tuer. Keryan lui jeta un regard brillant.

Mais, soudain, le corps de Nausicaa se raidit et son regard se figea… Elle sentait une présence… Une présence vivante…

Eclair.

Une pensée, un envol. Elle était déjà dissimulée dans une maison en ruine, avec Keryan. Invisible, insaisissable. Ombre, fumée.

Elle écoutait attentivement les pas du nouveau venu, les muscles tendus, la main sur son poignard…

En ces contrés hostiles, il y avait plus de chance qu’il s’agisse d’un ennemi que d’un allié…
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Sen
Elfe Prince du Centre, Rebelle
Sen


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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeVen 10 Avr 2009 - 21:13

L’astre blanc pâle dominait la nuit profonde de sa clarté bienveillante. Sa manie, comme toutes les nuits était de veiller sur les voyageurs solitaires, néanmoins avec son ambiance ténébreuse. Cette étincelle de vie reflétait sur les obscures plaines recouvertes du vent froid printanier dans une masse compacte diffuse. Ce souffle fantomatique d’Aeros tourmentait les mers noires qui ondulaient sous sa force.
Ces marées d’onyx en fusion luisaient lugubrement dans l’horizon sans fin où quelques bourrasques glaciales venues du nord pétrifiaient les voyageurs déraisonnables, par conséquent ces étendues sombres surveillaient les passants surtout le jour.
La nuit. Symbole de dissimulation parfaite.


Les ténèbres accueillaient cependant une silhouette qui y vagabondait flegmatiquement, d’une cadence compassée, elle avançait, furtive et rapide. A vrai dire, une autre forme diffuse ondoyant à ses pieds.


Ces contrées étaient gouvernées par Umak Legildor, le roi sans qui ces guerres n’auraient jamais été aussi sanglantes. Il s’était imposé avec force, guerrier hors paire, et magicien-sorcier incommensurable personne n’osait plus le défier. Son autorité était incontestée par la seule force de la peur. Il s’était constituer des armées, dont les généraux possédaient autant de puissance que de cruauté.
Les soldats étaient surentraînés, certains mourraient au cours de « l’entraînement », les plus forts survivaient et cette rage coutumière les transformait en monstres. De nombreux magiciens étaient entraînés aussi.
Une armée extrêmement puissante.

Ce despote avait une carrure violente, ses yeux étaient la fusion d’émeraude et de cendre sur des pommettes hautes et fortes et sous des sourcils broussailleux. Ses cheveux étaient longs et blonds, sa mâchoire carrée et son front haut. Il possédait une cuirasse vermeille luisante ornée de dorure. Un aigle d’or l’orner avec arrogance.
Ce monstre humain manier toute sorte d’arme, mais sa préférée était la hache guerrière à deux mains. La magnant avec force et magie, il pouvait tuer une demi-douzaine de personne d’un seul et unique coup. Mais surtout grâce à sa magie, il pouvait décimer des centaines d’hommes en quelques minutes.
Une obsession le possédait. Tuer. Devenir toujours plus fort. Et dominer. Tuer ou être tué.
Sa compassion nulle n’avait épargné personne. Ses crimes ne pouvaient être punis à cause de sa force. Mais sa race scellait un destin funeste multi centenaire sur Mystéria ; il avait 127 années et pouvait en vivre 250 de plus aisément… Qui plus est, sa magie plus celles de ses sorciers le rendraient presque immortel …





L’humanoïde était en fait un Elfe, ou plutôt, l’Elfe. Cette Elfe marchait toujours. D’un pas décidé. Cela faisait plusieurs jours qu’il quitta Millénia, la capitale du royaume centrale. Il était encapuchonné d’une pèlerine sombre le rendant invisible dans ce désert noir. Mise à part cela, aucun détail ne pouvait plus le décrire. Peut-être qu’il était de taille moyenne, environ 1m72.
Ses foulées étaient silencieuses, ses pas ne bruissaient nullement dans l’herbe légère.
Près de lui marchait une bête, qu’il ne fallait en aucun cas considérer comme tel. Sa couleur était sombre, d’un éclat saphir.

*Nous arrivons …*
Une ville sans vie se dessina sous leurs yeux. La porte nord.
Un cauchemar passé prit d’assaut l’esprit de l’Elfe.

… Le campement entourait la ville. Kalos. Celui-ci l’encerclait. Cela faisait cinq jours qu’il était planté là. Il assiégeait cette ville dont les habitants complotaient contre l’Empire d’Umak. Prétendument. L’armée était aussi importante que le nombre de villageois en comptant les femmes, les vieillards et enfants. C’était l’aube, l’astre solaire s’éveillait lentement, complice du futur massacre. J’étais là, habillé d’une armure argentée. Les armées étaient prêtes, de toutes parts. L’assaut fut donné par Umak, mais il ordonna à tous de ne pas bouger. Un sourire sarcastique apparut sur ses lèvres. Tous le regarder avec ébahissement.
Le roi entra, seul.
Une heure s’était écoulée. Des cris stridents avaient retent, Umak avait tué et torturé tous les habitants. Brûlés, criblés de flèches lentement, électrifiés, égorgés… il n’avait rien, il était ressorti. Son armure était tachée de sang, mais sûrement pas le sien. Il m’approcha, son frère.
-Viens !
Je le suivis, et nous entrâmes dans la ville maintenant déserte de vie. Je voyais. Des corps jonchaient les rues, des lances plantées dans les corps, des membres arrachés, des enfants égorgés, quelques bébés embrochés au murs, les habitations carbonisées, d’autres inexistantes… Un massacre.
Un homme du village surgit de derrière un mur en criant, un poignard à la main, se dirigeant vers nous. Umak n’eut même pas un regard vers lui, il tendit son bras, poing ouvert. Son poing se referma sèchement. L’homme explosa littéralement répandant son sang sur nous deux. Le sang chaud sur mon visage se mêla à mes larmes. Les vêtements n’avaient plus rien d’argent. Je résistais à m’enfuir. Que m’aurait-il fait si je m’étais enfui ?! J’avais 15 ans, lui presque 60…
Nous continuâmes à marcher, vers le centre de la ville. Une sphère bleutée retenait trois personnes. Trois Elfes.
Un Elfe à fière allure, aux cheveux d’un noir soyeux, les yeux brillants d’une fatigue intense. Ses vêtements étaient imbibés de sang, des gouttes chaudes perlaient le long de son front. Une de ses mains était crispée sur une lame défilée, comme sa mâchoire. Un bras semblait inutilisable.
Une Elfe au visage magnifique malgré la tristesse qui l’animait. Son regard était fort et argenté. Elle tenait fortement une petite fille dans ses bras.
Cette fillette devait avoir à peine cinq ans, de petites oreilles montraient qu’elle avait des parents de races différentes, assurément Elfe et Humain. Ses cheveux étaient d’argent aux pointes, mais d’onyx à la racine, ses yeux de Saphir déversaient des larmes…
La bulle disparut. Leurs regards étaient suppliants, sauf celui de l’homme qui se leva durement et se mit devant les deux femmes de façon à les cacher. Un bras se balançait effectivement inutilisable.
-Tues les !
Mes yeux se fermèrent. Après un instant, je répondis.
-Non !
Il répliqua aussitôt avec sa voix rude et puissante :
-Tues-les !
-NON !
Je ne voulais pas, mais je ne pouvais que perdre dans cette guerre inutile.
Une voix douce nous interrompit dans ce débat pour la vie mêlant des conceptions vitales différentes. La femme prit la parole restant assise à terre, la tête de la gamine sur sa poitrine.
-Epargnez la s’il vous plaît …
C’était un murmure…
Je n’avais pas réfléchi, je couru, me rendit invisible, ramassai un poignard et le plantai dans la cuisse de mon frère. Il ne l’avait pas prévu, je l’avais touché. Il hurla.
-SENNN !
Je continuai ma course, soulevai la femme et l’enfant avec une force incroyable. Elles poussèrent un cri de frayeur à l’unisson. Je les emmenai ailleurs dans la ville …

La vision d’horreur s’interrompu. Une goutte perla sur le front de Sen. Ces souvenirs … Une multitude de douleur vive traversa son dos. Des larmes coulaient le long de ses joues.
Il rouvrit les yeux. Des yeux infiniment tristes d’une couleur émeraude. Maintenant il avait 97 ans, il était revenu.
Il arracha sa cape.
Son corps était fin, de longues oreilles pointues ornaient sa tête. Elles étaient recouvertes à moitié de ses cheveux blonds qui descendaient jusqu’à ses épaules. Ses habits étaient de soie verte brodée d’or. Une épée argentée incrustée d’émeraude pendait à sa hanche gauche. Ses yeux de la même couleur que les joyeux de l’arme étaient tristes, sa bouche formait une courbe chagrine et étroite.

Il entra dans la ville d’un pas hésitant Math à ses côtés. C’était la dragonne qui l’accompagnait. Ses écailles étaient de saphir, elle devait faire environ un mètre cinquante de longueur. De petits pics acérés ivoire longeaient sa colonne vertébrale. Ses yeux aux pupilles bleues fendues scrutaient les environs avec intérêt.
L’Elfe se dirigea alors dans une rue vide. Quelques squelettes jonchaient le sol. Les lieux étaient les mêmes. Les larmes gouttaient au sol.
Il marchait lentement. Avançant, ses mains tremblaient. Au centre de la rue, il ne faisait nullement attention à une attaque éventuelle.

Sen Legildor, frère d’Umak Legildor, héritier au trône, s’arrêta. Il baissa la tête. Ses sanglots furent étouffés. Math lui fit quelques coups de crâne dans le mollet, il bifurqua à droite et murmura
-C’était là…
En face de lui, à une vingtaine de mètre étaient plantés trois morceaux de bois qui surplombaient trois tas de terre et de cailloux.
Sen s’assit face à elles. C’étaient des tombes où la verdure avait eu peine à s’y installer. Les larmes coulaient toujours, Sen les essuya d’un revers de la main, se releva et s’assit sur un monticule de gravats, se recroquevillant.
-J’aurais du…Souffla-t-il insensiblement.

La nuit noire se résorba soudain avec la lumière matinale qui émanait du soleil de l’autre côté de la rue principale menant à l’est. Ces lueurs, plus tard, éclairait le jeune Elfe qui n’avait pas bougé. Le corps de la dragonne s’étirait au pied du talus. Lui était, au dessus du tas de ruine, recroquevillé, laissant juste son regard déborder de ses genoux pour entrevoir les tombes de ces trois Elfes …
-J’aurais pu ! … Cria-t-il, le rebord des yeux déformé par les pleurs.
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeDim 12 Avr 2009 - 3:55



Le souffle de Nausicaa était inaudible, se mêlant au doux bruissement du vent du soir… Elle ne bougeait pas d’un cil, statue de marbre froid et insensible… D’une oreille de chasseresse exercée, elle écoutait le pas presque imperceptible qui frappait le pavé de Kalos. Un pas étonnamment léger et fluide… Un pas agile et certain en travers un charnier immonde… Cette démarche souple et silencieuse, selon Nausicaa, était certainement celle d’un Elfe… Et…autre chose… La jeune femme fronça les sourcils, écoutant plus attentivement… Jamais elle n’avait eu l’occasion d’écouter un tel pas… Qu’était-ce donc ?

Keryan, quant à lui, humait l’air avec avidité… Voilà qui ne faisait aucun doute… C’étaient bien des flagrances elfiques qu’il respirait-là. Mais il s’arrêta brusquement de flairer lorsqu’il comprit quel était le compagnon du nouvel arrivant. Ses yeux mordorés s’écarquillèrent de stupeur comme d’horreur. Ce fumet… Non, il ne se fourvoyait pas ! Les muscles bandés, le poil hérissé, les oreilles dressées aux aguets, il tapa légèrement Nausicaa de sa patte. Celle-ci ne se tourna même pas vers son frère qui, dans un souffle quasiment inaudible l’informa :

« Dragon… »

Le corps de la jeune Elfe se tendit à l’extrême… Dragon ? Elle n’avait encore jamais eu l’honneur – ou qui sait, le malheur ? – d’en rencontrer… De ce fait, elle ne savait que penser de ces créatures colossales au don igné mais elle ne partait jamais d’une mauvaise opinion. Alors, autant de par sa curiosité que de par sa méfiance, la jeune femme plissa ses yeux azur accoutumés depuis des années aux ténèbres et rechercha les deux compagnons qui parcouraient Kalos à cette heure tardive.

Bientôt, ils traversèrent la rue où se situait la maison en ruine d’où les observaient Nausicaa et Keryan. Le loup au pelage ténébreux et l’Elfe du Nord à la chevelure d’ébène les scrutèrent alors de deux regards mordoré et azur. Nausicaa aimait à observer et à analyser chaque figure de l’univers qui se produisait sous ses yeux… Analyser et y réfléchir. Longuement et passionnément. Elle tirait alors de ses contemplations de sages conclusions qu’elle transmettait à d’autres… Du moins à ceux qu’elle considérait comme amis. Et ils étaient bien peu. En vérité, ils se comptaient sur les doigts d’une main. Mais cela, elle ne le regrettait pas. Elle choisissait ses alliés avec soin, méfiante de nature.

C’est alors que l’Elfe aux effluves si identifiables apparut sous la lumière pâle de la lune. Nausicaa le détailla avec la précision d’une chasseresse, ne cillant pas, gardant son impassible regard d’azur posé sur l’être qui traversait la rue. Il s’agissait sans conteste d’un homme, compte tenu de sa taille et de l’aura qu’il dégageait. De l’or de ses cheveux émergeaient deux oreilles effilées qui vinrent confirmer l’hypothèse de son espèce. La faible lumière nocturne ne permettait pas d’en deviner plus quant à sa physionomie. Cependant, Nausicaa remarqua l’éclat rutilant d’une arme à son côté.

Près de lui se mouvait la plus étrange créature qui soit aux yeux du loup et de sa sœur. La jeune femme ne put s’empêcher de penser qu’elle croyait les dragons plus…imposants. Mais celui-ci avait toutefois toutes les raisons de paraître menaçant. Ses écailles d’un bleu sombre mais néanmoins étincelant semblaient plus dures que l’acier. A la lumière du soir brillait une crête acérée qui longeait la colonne vertébrale de cet être insolite.

Keryan poussa un minuscule soupir de soulagement. Les deux compagnons avaient parcouru la rue sans remarquer leur présence ce qui satisfaisait pleinement le loup. Nausicaa, lorsque les deux arrivants furent hors de vue, lui lança un sourire espiègle et rangea son poignard tout en pensant avec ravissement qu’ils n’avaient pas perdu la main en se qui concernait la dissimulation.

Elle se leva alors et jeta un regard à l’intérieur du logis. Son cœur se serra violemment lorsqu’elle pensa que, quelques années plus tôt, cette maison avait été animée par de probables rires d’enfants et discussions de parents ravis. A présent, la demeure était dévastée. Les murs calcinés et nus délimitaient une salle commune dont le mobilier était répandu sur le sol poussiéreux. Une table renversée, des chaises brisées, une cheminée détruite, vestiges d’un ancien temps certainement heureux. Au coin de la salle, un squelette criblé de flèches se tenait encore dans une posture recroquevillée implorant une pitié inexistante. Keryan et Nausicaa frissonnèrent à l’unisson.

L’Elfe s’approcha d’un des sièges renversés et le remit sur pieds. Puis dans un mouvement las et mélancolique, elle s’effondra sur la chaise, les yeux perdus dans un néant de pensées tumultueuses. Elle murmura alors d’une voix neutre :

« Les environs semblent tranquilles, si l’on fait abstraction aux deux autres créatures qui parcourent également Kalos. Je propose que nous fassions une halte ici. »

Le loup hocha gravement la tête et se lova aux pieds de sa sœur. La fatigue étreignait doucement les deux compagnons qui somnolaient presque. Mais Nausicaa était bien trop tourmentée pour parvenir à s’endormir. Le visage auquel elle avait forgé une prison de ressentiment la hantait livrant son sourire mauvais à l’âme haineuse de la jeune Elfe. L’assassin en question semblait sûr de sa puissance qui était sans équivoque impressionnante. Son aura inspirait à Nausicaa comme un sentiment de peur. Non pas qu’elle craint de perdre la vie car en vérité la mort lui paraissait plus plaisante que l’existence qu’elle menait. Non. Elle craignait de ne pas être suffisamment puissante pour l’affronter, ce qui était une tout autre histoire. Car en effet, si elle ne l’était pas, ses parents ne pourraient jamais être vengés et erraient à jamais dans les tréfonds immondes du néant. Nausicaa frissonna d’angoisse. Non ! D’un poing rageur, elle frappa la table qui laissa échapper un nuage de poussière. Jamais !

Ce visage… Cette mine hautaine et dédaigneuse, ce regard cruel et ce rictus de malveillance… Elle garderait à jamais en mémoire ces yeux d’émeraude dont l’éclat n’exprimait qu’une seule pensée : tuer. Elle garderait à jamais en mémoire ce visage elfique patibulaire et herculéen, encadré par de longs cheveux d’ambre. Elle garderait à jamais en mémoire cette silhouette sinistre et inquiétante, cette silhouette massive et puissante. Ce terrible soldat était ancré en son âme et conscience pour l’éternité. Elle n’aurait de repos que lorsqu’elle aurait vu son cadavre à ses pieds, raide et ensanglanté. A dire vrai, le savoir plus fort qu’elle ne faisait pas obstacle à ses idées de vengeance. Au contraire, si l’assassin de ses parents n’avait été qu’un faible, elle aurait été bien déçue. Mais non. L’homme en question paraissait maîtriser totalement une magie des plus ténébreuses en plus d’armes titanesques.

La jeune fille serrait fortement de la mâchoire, les yeux emplis d’une haine peu coutumière. Jamais elle n’avait été emprunte d’un tel sentiment. Jamais. Il lui semblait que sa tête allait exploser de fureur et une force irrépressible la voulait voir hurler de rage et de douleur. Qu’aurait-elle donné pour avoir en cet instant cet assassin sous ses yeux ? Qu’aurait-elle donné pour pouvoir l’éliminer dans la minute ?

Elle plongea sa tête entre ses mains, prenant subitement conscience de l’énormité de ses pensées. Elle se leva alors, prenant soin de ne pas éveiller Keryan qui sommeillait profondément, et se dirigea vers la fenêtre. Le souffle court, le cœur battant à la chamade, elle tenta de revenir à la raison. Alors qu’elle observait le firmament étoilé et qu’une douce brise lui caressait le visage, elle s’appliquait à ramener son âme au calme. Le combattant le plus menaçant était sans conteste celui qui ne paraissait rien éprouver. Or Nausicaa savait se forger un terrifiant masque d’impassibilité lorsqu’elle luttait. Si elle voulait avoir une chance s’éliminer ce guerrier monstrueux, elle ne devait pas laisser la haine l’aveugler. Elle respirait profondément l’air du soir tout en écoutant son cœur reprendre sa course coutumière.

Malgré le brouillard opalin, la lune demeurait magnifique en ce ciel ténébreux, véritable bijou de l’ombre. Nausicaa se sentit revenir à la sérénité et quitta la fenêtre, jetant un regard affectueux au loup assoupi. Puis, d’un pas silencieux, elle parcourut la pièce dans le but de quitter ce sentiment de haine. Ainsi, ce ne fut pas réellement la curiosité qui la poussa à ouvrir un coffre qui gisait au beau milieu de la salle.

Des parchemins. Beaucoup de parchemins couverts d’une écriture fine et penchée. Un cortège d’objets hétéroclites et insolites… Et, au fond, une lame étincelante attira le regard de la jeune Elfe. Avec précaution, elle se saisit de l’arme et la contempla avec intérêt. Il s’agissait d’un poignard. Pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, Nausicaa maniait ce genre d’outil bien plus facilement qu’une longue épée ou qu’une quelconque lance effilée. Ses doigts habiles, lorsqu’ils lançaient un tel projectile, savait à coup sûr trouver la bonne cible. Elle s’approcha une nouvelle fois de la fenêtre, cette fois afin d’examiner le poignard au clair de lune.

C’était une lame en argent étincelant et au manche finement ouvragé. De magnifiques arabesques décoraient la poignée, contrastant étrangement à l’usage que l’arme devait avoir. L’observant sous toutes ses coutures, Nausicaa remarqua bientôt une inscription qui attira particulièrement son attention.

E… Eo… Eoyn ! déchiffra-t-elle à la faible lumière de la lune.

Le nom de son père la prit à la gorge alors qu’elle poursuivait sa lecture.

Eoyn, « Ancälime Gilthoniel ».

Voilà quels étaient les termes exacts. Une expression elfique que Nausicaa traduisit à voix basse :

« Eoyn, « Résurrection du Jour »… Eh bien… » poursuivit-elle en s’adressant à la mémoire de son père défunt. « Je pense que tu ne m’en voudras pas si je prends cette lame afin de la ficher dans le cœur de ton assassin… Résurrection du Jour, si tel est son nom. »

Elle prit une fois encore place sur la chaise qu’elle s’était appropriée. Et, attendant l’aube, passa la nuit à contempler Résurrection du Jour.



« J’aurais pu ! »

Nausicaa tressaillit et ouvrit subitement les yeux. Alors que le soleil poignait à l’horizon, un cri de rage et de peine avait ébranlé Kalos la funèbre. Keryan fut également tiré du sommeil.

La jeune Elfe bondit sur ses pieds, tirant vivement son nouveau poignard de sa ceinture. Elle consulta son frère du regard puis tout d’eux bondirent par la fenêtre, bien trop intrigués pour demeurer inactifs.

Ils se laissèrent guider par les longs sanglots qui résonnaient en Kalos et découvrir bientôt qui était à l’origine de ce tumulte. Dissimulés derrière le pan d’une maison, les deux compagnons eurent droit à un spectacle plutôt étonnant.

Trois tombes de fortune échouées dans le désert silencieux de la Cité des Plaintes. Et, à leurs pieds, l’Elfe qu’ils avaient aperçu la veille. Il semblait déverser toutes les larmes de son corps tandis que sa dragonne de saphir l’observait avec compassion.

De jour, la physionomie du jeune homme était nettement plus discernable. Des cheveux d’or, un regard d’émeraude brillant, une tristesse sans nom. Nausicaa en fut touchée au plus profond d’elle-même. De longs sanglots secouaient éperdument les épaules du jeune Elfe qui se recroquevillait auprès des tombes, comme pour disparaître.

Le loup et sa sœur scrutaient les deux êtres avec stupéfaction, aussi invisibles que l’air et plus insaisissables que la fumée. Mais, à la grande exaspération de Keryan, Nausicaa fit un pas vers le jeune homme éperdu. L’ombre noire des glaces saisit sa sœur par la cape en grognant :

« Que sais-tu de cet Elfe ?! Ne me dis pas que tu le prends en pitié, c’est sans doute un ennemi ! Rapelle-toi le lieu où nous sommes ! »

La jeune fille jeta un regard peiné à son frère puis observa l’Elfe éploré. De la pitié ? Non, elle n’aurait sans doute pas qualifié ainsi son sentiment. En son cœur naissait plutôt une compassion certaine. Elle se dégagea alors de l’emprise du loup noir et fit un pas au grand jour, les yeux illuminés d’une incompréhension et d’une mansuétude sans borne.

Et comme toutes les ombres, elle fut découverte par la marée déferlante de lumière.

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Sen
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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeLun 13 Avr 2009 - 22:49

Le cri tourmenté de l’Elfe se répandit dans la ville fantôme dans un écho frénétique. Le soleil matinal illuminait les rues désertes de fils d’or. Cette lumière irréelle inondait le talus de débris sur lequel était assis Sen. La main gauche de celui était habillée d’une mitaine lisse de cuir soyeux noir luisant et à présent tachée de sang. Le jeune homme décrocha son regard des tombes pour la première depuis son arrivée, et regarda sa main. Elle le brûlait. Des larmes vermeilles coulaient le long de son avant bras, pour goutter ensuite sur le sol sec et dépérir sur les morceaux de ruine.
L’Elfe n’en fut pas surpris, il dirigea d’une lenteur calculée sa main droite vers les doigts de la gauche et enleva délicatement le gant d’Ambarinal. Ce gant, cette arme si puissante… Sa paume présentait quatre morsures carnassières, sûrement du à la rage, et aussi à ses ongles.

Ses yeux n’avaient pas changé, ils étaient tristes. Plus aucune perle ne se formait sur son visage, mais leurs traces passées étaient présentes : la peau de ses joues se révélait humide et brillante sous les caresses du soleil. Son regard émeraude semblait tristement illuminé d’un éclat déterminé. Ses yeux disparurent quelques instants sous de lourdes paupières. De légères cernes améthyste se dessinaient sous ses yeux elfiques.
Après une lente analyse des idiotes blessures au creux de sa main, Sen la survola de sa main valide. Une lueur pâle jaillit entre les deux mains. Une lueur fine et bienveillance. Une lueur radieuse et resplendissante nullement agressive. En quelques secondes, l’Elfe appliqua son savoir, les reconnecta les plaies, les tissus, la chair. Le travail se révélait simple, les contusions n’étaient pas sérieuses. La lumière dorée se résorba soudainement pour disparaître dans le néant.

Alors que le dragonnier venait de s’allonger sur les ruines, regardant les rares nuages printaniers vagabonder dans l’azur céleste, Math se leva brusquement en direction d’une maisonnette de brique.
La dragonne prit alors la parole télépathiquement, son seul moyen de communication.
*Nous avons de la visite Sen…*A ce moment précis, la petite dragonne utilisa son pouvoir ; elle grandit et prit la taille d’un vrai dragon. Vision impressionnante : la dragonne faisait maintenant une dizaine de mètre de long, hormis cela, elle était la même, un monstre de Saphir.
*Oui … Ne t’inquiète pas …* Répondit celui-ci.
*Tu savais ?! …* Questionna-t-elle alors.
*Depuis une petite demi-heure, le don elfique de percevoir les présences vivantes est utile. Seulement je pense que j’étais un peu trop préoccupé pour m’en apercevoir avant…*
*Et tu ne m’as rien dit …*
*Etait-ce utile ?! …*
*Oui !*
Il ne prit pas la peine de répondre et s’échappa de sa contemplation aérienne. Se relevant, il dirigea son regard de pierre précieuse, contrastant avec le saphir du dragon, dans la direction indiquée par celle-ci.
En premier lieu, il vit une jeune femme. Sa silhouette élancée et ses oreilles prouvèrent les idées de race à lesquelles Sen pensait en sentant son aura. Elfe. Son regard était étincelant, ses cheveux de jais. Son visage.

Sa vision du matin revint. Sa tête bascula légèrement, ses yeux devinrent blanchâtres. Son corps ne bougeait plus.
Le cauchemar continuait…

Je quittais avec mon corps encore enfantin l’homme. L’Elfe plutôt, l’Elfe aux cheveux corbeaux et au regard prenant. Je le laissais seul avec Umak…
Je partais, la femme se dégagea pour retrouver l’homme. La fillette était dans mes bras et me serrais étrangement fort. Je trébuchai, je tombai, toujours invisible. Je me cachai dans une maison et déposa la fille. Elle n’était pas blessée, je lui murmurai alors avec une voix cassée et effrayée.
-Reste là, je vais aider tes parents …Ne reconnaissant aucunement une voix familière, elle ne répondit pas et se blottie dans un coin de la pièce dérangée. Un mur était écroulé.
Je reprenais mes pas en sens inverse, je savais, je redoutais ce que j’allais trouver. En tout cas, mon frère. La femme était au sol, l’homme toujours debout en face d’Umak qui le dévisageait avec impatience. L’Elfe à l’armure leva de nouveau la main. Je sautai, bousculant l’Elfe aux cheveux noirs. Celui-ci eut un cri de stupeur. Umak grondai, sa boule de feu avait raté son coup.
Son cœur battait à tout rompre. Je luttais contre mon frère aîné, qui à coup sur allait gagner… Je rendais l’Elfe à présent à terre invisible et lui murmura :
-Je vais guérir votre main…Il paraissait surpris. Alors mes yeux s’écarquillèrent. Je criai de peur.
Des éclairs. Des brides jaunes sortant des mains d’Umak frappèrent la femme Elfe…Elle s’écroula après des hurlements de douleur. Quelques spasmes et plus rien…
Pendant ce temps, l’Elfe m’avait attrapé et courrait. Il possédait une rapidité impressionnante. Des larmes coulaient le long de ses joues…
Il me demanda alors où était la petite fille. Je lui réponds. Nous nous y rendons.
Elle n’avait pas bougé… Je me tournais alors vers l’Elfe et le guéri.
-Sauve la me dit-il alors.
Elle tremblait. Je n’étais pas mieux. Le grand Elfe le levait. Son visage était décidé, ses yeux figés. La fillette pris alors la parole :
-Où est maman ?!
Personne ne répondit.
Le mur ouest de la maison dans laquelle nous nous cachons explosa. Umak apparut dans un nuage de poussière et tendit à nouveau son bras. Une sphère bleutée se forma autour de l’Elfe.. Elle lévitait. Mon frère n’avait pas l’air très content Son regard était obsessionnel. La sphère de l’Elfe aux cheveux onyx descendait devant moi.
-Tues-le !
Il recommençait.
-Non !
-Si tu ne le tues pas, la petite mourra…
Elle pleurait fortement.
La séance dura plusieurs minutes. Je ne cédais pas. Umak perdit patience. La sphère rétrécit jusqu’à former un étau. Il cria. La fille pleurait encore.
-Tues le, ou je le torture encore longtemps !
Je répondis sans réfléchir avec une voix dure.
-Si le je tues, est-ce qu’elle restera vivante ?
-Non, ils mourront…
Mes yeux s’écarquillèrent de nouveau.
-Mais tu peux abréger ses souffrances…
Les sarcasmes de sa voix étaient terrifiants.
L’Elfe murmura comme la femme qui s’était fait électrocuté :
- Epargnez-la s’il vous plait.
-Et tu crois que je vais te répondre oui ?!... Non !
-Tues-le, et ensuite tues la !
Sa voix résonnait dans ma tête. Je ne voulais pas. Je le regardais souffrir, il criait ; je n’entendais plus rien. J’étais paralysé. Sous la pression de l’étau, son corps se broya. Il était mort. Umak ricanait. Avec cette action horrible, je me mis de nouveau à courir. Je pris la fille.


Sen vacilla, et manqua de peu de s’écrouler… Décidément cette ville lui faisait un effet étrange… Quelques secondes étaient passées, il reporta son regard sur la jeune femme. Elle avait peut-être 20 ans. C’était … Enfin, elle … elle ressemblait fortement à l’l’Elfe aux cheveux noir que le prince avait vu ici même il y a 82 ans.
Alors l’Elfe se rallongea sur le tas de débris, regarda de nouveau les tombes et regarda ensuite le ciel. Il regarda ensuite la fille devant lui. Elle avait l’air plus vieille que lui. Elle…
De nouvelles larmes perlèrent sur ses joues… Il la regarda de nouveau. Il avait l’impression de voir l’homme devant lui. Celui qui était à présent enterré dans l’une de ces tombes.

L’Elfe blond tremblait. Il ne l’avait fait que rarement dans sa vie. Il ne se contrôler que difficilement.
Sen n’osait plus parler.
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Nausicaa Evaëlle

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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeJeu 16 Avr 2009 - 3:03



Nausicaa n’était plus capable de détacher son regard d’azur de l’Elfe étendu auprès des trois tombes. Il contemplait le ciel d’un regard brillant de tristesse. Le cœur de la jeune femme se serrait tandis qu’elle pouvait presque palper le flot de chagrin qui émanait de ce garçon. Une vague de compassion la submergeait, envahissait son âme sûrement et la faisait presque vibrer de tristesse à son tour. Elle s’apprêta à avancer encore en travers le rideau de lumière mais un soudain jappement de la part de Keryan l’arrêta. Et elle comprit rapidement pourquoi son frère s'était ému.

Le dragon qui était en premier lieu lové près de son maître s’était brutalement relevé, scrutant Nausicaa d’un œil méfiant. Et, subitement, en un souffle, une pensée, le corps de la créature décupla de taille… La jeune Elfe en eut le souffle coupé. Cet être était admirable de beauté mais, à présent, il l’était également par sa dimension menaçante. Ses crocs d’ivoire étincelaient dans l’étincelante lumière du soleil qui dévoilait Nausicaa aux yeux de tous. Ses écailles de saphir étaient de véritables diamants dans une aube d’ambre, ses yeux des flammes ardentes d’azur. L’Elfe du Nord avait à présent face à elle l’une des créatures les plus admirables, les plus fantastiques, les plus nobles que ce monde ait jamais portées. Sagesse millénaire, force de la nature, puissance sagace, voilà donc ce qu’était le dragon. Un sentiment de profond respect prit alors entièrement possession du corps de Nausicaa. Courba son échine. Et, le regard plongé dans les iris précieux de cet être colossal et magnifique, la jeune femme s’inclina face à elle. Sans ciller aucunement.

Keryan, derrière elle, était lui-même pétrifié de stupeur et d’admiration. Etait-ce réellement un Chuseino qui souffrait devant ses yeux, cette créature extraordinaire était-elle véritablement son amie ?

Les pensées de Nausicaa se mêlaient et remuaient en tous sens… Des questions, tant de questions… Chuseinos, dragons, meurtres, guerres insensées, amis traîtres, adversaires nobles de courage… Rien n’avait de sens en ce bas monde. Tout était superficiel en ce bas monde. Serions-nous tous des ennemis ? Amis ennemis, ennemis amis ? Les préjugés ne s’étaient-ils pas emparés de son esprit fébrile ? Ne devait-elle pas reconsidérer sa façon de penser ? Chuseinos étaient-ils réellement synonymes immédiat de traîtrise, haine, rage, insensibilité et…ennemis ?

Elle se redressa et repoussa derrière elle ses longs cheveux noirs qui cachaient une partie de son visage. Un port droit, un regard d’acier indéchiffrable, une allure fière et altière, une chevelure de jais chevauchant la douce brise du matin… Rien ne laissait à penser du tumulte de doutes auquel son esprit était sujet. Elle semblait bien avoir vingt ans mais la rude vie qui lui avait été offerte avait durci ses traits et transformé son corps… Ces longues courses sur les territoires gelés du Nord, ces luttes infernales, cette existence de combat perpétuel… Mais cette liberté, cette indépendance intense… Toutes ces circonstances, tous ces sentiments lui avaient enlevé toute notion du temps. Quel âge avait-elle ? Cela n’avait aucune importance. Aucune.

Alors qu’elle avait fini son évaluation du dragon, dès lors convaincue qu’il serait tout à fait stupide de s’opposer à une créature aussi merveilleuse, Nausicaa considérait à nouveau l’Elfe aux cheveux d’or qui la scrutait à présent de même. Nostalgie et souffrance immonde… Les yeux du jeune homme criaient, hurlaient à la ronde d’un éclat désespéré… « J’ai mal ! J’ai mal si simplement du plus profond de moi… »

Et soudain, ils n’interpellèrent plus la pitié du passé… Ils se turent. Un voile blanc s’abattit devant eux, comme leur dissimulant l’instant présent. Nausicaa ne comprenait absolument pas ce qui se déroulait en l’esprit du jeune Elfe mais ses propres souvenirs la prirent alors à la gorge. Sa tête bourdonna furieusement. Un bourdonnement incessant et immuable. Comme un requiem infini et déchirant… Comme une blessure à jamais ouverte et douloureuse…

Mais tout était si flou, tout était si flou, tout était si flou… TOUT DEVAIT ÊTRE FLOU ! Elle ne devait pas se souvenir… Elle ne devait pas réveiller la haine infernale qui veillait en son âme, attendant son heure ! Elle ne devait pas se remémorer l’horreur qu’elle s’était appliquée à oublier… Elle ne devait pas… Elle s’effondra contre le mur d’une maisonnée, la tête entre les mains, le souffle saccadé.

« Je ne me souviens pas, je ne me souviens pas… » murmura-t-elle difficilement entre ses mains qui griffaient affreusement son visage.

Se convaincre, se convaincre… ELLE N’AVAIT PAS LE DROIT DE SE SOUVENIR !

Un éclair aveuglant.

Des images. Des images sans cesse, défilant en son esprit à toute allure…

De la fumée, au loin… Etonnant, étrange… Pourquoi de la fumée… ? Elle avait quitté Kalos depuis cinq jours, un voyage. Un voyage… Pourquoi un voyage ? Elle ne savait plus, elle ne savait plus… Juste de la fumée… De grands nuages dans un ciel d’azur… Et juste elle qui revenait à la maison… Quel âge avait-elle ? Quel âge avait cette petite fille marchant vers sa ville natale en flammes ? Pas d’importance, pas d’importance… Juste de la fumée, juste une odeur âcre en travers la gorge…

Juste une terreur innommable… Juste sa maison en flammes, juste tous ces cadavres encore prostrés de douleur… Juste ce charnier sur lequel marchait l’enfant, juste cette stupeur, juste cette épouvante… Juste quelques cris d’horreur, au loin… Juste le temps de se cacher dans les décombres… Juste ce regard horrifié, juste ce sang, juste ce sang, juste ce sang… Pas se souvenir… Non… Pas ces enfants égorgés aux mines encore épouvantées ! Pas ces corps criblés de flèches et hurlant encore de douleur ! Pas le galop incessant des flammes ! Pas ces hurlements, pas ces hurlements… RIEN ! ELLE NE SOUVENAIT DE RIEN !

Elle ne se souvenait pas de cette course effrénée, de son souffle saccadé, de son cœur empli de terreur et de désespoir ! Elle ne se souvenait pas de son petit voisin embroché contre la porte d’entrée ! Elle ne se souvenait pas de sa maison en proie aux flammes ! Elle ne se souvenait pas des corps ensanglantés et éperdus d’horreur de ses parents ! NON ! ELLE NE SE SOUVENAIT PAS !

Jamais… Jamais… Jamais il n’y avait eu cette nuit de souffrance auprès des cadavres de ses parents… Jamais il n’y avait eu ses pleurs répandus des jours durant sur ce charnier impitoyable dont elle était la seule survivante… Jamais il n’y avait eu cette errance sans but dans les plaines… Jamais il n’y avait eu cette fatigue extrême, ce désespoir interminable… Jamais il n’y avait eu ces jours sans boire ni manger, seulement divaguer et vagabonder ailleurs… Ailleurs… Jamais il n’y avait eu cet orage en pleine nuit… Jamais il n’y avait eu cette fièvre, cette maladie infernale, cette perte de connaissance dans les plaines… Soudain…

Soudain, une ombre devant elle… Une louve grise aux yeux d’or emplis de compassion… Un voyage en travers les territoires, la protection infaillible de sa nouvelle mère, ses pleurs séchés par la louve… Les luttes pour la survie, le Nord, soudain… La Meute… Keryan…

Horreur à nouveau… Un visage posé sur l’appellation d’assassin. Une rage infernale. Une haine innommable… Elle allait le tuer. Pour la justice qu’il avait fait taire sous les cris sourds des prières, des supplications et de la souffrance… Pour l’iniquité qui n’en finissait pas de la briser entre ses doigts… Pour tout ce qu’elle avait perdu et qu’elle n’avait pas ! Elle était de ceux qui n’avait qu’un choix, elle était l’écho, elle était la voix de tous ceux morts de la main impitoyable de cet homme ! Elle était de ceux qui ont ouvert une autre voie, une nouvelle ère… Le souffle dévastateur de la rage… Franchir les obstacles, impavide, menée par un sentiment obscur de douleur et de dégoût... De haine... De haine... De haine...

Elle était le bras de la vengeance de Kalos.

Elle avait survécu au pire pour encore être là. Elle savait depuis toujours comment, même si elle s’était refusé de s’en souvenir. A présent, elle avait accepté sa mémoire et elle savait pourquoi…

Juste pour plonger Résurrection du Jour dans la poitrine de ce monstre satanique.

Brusquement, elle sentit à nouveau les ongles qu’elle avait incrustés dans son visage. Keryan qui se frottait contre elle avec compassion. Le regard du dragon pesant sur elle. La présence de cet Elfe souffrant de mille démons du passé. Elle se releva alors, le visage pâle mais inexpressif. La créature de saphir la scrutait tandis que le jeune homme semblait toujours vivre une vision d’horreur. Nausicaa espéra qu’il ne l’avait pas vue prostrée de cette façon. Elle secoua la tête négativement. Impossible. Il paraissait bien trop préoccupé par ses propres pensées.

Soudain, elle le vit tressaillir, chanceler… Et il la contempla de nouveau de son regard hanté. Il tremblait effroyablement, poursuivi par quelque image épouvantable. Ses yeux brillaient d’épouvante, de chagrin et de rage…contre lui-même ?

Nausicaa prit alors un air décidé et s’avança d’un pas déterminé vers les deux compagnons. Aucune émotion ne paraissait sur son visage marmoréen. Elle passa devant le dragon tout en inclinant respectueusement la tête, les yeux toujours plongés dans le regard azur de la créature. Puis elle se plaça face à l’Elfe, la mine toujours indéchiffrable.

Aucune trace des souvenirs qui étaient violemment revenus. Aucune trace de sa douleur. Aucune trace de sa rage. Aucune trace de sa haine…

Hormis les marques qu’elle s’était infligée sur le visage. De légères plaies creusées par ses ongles désespérés.

Impassible, elle considéra un instant le garçon. Puis, d’un geste sûr, elle lui tendit la main afin de l’aider à se relever.

Et ce fut à cet instant qu’il apparut. Simple, rassurant, chaleureux et brillant de tendresse comme de compassion.

Son sourire.

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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeDim 19 Avr 2009 - 12:44

Les pensées de L’Elfe du centre étaient divergées. Etait-ce une ennemie ? Ce problème ne le réjouissait peu, il n’aimait pas combattre, et en plus, c’était une femme, par ailleurs, il aurait trouvé trop dommage de blesser son beau visage.
La perspective du combat ne l’engageait peu, alors, il se demanda si elle pouvait être une alliée. Même si elle n’était pas du centre. En effet, Sen s’était fait de Godan, le roi chimérien de l’Est, un ami, malgré les différences des états, et surtout, la déclaration de guerre.
Le prince, au sol, ne pouvait détacher son regard des yeux océans de l’Elfe en face de lui. Elle lui tendit la main. Ses lèvres se courbèrent en un sourire ravageur.
Ce sourire. Il était magnifique. Aussi agréable à regarder qu’un levé de soleil. Son visage baignant d’un halo de lumière matinale ne faisait qu’augmenter sa beauté. Ses yeux d’Emeraude de Sen se fermèrent un instant.
Rouvrant les yeux, il sourit à son tour, se laissant inonder de ce signe de fraternité épanoui. Il lui tendit alors la main.

Contrairement à son maître, Math, la dragonne de Saphir, ne voyait pas cette rencontre en ce lieu austère comme une opportunité d’amitié ou autres sentiments humains délirants. Math, voulait surtout protéger son maître en premier lieu, mais ne sentait pas vraiment de mauvaise intention de la part de la jeune Elfe. Elle se contint donc, prête à passer à ‘action au moindre signe suspect.
Ses couleurs de ses écailles luisantes variaient du pâle au sombre dans une infinité d’éclat avec un frisson qui parcourut son échine éburnéenne. Son iris fendu se posa sur le loup qui était apparemment loin d’être à son avantage, il avait l’air déboussolé.


[Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] 150277, je n'ai pas trop d'inspiration, j'essayerai de faire mieux la prochaine fois.]
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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeDim 12 Juil 2009 - 4:48



Keryan, la fière ombre du Nord, restait plus roide que la pierre, ses yeux d’ambre figés sur la belle dragonne. Autrefois, la mère de meute, une magnifique louve grise à la sagesse infinie, lui avait conté l’existence de ces nobles créatures. Leur fragrance de souffre et leur souffle dévastateur… Leur aspect colossal et leur beauté majestueuse… Le lien unique qui les unissait à leurs dragonniers… Tant de somptuosité lui coupait le souffle et le faisait frissonner de malaise. Il se sentait ignoblement petit… Le moindre mouvement de l’immense et magnifique dragonne pouvait le mettre en pièces, l’écraser abominablement. Le temps de lever et d’abaisser une patte et c’en était fini de lui… Il en tressaillit de terreur.

Mais le regard céleste de l’être de saphir ne lui inspirait pas seulement la peur. Un profond respect s’était emparé de Keryan, à l’instant même où il avait aperçu la dragonne. En revanche, la créature colossale ne semblait pas voir les deux compagnons du Nord d’un bon œil, ce qui était plutôt naturel dans un lieu tel que Kalos. D’ailleurs, le loup ténébreux se demandait comment sa sœur Nausicaa parvenait à accorder sa confiance à un parfait inconnu. Il avait suffi que cet Elfe aux yeux d’émeraude pousse quelques cris de souffrance et la jeune femme avait aussitôt accouru. Voilà qui témoignait du certain manque de prudence de sa sœur. Le loup poussa un semblant de soupir et s’effondra sur son arrière-train, les yeux toujours rivés sur la splendide dragonne.

Il la fixa jusqu’à ce qu’elle daignât lui accorder un peu de son attention. Il réfléchissait intensément… S’il parlait, serait-elle capable de le comprendre ? La louve grise n’avait jamais fait allusion au langage des dragons, ce qui laissait Keryan en plein désarroi. Comment pourrait-il montrer que ses desseins étaient totalement amicaux si elle ne le saisissait pas le sens de ses grognements ?

Enfin, il s’étira en émettant un bâillement sonore qui découvrit sa dentition canine et ivoirine. Puis, se redressant fièrement, la mine grave et solennelle, il décida de tenter le tout pour le tout. Il se campa majestueusement sur ses pattes de jeune mâle et lança un regard mordoré respectueux à la noble créature. Faisant fi de sa frayeur, il s’approcha de l’imposante dragonne et amarra ses yeux aux siens. D’un grognement à la fois doux et téméraire, il lança alors le salut traditionnel des loups :

« Que la lune veille sur ton avenir, noble dragonne, et que les étoiles éclairent encore longtemps ta voie… »

Ceci dit, il ébroua sa fourrure d’onyx et jeta un œil ennuyé au soleil levant. Bien entendu, cette forme de salutation convenait bien mieux aux instants vespéraux, ce qui agaça un peu Keryan. Mais il n’avait rien de plus respectueux en tête. Toujours aussi sérieux, il poursuivit en s’avançant plus encore vers la dragonne.

« Je ne sais pas si tu me comprends et cela m’ennuie beaucoup. J’aimerais cependant te faire savoir que nos intentions à ton égard ainsi qu’à l’égard de ton ami ne sont absolument pas hostiles. »

Le loup ne cillait pas, sa voix et ses jappements gutturaux résonnaient dans tout Kalos. Il avait choisi précautionneusement ses mots, afin de ne pas heurter la dragonne. Ainsi, il avait employé le terme « ami » pour désigner le jeune Elfe, ne sachant pas véritablement s’il s’agissait du maître d’une telle créature. Le lien qui les unissait devait au moins égaler celui qu’il avait avec Nausicaa. Or la jeune femme se présentait toujours comme la sœur du loup, et non pas comme sa supérieure. Non, Keryan ne savait absolument pas qui de la dragonne ou de l’Elfe était le maître. Il n’y en avait certainement aucun. Une amitié pure et complexe, sans aucun doute.

Par ailleurs, les propos du loup étaient véritables et inviolables. Aucune pensée belliqueuse ne lui avait traversé l’esprit lorsqu’il avait aperçu cet Elfe prostré et sa compagne lovée à ses pieds. Et il ne put s’empêcher d’ajouter en souriant à demi :

« Au demeurant, je ne suis pas de taille à me frotter à une créature aussi imposante que toi, tu n’as donc rien à craindre. Quant à ma sœur que tu vois là… »

Il désigna Nausicaa d’un mouvement de tête, roulant des yeux d’exaspération.

« Je crois que le sentiment qui l’a menée à ton dragonnier n’est autre que celui de la compassion. Elle n’est donc pas en soit un danger. Me comprends-tu ? »

Il inclina la tête sur le côté et observa la dragonne avec attention. Qu’allait-elle bien lui répondre ? Allait-elle seulement lui adresser la parole ? Le loup s’assit en empruntant une mine blasée et attendit patiemment.

Pendant ce temps, Nausicaa, toujours souriante, avait glissé ses doigts opalins dans la main de l’Elfe. D’un geste doux, elle le remit sur pieds et se planta devant lui, les bras croisés. La fureur, l’accablement et la haine qui l’avaient envahie tout à l’heure s’étaient totalement estompées et elle avait retrouvé son naturel joyeux et lunatique. Son tempérament n’était pas véritablement celui d’une guerrière. Elle n’aimait pas se battre, tuer la répugnait. Seulement, lorsqu’elle devait secourir ses proches, ses amis, et même n’importe quel innocent, elle prenait un visage impassible et cachait le moindre de ses sentiments. Elle devenait alors une chasseresse impavide, une traqueuse placide. Rien ne paraissait plus l’ébranler. Pourtant, au fond d’elle-même, elle était toujours Nausicaa, une Elfe rêveuse et enjouée que la mort révulsait.

Ainsi, elle observa un moment le soleil levant avec fascination. Les rayons ocre de l’astre rutilant balayaient chaleureusement la cité en ruine. A présent, la brume s’était levée et un tout nouveau jour commençait. Une brise légère souleva la frange et les longs cheveux noirs de l’Elfe du Nord qui ne quittait plus son allure cordiale. La tristesse d’autrui la touchait toujours profondément et elle était d’une compassion telle qu’elle parvenait à éprouver ce chagrin sans même en connaître la cause. Peut importait qui était ce jeune homme, quels étaient son clan et ses opinions politiques ! Il était malheureux et rien ne pouvait plus affecter Nausicaa.

Son raisonnement pouvait paraître simpliste mais elle avait côtoyé tant et si bien les peines et la souffrance qu’elle ne souhaitait de calamité à personne. Sauf peut-être à ce grand Elfe blond au visage presque bestial qui avait ravagé Kalos et anéanti sa famille. A lui, elle aurait envoyé une armée de démons aux talons si cela avait été en son pouvoir. Comment la cruauté pouvait-elle gagner un homme au point de dévaster tout un village et d’en massacrer tous les habitants ? La souffrance et la mort d’autrui lui procuraient-elles un quelconque plaisir ? Si c’était le cas, ce n’était plus du machiavélisme qui tenait cet Elfe mais de la folie furieuse.

Nausicaa chassa cette idée de son esprit et murmura au jeune homme d’une voix douce :

« Kalos n’est pas une ville qui évoque de très bons souvenirs… »

Puis elle fronça les sourcils et déclara avec intérêt, d’une voix lunatique :

« Tes vêtements sont maculés de poussière. Ton voyage a dû être long et éreintant, tu devrais peut-être te reposer. Ce n’est pas le lieu idéal, même si le revisiter permet parfois de faire la paix avec soi-même. »

Ses yeux brillants de rêverie et de compassion détaillèrent l’Elfe aux cheveux d’ambre, avançant un mystère étrange. Nausicaa était un être que les hommes en général pensaient atteint d’une folie douce. Songeuse et bienfaisante, elle parlait toujours d’une voix basse et douce et ses propos paraissaient aussi incohérents que sensés. Son auditoire avait souvent l’impression qu’elle ne faisait pas attention à ce qu’elle disait, qu’elle était stupide. Pourtant, ses paroles légères cachaient souvent un sens particulier que seuls les plus minutieux pouvaient découvrir.

En cette circonstance, le message était simple. Le jeune Elfe était certainement harassé, il pouvait se reposer en paix : Nausicaa et Keryan ne lui seraient pas hostiles. Le reste de ses mots montraient qu’elle n’était pas vraiment dupe de la présence du jeune homme à Kalos. Malgré tout, elle avait vu le remords dans ses yeux et la souffrance ébranler tout son être. Le pardon lui serait sans doute accordé : il semblait être quelqu’un de bien.

Mais la jeune Elfe s’interrogeait tout de même sur les origines de ce garçon, au fond. S’il était du Centre, peut-être avait-il eu vent d’un quelconque guerrier ayant assailli Kalos, quelques longues années auparavant… Alors, toujours de sa voix sourde et de son ton rêveur, Nausicaa demanda :

« A propos de Kalos, connaîtrais-tu le nom de celui qui en a massacré les habitants ? Ce serait apparemment un Elfe fort et robuste, blond, exceptionnellement puissant aussi bien par sa magie que par ses armes. Les fantômes m’ont montré son visage mais ils sont incapables de me dire son nom. »

Elle avait avoué volontairement son entrevue avec les spectres de la cité en ruine, aussi bien pour le rassurer que pour se montrer honnête. Mais elle s’aperçut tout de même qu’elle était passée du coq à l’âne avec un peu trop de légèreté. Confuse, elle marmonna en grimaçant discrètement :

« Désolée de t’importuner de cette façon, tu ne me connais même pas. Enfin, les noms n’ont pas de réelle importance. Je m’appelle Nausicaa, si tu veux tout savoir. »

Elle sourit à nouveau avec chaleur. Elle désirait mettre le nouveau venu en confiance mais également le réconforter et peut-être, s’il le voulait bien sûr, lui demander quelques renseignements. Pourtant, ses soliloques étranges et décousus se turent soudainement. L’œil aux aguets, Nausicaa avait subitement cessé de parler.

Elle avait senti une présence, au-delà des remparts détruites de la ville. Ou plutôt, une masse de présences qui se dirigeait d’un pas strict et régulier vers la cité en cendres. Y avait-il encore des rondes de soldats, dans un lieu aussi désertique que Kalos ? Sinon, que venaient faire ici ces soudards ? Nausicaa échangea un rapide coup d’œil avec Keryan. Ils devaient se dissimuler au plus vite afin d’éviter toute sorte de confrontations. Elle reprit un air impassible et tourna la tête vers l’Elfe aux yeux d’émeraude… Avait-il perçu ce danger ? Et dans le cas échéant, quelle allait-être sa réaction ?



Dernière édition par Nausicaa le Ven 28 Aoû 2009 - 0:12, édité 1 fois
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Sen
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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeSam 22 Aoû 2009 - 18:17

La grande dragonne était peut-être étonnée de l’attiitude du loup onyx à son égard, mais elle n’en laissait rien paraître. Elle resta haute et droite et un petit sourire éburnéen apparut à l’entrée de son immense gueule quand elle entendit les grognements du loup. Bien sur, elle ne les comprenait pas. Math ne communiquait en effet que par télépathie, avec sa magie saurienne, elle pouvait parler à tous dans les esprits, sinon elle comprenait l’humain mais pas le langage des loups, donc quand elle comprit qu’il essayait simplement de communiquer, à la fin de sa tirade qui paraissait pour le moins éloquente, elle le contacta mentalement pour pouvoir le comprendre :
-*Désolé je ne parle pas le loup, mais je te comprend par télépathie car la pensée n’a pas encore de langue. Quoi que tu aies voulu me dire, sache que je ne vous veut aucun mal a toi et ton amie. Mais si vous avez des intensions hostiles -ce qui ne parait pas le cas-, ça ne va pas être de tout repos pour vous, à part un repos éternel.*
Pour ponctuer ses paroles une flammèche fuma à chaque narine de la dragonne de saphir.

L’Elfe regarda la jeune femme, qu’il comprit aussi être une Elfe. Il était redevenu calme, la nuit et les ténèbres étaient passés même si la tristesse ne pouvaient se dégager de ses yeux.
Il écouta attentivement la jeune femme gracile, cela faisait un moment qu’il n’avait pas entendu un langage humain.
Il aurait bien voulu répondre à ses premières phrases, la remercier pour l’aide qu’elle lui offrait mais quand elle commença la suite, son visage s’assombrit brutalement.
Il déglutit péniblement dans une grimace, sa gorge était sèche. Sa vision, son passé lui revint par séquence violente en un quart de souffle... Lui coupant la respiration.
Son frère ? Umak ?

Sen n’en revint pas tout de suite, mais fut tiré de ses pensées par deux choses simultanées. Premièrement le visage de Nausicaa -tel était son nom maintenant qu’il le connaissait- avait changé, et deuxièmement un immense groupe d’homme approchaient.
Le prince se mit à parler et il se surprit à entendre sa voix:
-Merci de votre proposition Nausicaa, mais je crains que ce n’est pas le moment. Vous devriez partir, ces hommes viennent pour moi. Et si je vous disais ce que je savais sur l’homme que vous recherchez…
Il ne voulait pas qu’elle se fasse tué par Umak, cela aurait été du gâchis pur et simple. De plus, son frère l’aurait torturé si elle venait d’un autre territoire, et Sen de toute façon allait être puni pour s’être enfui de Millénia…
-Merci, partez loin de ce territoire, et moi c’est Sen. Finit-il avec un clin d’œil et un demi sourire.

Il ne souriait plus, il ne voulait pas partir mais allait rester pour que les soldats dépêchent une escorte pour qu’il rentre pendant que l’autre partie de la troupe partait en guerre. Ils le cherchaient et avaient déviaient leur route pour le récupérer. Il était triste mais gardait une posture droite.
Il s’assit au centre de la rue principale sous les yeux ébahis de la jeune femme. Il n’allait pas lui parler, mais c’était évident qu’il savait ce qu’elle cherchait.
Et si elle ne faisait rien, elle n’allait sûrement plus jamais revoir le prince des chuseino.
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Nausicaa Evaëlle

Fille du Ciel || Louve du Nord

Nausicaa Evaëlle


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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeVen 28 Aoû 2009 - 0:09



Alors que Keryan était assis placidement devant la dragonne de saphir, une voix étrange, à la fois douce et incitant au respect, résonna en son âme. Le loup noir s’en dressa sur ses pattes de surprise, vrillant ses yeux mordorés dans les pupilles fendues de la créature éthérée.

« Désolée je ne parle pas le loup, mais je te comprends par télépathie car la pensée n’a pas encore de langue. Quoi que tu aies voulu me dire, sache que je ne vous veux aucun mal à toi et ton amie. Mais si vous avez des intentions hostiles – ce qui ne paraît pas le cas – ça ne va pas être de tout repos pour vous, à part un repos éternel. »

Keryan s’ébroua de surprise et tourna en rond avec méfiance, sans lâcher la dragonne des yeux. Il lui fallut quelques longues secondes pour se remettre de son effarement et quelques autres pour regagner son calme. Il dut s’asseoir à nouveau et respirer profondément afin de s’en remettre… Cette créature… Elle avait pénétré son esprit sans aucune difficulté… Cela l’effrayait autant que cela l’impressionnait. Mais il reprit tout de même une mine amusée, pour faire bonne mesure, et pensa de toutes ses forces :

« C’est moi qui suis navré que tu ne m’aies pas compris… Je vais devoir tout recommencer ! »

Il conclut par un jappement qui ressemblait étrangement à un éclat de rire et poursuivit :

« Je disais, après quelques paroles de politesse de coutume chez mon peuple, que nous ne vous voulions effectivement aucun mal. D’ailleurs, j’avais noté que je n’étais absolument pas de taille à t’affronter… »

Il eut un nouvel accès d’hilarité qui le détendit tout à fait et il se coucha en observant la dragonne d’une mine amusée :

« D’autre part, si ma sœur s’est enquise de votre présence, c’était uniquement parce que ton ami ne semblait de la meilleure humeur qui soit. Elle est très encline à la compassion et ce n’est pas toujours à son avantage. Ainsi, rien à craindre de notre côté. Et je pense même que Nausicaa considère déjà ton compagnon comme un ami ! »

Le loup d’onyx se tourna vers sa sœur avec espièglerie mais son humeur malicieuse s’effondra brutalement, lorsqu’il vit quel masque avait emprunté la jeune Elfe. Ses yeux tout à l’heure reflet du ciel étaient à présent d’un acier inébranlable. La chaleur qui émanait de son visage s’était soudain dissipée. A présent, il restait plus roide et inexpressif que celui d’une statue. En revanche, la posture qu’elle avait adoptée était on ne peut plus significative. Keryan, inquiet, se dressa sur ses pattes et flaira l’air avec suspicion… Oui… Trente soldats, armés jusqu’aux dents… Sans doute une troupe qui ne faisait que passer et dont les intentions n’étaient pas relativement ouvertes à la présence d’étrangers sur leur territoire…

Quant à Nausicaa, elle avait été profondément surprise par la réaction du jeune homme, enfin de Sen. Si ces hommes venaient pour lui, que faisait-il, assis au milieu de la route principale ? Souhaitait-il sa propre arrestation ? Sa propre mort ? La jeune Elfe fronça les sourcils de désapprobation. Quoiqu’il en soit, il n’était absolument pas question pour elle de quitter ce territoire, et encore moins de laisser Sen à la merci de ces soldats ! Tout d’abord par question de principe et peut-être d’amitié future et ensuite, parce que le garçon ne semblait pas ignorer qui était l’assassin de ses parents !

Il est bon de noter ici que Nausicaa, malgré son statut de Reine de l’Est, était une inculte incontestable de la politique de Mystéria et que le nom du jeune homme qui se tenait assis sur la route lui échappait totalement.

Elle savait que c’était encore se mêler des affaires des autres mais elle ne put y résister. Lançant un regard entendu à Keryan, elle sut que malgré tout, elle allait bien s’amuser. Elle sourit à la dragonne avec espièglerie et mystère puis s’élança sur la route principale à toute jambe. Dépassant Sen à vive allure, elle eut un petit rictus malicieux qui signifiait clairement qu’elle n’avait pas l’intention de le laisser se faire capturer.

Keryan, en un galopement simultané, se dirigeait avec Nausicaa vers les lourdes portes de Kalos. Il savait qu’un plan avait germé dans l’esprit de sa sœur, et vu la mine enthousiaste qu’elle adoptait, ça n’était certainement pas banal. Quant à l’Elfe aux cheveux sombres qui menait la course, elle riait déjà du tour qu’elle allait jouer aux Chuseinos.

Lorsqu’elle passa les portes de la cité en ruine, elle eut une remarquable accélération, prodigieuse en son genre. Sa célérité était telle que l’on ne voyait plus d’elle que le rideau d’ébène de ses cheveux qui tranchait l’air. En effet, la constitution de Nausicaa ne lui permettait pas de recourir à la force brute mais son existence dans le Nord avec les loups l’avait formée à la traque et à la chasse. Ainsi, sa vélocité et son agilité se révélaient prodigieuses, même pour les Elfes. Heureusement, d’ailleurs, cela lui permettait de compenser sa carence de puissance.

Elle sortit enfin de la cité, si rapide que même Keryan ne parvenait pas à la rattraper. De son regard acéré, elle examinait les alentours, sans faiblir l’allure. Un amas d’arbres, à sa droite. Les soldats qui arrivaient, à sa gauche. Ils ne semblaient pas l’avoir remarquée, tellement sa célérité était avancée, et s’avançaient d’un bon pas vers Kalos. Lorsque Nausicaa arriva à l’orée du petit bois, elle s’arrêta net. Là, dans un petit sourire amusé, tandis que Keryan la rattrapait, elle plaça ses mains en porte-voix. Puis elle hurla, du plus fort qu’elle le pût, à l’adresse d’un interlocuteur invisible qui se serait trouvé parmi les arbres :

« SEN ! ILS SONT LÁ ! LES SOLDATS SONT LÁ ! COURS ! »

Elle jeta alors un œil à la troupe qui s’était figée à une centaine de mètres de la porte de Kalos. Les combattants restèrent pétrifiés de stupeur pendant quelques secondes, puis une agitation sans pareille agita leurs rangs. Celui qui semblait être le chef en désigna quinze à grands cris. Ceux-là partirent à toute allure aux talons de Nausicaa. Le reste de la troupe poursuivit alors son chemin sans soucier de Kalos, sans doute pour aller sur les champs de bataille.

Mais pour la fille louve du Nord, ce n’était pas tout à fait le moment de lézarder. Les soldats qui s’étaient élancés à ses trousses paraissaient déterminés à l’attraper elle, ainsi que le jeune homme qui, selon leur idée, s’enfuyait dans le petit bois. Nausicaa eut un petit rire silencieux, échangea un regard amusé avec son frère et fila à toute jambe dans la pénombre de l’amas sylvestre. Elle courrait sans s’essouffler le moins du monde, et il était presque certain que ses chasseurs la distinguaient à peine. Ses pieds touchaient à peine le sol dans sa course légère, elle bondissait telle une biche de ci et de là… Keryan forçait l’allure pour ne pas perdre sa sœur qui évoluait avec facilité déconcertante entre les arbres.

Bientôt, ils sortirent du petit bois et durent poursuivre leur course dans les plaines, à découvert. Mais aux yeux des soldats, Nausicaa n’était à présent qu’une silhouette indistincte qui semblait voleter à deux centimètres du sol. Elle prenait cette poursuite à la manière d’un jeu mais les quinze hommes, eux, tenaient à leur poste dans l’armée. D’un geste coordonné, ils armèrent leurs arcs et bientôt, une pluie de flèches s’abattit sur les deux compagnons. Keryan ne savait plus où mettre les pattes et sautillait ici et là avec difficulté, manquant de se faire toucher d’extrême justesse. Sa sœur, légère comme un oiseau, bondissait lestement en observant les traits tomber. Jamais un n’eut la prétention de vouloir la blesser. Elle remarqua tout de même l’embarras dans lequel se trouvait le loup noir et ralentit l’allure. Dans un instant de chasseresse-née, elle se projeta sur son frère et partit avec lui dans une série de roulades imprévisibles desquelles elle se sortit à genoux, l’animal entre les bras. Dans un effort surhumain – il pesait tout de même son poids, le bougre – elle se releva et poursuivit sa course avec plus de difficulté néanmoins.

Sa démarche était appesantie et rendue un peu plus maladroite. Les soldats remarquèrent immédiatement quel était le point faible de l’Elfe chétive et n’eurent pas le moindre scrupule à lui lancer des flèches fulgurantes. Les projectiles se plantaient les uns après les autres sur les pas de Nausicaa qui ne parvenait plus vraiment à bondir lestement sur le côté. L’un des traits finit par traverser de part en part sa cape miteuse qui volait derrière elle. Nausicaa eut un léger tressaillement mais elle ne s’arrêta pas pour autant. Une autre flèche se planta exactement devant l’une de ses bottes de toile et de fourrure, ce qui la déstabilisa. Elle manqua de tomber, Keryan eut un jappement effrayé mais elle se retint. Fronçant les sourcils de concentration, transpirant légèrement, la jeune femme repartit dans une démarche moins stable puis reprit son allure initiale. De moins en moins de flèches parvenaient jusqu’à elle, signe indéniable qu’elle prenait de l’avance sur ses chasseurs.

Mais les sifflements qui parvenaient à ses oreilles effilées ne la rassuraient guère. Elle ne s’essoufflait pas mais le poids de Keryan commençait à tirer méchamment sur ses muscles… Soudain, une brûlure fulgurante lui fit voir rouge. Son bras eut un affaiblissement soudain et elle lâcha le loup noir qui s’effondra sur le sol. Comme elle courait toujours, son pied buta contre le corps de son frère et elle chuta à son tour face contre terre. Surprise et sidérée par la douleur comme par la chute, elle se releva d’un bond et examina son bras avec crainte. Bien heureusement, il ne s’agissait que d’une éraflure, la flèche avait dû la frôler seulement. Mais quoiqu’il en soit, cela suffit à Keryan pour grogner alors qu’elle voulait le reprendre dans ses bras :

« Non pas question, ils sont suffisamment loin ! »

Nausicaa n’insista pas. Il avait raison. Mais les flèches s’accumulaient autour d’eux, ils durent reprendre la route. Le loup avait eu le temps de reprendre son souffle, il galopait à présent à une vitesse respectable, sa sœur le devançant tout de même. Devant eux était une profonde excavation dans ces plaines verdoyantes, ce qu’attendait impatiemment la jeune Elfe. Les deux compagnons dévalèrent hardiment la pente, disparaissant à l’horizon des soldats. Alors, d’un bond véloce et d’une pensée commune, le loup et sa sœur s’élancèrent dans un bosquet. Camouflé dans le feuillage épais, ils régulèrent leur respiration jusqu’à ne plus faire le moindre bruit.

Alors, au bout de quelques longues minutes, ils virent les soldats arriver dans l’excavation, celui de l’avant hurlant des ordres aux autres. Ils poursuivirent leur chemin à vive allure et remontèrent vers des terrains plats, sous les yeux amusés de Nausicaa et Keryan. Lorsque leurs poursuivants les eurent bien dépassés, ils se retirèrent de leur cache en riant silencieusement. Puis l’Elfe ouvrit ses bras au loup qui vint contre elle sans hésitation. Le plus impressionnant dans leur relation était qu’ils n’avaient pas besoin de s’adresser la parole pour comprendre ce que l’un ou l’autre voulait.

Alors, lorsque Nausicaa eut Keryan dans ses bras, elle bondit souplement dans les airs et commença à chevaucher les Vents. Une fois dans les airs, elle oublia vite tous ses soucis. Elle était alors si rapide qu’il était impossible que les soldats l’aperçoivent. Elle rejoignit rapidement Kalos, filant comme une étoile. Lorsqu’elle pénétra à nouveau la cité, elle était souriante et son regard brillait d’un éclat amusé. A ses côtés, Keryan affichait une sorte de rictus moqueur et remuait de la queue avec entrain. Alors, elle se planta devant Sen et s’exclama d’un ton malicieux :

« Maintenant, il me semble que le moment s’y prête. Ces soldats ne sont pas près de revenir ! »

Elle s’assit alors devant lui et reprit une mine grave tandis que le loup s’allongeait à ses côtés. D’une voix plus basse, elle souffla alors :

« Sen, dis-le moi en toute sincérité, connais-tu le tueur qui a ravagé Kalos ? Saurais-tu me dire où est le meurtrier de mes parents ? »

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Sen
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MessageSujet: Re: Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen]   Intrusion dans la Cité des Plaintes [pv : Sen] Icon_minitimeLun 31 Aoû 2009 - 21:11

Le jeune Elfe, même s’il avait eu l’envie de la suivre ou de l’empêcher de partir rendre une visite de courtoisie à la troupe de soldat, n’aurait pas pu arrêter la flèche qui passa près de lui. La vitesse était très impressionnante, même pour un Elfe comme Sen ! Déjà, en quelques secondes les deux ombres de Kalos furent arrivés à l’opposé de la route. Face à la porte.
Elle n’avait pas l’air être contrainte, et donnait même l’impression de s’en faire une joie … Sen se dit que cette Elfe était étrange, et qu’elle possédait même un côté adorable. Resterait-il ami ? Il en doutait vu qu’il ferait tout pour ne pas révéler l’identité d’Umak pour qu’elle ne se mette pas en danger…
En tout cas, elle allait surement essayer de faire fuir les soldats, mais pas en les massacrant vu le nombre qu’ils étaient…
Même s’il ne la connaissait pas du tout, juste de vue, Sen s’inquiétait pour elle.

Sen soupira. Nausicaa allait sûrement avoir des problèmes à cause de lui…
Il allait la suivre quand il fut interrompu par une petite voix.
-C’est toi…
Il ne se retourna pas aussitôt. Figé. Il reconnaissait cette voix… Il l’avait entendue il y a bien longtemps.
La petite fille.
Son corps se tourna lentement jusqu’à l’apercevoir. C’était bien elle.
La petite Elfe au cheveux de couleur changeantes, noir onyx à la racine, et argent pur pour les pointes. De grands yeux saphir, et un visage tellement triste.
Le prince blond essaya de parler mais n’y parvint pas. Cette fillette de cinq ans. C’était celle de sa vision, son passé.
Elle n’avait pas changé, hormis que son corps n’était plus de chair. Néanmoins la couleur et l’opacité étaient bien présentes…
-C’est bien moi dit-il, une larme roulant sur sa joue.

*Math, va surveiller Nausicaa s’il te plait, je l’aurais bien fait mais j’ai un imprévu important… *
*¨Pas de problème, j’y vais.*

La dragonne de Saphir s’envola lestement et survola la ville, de sorte à voir deux silhouettes courir sur les plaines… et de ne pas se faire voir par les soldats !


-Je suis désolé. Ne trouva à dire Sen, mais étrangement la petite sourit gaiement.
-Vous n’avez pas à être désolé vous savez, vous avez fait ce que vous pouviez…-Ce n’était malheureusement pas assez …

Un long moment de silence, des paroles transmises par les yeux s’échangèrent.

La petite fille parut désolée de la réaction de l’Elfe mais celui-ci poursuivit:
-Vos parents sont ici avec vous ?
Elle réfléchit un instant et répondit sans hésitation:
-Oui, et la dame avec le loup leur à parlé hier soir !
Le sourcil droit de Sen se courba.
-Je ne sais pas ce qu’elle veut, mais ne lui faites pas la faveur d’essayer de retrouver son frère…

Sen se retourna. Nausicaa revenait. Et quand il eut aperçut cet autre visage elfique, il ne put s’empêcher de penser que la petite fille et elle se ressemblaient.
La jeune Elfe ne tarda pas à reprendre la parole:
-« Maintenant, il me semble que le moment s’y prête. Ces soldats ne sont pas près de revenir ! »
« Sen, dis-le moi en toute sincérité, connais-tu le tueur qui a ravagé Kalos ? Saurais-tu me dire où est le meurtrier de mes parents ? »

Elle s’était assise mais n’avait surement pas vu l’enfant dans le dos de Sen.
Celui-ci se décala sur le côté et répondit avec franchise, toujours en en vouvoyant:
-Désolé mais je n’ai aucune raison de vous répondre Nausicaa, vous savez pertinemment que je connais la personne qui a ravagé cette vie !
Pour la première fois depuis des années, Sen commençait à s’énerver et à parler fort. Ses yeux brillaient et des perles liquides coulaient sur ses joues.
-Seulement je ne vais pas vous répondre, je signerai votre acte de suicide !

Et pour tout arranger, la réplique miniature de Nausicaa prit la parole:
-Les monstres meurent un jour, et perdent contre le bien, et toi tu es le bien Sen !
-S’il te plait, petite, ne complique pas les choses !
-Arrêtez de me prendre pour une gamine, je suis morte il y a longtemps … Et je m’appelle Aénor Evaëlle et pas « petite » !
-Excuse moi alors Aénor mais je ne suis pas le bien !
-Mais si, tu as tout fait pour sauver mes parents et moi et ce que tu as enduré pendant et après ce jour là…
Le grand Elfe ne la laissa pas finir sa phrase, il ne voulait surtout pas réentendre parlé du passé !
-Mais tu …
-Arrêtes s’il te plait… Finit-il par demander.

Le silence s’abattit de nouveau, Nausicaa paraissait choquée.
Le prince lui ne voulait plus entendre parlé de cet épisode en lui-même et aussi de la suite, quand il était rentré au château avec son frère…
Il secoua la tête pour oublier, ses mains tenaient son crâne, ses yeux revenaient rouge. Son calme habituel était largement passé, et lui avait du battre son record de colère depuis sa naissance…
Ses craintes et son passé revenaient à la surface après tant d’années alors que c’était la dernière chose qu’il voulait au monde.
Il finit par s’asseoir en boule contre un mur…
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